• René Hardy, le "vendu amoureux"

    Il aura aimé se présenter comme un vainqueur vaincu René HARDY ! Du moins à lire l'un de ses ouvrages et notamment le dernier : Derniers mots publié en 1984 chez Fayard. Des mots qui seraient plutôt assimilables d'après Henri NOGUERES, le président de la Ligue des Droits de l'homme, à des mensonges. C'est vrai aussi que le nom de cet homme né en octobre 1911 et licencié es-lettres restera éternellement un mystère pour l'Histoire et la Résistance française. Un mystère parce qu'on a écrit énormément de choses sur lui et que les langues semblaient s'être déliées au fil des années, comme si, avant qu'ils disparaissent les uns après les autres, des souvenirs avaient soudain jailli de la mémoire de certains de ceux qui restaient étroitement mêlés à l'arrestation de Jean MOULIN survenue le 21 juin 1943 et de quelques autres résistants. Ce qu'il faut reconnaître à René HARDY c'est la méticulosité avec laquelle il aura réfuté toutes les accusations, se basant parfois sur des approximations de dates dans les témoignages versés au dossier Caluire. Que les accusations soient venues de Raymond AUBRAC, ou de Klaus BARBIE voire du fameux rapport retrouvé à Marseille chez DUNKER-DELAGE. Il n'en reste pas moins que d'importantes zones d'ombre persistent et qu'on a probablement voulu en fin de compte ne pas trop salir ce qui restait de beau dans cette Résistance qui avait lutté comme elle pouvait contre les nazis.

    Lydie BASTIEN, elle-même, par le truchement d'un exécuteur testamentaire avec lequel elle avait pourtant fini par être en conflit, fera préciser un certain nombre de choses quant à ceux qu'elle avait roulé dans la farine. HARDY alias DIDOT en fera partie en bonne marionnette que cette femme devait prendre plaisir à voir danser. Comme quelques autres. Danser, Robert MOOG et Jean MULTON, deux des autres vendus aux nazis s'y emploieront également et dans un premier temps en soirée du 7 au 8 juin dans ce train entre Lyon-Perrache et Paris, proposant même à René HARDY une courte halte à Châlon-sur-Saône à une heure du matin qui le mènera finalement à Lyon dans les locaux d'un Klaus BARBIE venu à sa rencontre. D'après ce qui a été affirmé, on dit qu'HARDY aurait reconnu MULTON en compagnie de MOOG sur le quai de la gare avant de prendre son train à Lyon, parce qu'il l'avait croisé quelques semaines plus tôt à Marseille alors que celui-ci opérait encore au sein de la mouvance Combat sous le nom de Lunel et sans apparemment que celui-ci lui fasse un signe amical. On pourrait donc se demander pourquoi l'ancien responsable cheminot ne s'est pas davantage senti en danger devant un tel mutisme de MULTON et la raison pour laquelle il a tout de même tenu à prendre son train avant de se faire alpaguer. Devant autant de manque de discernement il est facile d'imaginer quel plaisir a pu éprouver cette fiancée tombée du ciel, Lydie BASTIEN qui faisait de lui ce qu'elle voulait. 

    Une fois interpellé par MOOG et MULTON en gare de Châlon-sur-Saône et avoir été incarcéré, MOOG et MULTON étant partis pour Paris où DELESTRAINT sera arrêté à son tour une trentaine d'heures plus tard, certains prétendront que les nazis et BARBIE lui-même avaient "retourné" René HARDY en le menaçant de s'en prendre à cette jeune beauté d'une vingtaine d'années qu'il avait rencontrée dans un bistrot où il avait ses petites habitudes. Cette Lydie BASTIEN avait déjà un tableau de chasse époustouflant et cet homme de 32 ans nourrira une passion sans bornes pour elle ! Pour cette "poulette" tombée miraculeusement du ciel qui partageait déjà la couche de l'adjoint de BARBIE, un dénommé Harry STENGRITT, ce René c'était il est vrai du pain béni d'autant qu'il était à la tête d'une organisation en charge d'une centaine de gares et du noyautage d'un grand nombre d'administrations publiques. Des responsabilités qui n'étaient pas inintéressantes pour des nazis comme MOOG ou BARBIE. Jouant de sa passion pour l'allumeuse qu'était cette Lydie BASTIEN, ceux-ci feront à leur tour de René HARDY ce qu'ils voudront et tout porte donc à croire à une version mouillant l'inspecteur de la SNCF et au fait qu'il ait pu vendre Jean MOULIN aussi facilement aux nazis. Même s'il s'en est défendu jusqu'à la fin. Arrêté une seconde fois après les événements de Caluire, HARDY passera d'ailleurs aux aveux le 19 décembre 1944, cette fois-ci devant des policiers qui n'avaient plus aucune ressemblance avec les collabos d'antan ni leurs amis nazis lyonnais ! Avant de tenter de se disculper en janvier 1947 avec l'aide d'une maîtresse peu décidée à ce qu'on remonte jusqu'à elle, même pour tenter de cerner les responsabilités des uns et des autres dans ce qui reste une véritable mise à mort de Jean MOULIN ! Mais, les nazis vaincus et privée du soutien de gens comme BARBIE ou STENGRITT, Lydie BASTIEN avait-elle une autre solution ? L'élément à charge impliquant HARDY est aussi issu d'un témoignage d'Edmée DELETTRAZ qui dira l'avoir vu en fin de matinée à l'Hôtel Terminus le 21 juin en compagnie de dignitaires nazis. Compromise par des liens qu'on ne s'explique toujours pas complètement comme cette prétendue liaison avec Robert MOOG, cette version sera contredite par un dénommé Roger BOSSE, lieutenant de son état et agent de liaison de HARDY, qui prétendra avoir déjeuné ce jour-là avec lui. 

    Evoquant le rendez-vous de Caluire chez le docteur Frédéric DUGOUJON le 21 juin 1943, HARDY, tentera de minorer ses responsabilités, soulignant le nombre anormal de personnes qui, finalement, en plus des participants, savaient qu'une réunion importante devait se tenir sous la présidence de Max : de GRAAFF, de BENOUVILLE, la fille du colonel LACAZE, un capitaine de gendarmerie, un intendant militaire, le colonel GARNIER... S'il est vrai que des fautes et des indiscrétions ont été commises, il n'en reste pas moins que la réunion de Caluire était de ce fait devenue exceptionnellement vulnérable. Lorsqu'HARDY arrivera au rendez-vous devant la ficelle en compagnie d'AUBRY qui lui avait demandé de l'accompagner pour que les intérêts du mouvement Combat soient mieux défendus, LASSAGNE se montrera du reste surpris de l'y trouver. D'autant qu'après l'arrestation de DELESTRAINT, Jean MOULIN avait intimé l'ordre à ses complices de n'accepter aucun rendez-vous avec HARDY, se méfiant déjà de lui. Reste l'histoire des menottes que l'ancien responsable cheminot expliquera en précisant pour se disculper lors de ses procès que les nazis n'avaient pas eu assez de bracelets en bon état pour tout le monde et qu'il avait donc hérité pour sa part d'une chaînette d'accompagnement ou cabriolet dont il parviendra assez miraculeusement à se défaire. Encore que cette histoire de fuite réussie, un véritable simulacre d'évasion, et de balles qui ne l'atteindront pas, reste peu vraisemblable ! Dans un ouvrage de Jacques GELIN publié chez Gallimard : L'affaire Jean Moulin qui est cependant difficile à déchiffrer, cette histoire de fuite démontre bien qu'on aurait assisté à une véritable mascarade !

    René Hardy, le "vendu amoureux"

    On retrouvera effectivement en septembre 1944 à Marseille un rapport Flora rédigé le 19 juillet 1943 qui précisera que c'est grâce à l'arrestation de HARDY-Didot opérée le 8 juin 1943 dans le train Lyon-Paris que les arrestations de Caluire ont pu intervenir. Même rédigé par un certain Ernst DUNKER-DELAGE, un ancien voleur et proxénète allemand. En incriminant HARDY, il finira par le rendre suspect aux yeux de ceux qui croyaient encore à lui malgré ce qui s'était passé à Caluire et cette fuite pour le moins assez rocambolesque. Car, pour qu'il ait réussi ce 21 juin-là à prendre la poudre d'escampette sans que les sbires de BARBIE ne soient parvenus à faire mouche avec leurs revolvers, c'est bien que tout avait été préparé... Poursuivi à deux reprises, en 1947 et en 1950, cet homme orgueilleux et fier aura cependant la chance d'avoir été défendu devant les tribunaux par une figure du barreau, savoir Maurice GARÇON (photo ci-contre) et celle que l'on ait pris la décision d'éliminer avant la tenue de son procès d'autres agents de la Gestapo singulièrement compromis comme le traître Jean MULTON fusillé au Fort de Montrouge avant le procès. Notons néanmoins que le second procès de 1950 condamnera René HARDY soupçonné d'avoir, là encore, livré aux Allemands les données du "plan vert" qui devait permettre à la Résistance de saboter des lignes de chemin de fer juste avant le débarquement. Deux mois après le premier procès, l'homme de plus en plus mal dans sa peau reconnaîtra avoir menti aux juges et il produira de nouveaux aveux après avoir été arrêté une fois de plus ! Mais il est vrai qu'il avait bénéficié en 1947 d'une incroyable clémence des juges liée au fait que l'on considérera qu'il avait agi par égarement et non par réelle volonté de collaborer avec les nazis. On notera cependant qu'appartenant au mouvement Combat il n'était, lui aussi, pas très favorable au fait que des ordres puissent être donnés à la Résistance de Londres, ni au fait d'être sous l'autorité de Charles DELESTRAINT au sein de l'Armée Secrète. Alors que celui-ci en avait pourtant fait son second en le nommant lieutenant-colonel !

    Affaire Jean Moulin : René Hardy, le "traître amoureux" de juin 1943

    En 1950, lors du second procès, le couperet sera à deux doigts de tomber puisque quatre voix parmi ceux qui devaient le juger le déclareront coupable alors qu'il en aurait fallu cinq pour le condamner. Il est également indéniable que si le premier procès avait eu lieu en 1945 et non deux ans plus tard, HARDY aurait risqué gros et qu'il aurait eu droit à... douze balles dans la peau ! On pourrait également se demander au vu du dossier et des multiples accusations proférées par les uns et les autres pour quelle raison on a pas organisé de reconstitution des faits sur place dès le début 1945. Il n'en reste pas moins qu'à l'initiative de certains résistants appartenant en majorité au Parti Communiste, une sorte de contre-procès se tiendra salle Wagram à Paris sous l'autorité de Laure MOULIN, la soeur de Jean, et un châtiment exemplaire y sera demandé à l'encontre de René HARDY. On dit que Lucie AUBRAC elle-même convaincue de la culpabilité de ce dernier, aurait tenté de l'empoisonner peu de temps après son arrestation en 1943 avec une préparation frelatée. 

    Mais aujourd'hui, plus de quatre-vingt ans après les faits, que croire au bout du compte, tant les avis de ceux qui survivront longtemps divergent sur René HARDY et un homme marqué enfant par un père alcoolique, qui aura néanmoins pu achever une existence sans être trop tourmenté en devenant écrivain et scénariste pour le film Triple cross ? Est-ce qu'il faudrait accepter de prendre en compte les accusations que porte ce HARDY sur Henry AUBRY qui, d'après lui, est plus que mouillé dans l'arrestation du Général DELESTRAINT ? Oui, qui croire puisque Klaus BARBIE avait quelques comptes à régler avec tous ces anciens opposants et que l'occasion était trop belle de semer une fois de plus la pagaille. A la lecture de son ouvrage "Derniers mots" René HARDY se trahit à un moment donné lorsqu'il avouera avoir su utiliser la corruption pour couvrir ses arrières. Le docteur DUGOUJON interrogé au moment du procès BARBIE (extrait vidéo ci-dessous) refusera quant à lui de prendre position quant à la culpabilité éventuelle de René HARDY préférant s'en tenir à la décision de relaxe prise par les tribunaux en 1947 et 1950. Le récit de ces arrestations, tel qu'il a été fait à un journaliste brésilien par le "Boucher de Lyon" n'est au surplus qu'une accumulation de détails manifestement inexacts et de contre-vérités flagrantes ! Notamment quand le responsable nazi prétend que HARDY aurait tenu à aller en personne à Paris pour y organiser l'arrestation de DELESTRAINT, qu'il se serait rendu auprès du second du général, et qu'il se serait fait décrire minutieusement un général qu'il ne connaissait pas... ce qui n'est pas exact. Alors qu'HARDY était, le 9 juin, à la prison de Chalon ! De plus, il connaissait parfaitement Charles DELESTRAINT ! Enfin, et c'est l'un des points essentiels de cette affaire, tout permet de penser que l'ancien responsable cheminot n'avait pas encore eu l'occasion de rencontrer BARBIE le 9 juin, bien que celui-ci ait prétendu s'être trouvé à Chalon, dans la nuit du 7 au 8 juin pour l'attendre. Comprenne qui pourra !

    Après la guerre, HARDY deviendra donc écrivain et scénariste. Le plaidoyer de son avocat, Maurice GARÇON, puis l'adaptation pour le grand écran d'un film contribueront à sa notoriété littéraire. Il décédera en 1987 en étant cependant assez démuni à l'inverse de tous ses autres compagnons d'armes et ses dernières réflexions montrent que l'homme avait compris bien des choses. Il dira en effet, peu avant sa mort: « Les femmes et les putains furent mon problème : savoir les distinguer, c'est une épreuve, quoi qu'on en dise, fort difficile ». Parlait-il de son amour passionné et déraisonnable pour une Lydie BASTIEN, son "petit lapin bleu", qui n'était en fait qu'une misérable pute et qu'il ne reverra plus après le second procès de 1950 ? C'est probable. 

      

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  •  Jonathan Daval, menteur pathologique...

    Jonathan Daval, le menteur pathologique...Gray (Haute-Saône), 30 octobre 2017, voici quasiment trois ans... Le corps d'Alexia DAVAL, une jeune employée de banque de 29 ans partie faire son jogging deux jours auparavant, est retrouvé partiellement calciné dans les bois de Velet-Esmoulins à quelques kilomètres de son domicile. Il a été dissimulé sous des branchages. On pensera longtemps au crime d'un tueur en série ou d'un désaxé. « C'est comme une bombe qui nous tombe sur la tête », dira Christophe LAURENÇOT, le maire de Gray résumant en une phrase le sentiment de toute une commune sous le choc. L'affaire bouleversera en effet toute la région et de nombreux joggers cesseront de s'adonner fin 2017 à la pratique de leur sport de crainte de rencontrer celui que les enquêteurs mettront quelques semaines à appréhender. La disparition d'Alexia sera signalée par son époux Jonathann DAVAL en compagnie de son beau-frère Grégory dans le courant de la matinée du samedi 28 octobre et à la gendarmerie dès 12h30 et des affiches placardées un peu partout dans Gray dès le lendemain attireront l'attention sur cette disparition inquiétante (ci-contre). Une fois le corps retrouvé en fin d'après-midi le lundi suivant et identifié comme étant celui de la jeune femme, sera aussitôt organisée par la maman, Isabelle FOUILLOT, une marche blanche silencieuse dans le respect et la dignité qui aura lieu le dimanche 5 novembre suivant et qui comptera jusqu'à huit mille participants venus de tous les environs pour soutenir des parents et un conjoint qui ayant du mal à trouver les mots, s'effondrera en pleurs. 

    Jonathan Daval, le menteur pathologique...Ce sont les certitudes des enquêteurs au terme des trois premiers mois d'enquête et le rôle d'époux un peu trop éploré joué par son époux Jonathan qui auront permis de faire éclater un début de vérité et de confondre celui qui était pourtant apparu dévasté lors d'une marche blanche organisée après le drame et les obsèques. Un homme soutenu par ses beaux-parents peu après le drame (Photo en tête d'article), eux qui n'avaient jamais été les témoins d'un quelconque différent entre lui et leur fille Alexia, même après que soit intervenue une fausse couche trois mois auparavant ! Mais les parents étaient-ils au courant de tout ? Les deux jeunes gens s'étaient mariés deux ans plus tôt et Jonathann était, dit-on, l'amour de jeunesse d'Alexia ! S'il apparaît que nous soyons encore loin de tout savoir et que d'autres éléments puissent apparaître durant le procès, ce qui est certain c'est que le profil du meurtrier présumé interpelle. Car pour qu'il ait joué une pareille comédie dépassant l'entendement et qu'il se soit enfermé pendant trois mois dans tous ces mensonges, cachant la vérité aux FOUILLOT, ses propres beaux-parents, ainsi que les ombres d'une personnalité inquiétante, c'est que l'homme souffrait de graves travers psychologiques sans que l'on n'ait jamais rien perçu. Surtout pour avoir mis en place une telle manipulation, avoir adressé un SMS à sa belle-soeur après avoir tué Alexia en se faisant passer pour elle et s'être arrêté l'air détaché au bar des FOUILLOT pour y prendre un café avant les 10h00 comme si rien ne s'était passé. Et aussi, pire que tout, pour avoir revêtu son épouse de sa tenue de jogging après l'avoir tuée et avant de transporter son corps au dehors.

    Jonathan Daval, le menteur pathologique...Rattrapé par le témoignage d'un voisin qui l'avait vu sortir sa fourgonnette à 1 heure du matin et un GMS félon, alors qu'il avait déclaré s'être couché une fois rentré d'une soirée raclette organisée par ses beaux-parents, sa stratégie de défense ne pouvait que vaciller ! Une fourgonnette dont on retrouvera d'ailleurs l'empreinte des pneus avec un défaut identifiable près du corps, au même titre que d'autres preuves matérielles localisées à proximité des restes de la jeune femme comme ce morceau de drap compromettant appartenant au couple. Cette stratégie confortera des rumeurs qui avaient démarré dès les funérailles et les pleurs d'un homme qui en faisait, de l'avis de certains, beaucoup trop ! Un homme qui passera du reste plus de temps à pleurer qu'à participer avec tous les autres aux recherches, et cela dès les premières heures de la disparition samedi 28 octobre en fin de matinée ! Il honorera même un rendez-vous qu'il avait pris avec son employeur ! On était sur place, Jonathan était sur un banc avec nous une couverture sur le dos, diront les FOUILLOT. Il était dans un état lamentable (...) il pleurait (...) alors que tout le monde la cherchait partout dans les bois. Et alors que le corps de la jeune femme n’avait pas encore été retrouvé, Jonathann parlait déjà de sa femme au passé. Ça ne nous avait pas frappés tout de suite, mais après... ». Et le 31 janvier 2018, après une perquisition opérée au domicile du jeune couple et une longue garde à vue, vécue en live grâce au luxe de détails et aux abondants commentaires donnés par son avocat Maître Randall SCHWERDORFFER, (en photo ci-dessus), il craquera à la gendarmerie de Besançon, évoquant d'abord une chute dans les escaliers puis avoir perdu son contrôle lors d'une vive altercation après avoir été, dira t-il, rabaissé par une épouse dont il subissait la personnalité écrasante et qui prenait beaucoup trop de médicaments à son goût ! Il reconnaîtra l'avoir d'abord frappée avant de l'étrangler, tout en niant pendant de très nombreux mois l'avoir brûlée. Cette piste des médicaments, les enquêteurs l'avaient d'ailleurs notée dès le départ et elle aurait pu laisser supposer que l'époux d'Alexia avait déjà voulu les entraîner vers une piste justifiant cette disparition. Fallait-il pour réagir ainsi qu'il ait une capacité d'imagination hors du commun !

    Jonathan Daval, le menteur pathologique...

    Cette présentation des faits reprise par la plupart des médias fera réagir vivement les parents de la jeune femme, qui ne supporteront pas que DAVAL et son avocat Randall SCHWERDORFFER salissent ainsi leur fille en la présentant comme la seule responsable de ce qui s'était passé. Et cela alors que la garde à vue n'avait pas encore été levée ! Pour eux Alexia était tout le contraire de quelqu'un de violent ; c'était une jeune femme un peu fleur bleue, émotive... En recherchant à creuser le portrait de l'assassin, les enquêteurs découvriront un jeune homme de 34 ans pourtant sans histoires, très discret et gentil, effacé, du moins s'il faut en croire certains de ses voisins. Un garçon qui avait eu une jeunesse heureuse au milieu d'une famille nombreuse malgré le décès prématuré de son père. Quelqu'un qui travaillait comme technicien de maintenance dans une société d'informatique où il avait bonne réputation. Pour tenter de donner une explication au geste meurtrier de l'intéressé, on parlera de l'impatience d'Alexia qui venait de faire une fausse couche et qui prenait ces médicaments dont Jonathann aura parlé et à l'origine de sautes d'humeur. Ce qui n'explique en rien l'attitude qu'il a cru devoir observer après le meurtre et qui pourrait être rattachée à une sorte de mécanisme de défense ? Difficile à dire avant que débute le procès dont beaucoup attendent qu'il puisse éclairer de nombreux points.    

    L'avocat des FOUILLOT, Jean-Marc FLORAND indiquera un temps qu'on aurait retrouvé à quelques kilomètres du lieu du crime un autre corps, celui d'un homme qui se serait donné la mort, et dont la disparition est encore floue. Mais il soulignera aussi que les affirmations de Jonathann DAVAL sont encore loin d'être objectives. Empêtré dans ses mensonges, aurait-il fait appel à un tiers pour l'aider à transporter le corps de la jeune femme ? Et celui-ci aurait-il réellement participé à la macabre opération avant de se tuer ? C'est ce qu'on a voulu croire à l'automne 2018. Cette éventualité qu'il n'avait pas commis seul ce sordide crime l'avait d'ailleurs incité à mettre honteusement en cause un an après le drame son beau-frère Grégory et Stéphanie, la soeur d'Alexia, parlant même de complot familial. Les FOUILLOT seront donc suspectés d'avoir voulu cacher la vérité sur les conditions de la mort de leur fille. Avant qu'il apparaisse que ce changement de stratégie de Jonathann DAVAL avait été dicté par son envie de bénéficier d'une remise en liberté conditionnelle. Mais dès le mois de décembre suivant il reviendra, une fois de plus, sur cette accusation reconnaissant lors d'une confrontation avec les FOUILLOT, Stéphanie et Grégory avoir tué son épouse seul répondant à une invitation de sa belle-mère Isabelle de dire enfin la vérité sur ce qui s'était passé. Ce qu'il fera en voyant curieusement une photographie d'Alexia prise en compagnie de son chat Happy, une petite bête que Jonathann avait aimée et qui avait dû lui rappeler tout ce qu'il avait sacrifié.

    Pour Jean-Marc FLORAND, beaucoup de faits ne collent pas dans le dossier et les enquêteurs restent à la recherche d'un mobile plus sérieux que celui qui ferait état de la seule volonté d'Alexia d'avoir un enfant que Jonathan n'était, semble-t-il, pas en mesure de lui donner au moment des faits. Une hypothèse qui justifierait la présence de sextoys retrouvés lors d'une perquisition un peu plus fouillée. L'instruction a été clôturée en novembre 2019 malgré le souhait des FOUILLOT de creuser encore une piste qui n'avait pas été explorée jusque-là. Celle notamment de la présence dans le corps de leur fille Alexia de médicaments qu'elle aurait pu ingérer à son insu. Des traces de médicaments ont été retrouvées dans le corps de la victime et notamment la présence de trois molécules ingérées à doses régulières par Alexia pendant près d'un an avant sa mort, avec une nette augmentation les derniers mois précédant sa mort : du zolpidem, un hypnotique utilisé comme somnifère, du tétrazépam, un décontractant musculaire interdit à la vente depuis 2013, et du tramadol, un antalgique. Sauf rebondissement de dernière minute et malgré un calendrier perturbé par la COVID 19, le procès du menteur pathologique pourra avoir lieu à Vesoul, à partir du 16 novembre 2020 et non comme cela avait été envisagé en mars 2021. 

     

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  • Léonardo Conti, l'autre assassin de masse du T4

    Avec Philipp BOUHLER et Karl BRANDT, Léonardo CONTI fait partie de ces assassins de masse, nazis à l'extrême, qui se seront illustrés en donnant la mort à des milliers de handicapés. Ces monstres étaient convaincus qu'un mouvement international, en Europe et aux États-Unis, se réclamait des progrès de la science et, singulièrement, de la génétique et que le grand Reich se devait de prendre certaines dispositions pour "purifier" la race aryenne au nom de l'application de principes obéissant à une vision des mouvements eugénistes. Au sortir de la guerre en 1918, un double courant eugéniste s'était effectivement développé en Allemagne. L’un, non raciste, partisan d’une amélioration quantitative de la société après les nombreux morts de la Grande Guerre et l’autre, nationaliste et raciste, prônant des mesures axées sur la sélection d’une élite biologique. De plus il convenait de libérer des lits pour les blessés de guerre et de réduire les charges que représentait l’hospitalisation des malades mentaux. HITLER qui ne passait pas pour être le premier des naïfs s'arrangera pour ne donner aucune instruction écrite à ceux qu'il avait missionnés pour effectuer toutes les plus basses besognes. 

    Léonardo Conti, l'autre assassin de masse du T4Une habile campagne de propagande « plus de palais pour les aliénés et de taudis pour les ouvriers » sera lancée par GOEBBELS pour justifier les dérapages commis par les nazis et la nécessité d'éradiquer ceux qui étaient considérés comme des bouches inutiles. Chef de la Santé Publique sous le Troisième Reich, c'est Léonardo CONTI qui aura couvert l'ensemble de ces atrocités commises en application du plan T4 en mettant sur pied une opération visant à stériliser puis à tuer en clinique les malades dits "héréditaires" et les handicapés. Mais un affrontement entre la Chancel-lerie du Führer de Philipp BOUHLER et de Karl BRANDT et le Parti (BORMANN et CONTI) ne tardera pas à apparaître, BORMANN étant désireux d'élargir le cercle des personnes concernées, au-delà des handicapés, et d'inclure dans les cibles les tuberculeux, cancéreux et les personnes atteintes de maladies cardiovasculaires graves. Jusqu'en août 1941, un peu plus de soixante-dix mille pensionnaires d'asiles d’aliénés allemands et autrichiens seront gazés à l’aide de monoxyde de carbone (CO) dans des centres de mise à mort installés sur le territoire du Reich dès le début de la guerre et les premières conquêtes territoriales des nazis. Les Allemands ayant eu vent de ce qui se passait, les nazis seront contraints de mettre un terme à leur programme d'élimination en août 1941. Le nombre d’Allemands tués dans les deux dernières années du régime comme inaptes au travail ou étrangers à la communauté se poursuivra plus discrètement et il ne sera pas établi mais on l’estime à plus de 200 000 individus. 

    Arrêtés par les Alliés, ceux des médecins qui étaient compromis récusèrent toutes les accusations portées à leur encontre, imposant l'idée que ce qui pouvait être considéré comme des crimes avaient été perpétrés par une poignée de fanatiques qui obéissaient aux ordres de leurs supérieurs. Alors que c'était en plein accord avec le régime qu'ils avaient accepté de violer les principes fondamentaux de l'éthique médicale.Le 6 octobre 1945, un mois avant que débute le procès de Nuremberg, se sachant compromis et estimant qu'il aurait du mal à convaincre ses futurs juges comme avaient entrepris de le faire quelques autres médecins, Léonardo CONTI se suicidera. Mais il faudra attendre les années 1980 et les scandales provoqués par des acquittements jugés scandaleux pour que le voile se lève enfin en Allemagne.  

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  • Goering, le nazi dépourvu de tout sens moral

    Hermann Goering, le maréchal d'opérette dépourvu de tout sens moral

    Président du Parlement de Prusse, Président du Reichstag, Commandant en chef de la Luftwaffe, Maréchal du Reich... l'homme croulait sous les décorations, avouant même un certain goût pour la provocation quand il était en compagnie de ses bêtes fauves et de son lionceau César dans son palais de CarinHall. Passionné de chasse, et décoré comme un arbre de Noël, ce que l'on sait aujourd'hui de Hermann GOERING, l'un des hommes les plus odieux qui aient sévi en Allemagne sous le Troisième Reich, c'est qu'il détestait l'école et qu'il avait fait dire à sa mère que son fils serait, ou un grand homme, ou un grand criminel. Il sera finalement les deux après être sorti brillamment de l'école militaire (photo ci-contre) et être devenu pendant la guerre de 14-18 un pilote émérite au sein de l'escadrille Richtoffen. Ce qui n'empêchera pas l'Allemagne ni le jeune officier qu'était GOERING de perdre la guerre et de subir l'humiliation du traité de Versailles en 1919 ! Un dénouement qui le précipitera dans les bras d'Adolf HITLER qui proposait un renouveau en Allemagne. Pourtant, c'est tout à fait par hasard qu'il s'était rendu à un meeting politique où il avait entendu un ancien soldat du front qui, avec un accent autrichien, avait parlé fébrilement de sa haine des Juifs et de la nécessité de mener une action révolutionnaire en Allemagne. Blessé lors du putsch de la tentative de HITLER de 1923, et avoir tenté ensuite de survivre en Suède de baptêmes de l'air au sein de Svensk Lufttrafik, une compagnie aérienne suédoise, profondément égocentrique, devenu suicidaire comme GOEBBELS, dépressif et dépourvu de tout sens moral, c'est après avoir été soigné en Autriche à l'aide d'injonctions de morphine qu'il en deviendra dépendant. Les observations que publieront les médecins qui l'auront eu en charge en 1925 en Suède sont glaçantes : « Le patient est dépressif, écriront-ils. Il est léthargique, anxieux, pleure et supplie qu'on le console. Il se sent victime d'un "complot juif". Avec une propension à l'hystérie et à l'égocentrisme. A décidé de consacrer sa vie à la lutte contre les Juifs aux côtés de son ami Hitler. Victime d'hallucinations, il y a une volonté de suicide. Avec tentative de se donner la mort par pendaison et strangulation. Se réfugie dans des visions, des voix, des supplications ». Reste bien sûr le rôle qu'a pu jouer son parrain Hermann EPENSTEIN, un Juif qui s'était, semble-t-il, éloigné des pratiques juives pour se rapprocher du catholicisme. On dit que c'est grâce à l'aide de celui-ci que la famille GOERING avait pu se sortir de la misère dans laquelle elle se trouvait quand il était gamin. Ce qui a pu être établi c'est que le frère du dignitaire nazi, un certain Albert GOERING, son ainé né en 1865, s’est opposé à son frère dès les années 20 et qu'il a quitté l’Allemagne pour l’Autriche au moment de l’arrivée au pouvoir d’Adolf HITLER. « J’ai un frère en Allemagne qui s’est acoquiné avec ce salopard de HITLER et, s’il continue comme ça, cela finira mal pour lui », disait-il à l’époque. Son patronyme sera néanmoins fatal à Albert, et il aura du mal à convaincre les Alliés qui l'avaient également arrêté, de la réalité de ses actes de résistance. Refusant néanmoins de changer de nom, il vivra dans la misère et l’alcoolisme, sans reconnaissance jusqu’à sa mort, qui surviendra en 1966.

    Soigné quelque temps en psychiatrie avant de trouver sa place aux côtés d'HITLER il deviendra même le n° 2 du Reich. Il y excellera même rapidement puisque ce sera lui qui lancera dès 1933 et l'arrivée au pouvoir d'HITLER la première vraie chasse aux opposants qu'il fera déporter à Dachau et Buchenwald, confondant violence et patriotisme avec la Gestapo dont il sera le créateur avant de l'abandonner à Heinrich HIMMLER. Il admettra d'ailleurs à la fin de la guerre qu'il avait déjà établi une première liste d'opposants qu'il avait prévu de faire rapidement arrêter. Et cela bien avant que le Reichstag ne brûle en février 1933 ! D'abord responsable des SturmAbteilung (les S.A ou sections d'assaut) avant que ceux-ci soient pris en charge par Ernst ROHM, cet ancien aviateur héros de la guerre 1914-18 deviendra effectivement l'un des pivots du nazisme en procurant même au dictateur à la fin des années vingt les fonds dont il avait besoin pour faire du NSDAP le grand et seul parti du nouveau Reich allemand. Grâce notamment à un relationnel sans défaut et l'aide de plusieurs fortunes allemandes comme THYSSEN ou KRUPP auxquels il avait promis de substantielles commandes et une paix sociale. L'homme passait bien auprès du public et, avec HITLER, les deux hommes seront longtemps fascinés l'un par l'autre. Davantage encore après que GOERING a débarrassé le Führer de l'un de ses premiers partisans, le trublion Ernest ROHM qu'il soupçonnait avec HIMMLER de vouloir prendre sa place de dauphin. Avec la disparition du célèbre homosexuel nazi il réalisera son voeu le plus cher et deviendra effectivement le n° 2 du régime. Bien moins partisan d'une guerre à outrance que lui, il tentera souvent de dissuader son Führer de donner une suite à ses projets guerriers, voire de les différer sans cependant y parvenir. Notamment après le décès de la jeune Geli RAUBAL qui verra HITLER changer radicalement de comportement. Aussi bien en 1939 qu'en juin 1941 au moment du déclenchement de l'opération Barbarossa en Union Soviétique. Peut-être aussi parce qu'il reconnaissait perdre tous ses moyens en présence d'Adolf HITLER et faire des efforts énormes lorsqu'il se trouvait face à lui comme fasciné. Dès l'entrée en guerre de l'Allemagne en septembre 1939, on peut dire que GOERING a multiplié les erreurs et que celles-ci changeront la face du conflit. Jamais persuadé d'avoir failli, il rejettera pourtant ses fautes sur les autres, ce qui conduira son adjoint à se suicider dans ce bunker de Berlin.

    Hermann Goering, le maréchal d'opérette dépourvu de tout sens moralQuand on connait l'histoire d'Hermann GOERING on ne peut qu'être édifié par certains de ses comportements. Ainsi, bien qu'il n'ait eu aucun scrupule à propos de la torture et du meurtre d’êtres humains, il avait condamné en 1933 les “tortures et souffrances insupportables dans les expériences sur les animaux “. Il sera l'un des seuls édiles nazis à avoir pu être capturé vivant par les Alliés en mai 1945 et à affronter le verdict du tribunal de Nuremberg. Cela après avoir cru pouvoir bénéficier d'égards, HITLER, GOEBBELS et HIMMLER s'étant suicidés. Condamné n°1, celui qu'il fallait faire payer pour toutes les atrocités commises, il sera condamné le 1er octobre 1946 à être pendu, et il choisira de se donner la mort quinze jours plus tard grâce à une complicité interne qui lui permettra de pouvoir se procurer du cyanure (Photo ci-contre). C'est un ancien gardien aux procès du régime nazi à Nuremberg Herbert Lee STIVERS qui aurait fourni le poison au maréchal Hermann GOERING pour se suicider quelques heures seulement avant son exécution pour crimes de guerre, rapporte le Los Angeles Times. Ce qui n'a pu être réellement démontré. A la demande du dirigeant nazi qui l'avait pris en sympathie, il lui avait fait adresser naïvement des notes et un stylo et un médicament, ensemble dans lequel se trouvait une capsule de cyanure. Quelque temps après la mort de GOERING, sa fille Edda tentera de récupérer la « propriété » de son père auprès du gouvernement allemand mais sans succès. En 2015, elle adressera même une pétition au gouvernement de restituer des parties de la collection d’art de son père, mais l’appel sera rejeté.

    Le reportage ci-dessous réalisé pour la chaîne Toute l'Histoire revient sur le profil de ce GOERING qui avait cru pouvoir succéder à HITLER en mai 1945 et être en mesure de négocier une paix avec le général EISENHOWER pour préserver sa soif du pouvoir et des honneurs.

     

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