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Heini, "l'affectueux" et ignoble tueur de masse SS
"L'affectueux Heinrich" ou Heini pour ses intimes, restera pour la postérité, pas seulement le monstre nazi qu'il a été ni le meurtrier du dernier siècle ayant sur la conscience la mort de six millions de Juifs, mais bien plus l'archétype d'un sadique de la pire espèce dont l'ambition était de parvenir à remplacer le christianisme par le teutonisme ! Notamment en s'efforçant de trouver des liens entre une prétendue race aryenne ayant de l'avis de certains nazis existé, et ce qu'il entendait promouvoir au nom d'une "pureté de la race" débarrassée des Juifs. Dénué du moindre sentiment de pitié ou de repentir, friand de sombres histoires ésotériques et séduit par les théories d'un certain Karl Maria WILIGUT qui se prétendait clairvoyant, il créera l'Ahnenerbe, une section de recherches, persuadé de l'authenticité de cette race aryenne pure dont les nazis feront leur cheval de bataille puisqu'il diligentera maintes expéditions afin de mettre la main sur tout ce qui pouvait accréditer cette croyance. Une appartenance qu'il glorifiera et entretiendra dans son château de Wewelsburg devenu une véritable caserne où seront célébrés les grandes fêtes nazies comme le solstice d'été et ordonnés les SS au terme de séminaires de formation. On peut dire qu'il a bâti son « Ordre noir » sur un modèle mêlant mythologie germanique, symbolique médiévale, rituels néo païens et occultistes. Le sigle SS lui-même, semblable à un double éclair, est du reste stylisé, suivant l'ancien alphabet runique.
Rien pourtant au départ ne prédestinait ce gamin (ci-contre) peu sûr de lui qui ne nourrissait paradoxalement aucun goût pour la violence à devenir ce qu'Heinrich HIMMLER est ensuite devenu après avoir tenté d'élever dès 1922 des poulets en qualité d'agronome, et être devenu partisan de l'eugénisme. Rien, si ce n'est déjà en 1917, à 17 ans, une certaine propension au mensonge et au paraître. Sans doute pour se donner une certaine contenance puisqu'il affirmera avoir participé au premier conflit mondial de 14-18 alors qu'il n'en n'était rien. Né dans une famille également raide comme un piquet autour d'un père Gebhard, professeur au lycée, il recevra avec son frère une éducation conservatrice basée sur la religion et le patriotisme. Ce qui est certain c'est qu'il avait une notion bien à lui de ce que devait être la fidélité, un objectif qu'il assignera à ses SS avec une devise restée célèbre : Mon honneur est fidélité. D'abord second de ROHM lors de la tentative de putsch de 1923 il deviendra en 1925 celui de Gregor STRASSER, l'un des premiers dirigeants de NSDAP (National-Socialist Deutsche Arbeit Parti) ou parti nazi, participant ensuite activement à l'élimination des deux hommes. Au plan privé, cette fidélité fera également long feu puisqu'il trompera assez vite une épouse raide comme un piquet, Marga avec sa secrétaire Hedwige POTTHAST avec laquelle il aura deux enfants. En 1926, il deviendra responsable administratif de la propagande avant de prendre en charge à 29 ans (1929) la S.S (Schutz Staffel ou garde rapprochée) devenant l'un des pivots du parti nazi. Appelé à mettre sur pieds une organisation susceptible de veiller à la sécurité du parti, il aura sous ses ordres, dès l'arrivée d'Adolf HITLER au pouvoir, l'ensemble des forces de police d'Allemagne. Un poste où il se distinguera devenant même le metteur en scène de "la solution finale" à partir de janvier 1942. Son but était de développer à travers ses troupes de SS une race de seigneurs et de fonder un ordre nouveau purement nordique au sang pur et donc d'anéantir l'âme slave en veillant scrupuleusement à éliminer un maximum de Russes dès juin 1941. La militarisation de ses SS y contribuera et constituera dès septembre 1934 le prémice des futurs Waffen SS, des divisions capables de concurrencer les troupes de la Wehrmacht. Le fils de l'ancien secrétaire du Führer, Martin BORMANN, apprendra qu'HIMMLER détenait même une collection d'objets qu'il avait rangés dans une mansarde spéciale. Notamment une chaise et une table qui avaient été fabriquées à partir de ce qui restait de corps humains. Le dos de la chaise était constitué de côtes et les pieds d'os de jambes ! Glaçant ! On sait aussi qu'il avait mis en place un processus destiné aux prisonniers répertoriés dans certains camps comme étant des homosexuels, les "triangle rose". En effet, ceux-ci étaient obligés de rendre visite à une fille et à avoir des rapports avec elle une fois au moins par semaine. C’était pour HIMMLER un moyen efficace de les guérir, en admettant que l'homosexualité puisse être considérée comme une maladie.
Ce qui est aujourd'hui démontré, c'est que ce rat de bibliothèque, mal dans sa peau, d'une timidité maladive, terne et insignifiant, ennuyeux à l'extrême qui avait eu du mal à perdre son pucelage avant de rencontrer la triste Margarete BODEN, une infirmière divorcée de sept ans son aînée qui savait déjà comment il fallait faire pour avoir des enfants. Il aimait s'assurer en personne que son régime de terreur fonctionnait, son ambition étant que la SS qu'il dirigeait puisse être un ordre religieux et militaire s'inspirant du mysticisme aryen. D'où son goût pour le grandiose et les manifestations commémoratives et les solstices qu'il organisera dans son château de Wewelsburg. En parfaite réincarnation de l'ancien roi Heinrich 1er dit l'Oiseleur, il se serait bien vu devenir par la suite le dirigeant d'un état SS indépendant au cœur d'une Union Soviétique annexée. Histoire de venger ses ancêtres de ce quee leur avait fait subir les peuplades slaves. Mais la déroute nazie ne le lui permettra pas. Rival d'un GOERING qu'il trouvait dépassé et qu'il soupçonnera de marcher sur ses plates-bandes lors de la création de la GESTAPO, HIMMLER avait tout mis en œuvre dès le départ pour imposer une vision parfois terrifiante de ce dont il avait envie. L'uniforme noir des SS c'était d'ailleurs l'une de ses idées, la "rééducation" dans des camps de ceux que l'on arrêtait également. Très calculateur et méthodique, rigoureusement organisé, il savait faire preuve de patience quand c'était nécessaire. Les chercheurs et nombre d'historiens n'ont pas fini de publier des travaux qui battent en brèche tout ce qui a pu être révélé sur les nazis. Sur HIMMLER, le fidèle Heinrich qui aura attendu le 29 avril 1945 pour trahir ouvertement son Führer, il est apparu une version nouvelle sur ce qu'étaient les projets de l'homme à la fin du conflit. Il est dit que le chef des SS pensait à des moyens de rompre avec HITLER. en mettant en avant dans le cas de la défaite qui s'annonçait prévisible dès le revers de Stalingrad, le fait qu'il souhaitait depuis quelque temps déjà négocier une reddition. Ce que tendrait à prouver son accord d'avoir accepté sur la fin de céder à son médecin Félix KERSTEN une quantité appréciable de Juifs promis à une fin tragique. Et aussi qu'il avait été convaincu des origines juives de son Führer qui expliquerait que les nombreux témoins détenant des preuves de cette hérédité aient payé de leur vie leurs convictions. Il est cependant démontré que ces origines juives n'ont jamais pu être étayées et que les recherches diligentées par HIMMLER et son adjoint HEYDRICH sont restées sans résultat probant.
Confondu par les Anglais après avoir été arrêté et avoir fui Berlin et le bunker hitlérien, le "fidèle Heinrich" se suicidera (photo ci-dessus) à l'aide d'une capsule de cyanure au début du mois de mai 1945. Une photo prise après sa mort révèle un nez brisé et la trace d'hématomes à la tête et au cou. Ce qui a laissé supposer qu'il aurait pu subir des violences une fois arrêté, afin de lui faire avouer qui il était exactement malgré son déguisement, une moustache plus ou moins bien rasée et des lunettes inhabituelles. A-t-il avoué quelle était son identité ? Rien ne permet de l'affirmer. Son épouse Marga dont il avait fini par se séparer sera longtemps inquiétée compte tenu de leur filiation passée. « C'est un “bourgeois” qui a toutes les allures de la respectability, les habitudes d'un bon père de famille » dira t-elle un jour lorsqu'elle évoquait celui qu'elle appelait "mon petit lansquenet" ou "ma tête de mule". Considérée comme complice de la plupart de ses actes et du fait qu'elle était profondément antisémite, elle sera un temps condamnée puis privée définitivement de ses droits à pension. Elle décédera en 1967.
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