• Reinhard Heydrich, l'horrible Reichsprotektor de Bohême-Moravie

    Heydrich, le nazi parfait : un fanatique dangereuxCet "homme au cœur de fer", pour reprendre le qualificatif qui lui avait été donné par Adolf HITLER, décrit comme un oiseau de proie au nez aquilin et aux hanches larges sanglées dans son uniforme noir, était considéré comme l'archétype du nazi parfait, capable d'agir sans état d'âme particulier. Ce qu'il avait déjà montré lorsqu'officier dans les services de renseignements de la Marine, il avait eu "une liaison" avec une femme qui lui vaudra d'en être exclu pour indignité parce qu'il aurait refusé de l'épouser après avoir abusé d'elle et lui avoir fait un enfant. Cette absence d'état d'âme d'un homme réputé être un tombeur sans foi ni loi, Reinhard HEYDRICH le démontrera très vite chez les nazis dès son adhésion en 1931, grimpant sans attendre les différents échelons de la hiérarchie en qualité de bras droit d'un autre épouvantail, le dénommé Heinrich HIMMLER. Ce fils d'un directeur de Conservatoire qui avait entrepris ensuite une carrière de chanteur d'opéra, avait été surnommé  "Le boucher de Prague" en raison de ses nombreuses exactions commises dans la capitale tchécoslovaque où il prendra ses fonctions en septembre 1941. Elevé dans un certain confort matériel et un haut niveau social, profondément patriotique et antisémite dès son plus jeune âge, HEYDRICH n'était cependant pas ouvertement idéologique comme il le deviendra un peu plus tard. Devenu chef de l’Office central de sécurité du Reich entre 1939 et 1942, ce criminel de guerre nazi au regard glaçant (photo ci-dessus) restera jusqu'à la fin mai 1942 l'un des hommes les plus redoutables du Troisième Reich, chargé notamment de la surveillance des territoires occupés à l'est. Il est toujours considéré comme l’une des têtes pensantes de l’élimination des juifs d’Europe, la Shoah.

    Reinhard Heydrich, l'horrible Reichsprotektor de Bohême-MoravieL'homme excellera dans la fabrication de fausses preuves justifiant les interventions qu'il projetait. La GESTAPO créée par GOERING deviendra sous ses ordres une véritable institution faisant régner la terreur. Alors qu'il n'avait lors de sa prise de fonctions aucune expérience en la matière pour ce qui est du renseignement. D'abord spécialisé dans le fichage de ceux que les nazis assimilaient à des contrevenants ou qui étaient gênants, il restera pourtant à la tête du service de renseignement nazi l'un des acteurs essentiels de l'assassinat des dirigeants S.A durant la Nuit des Longs Couteaux de 1934 et celui qui aura organisé avec l'un de ses hommes de main, un certain NAUJOCKS, la fausse attaque de l'émetteur radio de Gleiwitz en Silésie le 31 août 1939 imputée à de faux résistants polonais qui étaient en fait des SS revêtus de l'uniforme polonais et qui tireront sur des déportés lesquels, sacrifiés, seront ensuite une fois morts habilement travestis en opérateurs radio allemands ! Une opération de dupes permettant aux nazis de déclarer la guerre aux Polonais et d'envahir leur pays le 1er septembre 1939 aux aurores. On prête également à HEYDRICH entre plusieurs autres mauvais coups et une implication remarquée dans la Nuit de Cristal de novembre 1938 l'assassinat d'Erich KLAUSENER, le directeur de l'Action Catholique, fonctionnaire au ministère des Transports, qui s'était opposé aux nazis lorsqu'il était directeur de la police au ministère de l'Intérieur prussien. En 1941, en parfait fayot de son Führer, il s'illustrera durant l'été pendant l'offensive menée par les troupes allemandes contre les Russes de STALINE mais l'avion dans lequel il avait pris place s'écrasera derrière les lignes ennemies. HIMMLER inquiet à l'idée de perdre l'un de ses brillants adjoints, déléguera les Einsatzgruppen pour le localiser en territoire russe et ils le récupèreront. Son action considérée comme héroïque par HITLER lui vaudra d'être décoré de la croix de fer 1ère classe.

    Heydrich, nazi parfait ou fanatique dangereux ?Deux opposants : Jan KUBIS et Jozef GABCIK, l'un Tchèque et l'autre Slovaque, seront cependant choisis dès 1941 au péril de leur vie par les services secrets britanniques et le gouvernement tchécoslovaque de BENES en exil à Londres en vue de l'élimination de Reinhard HEYDRICH, devenu à la fin du printemps 1942 l'un des principaux organisateurs de la solution finale et du massacre de centaines de milliers de juifs. Cette opération entreprise le 27 mai 1942, reste l'un des plus hauts faits d'arme de la guerre et cet acte symbolique sera le premier grand coup porté à la toute-puissance nazie. Sans que l'on ait su au moment où elle avait été décidée ce que HEYDRICH, depuis la réunion au sommet de Wannsee, s'apprêtait à faire aux Juifs. KUBIS et GABCIK, les deux hommes parfaitement renseignés par leurs camarades de la résistance tchèque savaient que HEYDRICH faisait régulièrement le trajet dans sa Mercédès, sans escorte, du château de Panenské Brezany jusqu’au siège de la Gestapo situé dans le centre de Prague. L'attentat manquera cependant de capoter (photo de reconstitution ci-dessus), le dignitaire nazi n'ayant été que blessé par l'explosion d'une grenade, mais ses blessures s'étant infectées, il mourra quelques jours plus tard d'une septicémie.  Il se pourrait d'après certains chercheurs que de la toxine botulique ait pu être fixée sur la grenade qui a été jetée dans la voiture d'HEYDRICH. Et cette toxine serait la cause de l'infection qui aurait provoqué la septicémie fatale au Reichsprotektor de Bohême-Moravie. La ville de Prague sera quadrillée après l'attentat, des appels à la dénonciation lancés et des récompenses seront promises à ceux qui aideraient à capturer les auteurs. En représailles, de nouveaux otages seront fusillés. Le 10 juin, le village de Lidice, soupçonné d’avoir abrité les deux Tchèques sera encerclé par les hommes de la Schutzpolizei, une unité originaire de la ville natale de HEYDRICH et 173 des hommes du village seront exécutés, les femmes et les enfants déportés à Mauthausen, toutes les maisons rasées. Le 18 juin, arrêtés dans l'église Saint-Cyrille-et-Méthode de Prague où ils s'étaient longtemps cachés dans la crypte, les deux auteurs seront décapités et les têtes de Jan KUBIS et Josef GABCIK resteront en évidence dans des bocaux entreposés à la morgue locale jusqu’en avril 1945 avant de disparaître, bien que ces deux hommes soient restés des héros et les symboles de la liberté. Ce serait leur compagnon d'armes Karel CURDA qui les aurait trahis. Appâté par une récompense de 5 millions de couronnes, il révélera à la Gestapo l'endroit où ils se cachaient. Ce qui contribuera à faire arrêter plusieurs dizaines de résistants tchèques. En 1945, deux autres hommes s'inspireront de ce premier attentat à la toute puissance nazie : Vladimír BLAZKA et Alois BAUER qui s'illustreront en tuant un autre dignitaire du Troisième Reich : August GOLZER, un fait héroïque dont on parlera moins.

    HEYDRICH avait précédemment travaillé en qualité d'officier au sein de la section politique des services de renseignements de la marine à Kiel (1930) en étroite collaboration avec Wilhelm CANARIS, le futur amiral et chef de l’Abwehr, le service de contre-espionnage militaire allemand. Un CANARIS qui deviendra d'ailleurs dès 1938 l'un de ses opposants, mettant un terme à leurs relations amicales, ce qui lui sera préjudiciable car HEYDRICH bénéficiait d'une certaine aura chez les proches d'HITLER. Certaines mauvaises langues affirment qu’HEYDRICH aurait été assassiné car il connaissait trop de secrets sur le Führer, une théorie difficilement compatible avec l'attentat organisé en Grande-Bretagne. N’oublions pas non plus que son propre fils, Klaus, mourra étrangement un an après son père le 24 octobre 1943 lors d’un « accident de la route ».

    Le film qui suit revient sur cette élimination survenue à Prague en mai 1942 et sur cette opération anthropoïde. 

     

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