• Patrick Henry... ou l'histoire d'un salopard

    Patrick Henry... ou l'histoire d'un salopard

    Patrick HENRY... Voilà un personnage qui campe à lui seul tout ce qu'il y a de plus méprisable chez l'être humain et dont le terrain de jeux préféré était la manipulation ! Un brin narcissique et avide de reconnaissance, il aura l'outrecuidance de dire à un média lors de sa première sortie de prison que la véritable peine n'était pas de passer sous la guillotine, mais de vivre. Comme s'il avait souhaité jouer le rôle d'un sacrifié d'office qui aurait été à la recherche d'un peu de compassion après le meurtre du petit Philippe, un garçonnet de 7 ans qu'il avait commis vingt-cinq ans plus tôt (photo ci-contre). Représentant de commerce, il avait l'allure d'un jeune homme tout à fait comme il faut avec, il est vrai, un talent fou pour camper des rôles sur mesure ! Ainsi celui de cet homme (en tête d'article) présenté comme un ami de la famille qui, interviewé à Troyes au moment de l'affaire, s'indignera à la télévision réclamant sans émotion aucune la mort pour ceux qui ont fait ça. « Ça fait mal au coeur pour les parents et pour le petit garçon », ajoutera-t-il. « Je jouais un jeu, lâchera-t-il longtemps après. Il fallait que je fasse bonne figure pensant m’en sortir, ne pas être découvert ». Le pire c'est qu'au moment de cet interview, le petit devait déjà être mort ! Il l'avait enlevé trois semaines plus tôt à sa sortie d'école le 30 janvier 1976. Une rançon considérable d'un million de francs sera demandée aux parents et le corps de l'enfant découvert dix jours après son rapt dans une chambre d'hôtel des environs de Troyes, enroulé dans un tapis et caché sous le lit d'une chambre d'hôtel qu'il avait louée.

    Patrick Henry... ou l'histoire d'un salopard Confiée au commissaire divisionnaire Yves BERTRAND de Reims, sans lien de parenté avec les parents, (ci-contre), l'enquête piétinera quelque temps, les enquêteurs manquant même d'interpeller le ravisseur dans une cabine téléphonique publique, au moment où ce dernier appelait les parents du garçonnet au téléphone. Ce qui laissera supposer aux policiers qu'ils avaient affaire à un amateur qui n'avait pas une expérience consommée du kidnapping, mais qui connaissait bien la famille du petit Philippe. Car si les parents du garçonnet n'avaient pas d'argent, le grand-père en revanche était l'une des dix plus grosses fortunes de la région. Interpellé et placé en garde à vue, Patrick HENRY ne craquera pas et libéré, il jouera même avec un sang-froid stupéfiant un grand numéro de communicant répondant sans crainte aux nombreuses questions des journalistes, estimant à leurs micros qu'il n'était pour rien dans l'enlèvement du gamin. Confondu, il reconnaîtra avec toujours la même froideur être parti quatre jours aux sports d'hiver choisissant de laisser le petit corps sans vie de l'enfant enroulé dans une couverture. Michel PONIATOWSKI, le ministre de l'Intérieur ira jusqu'à demander que l'on sanctionne un tel crime par la peine de mort. Le père de l'accusé lui-même le rejoindra. Massée devant le palais de justice de Troyes, la foule réclamera vengeance. Pire pour les deux défenseurs de l'accusé, celui-ci n'avait aucune circonstance atténuante à faire valoir ; il était même probable qu'il ait prémédité son geste. C'était donc au départ une peine de mort assurée ! A une voix de majorité, le jury, composé de six hommes et de trois femmes, lui accordera les circonstances atténuantes qu'il avait réussi à imposer à force de manipulation et grâce aussi à une plaidoirie magistrale de Robert BADINTER. Ce dernier aura notamment cette phrase forte : « Si vous décidez de tuer Patrick Henry, c'est chacun de vous que je verrai au petit matin, à l'aube. Et je me dirai que c'est vous, et vous seuls, qui avez décidé. Et puis dites-vous bien que couper un homme en deux ne mettra pas un terme au crime ». Patrick HENRY pleurera, la tête dans ses mains, finalement heureux de ne pas devoir offrir sa tête au bourreau. Christian RANUCCI à Marseille (photo ci-dessous) n'aura pas la même chance alors qu'il était lui, sans doute innocent du meurtre dont on l'avait accusé. Cette mort d'un enfant de sept ans aura bouleversé les Français et un vent de colère soufflera longtemps sur le pays. 

    Patrick Henry... ou l'histoire d'un salopard

    Mais qui était ce Patrick HENRY en dehors de cet homme d'un cynisme effroyable qui avait un certain goût pour les jeux de rôle et la manipulation ? Un homme que beaucoup prennent encore pour "un monstre". Attiré par l'argent, c'était quelqu'un qui cherchait à vivre au-dessus de ses moyens et à avoir l'air de quelqu'un qui finalement n'était rien du tout. Avant de trouver des arguments pour le défendre, l'un de ses deux avocats, Robert BADINTER dira qu'il s'était trouvé face à un accusé sans personnalité et sans intérêt, terne et falot ! On notera cependant qu'il avait déjà été condamné pour avoir commis nombre de malversations dès son plus jeune âge. Des perquisitions entreprises au domicile de ses parents permettront de retrouver le produit de vols commis dans les environs et pour lesquels il n'avait pas été condamné faute de preuves. L’école, il l’avait quittée à 14 ans reconnaissant qu'il était nul. Il obtiendra un C.A.P. de cuisinier. En prison, trois mois après le verdict, il reprendra tout à partir de la sixième afin d'obtenir un bagage puisque la mort n'avait pas voulu de lui et qu'il était trop lâche pour attenter à ses jours. Grâce à une religieuse qui procurait un savoir aux détenus, il lui faudra quinze ans pour passer, par correspondance, son B.E.P.C. obtenu en 1978, son bac en 1983, un Deug de Sciences et Structures de la matière (mathématiques, physique, chimie et informatique en 1987, un D.U.T. d’Informatique en 1989 et une licence de Mathématiques obtenue en 1993. Ce nouveau jeu de rôle lui permettra de passer pour un détenu modèle et d'obtenir une conditionnelle alors qu'il avait été condamné à la perpétuité. Seule la ministre Elisabeth GUIGOU, garde des sceaux, qui n'avait pas été abusée par l'intéressé, s'opposera à la remise en liberté sollicitée. 

    Patrick Henry... ou l'histoire d'un salopard « Vous ne le regretterez pas, monsieur le Président » dira t-il à la barre après avoir échappé à la mort. On sait aujourd'hui qu'il ne tiendra pas parole, habitué qu'il était de bonne heure à prendre les gens pour des imbéciles. La manipulation fonctionnera tout aussi bien que celle qui lui avait valu de passer à la télévision et de s'indigner devant force caméras en réclamant la mort pour le coupable du meurtre. Une preuve du profil de tordu de cet énergumène avec un nouveau délit commis en 1985 juste après l'obtention des premiers diplômes. Transféré en 1981 dans la prison de Caen, dans le Calvados, les gardiens retrouveront quatre ans plus tard des stupéfiants et de l'alcool dans sa cellule ce qui lui vaudra en 1989 d'être à nouveau condamné cette fois-ci pour trafic de drogue. Libéré en 2001 après vingt-cinq ans de détention, sa liberté conditionnelle tournera court. Alors qu'il avait pourtant annoncé à la presse la sortie d'un livre : Avez-vous à le regretter ? donnant à penser qu'il avait changé, comme s'il avait décidé de continuer à se moquer de ceux qui lui avaient donné une nouvelle chance comme cet imprimeur de la région caennaise qu'il avait rencontré en détention et qui lui avait proposé un emploi à sa sortie de prison. Il commettra d'ailleurs rapidement un nouveau délit en juin 2002. L'ancien détenu sera arrêté pour un vol, dans un magasin de bricolage, écopant d'une amende de 2000 euros. Et quelques mois plus tard, il sera arrêté près de Valence en Espagne à bord de son 4/4 avec plusieurs kilos de cannabis dans son véhicule. Il avait prévu de vendre du shit au Maroc pour gagner l'argent qui lui manquait pour redémarrer une existence après avoir quitté son emploi chez l'imprimeur qui lui avait pourtant fait confiance. Ce qui lui vaudra de retourner aussitôt à la case prison. L'un des enquêteurs, le commissaire PELLEGRINI, qui, tout comme Elisabeth GUIGOU n'avait pas été abusé par ses manipulations successives, dira au moment de la sortie d'un article paru dans Paris-Match au printemps 2002 que l'homme qu'il avait arrêté en 1976 n'avait pas changé !

    Libéré pour des raisons médicales et jouant là encore de son talent de comédien en essayant d'apitoyer une fois encore sur son sort d'être incompris, Patrick HENRY mourra d'un cancer à l'âge de 64 ans au CHU de Lille, une ville où il vivait depuis sa sortie de prison. Il n'est pas certain qu'il ait laissé inconsolables tous ceux qui auront cru en lui au fil des années sensibles à ses "Vous ne le regretterez pas".

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  • Raymond Richard, le traître cagoulard

    Raymond Richard, le traître cagoulard

    Son nom n'est connu que par les historiens et il aura pourtant joué lui aussi, en tant qu'agent double voire triple, un rôle important lors de l'arrestation de Jean MOULIN dans cette maison du docteur DUGOUJON à Caluire (ci-dessus). Même si l'énigme reste toujours entière. Ancien cagoulard et Camelot du roi, Raymond RICHARD fera d'abord partie de la Ligue d'Action française. Devenu un agent allemand auprès de l'Abwehr, l'homme à la francisque réussira dès 1943 à infiltrer le mouvement de Résistance Combat dirigé par Henri FRENAY. Maire de Margency de 1941 à 1944, on notera aussi, histoire de rejeter ce personnage aux oubliettes, qu'il est devenu quasiment impossible de retrouver aujourd'hui une seule photo de ce personnage trouble et peu recommandable. Que ce soit en mairie ou aux archives départementales du Val-d'Oise, à l'exclusion de ce cliché en très mauvais état tiré d'un ouvrage de Pierre PEAN (ci-contre).

    Proche du Docteur MENETREL, principal conseiller de PETAIN, et de Joseph DARNAND, le patron de la Milice, Raymond RICHARD était aussi, nous venons de le préciser, agent de l'Abwehr (matricule E 7122) et de la Gestapo, et il comptait un ami rencontré en 1933 lors d'une manifestation, Alexander von KREUTZ, proche collaborateur du colonel Oscar REILE de l'Hôtel Lutétia. Mais c'est par une autre relation, Jehan de CASTELLANE qu'il sera en mesure d'infiltrer la Résistance, devenant aussi au passage l'ami proche d'un autre cagoulard, Pierre GUILLAIN de BENOUVILLE. Un homme qui, de son vivant, aura caché jusqu'au bout bien des éléments sur cette affaire de Caluire. Une fois infiltré au sein du mouvement Combat, RICHARD aura très vite la possibilité de rencontrer la vénéneuse Lydie BASTIEN qui se faisait appeler Béatrice puis d'approcher grâce à celle-ci le responsable cheminot René HARDY. Il faut dire que Raymond RICHARD s'appuyait sur une présentation sans faille pour parvenir à convaincre le monde de la Résistance qu'il était l'homme providentiel. Il aimait à expliquer qu'il avait aidé de nombreux résistants et qu'il avait rendu service à beaucoup de ceux qui étaient en mauvaise posture avec les Allemands. Il ne cachait pas non plus son aversion pour les Communistes auxquels il reprochait de tourner à leur profit l'élan patriotique qu'était cette Résistance à laquelle ils appartenaient. Un discours qui ne pouvait que convenir à des gens comme de BENOUVILLE ou Henri FRENAY voire René HARDY qui n'étaient pas des fervents partisans de Charles DELESTRAINT, le chef de l'Armée Secrète ni de Jean MOULIN. Pour RICHARD, qui était également soucieux de se faire rémunérer par une partie de ceux avec lesquels il travaillait, il fallait développer les raisons idéologiques et politiques qui pouvaient justifier qu'une passerelle soit jetée entre une partie de la Résistance et Vichy. Cet antihéros dont peu de manuels d'Histoire parlent a pourtant fait tomber des centaines de résistants, pénétrant comme aucun autre la Résistance en tenant un tel discours.

    C'est pendant l'année 1942 que Raymond RICHARD aura l'occasion d'approcher l'entourage de Jean MOULIN. Pour déceler le travail communiste au sein des organisations de Résistance il avait créé à cet effet une équipe, Mederic qui s'était spécialisée dans le noyautage. Il dira un peu plus tard que son objectif n'était pas de nuire aux résistants dans leur globalité mais seulement de s'attaquer aux Communistes. Et, si son rôle n'a pas été clairement établi dans l'arrestation de Jean MOULIN le 21 juin 1943, il n'est pas exclu qu'il y ait été mêlé compte tenu de sa complicité avec les anti-communistes qu'étaient de BENOUVILLE et HARDY et du lien qu'il avait lui aussi noué avec la sulfureuse Lydie BASTIEN qu'il connaissait sous le nom de Béatrice.  

    Lorsqu'il sera jugé, Raymond RICHARD dira à ses juges « qu'il avait eu l'idée de pratiquer le contact direct pour déceler le travail communiste au sein des organisations de la Résistance ». Après avoir été condamné à mort, il sera fusillé au Fort de Montrouge en 1948, lui aussi bien avant le second procès intenté au "traître" René HARDY.  Il reste aujourd'hui encore l'une des clefs du mystère HARDY, dont le rôle à Caluire fut fatal à Jean MOULIN. 

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  • L'avis de Jacques Baumel à propos de l'affreuse réunion de Caluire du 21 juin 1943

    L'avis de Jacques Baumel à propos de l'affreuse réunion de Caluire du 21 juin 1943

    L'homme n'a pas laissé un souvenir impérissable à ceux qui ont eu à l'affronter lorsqu'il était député et en charge de responsabilités au sein de partis comme l'UDR ou le RPR. Mais, il reste, qu'on le veuille ou non, un résistant dans l'âme qui aura été le témoin de faits comme l'arrestation de Jean MOULIN à Caluire, faits qui l'auront vu apporter ce qu'était sa vision de l'affaire. Et ce qu'il raconte ne manque pas d'intérêt !

    « Faut-il que la honteuse plaie de la tragédie de Caluire soit bien profonde dans notre mémoire collective pour qu'elle continue d'alimenter toutes sortes de controverses plus de cinquante ans après l'arrestation de Jean Moulin, le 26 juin 1943, par le chef de la Gestapo de Lyon, le sinistre BARBIE », écrira-t-il dans le quotidien Le Monde en 1998. Mobilisé, à la déclaration de guerre en 1939, en qualité de médecin lieutenant auxiliaire après des études menées à la Faculté de Médecine de Marseille, ce jeune fils de médecin né en 1918 a très vite senti ce qu'il lui fallait faire après Vichy et l'appel du général de GAULLE du 18 juin 1940 et avoir tenté de rejoindre Londres, avant de devenir l'un des piliers du M.U.R. (Mouvements Unis de Résistance). Démobilisé en 1941, commencera alors pour lui aux côtés du responsable militaire Henri AUBREY un parcours de résistant au sein d'un mouvement appelé à devenir Combat et dirigé par Maurice CHEVANCE et Henri FRENAY. Il sera chargé dans un premier temps de la diffusion du journal du mouvement Vérités pour Marseille, participant à la réunion constitutive de Combat pour la région Sud. Il y sera désigné en 1943 comme secrétaire politique. En août 1943, les MUR s’installant à Paris, il y sera désigné comme secrétaire du Comité directeur chargé plus spécialement des contacts politiques avec les autres mouvements de la Résistance et la délégation générale. Sa survie durant la Seconde Guerre mondiale relève du miracle : des résistants de la première heure, dès 1940, demeurés sur le sol français, il est l'un des rares à avoir échappé aux rafles, tortures et déportations. « Berneix » dans la clandestinité, il avait sa propre méthode reconnaissant qu'il fallait : « Se confondre dans la grisaille des murs [...], tout à l'opposé de ce qu'on peut voir dans les films d'espionnage ». Après la libération, Jacques BAUMEL entreprendra une carrière politique. Membre de l'Assemblée consultative provisoire (1944-1945), il sera élu député de la Moselle à la première Assemblée nationale constituante en 1945, puis député de la Creuse à la seconde Assemblée nationale constituante en 1946, présidant le groupe UDSR.

    L'avis de Jacques Baumel à propos de l'affreuse réunion de Caluire du 21 juin 1943De ses relations avec nombre de ceux qu'il côtoyait dans la Résistance lorsqu'il avait une vingtaine d'années, il conserve pas mal de souvenirs et aussi quelques appréciations sur ce qu'ils étaient. Ainsi René HARDY qui sera éternellement suspecté d'avoir livré Jean MOULIN aux nazis, était pour lui un homme de droite auquel il reprochait de fricoter avec des communistes comme AUBRAC. Comme d'ailleurs quelques autres individualités du mouvement Combat d'Henri FRENAY auquel il appartenait et qui voyaient d'un mauvais oeil ce partenariat avec des gens considérés comme étant de gauche à l'image de l'ancien préfet Jean MOULIN. Il y aura longtemps après guerre à propos de cette arrestation de Caluire une assez vive opposition entre les partisans de l'ancien préfet dont son secrétaire Daniel CORDIER et d'autres résistants comme Henri FRENAY ou même Jacques BAUMEL. Au nom de nombreux résistants, ce dernier protestera même solennellement dans un communiqué contre la scandaleuse déformation de la vérité historique qui a été véhiculée dans le téléfilm "Jean Moulin" diffusé sur TF1, une fiction en deux parties de Pierre AKNINE avec Francis HUSTER dans le rôle principal, avant qu'elle soit diffusée : « Nul n'a le droit et ne peut invoquer quelque témoignage sérieux que ce soit pour impliquer d'une façon directe ou indirecte le général Pierre de BENOUVILLE dans l'affreuse histoire de Caluire banlieue lyonnaise et l'arrestation de Jean MOULIN. Dans sa dernière ligne droite, Jacques BAUMEL en revenait souvent à sa vraie histoire, sa plongée dans la nuit de la clandestinité qui lui avait sans doute permis de se révéler à lui-même ! Il consacrera plusieurs ouvrages à ce passé de résistant, dont un certain Résister, histoires secrète des années d'occupation qui sera publié chez Albin Michel (ci-contre). Puis La liberté guidait nos pas publié en 2004. A propos de son engagement dans la Résistance, il dira seulement : « Ma réaction du refus était plutôt une réaction individuelle, plus viscérale que raisonnée… ». Aux côtés du « peuple de la nuit », celui qui se fera successivement appeler Saint-just, Berneix et Rossini, s'efforcera de faire revivre, tels qu'il les a connus, ses camarades de combat.

    En 1969 et jusqu'en 1972, celui que ses proches avaient décrit comme un loup solitaire sera secrétaire d'Etat auprès du Premier ministre, Jacques CHABAN-DELMAS se contentant ensuite de fonctions de parlementaire jusqu'en 2002. Il sera aussi secrétaire général du RPR et de partis comme le RPF en 1947 puis l'UNR. Devenu maire de Rueil-Malmaison pendant plus de trente ans (1971-2004), il présidera le Conseil général des Hauts de Seine de 1970 à 1973 puis de 1976 à 1982. Croix de guerre 1939-45 et Compagnon de la Libération, il est décédé le 17 février 2006 à Rueil-Malmaison et a été inhumé à Fourneville dans le Calvados. Au début des années 2000, Jacques BAUMEL avait encore participé à des échanges à la télévision dans l'émission Les repères de l'Histoire aux côtés du journaliste Laurent JOFFRIN à propos des résistants Jean MOULIN et Pierre BROSSOLETTE (ci-dessous).

     

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  • Charles de Gaulle, l'amoureux de la France

    Charles de Gaulle, l'amoureux de la FranceLe 9 Novembre 1970 à La Boisserie, voici cinquante ans, alors qu'il venait d'étaler quelques cartes devant lui pour une réussite et qu'il s'apprêtait à souper à Colombey-les-deux-Eglises, le général dira avoir mal au dos avant, soudain, de s'affaisser terrassé par un AVC. Charles de GAULLE allait avoir 80 ans quelques jours plus tard...

    Ce que l'on peut en dire aujourd'hui, au moment où l'on évoque sa personnalité, c'est que nombreux sont ceux qui seront passés à côté de lui sans réellement avoir conscience de ce qu'était l'homme, et de ce qu'était celui qui aura tout de même réussi à faire de la France le pays dans lequel nous avons longtemps pu vivre sans subir d'agression extérieure réelle en dehors des quelques actions menées par l'OAS au moment de l'accession de l'Algérie à l'indépendance. Un pays qui a bien changé depuis et qui ne manquerait pas de le faire frémir s'il voyait ce qui s'y passe aujourd'hui. Ce n'est donc pas sans raison si, cinquante ans après sa disparition, les témoignages affluent pour rendre hommage à ce qu'il reste de "l'homme du 18 Juin" et à ce qu'il était aussi au sein d'une mouvance familiale où chacun respectait l'autre, son épouse Yvonne la première, qui se plaisait à rester dans l'ombre, à l'inverse d'une Claude POMPIDOU ou d'une Danièle MITTERRAND voire d'une Carla BRUNI. L'éclat et le secret, la série biographique diffusée sur France 2 redonne à cet égard l'importance qu'occupait à ses yeux cette femme Yvonne, la petite femme chérie du grand homme (ci-dessus) et sa fille Anne, atteinte de trisomie 21 qui s'éteindra prématurément à l'âge de vingt ans, même si l'ancien chef d'Etat avait souhaité de son vivant garder secrète la vie qu'il menait avec les siens hors des sphères du pouvoir. A la mort d'Anne, Charles de GAULLE aura ces mots qui donnent une idée du combat qu'il avait dû mener pour qu'Anne trouve sa place au sein de leur monde d'apparences : « Maintenant, elle est comme les autres » dira t-il alors qu'Anne était morte dans ses bras d'une broncho-pneumonie qui avait fini par la terrasser. On a dit fort justement à son propos que face à ses convictions de leader politique il avait répondu présent en endossant le rôle du personnage qui ne subit pas l’Histoire mais qui la construit, ce qui a pu se vérifier. Même s'il a finalement été rattrapé par la modernité, lui qui avait été l'apôtre de la guerre de mouvement, au point de devenir sur la fin et aux yeux de la jeunesse le symbole de l'immobilisme. Pour les concepteurs de cette série télévisée le défi était double, car dans le titre, L'Éclat et le Secret, figurent à la fois l'homme privé et l'homme public. Or, sur l'homme privé, nous ne savons toujours que peu de choses si ce n'est ce qu'on aura finalement appris de la bouche de son fils, l'amiral Philippe de GAULLE. Il aura donc fallu "inventer" et pour que cela soit crédible, adosser ce qu'on savait à des apparitions publiques, celles pour lesquelles il existait des documents fidèles, eux, à l'original.

    Charles de Gaulle, l'amoureux de la France

    Né à Lille un 22 novembre, en 1890, au sein d'une fratrie de 5 enfants dans une famille profondément pieuse de juristes parisiens originaire de Champagne, le petit Charles a effectué une partie de ses études primaires à l'école des Frères des écoles chrétiennes de la paroisse Saint-Thomas-d'Aquin. L'interdiction des congrégations religieuses en France le verra achever ses études secondaires chez les jésuites du Sacré-Coeur, en Belgique. Admis à l'École militaire de Saint-Cyr à 18 ans en 1908, après avoir suivi une année de préparation au collège Stanislas, il sortira treizième de sa promotion sur les 211 qu'elle comptait et rejoindra en 1912 le 33e régiment d'infanterie à Arras sous les ordres d'un certain... Philippe PETAIN. Un colonel PETAIN qui appréciera vite ce jeune homme ombrageux, brillant, cultivé, taciturne et sûr de lui qui passait souvent pour être arrogant tout en étant un habile conférencier. Dès le début du conflit, le jeune lieutenant Charles de GAULLE démontrera néanmoins un grand sens du devoir tout en s'appuyant sur un réel courage physique. En mars 1916, il sera même porté disparu, mort au champ d'honneur après avoir été transpercé d'un coup de baïonnette. Mais mort il ne l'était pas, il avait seulement été fait prisonnier par l'ennemi. Souvent capturé, il s'évadera à deux reprises. Après s'être marié en 1921 avec la jeune Yvonne VENDROUX dont il s'était profondément épris, il rejoindra l'école de Saint-Cyr pour enseigner, mais ses théories qui mettaient l'accent sur le mouvement et le rôle des blindés susciteront très vite l'hostilité de ses supérieurs. Pénétré de ce dont il avait été le témoin en 1914-18 c'est pourtant lui qui avait raison quand il estimait que la ligne Maginot ne protégeait que faiblement nos frontières avec l'Allemagne. Lorsque les combats débuterpnt réellement en mai 1940 et en pleine débâcle, le colonel de GAULLE nommé à la tête d'une division cuirassée se distinguera en menant le 17 mai une contre-attaque efficace à Montcornet dans l'Aisne. Il fallait réussir à ralentir l'avance des armées allemandes et il y parviendra avant que, faute de carburant, il doive renoncer. Ce qui en fera néanmoins, et très vite, un homme sur lequel on choisira de s'appuyer et qui lui vaudra d'être nommé général. Paul REYNAUD, qui est alors président du Conseil, lui confiera du reste un poste au ministère de la Défense et en fera un sous-secrétaire d'Etat à la guerre avec mission d'organiser la résistance de l'armée française. Jusqu'à ce que se produise un diktat, celui d'un PETAIN devenu vice-Président du Conseil qui brûlait déjà depuis le 10 juin de demander l'armistice aux nazis et à HITLER. Une éventualité que ne pouvait accepter Charles de GAULLE qui, après avoir proposé un plan de repli des armées françaises en Bretagne refusé par les instances gouvernementales et appuyé un plan d'entente avec les Britanniques, choisira aussitôt de quitter Bordeaux, de s'expatrier en Angleterre et d'y demander l'asile à un Winston CHURCHILL qu'il avait rencontré quelques jours plus tôt convaincu que la France était en train de perdre la guerre. De son côté CHURCHILL éprouvera les mêmes difficultés à faire admettre à son propre gouvernement cette entente avec de GAULLE, avant cependant de tous les convaincre que ce dernier était l'homme du destin. 

    Charles de Gaulle, l'amoureux de la France

    Le 16 juin, il a donc fallu à Charles de GAULLE prendre la décision la plus difficile à prendre de sa vie et d'accepter de devenir un homme seul, un déserteur, après avoir consacré toute sa vie au domaine militaire. Il sera d'ailleurs aussitôt condamné à mort par le gouvernement de Vichy. Pourtant déserteur, l'était-il réellement ? Et n'était-il pas tout simplement un homme qui, refusant la défaite, s'engageait dans un combat important pour défendre le pays qu'il aimait plus que tout. Son appel du 18 du même mois, repensé à plusieurs reprises, reste même un modèle du genre : « Le Gouvernement français a demandé à l'ennemi à quelles conditions honorables un cessez-le-feu était possible. Il a déclaré que, si ces conditions étaient contraires à l'honneur, la dignité et l'indépendance de la France, la lutte devait continuer. Les chefs qui, depuis de nombreuses années, sont à la tête des armées françaises, ont formé un gouvernement. Ce gouvernement, alléguant la défaite de nos armées, s'est mis en rapport avec l'ennemi pour cesser le combat. Certes, nous avons été, nous sommes, submergés par la force mécanique, terrestre et aérienne, de l'ennemi. Infiniment plus que leur nombre, ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui nous font reculer. Ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui ont surpris nos chefs au point de les amener là où ils en sont aujourd'hui. Mais le dernier mot est-il dit ? L'espérance doit-elle disparaître ? La défaite est-elle définitive ? Non ! Croyez-moi, moi qui vous parle en connaissance de cause et vous dis que rien n'est perdu pour la France ! Les mêmes moyens qui nous ont vaincus peuvent faire venir un jour la victoire, car la France n'est pas seule ! Elle n'est pas seule ! Elle a un vaste Empire derrière elle. Elle peut faire bloc avec l'Empire britannique qui tient la mer et continuer la lutte. Elle peut, comme l'Angleterre, utiliser sans limites l'immense industrie des Etats-Unis. Cette guerre n'est pas limitée au territoire malheureux de notre pays. Cette guerre n'est pas tranchée par la bataille de France. Cette guerre est une guerre mondiale. Toutes les fautes, tous les retards, toutes les souffrances, n'empêchent pas qu'il y a, dans l'univers, tous les moyens nécessaires pour écraser un jour nos ennemis. Foudroyés aujourd'hui par la force mécanique, nous pourrons vaincre dans l'avenir par une force mécanique supérieure. Le destin du monde est là.
    Moi, Général de Gaulle, actuellement à Londres, j'invite les officiers et les soldats français qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s'y trouver, avec leurs armes ou sans leurs armes, j'invite les ingénieurs et les ouvriers spécialistes des industries d'armement qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s'y trouver, à se mettre en rapport avec moi. Quoi qu'il arrive, la flamme de la résistance française ne doit pas s'éteindre et ne s'éteindra pas. Demain, comme aujourd'hui, je parlerai à la Radio de Londres ».

    Charles de Gaulle, l'amoureux de la FranceC'est en refusant la fatalité, que le Général s'imposera quelques années plus tard face à CHURCHILL et à EISENHOWER et qu'il pourra changer la face du monde et de la France car, que se serait-il passé si, en juin 1944, les dollars avaient supplanté le Franc Français et si les Etats-Unis de ROOSEVELT avaient annexé la France après l'avoir libérée du joug nazi à l'issue d'un débarquement resté dans toutes les mémoires ? Acclamé par une foule en liesse le 25 août 1944 à Paris après avoir reçu le soutien du général EISENHOWER autorisant la division du général LECLERC à entrer la première dans Paris, de GAULLE prononcera un discours resté depuis dans toutes les mémoires où sera évoqué un Paris martyrisé, outragé mais libéré. Devenu le leader incontournable du pays, il le restera jusqu'en janvier 1946 où, lassé par le comportement de partis il estimera que sa tâche était arrivée à son terme. Attaché à doter la France d'un véritable appareil d'état il entreprendra dès lors une croisade pour faire en sorte qu'elle puisse se doter d'une constitution propre à éviter que se répète ce qui avait conduit le pays à capituler en juin 1940. Mais son projet de RPF (Rassemblement pour la France) ne séduira pas et il lui faudra attendre les événements d'Algérie pour que l'on fasse à nouveau appel à lui et qu'il soit investi des pleins pouvoirs. Le 1er juin 1958, intervenant à l'Assemblée nationale, il obtiendra après un discours d'investiture 329 voix pour et il constituera son cabinet après consultation des chefs historiques des partis politiques. Il sera ainsi le dernier Président de Conseil de la IVè République, un système qu'il souhaitera très vite abolir. L'ancien chef de la France libre était il est vrai hostile à cette IVe République qu'il avait quittée en janvier 1946 et qui ne permettait pas, pour reprendre sa propre expression, aux gouvernements de gouverner tant ils étaient dominés, grinçait-il, par des petits partis qui cuisaient leur petite soupe au petit coin de leur feu. La composition de son premier gouvernement rassurera l’opinion et la classe politique puisqu'il comportait 23 ministres, dont 15 parlementaires et 7 hauts fonctionnaires. Peut-être aussi parce que les principales forces politiques de l’Assemblée, à l’exception du Parti communiste, y étaient représentées. Le général de GAULLE proposera rapidement une Vème République avec élection au suffrage universel d'un président dans le cadre d'une constitution qu'il proposera dès le 4 septembre et soumise à référendum le 28 du même mois. Pour certains de ses opposants, ce retour au pouvoir sera longtemps considéré comme un modèle de stratégie. Il attendra néanmoins le 8 janvier 1959, une fois son programme accepté, pour emménager à l'Elysée avec son épouse Yvonne. 

    Charles de Gaulle, l'amoureux de la FranceLe général de GAULLE mènera à son terme la décolonisation française entendant mener une politique de grandeur, autour d'une restauration de la puissance de son pays et affirmant son indépendance vis-à-vis des Etats-Unis. On peut aujourd'hui se demander si cette décolonisation n'a pas été le fruit d'une situation dont il avait été le témoin en France, et trop longtemps occupée par les nazis. La France quittera l’OTAN et il fera en sorte de développer la recherche lui permettant de se doter de l’arme nucléaire. Ce qui ne se fera pas sans quelques levées de boucliers, notamment après son arrivée à la tête du pouvoir en 1958. Devant les inquiétudes que soulevait son retour, il entreprendra de rassurer lors d'une conférence de presse restée aujourd'hui en mémoire de quelques-uns des documents conservés. On l'entend encore dire aux nombreux journalistes présents ce jour-là : « Est-ce que j'ai jamais attenté aux libertés publiques fondamentales ? Je les ai rétablies. Et y ai-je jamais attenté une seconde ? Pourquoi voulez-vous qu'à 67 ans, je commence une carrière de dictateur ? » lancera t-il au moment de son investiture. À la fin des années 1960, son absence de modernisme lui vaudra d'être raillé pour son côté hiératique, solennel, autoritaire, alors que la gauche le détestait et notamment François MITTERRAND. Ses conférences de presse resteront un modèle du genre, surtout comparées à celles que l'on nous impose aujourd'hui et qui sont d'une mièvrerie consternante ! Les événements de mai 1968 révèleront cependant l’incapacité du régime gaulliste à répondre aux aspirations des générations nées au cours des Trente glorieuses. L’autorité de de Gaulle sera même remise en cause en mai 1968 après des grèves ponctuées de manifestations et d'émeutes qui paralyseront le pays pendant un peu plus d'un mois (mai-juin). Le 29 Mai, en pleine agitation sociale et estudiantine, le général de GAULLE faisant annuler le Conseil des ministres quittera Paris en hélicoptère en fin de matinée dans le plus grand secret. Officiellement parti pour Colombey-les-Deux-Eglises où il aurait dû arriver vers 13h15, le chef de l’État ne réapparaîtra que quelques heures plus tard, ce qui ne manquera pas de provoquer un certain émoi. Avant que le 30 mai il prenne la décision de dissoudre l'Assemblée nationale et de maintenir au pouvoir son premier ministre. Malgré une Assemblée nationale encore plus favorable au pouvoir gaulliste après des événements qui l'avaient fortement ébranlé, il semble que le général de GAULLE avait besoin d'en passer par un nouveau référendum de légitimation qui, tout comme en 1958, lui aurait permis d'achever son septennat jusqu'en 1972 avec un mandat clair du peuple. Annoncé d'ailleurs dès le 24 mai 1968 dans l'espoir de calmer la révolte étudiante et ouvrière et plusieurs fois reporté, le référendum d'avril 1969 tendant à faire approuver la fusion du Sénat et du Conseil économique et social, et d'autre part la reconnaissance des régions comme collectivités territoriales verra le "NON" l'emporter avec 52,41% des suffrages. Cette réforme proposée curieusement par référendum entendait plus précisément renforcer la composition du Sénat, tout en diminuant son pouvoir législatif au profit d'une fonction consultative, sans aucun pouvoir de blocage. Les analystes s'accordent à considérer qu'au-delà même d'un refus des réformes proposées, c'est le départ du général qu'avaient souhaité les partisans du non parmi lesquels figurait un certain Valéry GISCARD d'ESTAING. 

    Le chef de la France Libre de 1944 dirigeait le pays depuis un peu plus de dix ans, seulement mai 1968 l’avait sérieusement ébranlé et il avait même été sur le point de renoncer au pouvoir en partant voir son fidèle MASSU le 29 mai 1968. Malgré un raz-de-marée encourageant et une très forte majorité de parlementaires, aurait-il fallu renoncer à ce référendum pour se maintenir, ou partir ? Il avait 78 ans, et des ruptures d’anévrisme avaient déjà emporté son père et un de ses frères. A ses proches, qui voulaient encore y croire, de GAULLE répétait : « Nous serons battus ». Les fidèles continueront quelque temps de s’interroger sur les raisons qui ont poussé l’homme du 18 juin à vouloir, à tout prix, lier son sort à ce texte ingrat, obscur et sans importance alors qu'une majorité écrasante venait de lui être donnée au Parlement. Jean-Marcel JEANNENEY est de ceux-là. A près de 99 ans, celui qui était alors chargé de la réforme des régions et du Sénat en éprouvait toujours des regrets : « Je lui avais dit qu’il ne fallait pas qu’il s’engage trop sur cette affaire. Il m’a répondu : Je ne vais tout de même pas vous laisser vous battre tout seul ! Si les Français me désavouent, avait-il ajouté, c’est qu’ils ne sont pas d’accord avec ma politique.»   

    Charles de Gaulle, l'amoureux de la FranceL'ancien président Charles de GAULLE décédera d'une rupture d'anévrisme le 9 novembre 1970. Il avait 79 ans. « C'était un être unique, sans successeur ni prédécesseur », a dit dernièrement son fils Philippe, l'amiral de GAULLE. Dans cette phrase, il y a toute l'admiration du résistant qu'il aura lui aussi été mais aussi tout l'amour d'un fils pour ce père entré dans l'histoire mais resté accessible. « Il aimait bien les plaisanteries, raconte t-il. Par exemple, alors qu'il visitait l'usine Citroën, quand on lui annonce qu'on va offrir une DS à chacun de ses ministres, il n'hésite pas à répondre : "Donnez-leur plutôt des idées ! ». Ce dont on ne se souviendra peut-être pas, c'est que l'ID était alors une version simplifiée de la DS. Le Président aimait le cinéma, les comiques d'avant guerre et les grands acteurs comme FERNANDEL, Louis de FUNES, Michèle MORGAN qu'il trouvait fort jolie, avec beaucoup d'allure, jouant bien. À l'Élysée, il regardait aussi la télévision. Selon la légende, on prétendait que Noëlle NOBLECOURT, une animatrice, avait été mise à la porte parce qu'Yvonne de GAULLE avait trouvé peu convenable qu'elle montre ses genoux, ce qui est faux pour le fils du général.

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