• Hermann Goering, le maréchal d'opérette dépourvu de tout sens moral

    Goering, le nazi dépourvu de tout sens moral

    Hermann Goering, le maréchal d'opérette dépourvu de tout sens moral

    Président du Parlement de Prusse, Président du Reichstag, Commandant en chef de la Luftwaffe, Maréchal du Reich... l'homme croulait sous les décorations, avouant même un certain goût pour la provocation quand il était en compagnie de ses bêtes fauves et de son lionceau César dans son palais de CarinHall. Passionné de chasse, et décoré comme un arbre de Noël, ce que l'on sait aujourd'hui de Hermann GOERING, l'un des hommes les plus odieux qui aient sévi en Allemagne sous le Troisième Reich, c'est qu'il détestait l'école et qu'il avait fait dire à sa mère que son fils serait, ou un grand homme, ou un grand criminel. Il sera finalement les deux après être sorti brillamment de l'école militaire (photo ci-contre) et être devenu pendant la guerre de 14-18 un pilote émérite au sein de l'escadrille Richtoffen. Ce qui n'empêchera pas l'Allemagne ni le jeune officier qu'était GOERING de perdre la guerre et de subir l'humiliation du traité de Versailles en 1919 ! Ce qui le précipitera dans les bras d'Adolf HITLER qui proposait un renouveau en Allemagne. Pourtant, c'est tout à fait par hasard qu'il s'était rendu à un meeting politique où il avait entendu un ancien soldat du front qui, avec un accent autrichien, avait parlé fébrilement de sa haine des Juifs et de la nécessité de mener une action révolutionnaire en Allemagne. Blessé lors du putsch de la tentative de HITLER de 1923, et avoir tenté ensuite de survivre en Suède de baptêmes de l'air au sein de Svensk Lufttrafik, une compagnie aérienne suédoise, profondément égocentrique, devenu suicidaire comme GOEBBELS, dépressif et dépourvu de tout sens moral, c'est après avoir été soigné en Autriche à l'aide d'injonctions de morphine qu'il en deviendra dépendant. Les observations que publieront les médecins qui l'auront eu en charge en 1925 en Suède sont glaçantes : « Le patient est dépressif, écriront-ils. Il est léthargique, anxieux, pleure et supplie qu'on le console. Il se sent victime d'un "complot juif". Avec une propension à l'hystérie et à l'égocentrisme. A décidé de consacrer sa vie à la lutte contre les Juifs aux côtés de son ami Hitler. Victime d'hallucinations, il y a une volonté de suicide. Avec tentative de se donner la mort par pendaison et strangulation. Se réfugie dans des visions, des voix, des supplications ». Reste bien sûr le rôle qu'a pu jouer son parrain Hermann EPENSTEIN, un Juif qui s'était, semble-t-il, éloigné des pratiques juives pour se rapprocher du catholicisme. On dit que c'est grâce à l'aide de celui-ci que la famille GOERING avait pu se sortir de la misère dans laquelle elle se trouvait quand il était gamin. Ce qui a pu être établi c'est que le frère du dignitaire nazi, un certain Albert GOERING, son ainé né en 1865, s’est opposé à son frère dès les années 20 et qu'il a quitté l’Allemagne pour l’Autriche au moment de l’arrivée au pouvoir d’Adolf HITLER. « J’ai un frère en Allemagne qui s’est acoquiné avec ce salopard de HITLER et, s’il continue comme ça, cela finira mal pour lui », disait-il à l’époque. Son patronyme sera néanmoins fatal à Albert, et il aura du mal à convaincre les Alliés qui l'avaient également arrêté, de la réalité de ses actes de résistance. Refusant néanmoins de changer de nom, il vivra dans la misère et l’alcoolisme, sans reconnaissance jusqu’à sa mort, qui surviendra en 1966.

    Soigné quelque temps en psychiatrie avant de trouver sa place aux côtés d'HITLER il deviendra même le n° 2 du Reich. Il y excellera même rapidement puisque ce sera lui qui lancera dès 1933 et l'arrivée au pouvoir d'HITLER la première vraie chasse aux opposants qu'il fera déporter à Dachau et Buchenwald, confondant violence et patriotisme avec la Gestapo dont il sera le créateur avant de l'abandonner à Heinrich HIMMLER. Il admettra d'ailleurs à la fin de la guerre qu'il avait déjà établi une première liste d'opposants qu'il avait prévu de faire rapidement arrêter. Et cela bien avant que le Reichstag ne brûle en février 1933 ! D'abord responsable des SturmAbteilung (les S.A ou sections d'assaut) avant que ceux-ci soient pris en charge par Ernst ROHM, cet ancien aviateur héros de la guerre 1914-18 deviendra effectivement l'un des pivots du nazisme en procurant même au dictateur à la fin des années vingt les fonds dont il avait besoin pour faire du NSDAP le grand et seul parti du nouveau Reich allemand. Grâce notamment à un relationnel sans défaut et l'aide de plusieurs fortunes allemandes comme THYSSEN ou KRUPP auxquels il avait promis de substantielles commandes et une paix sociale. L'homme passait bien auprès du public et, avec HITLER, les deux hommes seront longtemps fascinés l'un par l'autre. Davantage encore après que GOERING a débarrassé le Führer de l'un de ses premiers partisans, le trublion Ernest ROHM qu'il soupçonnait avec HIMMLER de vouloir prendre sa place de dauphin. Avec la disparition du célèbre homosexuel nazi il réalisera son voeu le plus cher et deviendra effectivement le n° 2 du régime. Bien moins partisan d'une guerre à outrance que lui, il tentera souvent de dissuader son Führer de donner une suite à ses projets guerriers, voire de les différer sans cependant y parvenir. Notamment après le décès de la jeune Geli RAUBAL qui verra HITLER changer radicalement de comportement. Aussi bien en 1939 qu'en juin 1941 au moment du déclenchement de l'opération Barbarossa en Union Soviétique. Peut-être aussi parce qu'il reconnaissait perdre tous ses moyens en présence d'Adolf HITLER et faire des efforts énormes lorsqu'il se trouvait face à lui comme fasciné. Dès l'entrée en guerre de l'Allemagne en septembre 1939, on peut dire que GOERING a multiplié les erreurs et que celles-ci changeront la face du conflit. Jamais persuadé d'avoir failli, il rejettera pourtant ses fautes sur les autres, ce qui conduira son adjoint à se suicider dans ce bunker de Berlin.

    Quand on connait l'histoire d'Hermann GOERING on ne peut qu'être édifié par certains de ses comportements. Ainsi, bien qu'il n'ait eu aucun scrupule à propos de la torture et du meurtre d’êtres humains, il avait condamné en 1933 les “tortures et souffrances insupportables dans les expériences sur les animaux “. Il sera l'un des seuls édiles nazis à avoir pu être capturé vivant par les Alliés en mai 1945 et à affronter le verdict du tribunal de Nuremberg. Cela après avoir cru pouvoir bénéficier d'égards, HITLER, GOEBBELS et HIMMLER s'étant suicidés. Condamné n°1, celui qu'il fallait faire payer pour toutes les atrocités commises, il sera condamné le 1er octobre 1946 à être pendu, et il choisira de se donner la mort quinze jours plus tard grâce à une complicité interne qui lui permettra de pouvoir se procurer du cyanure. C'est un ancien gardien aux procès du régime nazi à Nuremberg Herbert Lee STIVERS qui aurait fourni le poison au maréchal Hermann GOERING pour se suicider quelques heures seulement avant son exécution pour crimes de guerre, rapporte le Los Angeles Times. Ce qui n'a pu être réellement démontré. A la demande du dirigeant nazi qui l'avait pris en sympathie, il lui avait fait adresser naïvement des notes et un stylo et un médicament, ensemble dans lequel se trouvait une capsule de cyanure. Quelque temps après la mort de GOERING, sa fille Edda tentera de récupérer la « propriété » de son père auprès du gouvernement allemand mais sans succès. En 2015, elle adressera même une pétition au gouvernement de restituer des parties de la collection d’art de son père, mais l’appel sera rejeté.

    Le reportage ci-dessous réalisé pour la chaîne Toute l'Histoire revient sur le profil de ce GOERING qui avait cru pouvoir succéder à HITLER en mai 1945 et être en mesure de négocier une paix avec le général EISENHOWER pour préserver sa soif du pouvoir et des honneurs.

     

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  • Commentaires

    1
    Dominique MONNOT
    Samedi 30 Janvier 2021 à 14:54

    Bonjour,

    Je me permets de reprendre votre propos: "Passionné de chasse à courre", je ne pense pas, c'est lui qui a fait interdire cette technique de chasse, vers 1934.

    C’était un adepte de la chasse à tir, voire "Le roi des Aulnes" de Michel Tournier ou il est « l'ogre de Rominten »

    Bien cordialement

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