• Jean Moulin, le héros longtemps oublié

    Jean Moulin, le héros longtemps oublié

    Jean Moulin, le héros longtemps oublié

    «... Entre ici Jean Moulin avec ton terrible cortège ! Avec ceux qui sont morts dans les caves sans avoir parlé, comme toi ; et même, ce qui est peut-être plus atroce, en ayant parlé ! »

    Le 19 décembre 1964, lors du transfert au Panthéon des cendres d'un résistant émérite... la France et le Président Charles de GAULLE avaient enfin rendu hommage à Jean MOULIN dit Max ou encore Rex, qui s'était sacrifié vingt-et-un ans plus tôt pour que vivent son pays et la Résistance. Une journée dont il reste cet éloge funèbre prononcé par un André MALRAUX, lui-même ancien résistant. Mais que sait-on aujourd'hui encore de cet homme qu'était Jean MOULIN que beaucoup ont découvert en cette journée d'hiver ? Qu'il était né à Béziers en 1899 et qu'après des études qui n'avaient guère motivé le galopin qu'il était, il s'était ensuite révélé lors d'études de Droit. D'autant que dès son enfance, MOULIN avait plutôt montré une aptitude et une disposition pour la peinture, en particulier dans les croquis de dessin et les dessins animés et il est probable qu'il serait devenu un artiste s'il n'avait pas été pressé par son père à poursuivre des études qui ne le passionnaient guère. Rompu aux mécanismes administratifs, il finira néanmoins par devenir sous-Préfet puis plus jeune préfet de France après avoir occupé différentes fonctions au sein d'un ministère, celui de Pierre COT. Devenu préfet d'Eure-et-Loir il sera révoqué en 1940 par les autorités pétainistes pour avoir refusé de cautionner un acte de barbarie horriblement mis à la charge de soldats africains, et dont il apparaît qu'il aurait été livré aux nazis par un Français, résistant lui aussi, un certain René HARDY qui sera jugé un peu plus tard sans que sa responsabilité soit cependant reconnue et rattachée à une sombre histoire de fesses, celle de Lydie BASTIEN. Une affaire dont on a donc jamais réussi à établir la vérité et qui a pourtant vu de multiples historiens et spécialistes tenter depuis de la déchiffrer. en mouillant même pas mal de responsables de la Résistance au passage.

    Jean Moulin, le héros longtemps oubliéCe qui est plus sûr, c'est qu'un jeune lieutenant nazi de 29 ans, un certain Klaus BARBIE (photo ci-contre), considéré comme le "boucher de Lyon", et qui avait fait ses classes au sein des Jeunesses Hitlériennes, s'est très vite trouvé face à ce MAX qu'était Jean MOULIN. Un Jean MOULIN qui, dès 1942, s'était efforcé de fédérer en liaison avec le général de GAULLE qu'il représentait l'ensemble des mouvements de résistants opérant en France et qui avait placé à la tête de l'Armée Secrète censée être représentative de l'ensemble des mouvements de résistants du sud comme du nord un général, Charles DELESTRAINT qui ne faisait pas l'unanimité. Mais, si DELESTRAINT ne faisait pas l'unanimité, c'était surtout parce que l'homme avait eu sous ses ordres un certain Lieutenant-Colonel de GAULLE et que beaucoup de choses rapprochaient les deux militaires depuis qu'ils s'étaient trouvés à combattre ensemble dans leurs unités de blindés contre les nazis. Cette opposition entre Klaus BARBIE et Jean MOULIN avait même pris une dimension particulière depuis le 11 novembre 1942, date à laquelle les Allemands avaient envahi la zone libre, bien que la tâche de Jean MOULIN dit MAX soit restée la même au cours des mois qui venaient de s'écouler. Resté un patriote peu disposé à collaborer avec les nazis et les Pétainistes, l'ancien préfet révoqué par Vichy finira par être capturé le 21 juin 1943 à Caluire (69) place Castellane au domicile du Docteur DUGOUJON, alors que devait se tenir chez celui-ci une réunion où devait être nommé celui qui remplacerait Charles DELESTRAINT arrêté à Paris quelques jours plus tôt. Arrivés en retard à la réunion, mais pas suffisamment, car les nazis ne s'étaient pas non plus présentés à leur rendez-vous à l'heure, Jean MOULIN sera interpellé avec tous les principaux représentants de la Résistance. Sans, dans un premier temps, que BARBIE parvienne à l'identifier. Ce sera le cas deux jours après, un des résistants ayant parlé sous la torture. 

    Gottlieb FUCHS, un Suisse qui fut, dira t-il, interprète de Klaus BARBIE, le chef de la Gestapo à Lyon pendant la dernière guerre, déclarera un jour à l'Agence France-Presse que "BARBIE avait tué Jean MOULIN en 1943 de sa propre main". FUCHS, très âgé au moment de ces révélations ne se souvient pas de la date exacte de ces faits, mais il avait ajouté que : "BARBIE l'avait attaché et précipité dans la cave du haut d'une échelle avec l'intention déclarée qu'il en meure et qu'il n'oublierai jamais ce jour." Jusqu'à présent, il était plus souvent admis que Jean MOULIN, président du Conseil national de la résistance (C.N.R.), était mort durant son transfèrement en Allemagne en juin 1943, après avoir été torturé par la Gestapo.

    Longtemps beaucoup seront persuadés que l'arrestation de MOULIN était due à un certain René HARDY, ce dernier sera jugé à deux reprises, en 1947 et 1950 sans être cependant reconnu coupable. Le film ci-dessous retrace bien ce qu'aura été le combat de cet homme qu'était l'ancien préfet d'Eure-et-Loir et son opposition au tortionnaire nazi qu'était Klaus BARBIE qui ne reniera jamais ses convictions nazies, même bien plus tard en Bolivie lorsqu'il servira le pouvoir local après en être devenu l'un des rouages. Avant, enfin, d'être arrêté et extradé en France, coupable de crimes contre l'humanité et condamné en 1987 à une peine de prison à perpétuité. Le nazi mourra en captivité en 1991, non sans avoir tenté de jeter la pagaille dans ce qui restait des rangs des résistants, en incriminant notamment Raymond AUBRAC que l'on soupçonnera alors quelque temps d'avoir lui aussi "vendu" Jean MOULIN aux Allemands. 

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