• Walther Darré, le danseur de tango nazi

    Né à Buenos-Aires en Argentine au sein d'une famille de colons allemands, DARRE ne figurait pas parmi les têtes pensantes du grand Reich, et pourtant ! Pourtant, c'était l'un des théoriciens nazis de l'idéologie sang et sol ! Chef du bureau de la race et du peuplement, il était aussi en charge de l'alimentation et de l'agriculture. Un brun chargé de l'avenir de la race nordique, on aurait voulu croire à une plaisanterie mais ça n'en n'était pas une ! Après tout, n'était-il pas le descendant d'une Suédoise ? Un lien dont il était assez fier. Il lui sera demandé dès 1930 de développer un programme agricole pour le NSDAP. Engagé politiquement, DARRE estimait que les peuples de race nordique, en raison de leur taux très faible de nativité, étaient menacés et que cela nécessitait la renaissance d'une classe saine et dynamique de paysans libérés de leurs entraves. Les agriculteurs devraient faire émerger une nouvelle noblesse en devenant le noyau racial et culturel de la nation. 

    Expert agricole et lié à Alfred ROSENBERG, farouchement antisémite, il réussira à devenir une figure clé de la politique agricole national-socialiste et paysanne, devenant l'apologiste d'un concept d'État bâti autour "du sang et du sol" et l'un des hommes les plus puissants de la SS. L'Allemagne qui possédait l’infrastructure la plus avancée et les techniques les plus innovantes sous le Troisième Reich, fut également le pays où le fait de vouloir bâtir un mythe autour de la paysannerie atteignait des proportions délirantes. Seulement, après avoir gravi plusieurs échelons, sa mésentente avec des responsables comme GOERING et HIMMLER, qui était son supérieur hiérarchique direct, et une certaine distance avec les proches d'HITLER lui vaudront d'être progressivement écarté, ses efforts pour rendre l'industrie alimentaire allemande autosuffisante se révélant irréalisables. Accusé par la direction nazie, il sera renvoyé de tous les postes de direction, passant les dernières années de la guerre à la retraite dans un pavillon de chasse à Schorfheide. D'abord condamné à sept ans de prison après la fin de la guerre pour s'être illégalement approprié des fermes juives et polonaises pendant la guerre, il sera libéré prématurément mais sans jamais pouvoir retrouver de confiance. Devenu un gros buveur, il décédera en 1953 d'un cancer du foie.

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  • Dantzig ou les causes d'une maladresse coupable de 1922

    Dantzig ou les causes d'une maladresse coupable de 1922Une véritable poudrière malencontreusement mise en place !... Et on aurait voulu jouer aux incendiaires que l'on ne s'y serait pas pris autrement lors de l'élaboration des dispositions du traité de Versailles du 28 juin 1919. Car, personne en visionnant la carte ci-dessus n'y trouvait son compte, en dehors peut-être de la Pologne nantie d'un accès à la mer Baltique et de la possibilité de facturer des droits de douane à l'ensemble des échanges opérés par les négociants de Dantzig ou de l'enclave prussienne de Koenigsberg située plus au Nord. Retirer Dantzig à l'Allemagne, en faire une ville administrée par la seule Société des Nations et séparer la région en deux parties aura donc été une maladresse incontestable observée lors de la négociation du traité de Versailles. Un traité où n'auront finalement prévalu qu'une grande partie des points défendus par le président américain Woodrow WILSON sans toutefois que le Sénat américain vote ensuite ce traité en forme d'approbation.

    Il n'est donc pas autrement étonnant que, dès son arrivée au pouvoir en 1933, une fois rétablie la confiance en Allemagne, Adolf HITLER ait saisi cet autre prétexte pour inciter la population de Dantzig à demander le rattachement de l'état libre de Prusse et de Dantzig au reste du pays qu'il administrait. En refusant au passage de prendre en considération le fait que Dantzig avait été durant des siècles une ville polonaise. Après tout, puisqu'une manoeuvre similaire avait réussi l'année précédente en Tchécoslovaquie avec les Sudètes, pour quelle raison ne s'en serait-il pas inspirée ! Il n'est pas plus étonnant que la population allemande de la ville devenue nazie en grande majorité, ait pu favoriser de ce fait une entrée en guerre inévitable. Ainsi, en 1933, les nazis recueilleront-ils 50 % des voix lors des élections parlementaires de Dantzig, favorisant la formation d'un gouvernement dirigé par le Gauleiter nazi Albert FORSTER et autorisant la mise en place d'une politique radicale à l'encontre des Juifs et des Polonais vivant dans la ville libre. Des actes de discrimination manifestes de la part de la population allemande (représentant une large majorité) obligeront de nombreux Polonais à quitter Dantzig, les Juifs subissant quant à eux un traitement plus terrible encore puisqu'ils seront expropriés et expulsés, et leur magnifique Grande Synagogue détruite en 1939. Le 26 mars 1939, six mois avant le début de la guerre, le colonel BECK, ministre des Affaires étrangères de Pologne, rejettera la nouvelle demande de von RIBBENTROP exigeant la restitution de la ville libre de Dantzig au Reich.

    Dans un ouvrage publié en 1939 qui a déchaîné un véritable torrent d'oppositions, Hitler m'a dit, l'ancien Président de l'état libre de Dantzig, Hermann RAUSCHNING, qui avait pour mission de contenir les débordements raciaux des nazis dans la ville administrée par la Société des Nations, revient sur la situation explosive de cette ville et sur l'aide qu'il lui était arrivé de solliciter du Führer entre 1932 et 1934 sans parvenir à être entendu.

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  • Edvard Beneš, l'opposant tchèque des nazis

    Edvard Beneš, l'opposant tchèque des nazisLe 27 mai 1942 aura été une grande journée pour la Tchécoslovaquie du Président en exil Edvard BENEŠ, malgré la purge qui s'en est suivie. Elle sera ordonnée par les nazis en représailles de la tentative d'assassinat de Reinhard HEYDRICH qui mourra de ses blessures le 2 juin. BENEŠ qui avait dû s'exiler après les accords de Munich, avait signé avec STALINE un traité d’alliance et il avait organisé avec l’aide des Anglais l’attentat qui coûtera la vie à Prague à l'adjoint du Reichsführer HIMMLER. Un attentat préparé de main de maître en Grande-Bretagne par deux hommes : Jan KUBIS et Josef GABCIK lesquels, parachutés au-dessus de la Tchécoslovaquie en décembre 1941, feront le don de leur vie, trahis après coup par un de leurs anciens camarades.

    Pour le Président BENEŠ destitué au moment de la crise des Sudètes et remplacé par Emil HACHA, ce sera une sorte de revanche sur les nazis d'HITLER. Contraint d'accepter le rattachement de la province des Sudètes au Reich à la suite d'une manipulation habile (1) qui avait provoqué de gigantesques manifestations à Prague et dans de nombreuses villes tchèques, il avait dû démissionner et quitter son pays dès le 5 octobre. A la fin du mois de septembre 1938 en effet, en signant des accords conformes à des revendications allemandes qui prévoyaient le rattachement à l'Allemagne des régions habitées majoritairement par les Allemands et la cession d'une partie de la Silésie tchécoslovaque à la Pologne, il avait dû accepter un plan qui préservait d'une guerre que beaucoup pensaient imminente. Elle le sera d'ailleurs le 15 mars 1939 au matin, les armées du Reich, violant délibérément les accords passés six mois plus tôt à Munich, en envahissant et en occupant le reste de la Bohême et de la Moravie où sera établi un protectorat. Une transgression qui donnera raison au Britannique Winston CHURCHILL qui avait affirmé au retour de CHAMBERLAIN qu'entre la guerre et le déshonneur, celui-ci avait choisi le déshonneur mais qu'il allait avoir la guerre !

    Revenu au pouvoir à la fin de la guerre, le président BENES devra cependant passer la main en 1948.

    (1) Longtemps, on supposera que la minorité germanophone des Sudètes avait été confrontée à des viols à l'image de leurs femmes, une thèse inventée de toutes pièces par les nazis qui avait justifié qu'ils interviennent.

     

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  • Le premier film sur les camps de la mort de l'été 1945Ce film effrayant aura servi le Tribunal de Nuremberg chargé de juger les dignitaires nazis en novembre 1945. Projeté sur grand écran, ces images insoutenables, que même le gros Hermann GOERING ne parviendra pas à soutenir du regard, aideront à comprendre quelle avait été l'importance des crimes commis par les nazis contre l'humanité. En avril 1945, le général EISENHOWER visitant en Allemagne un camp de concentration, celui de Dachau, avait demandé à un reporter, STEVENS, de filmer pour la réalisation de ce reportage tout ce qui pourrait servir de preuve devant les tribunaux mis en place quelques mois plus tard pour juger les responsables nazis. Des images terribles d'êtres décharnés comme cet homme (ci-contre) au regard interrogateur que l'on évacue sur une civière et qui semble se demander ce qui l'attend encore après une telle épreuve. Et lorsque les troupes alliées découvriront les camps de la mort en 1945, elles ne pourront que constater l'effroyable génocide opéré par les nazis. Que ce soit à Dachau où EINSENHOWER s'était arrêté ou ailleurs. Car plus de 5 millions de Juifs d'Europe y avaient été exterminés.

    Comment le régime nazi en est-il arrivé là en appliquant sa politique antisémite ? Comment est-on passé de la persécution à la création de ghettos dès l'envahissement de la Pologne en septembre 1939, puis à l'extermination pure et simple cette « solution finale » arrêtée à Wannsee au début de l'année 1942 ? Dans son livre programme, Mein Kampf (Mon combat), HITLER affirmait la supériorité de la race aryenne et la nécessité de l'extension de l'espace vital allemand, le Lebensraum. Il avait été clair sur ses intentions dans cet ouvrage révélateur en soulignant que « les éléments étrangers devront être soumis, exploités, expulsés ou éliminés et, parmi eux, les Juifs, auxquels HITLER vouait une haine farouche. Une fraction restreinte, mais puissante de la population mondiale a choisi le parasitisme […]. L'espèce la plus dangereuse de cette race est la juiverie », écrivait-il également en 1924. Dans son Hitler m'a dit, RAUSCHNING dira que les atrocités qui avaient été rapportées au dictateur et qui l'avaient vu se mettre dans une colère mémorable, avaient été perpétrées par les S.A et par les S.S avec un raffinement inouï de cruauté contre des adversaires politiques, faisant partie d'un plan politique délibérément établi. Les gardiens qu'on recrutait pour le service des camps de concentration étaient systématiquement choisis dans les bas-fonds et les milieux criminels.

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