• Otto Ohlendorf, le froid tueur intellectuel

    Comme Adolf HITLER il a fait partie de ceux qui auront mal vécu la défaite allemande de 1914-18 ! Un véritable traumatisme ! Au point de fonder en 1923 une section des jeunes du DVP et de rejoindre le NSDAP dès 1925, puis la SS en 1926. Son engagement politique lui causera cependant des problèmes à la fin de ses études secondaires au lycée de Hildesheim puisqu'il il se fera recaler en 1925 au motif de trop s'intéresser à la lutte des classes et aux problèmes sociaux, alors que c'était pourtant un intellectuel brillant. Il suivra d'ailleurs des études d'économie politique et de droit, successivement dans plusieurs universités. Ce qui ne l'empêchera pas à Hanovre de consacrer du temps à la réorganisation du parti nazi. Devenu avocat en 1933, il travaille en tant qu'avocat, il cumulera cette activité avec un poste d'assistant à l'Institut d'économie mondiale — et du transport maritime, à l'époque — de l'université de Kiel. Opposé aux courants collectivistes dans le parti, il sera muté à Berlin, à l'institut pour les sciences économiques appliquées où il lui sera néanmoins interdit de prendre la parole en public.

    Peu avant l'envahissement de l'Union Soviétique en juin 1941, son supérieur HEYDRICH le nommera responsable de l'Einsatzgruppe D., une sorte de commando d'extermination.  Alors qu'il l'avait blâmé en 1936 pour avoir critiqué le réarmement de l'Allemagne. Allez comprendre ! Avec un effectif de 400 à 500 hommes, son groupe est rattaché à la 11eme armée et opère dans le Sud de l'Ukraine, notamment en CriméeBessarabie et dans la région du Caucase. Sous son commandement de juin 1941 à juillet 1942 seront tuées près de 90 000 personnes, ces victimes étant essentiellement des Juifs, hommes, femmes ou enfants. Une des tueries les plus connues se déroule à Simferopol en Crimée en décembre 1941, qui coûtera la vie à plus de 14 300 personnes, majoritairement des Juifs. Les massacres se poursuivront jusqu'à l'été 1943. OHLENDORF savait se montrer consciencieux et efficace, et soucieux de ses hommes. Lors des massacres collectifs de Juifs, il refusera que ses hommes exécutent leurs victimes d'une balle dans la nuque, afin d'éviter qu'ils se sentent « personnellement responsables » et qu'ils puissent ainsi alléger leur fardeau psychique. Son efficacité dans les opérations d'extermination qui lui seront confiées lui vaudra une promotion en 1944.

    A la fin du conflit en mai 1945, il accompagnera HIMMLER dans sa tentative de fuite mais il sera emprisonné à l'inverse de son supérieur qui, reconnu, se suicidera. Pendant le procès des différents responsables d'Einsatzgruppen, il n'exprimera aucun regret et sera condamné à mort le 18 avril 1948 après avoir au préalable comparu à Nuremberg en 1946. Il réussira à se pendre dans sa prison trois ans plus tard. De sa participation à ces débats de Nuremberg qui ont jugé les dignitaires nazis de nov. 1945 à octobre 1946, il restera un témoignage froid, d'une monstruosité insoutenable, celui d'un tueur lui-même père de cinq enfants, qui, pour économiser une balle, préférait tuer les femmes en leur laissant au préalable prendre leurs petits dans les bras. La présentation d'un défenseur du crime propre ! Il dira qu'il avait abandonné sa conscience morale au fait qu'il était un soldat et donc un rouage relativement bas d'une grande machine.

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  • Carl Oberg, le SS parisienDevenu Chef supérieur de la SS et de la Police Française le 9 mars 1942, Carl OBERG (ci-contre avec le collabo Pierre LAVAL) reste l'un des généraux SS les plus mystérieux qui aient opéré sur notre territoire. Il avait pourtant la charge de donner des instructions aux autorités et forces de police françaises et le droit de les contrôler. Après avoir dirigé la police allemande en Pologne jusqu'au début de l'année 1942 en qualité de bras droit du boucher de Prague Reynard HEYDRICH, où il était à bonne école, il sera responsable à partir de mai de la « question juive » à Paris, rendant avec ses collaborateurs le port de l'étoile jaune obligatoire. C'est également lui qui ordonnera la déportation d’environ 100 000 personnes dans les camps de la mort.

    Depuis sa scandaleuse sortie de prison à Mulhouse et le fait que notre Président COTY ait cru intelligent de commuer sa peine de mort d'octobre 1954 en peine d'emprisonnement, pressé par un certain Konrad ADENAUER, Karl OBERG bénéficie depuis son décès en 1965 d'une renommée posthume due à des films retraçant ses crimes commis contre l'humanité. A l’instar de Heinz LAMMERDING, commandant de la division Das Reich et responsable, entre autres atrocités, des massacres de Tulle et d’Oradour-sur-Glane et un certain Sepp DIETRICH ou encore Helmut KNOCHEN, ils seront quelques-uns parmi les tueurs nazis à être passé entre les mailles du filet d'une justice bien trop complaisante. Quand ils n'avaient pas réussi à prendre la fuite aux Amériques comme un certain MENGELE ! Son adjoint à Paris qui vivait tranquillement en Allemagne, un dénommé HAGEN, ne sera condamné en 1980 qu'à cinq années d'emprisonnement et décédera en 1999 !

    L'ancien avocat et homme politique Robert BADINTER revient sur cette rafle du Vel d'Hiv et aussi sur les liens qu'avait su nouer avec ce monstre nazi un autre monstre bien Français celui-là, René BOUSQUET.

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  • Aribert Heim, le docteur nazi La Mort

    Aribert Heim, le docteur nazi La Mort

    Depuis la dernière guerre, la traque des anciens nazis s'est poursuivie. Pour les chasseurs de nazis, les horreurs de l'Holocauste ne doivent pas tomber dans l'oubli. Parmi eux, l'Autrichien Aribert HEIM (ci-dessus), le boucher de Mathausen et de Buchenwald, qui utilisera même un crâne humain comme presse-papiers (photo ci-contre). Interrogeant un détenu sur les raisons de son état de santé exceptionnel, celui-ci lui avait répondu que le football avait entretenu son corps. HEIM lui coupera la tête et la fera cuire dans un four pour la « nettoyer » et il en fera ce presse-papiers sans la moindre émotion. Sans avoir jamais rencontré HITLER à l'inverse de quelques autres, ce jeune médecin, engagé dans la Waffen SS après ses études, deviendra l’un des symboles de la barbarie du IIIe Reich, bien que son histoire soit largement méconnue. Mais, le devrait-elle ? À Mauthausen, où il restera sept semaines passé octobre 1941, HEIM a été accusé d'avoir pratiqué des interventions et des expériences médicales en utilisant pour les mener les détenus du camp. Des survivants diront qu'il réalisait notamment des injections létales directement dans le cœur des prisonniers. Une pratique qui lui vaudra de la part des déportés espagnols de Mauthausen le surnom d’El banderillero. Il y laissera en partant des centaines de victimes morts dans des conditions effroyables.

    Pour quelle raison, ce monstre n'a-t-il pas comparu devant les tribunaux avec les autres nazis en 1946 ? La question reste posée. Il semblerait que ce tortionnaire nazi qui pratiquait des expériences sur les déportés sans les anesthésier et que l'on avait également surnommé Docteur La Mort, avait été arrêté par les Américains en mars 1945 sans que ceux-ci rattachent ses activités d'élément SS à celles d'un médecin. On prétend également qu'il aurait longtemps été employé par les Etats-Unis comme agent en période de guerre froide. Reconnaissable entre tous par son faciès d'acteur, son immense taille et sa force herculéenne, le pire c'est que cet ancien champion de hockey, sera même après la guerre, en mesure de continuer à exercer la médecine avec une certaine réussite à Baden-Baden en Allemagne, en tant que gynécologue de quartier. C'est l'enlèvement de Adolf EICHMANN en Argentine qui l'incitera, en 1962, à quitter l'Allemagne pour prendre la fuite.

    Bien qu'annoncé plusieurs fois décédé, il apparaît que HEIM était encore vivant en 2001, alors qu'on restait sur la probabilité d'un décès survenu au Caire en 1992. Selon la chaîne de télévision allemande ZDF, ce criminel de guerre nazi le plus recherché au monde, aurait succombé à un cancer du colon au Caire, où il s'était caché pendant trente ans après avoir quitté l'Allemagne. C'est dans une petite chambre du sixième étage d'une pension de famille donnant sur le capharnaüm de la rue Port-Saïd, une des artères les plus passantes du Caire, que ce criminel nazi aurait passé les dernières années de sa vie, se faisant appeler TAREK Hussein Farid, après s'être converti à l'Islam. Comme le relate le reportage ci-dessous, Aribert HEIM est resté jusqu'en 2010 le criminel nazi le plus recherché, en admettant qu'il n'était pas encore décédé au moment de cette ultime traque.

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  • Darquier de Pellepoix, l'antisémite en fuiteEnfant de Cahors où l'on n'aimait déjà pas les Juifs, sa carrière a démarré par une blessure reçue le soir du 6 février 1934 dans une manifestation qui lui vaut dans le martyrologe de l'Action Française la place qui revient de droit aux victimes de la cause. Ce n'est cependant qu'au début de l’année 1936 que DARQUIER nouera ses premiers contacts sérieux avec les milieux antisémites. Lors de l'agression de Léon BLUM commise par des Camelots du Roi, en février 1936, Louis DARQUIER de PELLEPOIX éructera au Congrès national anti-juif ou dans les colonnes de La France enchaînée, une publication qu'il a fondée avec des fonds allemands. L'homme qui n'hésitait pas à mentir lorsque c'était nécessaire a trouvé là un terreau propice à ses divagations. Les fonds qu'il a réussi à collecter pour le lancement de ce journal vont surtout lui permettre de promouvoir un grand bimensuel antisémite fabriqué à l’imprimerie de l’Action française, avec un premier numéro publié le 25 février 1938.

    Le journal paraît les 1er et 15 de chaque mois. Tiré d’abord sur deux pages, puis sur quatre pages, à partir du cinquième numéro, La France enchaînée tire sur six pages à partir du n° 18, avec un sous-titre qui parle de lui-même : « Organe de défense contre l’invasion juive ». Au début de l’année 1937, il fondera le Rassemblement antijuif de France et tenté de mettre sur pied un Comité national antijuif réunissant l’ensemble des groupements antisémites. DARQUIER rendra dès lors régulièrement hommage à Adolf HITLER, seul homme d’État à avoir eu le courage de prendre à bras le corps le « problème juif ». Après la Nuit de cristal, en novembre 1938 il félicitera d'ailleurs chaleureusement le dictateur allemand. Les Allemands qui le soutenaient pour ses qualités de propagandiste feront de lui sous l’Occupation, un commissaire général aux Questions juives, sur la foi de sa réputation d’« ancien champion des propagandistes de la lutte contre les Juifs. Durant la collaboration avec les nazis, succédant à Xavier VALLAT, il sera souvent de toutes les rencontres avec des gens comme le Boucher de Prague, HEYDRICH pour prêter une main active à toutes les rafles et déportations qui seront décidées. DARQUIER de PELLEPOIX, préparera en décembre 1942 un 3ème statut des Juifs qui ne verra pas le jour. En Février 1943, le "Petit Parisien" l'interviewera et il évoquera ses projets. Parmi ceux-ci, le "port de l'étoile jaune en zone non occupée. 

    Condamné à mort par contumace en France en 1944, il gagnera l'Espagne où il restera sous la protection du général FRANCO et il y mourra à l'âge de 82 ans, sans avoir jamais été inquiété. D'une fille, Anne, qu'il avait eu avant la guerre, on sait peu de choses sinon qu'elle avait consacré un ouvrage à ce père qu'elle avait réellement découvert en 1948 et dont elle avait été effrayée par le parcours et ses thèses antisémites. Elle finira d'ailleurs par se suicider quelques temps après la sortie de ce livre. Pendant toutes ces années vécues loin de son pays, Louis DARQUIER de PELLEPOIX ne perdra rien de sa capacité de nuisance. En 1978, il accordera à un journaliste français une interview dans laquelle il réitérera sa haine des juifs et niera l’existence de l’Holocauste. C’est dans cet entretien qu’il dénoncera aussi son ancien collègue BOUSQUET, auquel il reprochera d'être devenu un homme d’affaires prospère.

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