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Georges Pompidou, un bon Président !
2 avril 1974... le Président Georges POMPIDOU décède à 21 heures sans que les Français s'imaginent encore qu'ils viennent de perdre un président comme ils n'en connaîtront plus après lui car Georges POMPIDOU les aimait plus que tout ces Français réfractaires. Il avait d'ailleurs dit à ce propos qu'il était un Français comme les autres. Les plus âgés d'entre nous se souviennent probablement de leur stupeur car si leur président s'était empâté, personne n'aurait jamais imaginé qu'il se battait pour tout simplement repousser l'échéance finale d'une disparition actée. Devant la gêne manifeste de ses ministres lors de leur dernier conseil du 27 mars 1974, il baissera un peu la garde en évoquant sa santé. « Il faut que je vous parle d'un sujet que je n'ai jamais abordé, leur dira-t-il. Je passe par des moments bien difficiles. J'ai besoin de repos, tout ça finira bien, enfin, on verra...» Ces derniers mois, il était devenu irritable, impatient. Sa figure bouffie par les traitements aux corticoïdes se déformait peu à peu. Ses jambes avaient tellement enflé que des boursouflures recouvraient le dessus de ses chaussures. Le cabinet devra annuler la plupart de ses engagements.
L'émission Les dossiers de l'écran présentée par Alain JEROME, sera interrompue ce jour-là à 22 h 15 par une annonce de Philippe HARROUARD quant au décès du Président POMPIDOU. Atteint de la maladie de Waldenström, une affection de la moelle osseuse, le tissu mou que renferme tous les os du corps, où sont produites les cellules sanguines, il savait depuis déjà la fin de l'année 1968 et quelques analyses complémentaires que son état de santé allait décliner progressivement et qu'il aurait toutes les peines du monde à achever le mandat de président pour lequel il sera élu quelques mois plus tard. Avant son élection à la présidence de la République, Georges POMPIDOU s'était en effet plaint de fatigues et de maux de tête, puis de saignements de nez et d'états grippaux mais il était dans un tel état de fatigue après les événements de mai 1968 qu'il avait voulu se donner un peu de temps. Sans même repousser l'idée qu'il pourrait se représenter pour un second mandat en 1976 et qu'avec un peu de repos... Il avait du reste poursuivi sa tâche de responsable en continuant à échanger avec les grands de ce monde et en se rendant aussi bien en Chine qu'en URSS.
Un destin exceptionnel que celui de cet homme d'une haute intelligence appelé à succéder au général de GAULLE en mai 1969. Né le 5 juillet 1911 à Montboudif dans le Cantal au coeur de la Haute-Auvergne, fils d'enseignants modestes (photo ci-contre), et petit-fils d'un agriculteur, Georges POMPIDOU aura longtemps travaillé aux côtés du général de GAULLE puisqu'avant d'être son Premier Ministre il avait occupé dès 1944 différentes fonctions auprès de lui (Photo ci-dessus). Alors qu'au retour de la guerre il ne demandait qu'à être utile sans imaginer un seul instant qu'il occuperait de telles fonctions et que Le chef de la France Libre ferait appel à lui. Devenu Maître des requêtes honoraire au Conseil d'Etat, c'est d'ailleurs Georges POMPIDOU qui participera à la rédaction de la Constitution de la Vème République en 1958 avant d'être chargé de négociations avec le FLN quand il s'était agi de mettre un terme à la guerre d'Algérie. Souvent des missions effectuées alors qu'il travaillait à la Banque Rothschild où il avait été nommé directeur général. Après avoir été diplômé à l'Ecole Normale Supérieure et Agrégé de Lettres, premier prix de version grecque au Concours général en 1927, il avait auparavant enseigné à partir de 1935 comme professeur de français, latin et grec en classe de troisième au lycée marseillais Saint-Charles avant de devenir chargé de lettres au lycée Henri IV à Paris. L'homme était un passionné de belles lettres et de poésie, une poésie à laquelle il consacrera une anthologie. Mobilisé durant la guerre, il sera au grade de lieutenant officier de renseignement de son régiment et sans être résistant, il sera décoré de la Croix de Guerre. En octobre 1935, il avait épousé Claude CAHOUR et, n'ayant pu avoir d'enfant, il adoptera Alain qui, devenu médecin, le conseillera face à la maladie qui le terrassera.
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