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Louis Darquier de Pellepoix, un "antisémite espagnol" bien de chez nous
Enfant de Cahors où l'on n'aimait déjà pas les Juifs, sa carrière a démarré par une blessure reçue le soir du 6 février 1934 dans une manifestation qui lui vaut dans le martyrologe de l'Action Française la place qui revient de droit aux victimes de la cause. Ce n'est cependant qu'au début de l’année 1936 que DARQUIER nouera ses premiers contacts sérieux avec les milieux antisémites. Lors de l'agression de Léon BLUM commise par des Camelots du Roi, en février 1936, Louis DARQUIER de PELLEPOIX éructera au Congrès national anti-juif ou dans les colonnes de La France enchaînée, une publication qu'il a fondée avec des fonds allemands. L'homme qui n'hésitait pas à mentir lorsque c'était nécessaire a trouvé là un terreau propice à ses divagations. Les fonds qu'il a réussi à collecter pour le lancement de ce journal vont surtout lui permettre de promouvoir un grand bimensuel antisémite fabriqué à l’imprimerie de l’Action française, avec un premier numéro publié le 25 février 1938.
Le journal paraît les 1er et 15 de chaque mois. Tiré d’abord sur deux pages, puis sur quatre pages, à partir du cinquième numéro, La France enchaînée tire sur six pages à partir du n° 18, avec un sous-titre qui parle de lui-même : « Organe de défense contre l’invasion juive ». Au début de l’année 1937, il fondera le Rassemblement antijuif de France et tenté de mettre sur pied un Comité national antijuif réunissant l’ensemble des groupements antisémites. DARQUIER rendra dès lors régulièrement hommage à Adolf HITLER, seul homme d’État à avoir eu le courage de prendre à bras le corps le « problème juif ». Après la Nuit de cristal, en novembre 1938 il félicitera d'ailleurs chaleureusement le dictateur allemand. Les Allemands qui le soutenaient pour ses qualités de propagandiste feront de lui sous l’Occupation, un commissaire général aux Questions juives, sur la foi de sa réputation d’« ancien champion des propagandistes de la lutte contre les Juifs. Durant la collaboration avec les nazis, succédant à Xavier VALLAT, il sera souvent de toutes les rencontres avec des gens comme le Boucher de Prague, HEYDRICH pour prêter une main active à toutes les rafles et déportations qui seront décidées. DARQUIER de PELLEPOIX, préparera en décembre 1942 un 3ème statut des Juifs qui ne verra pas le jour. En Février 1943, le "Petit Parisien" l'interviewera et il évoquera ses projets. Parmi ceux-ci, le "port de l'étoile jaune en zone non occupée.
Condamné à mort par contumace en France en 1944, il gagnera l'Espagne où il restera sous la protection du général FRANCO et il y mourra à l'âge de 82 ans, sans avoir jamais été inquiété. D'une fille, Anne, qu'il avait eu avant la guerre, on sait peu de choses sinon qu'elle avait consacré un ouvrage à ce père qu'elle avait réellement découvert en 1948 et dont elle avait été effrayée par le parcours et ses thèses antisémites. Elle finira d'ailleurs par se suicider quelques temps après la sortie de ce livre. Pendant toutes ces années vécues loin de son pays, Louis DARQUIER de PELLEPOIX ne perdra rien de sa capacité de nuisance. En 1978, il accordera à un journaliste français une interview dans laquelle il réitérera sa haine des juifs et niera l’existence de l’Holocauste. C’est dans cet entretien qu’il dénoncera aussi son ancien collègue BOUSQUET, auquel il reprochera d'être devenu un homme d’affaires prospère.
Tags : juif, darquier, antisemite, pellepoix, fevrier
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