• L'ouvrage de Sebastian Haffner, un Allemand anti naziDe l'avis d'un observateur aujourd'hui reconnu, le journaliste et écrivain Sebastian HAFFNER (ci-contre), l'arrivée des nazis au pouvoir s'est déroulée en Allemagne dans la plus stricte légalité, avec les moyens prévus par la seule constitution et l'aide de décrets-lois arrachés au président sénile Paul HINDENBURG. Il fallait seulement que le gouvernement du nouveau chancelier nazi puisse obtenir la totalité du pouvoir législatif que lui apportera rapidement le Parlement à la majorité des deux tiers.

    HAFFNER se demandera si un tel bouleversement pouvait être assimilé à une révolution, parlant plutôt d'imposture manifeste. Les nazis n'avaient pourtant, selon lui, rien de révolutionnaires. Car à l'inverse d'autres, ils n'avaient pas attaqué, pas fait preuve de courage et n'avaient pas mis leur vie en jeu pour parvenir à leurs fins. Tout s'était déroulé comme si on s'était soudain trouvé face à une sorte de cruauté froide, délibérée, face à un appareil étatique triomphant qui a cherché à intimider et à manifester son pouvoir. Le pouvoir ils l'obtiendront du reste, plusieurs millions d'individus ayant choisi de s'effondrer simultanément face à eux en s'inclinant devant eux. En combinant ce qui aurait pu néanmoins être une révolution à une répression, les nazis s'appuieront d'abord sur les S.A avant que les S.S les relaient. Sans la moindre spontanéité ni émotion, les S.A agiront comme une police auxiliaire, pénétrant la nuit par effraction dans les maisons et traînant des gens sans défense dans une cave pour les torturer. Image du processus d'une terreur répressive, et d'une gestion administrative froidement calculée avec une couverture policière et militaire totale. Des brigands et des assassins étaient devenus des policiers revêtus soudain d'un pouvoir souverain avec la possibilité de traiter leurs victimes comme des criminels. Tout cela contribue toujours à rendre la terreur nazie plus repoussante qu'aucune autre terreur connue dans l'histoire européenne. Conséquence première : on chuchotera désormais sous le manteau bien que 44% des Allemands n'aient apporté leur soutien aux nazis lors du vote ayant suivi leur arrivée au pouvoir ! Consternant !

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  • Bernhard Stempfle, un maître-chanteur qu'Hitler jugeait dangereux

    Bernhard Stempfle, un maître-chanteur dangereuxPlus personne n'évoque aujourd'hui ce Père STEMPFLE, un moine défroqué dont on dit qu'il aurait participé en qualité de correcteur à la rédaction du brûlot nazi Mein Kampf. Au vu de ce que l'on sait de ce personnage éditeur et journaliste antisémite fanatique qui appelait à une persécution des Juifs, c'est presque dommage. Car, enfin, un tel témoin qui aurait été à la fois l'un des piliers essentiels de la rédaction d'un tel ouvrage et, de l'autre, le détenteur d'une lettre écrite de la main même d'Adolf HITLER à sa nièce Geli RAUBAL, cela aurait passionné bien des enquêteurs. « Mon oncle est un monstre, aurait-elle dit à l'un de ses intimes, et tu ne saurais croire les choses qu'il m'oblige à faire ! » Des choses qui auraient même été répugnantes. Aurait-il été tué parce qu’il en savait trop sur la relation entre le dictateur et sa nièce qu'il aurait rencontrée l'avant-veille de sa mort, ou parce qu'il aurait pu prouver la piètre qualité de l'écrit d'un Führer qui n'aurait jamais accepté être l'auteur d'une sous production ? Encore qu'ils auraient été trois à s'atteler aux nombreuses corrections et reprises du texte : celui qui faisait office de secrétaire du futur dictateur, Rudolf HESS, un autre antisémite, Josef CZERNY et donc Bernhard STEMPFLE. Beaucoup l'ont souligné, le style du dictateur était confus et l'ensemble des points développés dans l'ouvrage était un véritable fatras et c'est sans doute pourquoi on a longtemps ignoré sa nocivité. On prétend aussi à propos de la disparition de la nièce du Führer, que c'est le chauffeur d'HITLER, un certain Emil MAURICE, celui qui avait frayé avec La jeune Geli, qui aurait tué STEMPFLE le 1er juillet 1934, ce qui impliquerait donc que les deux hommes n'aient pas nourri après le suicide de la jeune nièce du dictateur d'aussi mauvaises relations que ce qu'on a bien voulu dire.  

    Bernhard STEMPFLE, né en 1882 et décédé brutalement en 1934 pendant "La Nuit des Longs Couteaux" n'aura donc pas vécu assez longtemps pour poursuivre ses activités et, qui sait, pour oser témoigner. Ami d'un autre personnage essentiel lors de la constitution du nazisme, von SEBOTTENDORF, l'un des créateurs de l'Ordre de THULE qui était de retour en Allemagne après s'en être éloigné, qu'auraient pu projeter les deux hommes en 1933 ? Une lettre datée de septembre 1933 évoquait en effet une réunion de l'Ordre mais sans que l'on sache quels auraient été les thèmes abordés. Von SEBOTTENDORF et STEMPFLE avaient-ils parlé ensemble de la disparition de Geli RAUBAL et de l'implication de ce dictateur qu'ils avaient longtemps soutenu au sein de l'ordre ? Si la plupart des commentaires des observateurs soulignent l'existence de points restés inexpliqués, rien n'a pu être à ce jour établi. Mais l'affaire promet de rester, longtemps encore, passionnante. 

    En 1919, utilisant des pseudonymes, il avait publié certains articles dans des journaux tels que le Beobachter Volkischer et le Munchener Beobachter, où il regrettait l'influence destructrice de l'athéisme juif et sur la probable persécution impitoyable des Juifs, afin de défendre la foi et les institutions de l'Église catholique.

     

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  • Hans Franke, l'exterminateur SS qui ne voulait pas faire souffrirC'est son statut d'avocat qui a permis  à Hans FRANK, l'un des premiers nazis à avoir fréquenté l'Ordre de THULE, de créer dès 1928 l'association des juristes nationaux-socialistes, qui a disposé rapidement d'un journal périodique mensuel, le Droit Allemand, œuvrant à la « propagation d'un renouveau juridique populiste national-socialiste ». Nommé commissaire du Reich pour l’harmonisation de la justice et le renouvellement du droit, chargé de la nazification du droit allemand, il fondera en 1934 l'Académie de droit allemand. Il sera à l'origine de la transformation des juges en gardiens d'une communauté du peuple qui devront être des garants de l'ordre social et racial du Troisième Reich, et arbitrer les différends opposant les camarades du NSDAP. Juriste, il défendra, sans succès, malgré le soutien de HITLER, la stérilisation des criminels multirécidivistes, contre l'avis du ministre de la justice.

    Nommé gouverneur de Pologne dès l'annexion en 1939, il sera surnommé le « Bourreau de la Pologne ». Il sera en effet responsable de l'assassinat de plusieurs milliers de Polonais et de la famine du ghetto de Varsovie ainsi que de son écrasement en mai 1943. Corrompu, il y mènera grand train de vie en s'installant avec une suite nombreuse dans le château de Wawel à Cracovie, une résidence qu'il s'appropriera. En octobre 1941, FRANK présidera toute une série de réunions avec les responsables locaux pour mettre en place suffisamment de moyens en vue de se débarrasser des Juifs du Gouvernement général. La déportation de ceux-ci en URSS sera envisagée, solution à laquelle s'opposera néanmoins ROSENBERG.

    Hans Frank, le boucher de CracovieArrêté par les Alliés en mai 1945, il tentera de se suicider. D'un journal qu'il avait tenu énumérant dans le détail quelles avaient été ses activités, il leur sera facile de le condamner à la peine de mort à Nuremberg (extrait ci-dessous) puis de le pendre pour s'être rendu coupable de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité. Face à la potence, il déclarera avoir découvert qu'HITLER avait des origines juives. Son dernier fils, Niklas FRANK (ci-contre), qui avait sept ans au moment de l'exécution de son père, condamnera fermement ses agissements. Journaliste, il publiera en 1987 un livre intitulé Der Vater. Eine Abrechnung (« Le Père – Un règlement de comptes »), qui sera l'aboutissement de plusieurs décennies de recherche sur la vie et la personnalité de son père. Les souvenirs qu’il a de ses parents sont souvent amers. Leur mariage fut, pour lui, sans amour et son père voulait divorcer. Mais la mère de FRANK a fait appel à HITLER qui, comme chez les GOEBBELS, interdira le divorce. Hans FRANK obéira. « Mon père aimait plus HITLER que sa famille », lancera-t-il.

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  • Pierre Mendès-France, une certaine idée du pouvoir

    Pierre Mendès-France, une certaine idée du pouvoir

    Comme certains autres politiques, il aura souvent fait la une de l'actualité mais, Pierre MENDES-FRANCE né de parents juifs d'origine portugaise de Borgo poursuivis par l'inquisition (MENDES FRANCA deviendra MENDES-FRANCE dès leur naturalisation) représente toujours aux yeux de beaucoup l'image d'un homme intègre, contrairement à quelques autres personnages dont nous avons parfois révélé ici les travers. Une intégrité qui se vérifie par l'absence de la moindre stratégie d'arrivée au pouvoir alors qu'en 1954, après avoir participé aux négociations menant à une paix en Indochine, il était bien placé pour proposer sa candidature aux plus hautes fonctions de l'Etat !

    Avocat, et plus jeune député de France en 1932 à 25 ans dans l'Eure, il sera l'un des seuls politiques à voter en 1936 contre une participation de la France aux Jeux Olympiques de Berlin, devenant sous-Secrétaire d'Etat au Trésor dans le gouvernement de Léon BLUM. La guerre venue, il sera mobilisé en qualité de lieutenant de réserve dans l’aviation au Levant, alors que son mandat de député lui permettait d’obtenir un bien meilleur poste et sans risque. Suivant son unité au Maroc, il embarquera à Bordeaux sur le paquebot Massilia, qui devait emmener en Afrique du nord les membres du gouvernement et du parlement souhaitant continuer la lutte. Mais, il sera arrêté à Casablanca le 31 août 1940 et incarcéré à Clermont-Ferrand sous l’inculpation de désertion par le régime de Vichy, qui cherchait déjà des boucs émissaires. Emprisonné à l'issue d'un procès discutable, il parviendra cependant à s'évader et à gagner l'Angleterre du Général de GAULLE non sans avoir dit ce qu'il pensait au Maréchal PETAIN dans une lettre qu'il lui fera adresser. Avec le responsable de la France Libre, il s'entendra rapidement et, début juin 1944, lors de la mise en place du gouvernement provisoire de la République par de GAULLE, Pierre MENDES-FRANCE sera nommé ministre de l’économie nationale dans le GPRF. Il y préconisera des mesures drastiques d’austérité, qui l’opposeront à la politique plus facile prônée par René PLEVEN et participera à la rencontre de Bretton Woods où seront définis les grands axes de la politique économique avec, notamment, la création du Fonds Monétaire International.

    Pierre Mendès-France, une certaine idée du pouvoirAprès sept mois de fonctions à ce ministère où il avait été favorable à ces mesures drastiques qui ne seront pas adoptées, à cause semble-t-il de la menace communiste, il préférera démissionner. Devenu un personnage de stature internationale on retrouvera l'homme au sein de grandes instances comme l'ONU ou le Fonds Monétaire International. Avant que l'on fasse à nouveau appel à lui au moment où notre pays s'embourbait dans le conflit indochinois. Le reste du parcours de cet éminent responsable de la IVème République et homme de gauche est mieux connu puisqu'on le verra souvent à la tête d'un mouvement ou d'un parti, avant qu'il observe une longue période de retrait. On dira qu'il avait été déçu par la façon qu'avait employé de GAULLE pour revenir au pouvoir en 1958 et qu'il avait préféré conserver de l'homme du 18 juin l'estime qu'il avait eu de lui durant la guerre. C'est justement parce qu'il était opposé à la nouvelle forme de désignation du président de la République qu'il refusera en 1965 de s'aligner face au général de GAULLE laissant François MITTERRAND représenter la Gauche. Il restera de lui cette présence devant le Panthéon en mai 1981 lors de l'intronisation de l'un de ses premiers condisciples, qu'il avait eu comme ministre en 1954.

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