• Herbert Hagen,

    Après avoir passé une grande partie de la dernière guerre en France où il servait au sein du R.H.D.A de Reinhard HEYDRICH avec Carl OBERG en liaison avec LAVAL et René BOUSQUET, il a été interné pendant environ un an dans différents camps de prisonniers après avoir été arrêté le 13 mai 1945 par les Britanniques avant de regagner l'Allemagne et d'y vivre sans être inquiété. En 1964, ce nazi sera même directeur commercial d’IND-APP, une société de construction d'appareils électriques, située à Anröchte en Rhénanie-du-Nord. Mais en 1980, grâce à un action entreprise par les KLARSFELD il sera condamné avec le dénommé Kurt LISCHKA par un tribunal allemand à Cologne à 12 ans de prison qui le verra rester en détention cinq ans. A sa sortie, alors qu'il était interrogé, il aura le toupet de dire à un journaliste qui souhaitait en savoir un peu plus sur lui : « Je n'ai fait que mon devoir, Monsieur, j'agissais conformément à la légalité qui était en vigueur à l'époque ».

    Plus jeune, lors d'un voyage à Prague quelque temps avant sa mutation en France, le sinistre personnage avait prévenu qu'on pourrait compter sur son intransigeance pour régler le problème des malheureux Juifs qui dépendraient de lui. Il avait notamment dit à ce propos : « Les Juifs ont une influence capitale dans la culture et l'économie tchèque, c'est pourquoi le but de mon voyage est de dénoncer les dirigeants nationaux responsables de cette inacceptable tolérance. Et nous profiterons pour éliminer les politiciens tchèques encore en place. Je compte exposer prochainement une idée capitale : un Juif, même après une conversation, garde intacte ses caractéristiques fondamentales. Je tiens donc à inciter mes auditeurs à la plus extrême prudence ! »

    Né le 20 septembre 1913, cet ancien journaliste faisait partie à 23 ans du service de sécurité de HEYDRICH et il en était l'un des plus jeunes responsables SS chargé d'une section antijuive. Sans doute sa rencontre en 1937 avec l'un des organisateurs de la solution finale, EICHMANN l'aura-t-elle "fortifié" dans ses convictions ! Parlant bien le français, il avait été nommé en août 1940 à Bordeaux avec la mission de superviser une implantation de surveillance avant de rejoindre l'unité du général Carl OBERG à Paris en mai 1942. On notera au passage qu'on lui avait également confié la construction d'un camp de concentration pour les Juifs de la région de Mérignac. OBERG était un gros Prussien qui ne connaissait rien de la France et il est établi qu'HAGEN en a profité pour le dominer. Nul doute donc que je jeune SS ait pris une part active à la traque des Juifs parisiens ordonnée en juillet 1942. Ce que démontrent les propos qu'il tenait alors quand il disait : « 70 000 Juifs se cachent à Paris. Il faut déployer les forces nécessaires pour nettoyer la capitale. Les personnes prises dans les rafles seront déportées à l'est au plus tard le 15 juillet. » En septembre 1944, les troupes allemandes abandonnent une grande partie du territoire français et HAGEN sera affecté en Carinthie. Au sein d’une unité dont la mission sera de lutter contre les partisans yougoslaves, il dirigera l’Einsatzgruppe Itlis qui sera chargé de l’élimination des traces des meurtres de masse. Le 13 mai 1945, HAGEN sera arrêté par les Britanniques qui l’incarcèreront dans divers camps de prisonniers, d’abord en Italie puis, à partir du mai 1946, au sud de Hambourg. En novembre 1946, l'armée britannique le mettra à la disposition de la mission militaire de coopération des Forces françaises en Allemagne et un an plus tard dans un camp britannique. Au cours des interrogatoires qu'il subira, il dissimulera soigneusement ses activités passées. Ce qui lui permettra de se cacher longtemps derrière des activités industrielles.  

    En France, le 18 mars 1955, il sera condamné par contumace aux travaux forcés à perpétuité par le tribunal permanent des forces armées de Paris, pour avoir directement participé à la déportation des Juifs de France. Malgré les poursuites engagées trop tardivement contre lui une vingtaine d'années plus tard (Procès de Cologne de 1979 rendu possible grâce aux époux KLARSFELD), et toujours pour le motif de sa participation à la déportation de plus de 70 000 Juifs de France vers les camps de la mort, parmi lesquels 35 000 ont été gazés, HAGEN sera condamné en février 1980 à 12 ans de détention et incarcéré à la prison de Hamm. Il ne purgera cependant que cinq ans de prison et il vivra jusqu'à 86 ans, décédant le 7 août 1999.

    Le site de la SHOAH a mis en ligne les recherches des KLARSFELD ayant permis de confondre HAGEN et LISCHKA.

       

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  •  Les secrets du Vatican

    C'est la surprenante démission du pape Benoit XVI devenu le Saint-Père peu après la disparition de l'évêque polonais Carol VOJTYLA élu sous le nom de Jean-Paul II en 1978 qui aura amené beaucoup d'observateurs à s'interroger sur ce qui se passait au Vatican et notamment au sein de la Curie romaine. Surtout que l'affaire succédait à une première affaire, celle de la mort de Jean-Paul 1er, qui n'a jamais été vraiment élucidée. Les secrets du Vatican« Quelques amis un peu fanatiques n'ont toujours pas compris mon choix », dira l'ancien pape Benoit XVI au moment de cette démission mais savaient-ils exactement ce qui avait poussé l'ancien cardinal Joseph RATZINGER à vouloir mettre ainsi un terme à ses fonctions papales et à l'annoncer le 11 février 2013 ? (Photo ci-contre) Ce n'est pas certain, même si les forces déclinantes de l'ancien souverain pontife revenaient souvent parmi les motifs évoqués ! Il est vrai qu'un certain nombre d'autres raisons étaient avancées rattachées à une controverse née au Vatican lorsque le secrétaire particulier du pape FRANCOIS a été écarté de son entourage et au poids qu'avait jusqu'ici la Curie romaine dans les décisions prises par les papes. Car, en décembre 2012, après la parution d'un enquête-scandale en Italie, le pape Benoit XVI avait été contraint de mener sa propre enquête afin de savoir ce qui se passait dans son dos et quels en étaient les responsables. Et ce sont ces preuves de corruption qui auraient incité le souverain pontife à prendre une telle décision de démission d'autant que ceux qui avaient tenté de l'alerter avaient été écartés du Vatican. Ces scandales qui avaient éclaboussé la fin de son règne, connus sous le nom de Vatileaks, avaient en effet mis en lumière les réseaux de corruption minant le Saint-Siège. Mais ces scandales liés à la corruption ne sont pas les seuls puisque le New York Times a révélé comment Joseph RATZINGER avait lui-même, en 1996, étouffé personnellement une sale affaire de pédophilie et comment il était intervenu. Manque d'autorité, faiblesse de l'entourage, défaillance de la communication, ce qui est apparu au terme de son mandat, c'est que Benoit XVI n'était pas fait pour le job papal. 

    C'est ce reportage qui suit qui expliquerait pourquoi le pape Benoit XVI a soudain pris la décision de démissionner en février 2013 entraînant avec lui une recomposition de cette Curie romaine suspectée d'avoir mal agi. Il se reprochera même de ne pas avoir su commander tout en sachant qu'il lui restait le pouvoir de renoncer à ses fonctions et qu'en le faisant, il provoquerait de facto la dissolution de cette Curie romaine. Un document intéressant qui revient également sur tout ce qui a pu se passer au Vatican depuis... 1929 et la prise de pouvoir de MUSSOLINI, évoquant les insuffisances devant les nazis d'un certain Pie XII et les offensives de cette curie romaine qui restera longtemps sous l'emprise d'un certain cardinal OTTAVIANI ! Sans oublier le début de scandale lié à la Banque Ambrosiano et à des opérations de blanchiment d'argent sale ! Notamment après la mort suspecte du successeur du pape Paul VI, Jean-Paul 1er dont la disparition n'a toujours pas été élucidée.

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  • La traque des nazis...

    Dès le 8 mai 1945 commencera une véritable traque des principaux responsables nazis souvent organisée par des survivants juifs comme Simon WISENTHAL ou les époux KLARSFELD ou par quelques autres individualités marquantes. Alors qu'il tentait de fuir l'un d'entre eux, Heinrich HIMMLER sera arrêté rapidement par les Britanniques le 23 mai à Lunebourg malgré un changement d'apparence, mais ceux-ci ne parviendront cependant pas à le conserver en vie pour le juger. L'un des responsables de la solution finale de Wannsee de janvier 1942 et assassin de millions de Juifs parviendra en effet à se suicider grâce à une ampoule de cyanure qu'il avait conservée dans sa bouche (en tête d'article). Suivra l'arrestation de GOERING par les Américains qui vaudra au dauphin d'HITLER de comparaître au procès de Nuremberg avant que lui aussi ne se suicide grâce à une complicité interne à la prison afin d'éviter la potence. Ils seront cependant quelques-uns qui parviendront à s'enfuir comme le tortionnaire et médecin Josef MENGELE ou l'un des organisateurs du génocide nazi Adolf EICHMANN retrouvé en Argentine à la fin des années cinquante et exécuté en Israël en 1961 après un procès qui restera dans les mémoires.

    Un reportage consacré à cette traque a été réalisé en deux extraits qui reviennent sur les temps forts de l'opération. Aussi bien sur ceux menés après la fin du conflit que ceux qui auront permis les arrestations ultérieures de criminels comme Adolf EICHMANN ou quelques autres comme Kurt LISCHKA, dans ce dernier cas surtout grâce à la pugnacité des époux KLARSFELD. Sans néanmoins que l'on puisse interpeller Josef MENGELE, le médecin pervers d'Auschwitz, dont on ne retrouvera que la dépouille sur une plage d'Amérique du Sud et cela après avoir procédé à un examen attentif des restes quelque temps plus tard.

     

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  • Bernard Bonnet l'homme des paillottes

    Corse, 1998... Le préfet Claude ERIGNAC est assassiné et curieusement l'île de beauté va s'enflammer contre un homme, celui qui vient d'être aussitôt nommé par le gouvernement de Lionel JOSPIN pour remettre de l'ordre et restaurer l'état de droit. Son nom, Bernard BONNET, qui n'a pas hésité un seul instant à relever le défi malgré l'ambiance qui règne en Corse où l'on a fini par s'habituer sans sourciller à quantités d'actions terroristes. Le nouveau préfet n'est certes pas habitué à plier l'échine facilement et ses précédentes fonctions dans les Pyrénées Orientales où il avait été nommé par Charles PASQUA l'avaient habitué à prendre des mesures assez radicales très vite jugées impopulaires. Comme le dira au moment de sa prise de fonctions le ministre de l'Intérieur Jean-Pierre CHEVENEMENT, « le remplaçant d'ERIGNAC est l'homme qu'il faut à l'endroit où il faut ». Il est vrai qu'il avait déjà été préfet adjoint à la sécurité à Ajaccio en 1991 et 1992. Et cet homme exceptionnel de 50 ans, fils de militaire, sera vite doté de moyens eux aussi exceptionnels avec la possibilité de choisir lui-même ses collaborateurs et de se voir doté d'un groupement de sécurité ! Le préfet a vite pris les choses en main ne voulant voir qu'une seule tête, la sienne ! C'est ce que disaient les mauvaises langues. Dès son arrivée en Corse, il avait même clairement fait passer le message à tous les services et le premier qui tousserait, sauterait. Dès le premier jour d'ailleurs, le préfet BONNET rôdera autour de José ROSSI (UDF-DL). Peut-être parce qu'il voyait à tort ou à raison dans le nouveau président de l'Assemblée de Corse l'incarnation du politicien douteux qu'il rêvait de « continentaliser » menottes aux poignets. Arrivera en mai 1998 le procureur général Bernard LEGRAS et les relations seront vite électriques entre les deux hommes. On aurait dit que les superbes moustaches du procureur l'agaçaient. En guise de contre-pouvoir, la direction de la gendarmerie avait alors nommé le colonel Henri MAZERES à la tête de la région et avait prié le lieutenant-colonel CAVALIER qui avait suivi le Préfet BONNET de rejoindre le rang, au poste de chef d'état-major. Le colonel MAZERES est un homme du sérail. Informaticien, à la chaleur toute landaise, il a vite remis au pas celui qu'il soupçonnait être un mouton noir. « Malgré la loyauté affichée du lieutenant-colonel Bertrand CAVALIER, les relations entre les deux gendarmes ne cesseront pas de se dégrader », se souvient l'un d'entre eux. Et puis, il y a eu un retournement de situation. Selon un fin connaisseur insulaire du dossier, « le préfet BONNET et le colonel MAZERES, qui se détestaient cordialement lors des premiers mois de leur travail en commun, en sont venus à nouer des relations intimes. Ils se promenaient ensemble en fin de semaine, protégés par leurs escortes respectives. Il leur arrivait même de faire du bateau ensemble. Ils étaient devenus inséparables, d'une complicité inenvisageable. Privé de CAVALIER, BONNET a instrumentalisé MAZERES ». A en croire les déclarations de Bertrand CAVALIER, les deux hommes, victimes de leur isolement insulaire, étaient dans les dispositions d'esprit propices à leur faire monter une opération tordue comme celle de la plage de Cala d'Orzu. 

    Bernard Bonnet l'homme des paillottesHuit mois après sa nomination, Bernard BONNET qui s'était déplacé au Parlement corse et auquel on avait demandé quand il partirait, aura cette réponse cinglante faite à l'attention de ses quelques contradicteurs : « Je partirai quand vos amis cesseront le racket, quand vos amis cesseront d’assassiner dans les fêtes de village, quand vos amis cesseront de déposer des explosifs ». Mais personne n'imaginait encore que les mesures prises par le nouveau préfet s'étendraient à des établissements de restauration, même conçus illégalement en bordure de mer.  Le 20 avril 1999, vers 2 heures du matin, une paillote du nom « Chez Francis » (ci-contre) sera détruite par un incendie. Située sur la plage de Cala d'Orzu, dans la commune de Coti-Chiavari, au sud du golfe d'Ajaccio, elle était bâtie sur une terrasse de béton de 300 m2. Ce restaurant de bord de mer était exploité sans titre et sans droit depuis 1974 par la famille FERAUD et, depuis, par leur fils, Yves. Des paillotes de ce type, il y en a des dizaines sur les plages de Corse, surtout au sud. Mais celle de « Chez Francis » était parmi les plus cotées. A l'origine, le père FERAUD avait eu l'autorisation de faire de la vente ambulante de sandwiches et de limonade l'été avant que, progressivement, il prenne racine dans le sable et, malgré des injonctions du maire et des condamnations à détruire cette construction illégale, rien n'y faisait. Lorsque le préfet BONNET a ouvert le dossier de la protection du domaine public, il était forcément tombé sur le dossier des paillotes et un calendrier avait été fixé après une mise en demeure. Un délai avait été accordé à Yves FERAUD jusqu'au 13 avril 1998, mais l'Assemblée de Corse qui s'était émue du sort des paillotes était intervenue et un compromis avait été trouvé assorti d'un nouveau sursis accordé jusqu'au 30 octobre 1998 date à laquelle la paillote devait être démontée.

    Seulement, le 20 avril 1999, la paillote « Chez Francis » a brûlé. Sur la plage, tout près, on a découvert un radio-téléphone en fonctionnement, une cagoule, et des jerricans d'essence à peine enfouis dans le sable, un matériel qui appartenait au GPS, l'unité spéciale de la gendarmerie. Certes, les gendarmes ont d'abord reconnu qu'ils étaient là, mais seulement en mission d'observation et aussi qu'ils auraient été surpris par une boule de feu sortant de la construction. Ensuite, le colonel Henri MAZERES reconnaîtra avoir agi sur les instructions du préfet Bernard BONNET. Ce que ce dernier niera en disant sur le plateau de télévision de Thierry ARSISSON que : « S'il avait voulu incendier une paillote, il n'aurait pas laissé de traces ! »

    Bernard Bonnet l'homme des paillottes

    Arrêté à la suite de l'incendie Bernard BONNET sera emprisonné à La Santé le 3 mai. Une fois relâché, deux mois plus tard, il se lancera dans un véritable combat et publiera un ouvrage afin d'accuser ouvertement Elisabeth GUIGOU, la ministre de la Justice, d'avoir comploté pour lui faire endosser des responsabilités qu'il récuse et pour avoir notamment tenu des propos devant le Club de la Presse en juin 1999. Il lui reprochera en outre de ne pas avoir tenu compte de la présomption d'innocence puisqu'au moment où elle les tenait il n'avait pas encore été jugé. Dans l'histoire effectivement, un préfet, même sans menottes, qui aura été traîné en novembre 2001 à Ajaccio devant un tribunal correctionnel pour y être jugé selon la loi, c'était une nouveauté dans l'histoire de la préfectorale et lorsqu'un pareil spectacle se déroule en Corse... Une affaire suffisamment grave pour qu'aussitôt les médias et PARIS-MATCH se saisissent d'un dossier tel que celui-là et que l'on assiste à un ex-préfet poussé dans le box, sous les sarcasmes d'un public où l'on pouvait reconnaître quelques fiers nationalistes, ou  ex-cagoulés, peut-être même deux ou trois racketteurs politiques, une poignée de trafiquants politiques, deux braqueurs politiques, un proxénète politique, et qui sait encore d'autres prévaricateurs, affairistes ou complices, diplômés du plastic, toute la fine fleur du maquis politique, venus assister en nombre à la condamnation de celui qui, durant un an, chaque jour et avec acharnement, leur avait infligé une insoutenable violence parce qu'il s'était mis en tête de faire seulement appliquer la loi. Condamné une première fois à trois ans de prison dont un ferme, le Préfet BONNET choisira le sulfureux défenseur Jacques VERGES pour le représenter. Définitivement condamné par un jugement de la cour de cassation, le 13 octobre 2004, il publiera à l'occasion un quatrième livre pour faire valoir son point de vue.

    Un reportage réalisé par M6 revient sur le début de cette affaire des paillottes et sur la courte mission de 14 mois du Préfet Bernard BONNET en Corse. Il vaut son pesant de cacahuètes ! 

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