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Herbert Hagen, l'autre nazi actif de la rafle du Vel d'Hiv de 1942
Après avoir passé une grande partie de la dernière guerre en France où il servait au sein du R.H.D.A de Reinhard HEYDRICH avec Carl OBERG en liaison avec LAVAL et René BOUSQUET, il a été interné pendant environ un an dans différents camps de prisonniers après avoir été arrêté le 13 mai 1945 par les Britanniques avant de regagner l'Allemagne et d'y vivre sans être inquiété. En 1964, ce nazi sera même directeur commercial d’IND-APP, une société de construction d'appareils électriques, située à Anröchte en Rhénanie-du-Nord. Mais en 1980, grâce à un action entreprise par les KLARSFELD il sera condamné avec le dénommé Kurt LISCHKA par un tribunal allemand à Cologne à 12 ans de prison qui le verra rester en détention cinq ans. A sa sortie, alors qu'il était interrogé, il aura le toupet de dire à un journaliste qui souhaitait en savoir un peu plus sur lui : « Je n'ai fait que mon devoir, Monsieur, j'agissais conformément à la légalité qui était en vigueur à l'époque ».
Plus jeune, lors d'un voyage à Prague quelque temps avant sa mutation en France, le sinistre personnage avait prévenu qu'on pourrait compter sur son intransigeance pour régler le problème des malheureux Juifs qui dépendraient de lui. Il avait notamment dit à ce propos : « Les Juifs ont une influence capitale dans la culture et l'économie tchèque, c'est pourquoi le but de mon voyage est de dénoncer les dirigeants nationaux responsables de cette inacceptable tolérance. Et nous profiterons pour éliminer les politiciens tchèques encore en place. Je compte exposer prochainement une idée capitale : un Juif, même après une conversation, garde intacte ses caractéristiques fondamentales. Je tiens donc à inciter mes auditeurs à la plus extrême prudence ! »
Né le 20 septembre 1913, cet ancien journaliste faisait partie à 23 ans du service de sécurité de HEYDRICH et il en était l'un des plus jeunes responsables SS chargé d'une section antijuive. Sans doute sa rencontre en 1937 avec l'un des organisateurs de la solution finale, EICHMANN l'aura-t-elle "fortifié" dans ses convictions ! Parlant bien le français, il avait été nommé en août 1940 à Bordeaux avec la mission de superviser une implantation de surveillance avant de rejoindre l'unité du général Carl OBERG à Paris en mai 1942. On notera au passage qu'on lui avait également confié la construction d'un camp de concentration pour les Juifs de la région de Mérignac. OBERG était un gros Prussien qui ne connaissait rien de la France et il est établi qu'HAGEN en a profité pour le dominer. Nul doute donc que je jeune SS ait pris une part active à la traque des Juifs parisiens ordonnée en juillet 1942. Ce que démontrent les propos qu'il tenait alors quand il disait : « 70 000 Juifs se cachent à Paris. Il faut déployer les forces nécessaires pour nettoyer la capitale. Les personnes prises dans les rafles seront déportées à l'est au plus tard le 15 juillet. » En septembre 1944, les troupes allemandes abandonnent une grande partie du territoire français et HAGEN sera affecté en Carinthie. Au sein d’une unité dont la mission sera de lutter contre les partisans yougoslaves, il dirigera l’Einsatzgruppe Itlis qui sera chargé de l’élimination des traces des meurtres de masse. Le 13 mai 1945, HAGEN sera arrêté par les Britanniques qui l’incarcèreront dans divers camps de prisonniers, d’abord en Italie puis, à partir du mai 1946, au sud de Hambourg. En novembre 1946, l'armée britannique le mettra à la disposition de la mission militaire de coopération des Forces françaises en Allemagne et un an plus tard dans un camp britannique. Au cours des interrogatoires qu'il subira, il dissimulera soigneusement ses activités passées. Ce qui lui permettra de se cacher longtemps derrière des activités industrielles.
En France, le 18 mars 1955, il sera condamné par contumace aux travaux forcés à perpétuité par le tribunal permanent des forces armées de Paris, pour avoir directement participé à la déportation des Juifs de France. Malgré les poursuites engagées trop tardivement contre lui une vingtaine d'années plus tard (Procès de Cologne de 1979 rendu possible grâce aux époux KLARSFELD), et toujours pour le motif de sa participation à la déportation de plus de 70 000 Juifs de France vers les camps de la mort, parmi lesquels 35 000 ont été gazés, HAGEN sera condamné en février 1980 à 12 ans de détention et incarcéré à la prison de Hamm. Il ne purgera cependant que cinq ans de prison et il vivra jusqu'à 86 ans, décédant le 7 août 1999.
Le site de la SHOAH a mis en ligne les recherches des KLARSFELD ayant permis de confondre HAGEN et LISCHKA.
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