• Gotlieb Fuchs, l'interprète de Klaus Barbie...

    Alors qu'il était fermier près d'Albi et privé d'emploi, Gottlieb FUCHS, un ressortissant helvétique originaire de Lucerne, finira par être embauché par la Croix Rouge allemande. Le nazi Klaus BARBIE, auprès duquel il remplissait les fonctions d'interprète, lui procurera un emploi qui le conduira un beau jour dans les camps de concentration pour avoir été soupçonné de donner des renseignements en Suisse sur ce qu'il voyait. Après avoir été libéré en 1945, il dira pour se justifier à ses libérateurs qu'il avait fait double jeu afin d'aider les prisonniers de la Gestapo. Découvrant peu à peu ce qu'était vraiment cette dernière, il avait commencé assez vite à perpétrer différent actes de résistance, en subtilisant par exemple la photographie d'un indicateur suisse favorable aux Allemands et en transmettant le dossier afférent à la police genevoise, ou en obtenant également des laissez-passer pour des frontaliers, en détruisant aussi des lettres de dénonciation avant qu'elles soient lues. Une trentaine chaque jour confira-t-il lors d'un interview.

    Gotlieb Fuchs, l'interprète de Klaus Barbie...Dans un ouvrage publié en 1973 chez Albin Michel : Le Renard (la traduction même de Fuchs en français), il donnera aussi un éclairage particulier sur le traitement subi par le Résistant Jean MOULIN, prétendant avoir assisté aux sévices prodigués à Jean MOULIN par le dignitaire nazi Klaus BARBIE ! Dix ans après la sortie de ce livre, il ira même un peu plus loin précisant avoir vu BARBIE tuer Jean MOULIN de ses propres mains. « C'était le vendredi 25 juin. Il devait être dans les 4 heures de l'après-midi. J'étais seul à la réception. La sentinelle en armes était dehors, sur le perron. J'ai entendu un grand bruit dans l'escalier qui menait au bureau de Barbie, au premier, et je suis allé à la porte. Là, j'ai vu Barbie en bras de chemise qui traînait sur les marches un corps inerte, pieds et poings liés. Il s'est arrêté au rez-de-chaussée un instant, pour souffler, puis a entraîné le prisonnier dans l'escalier menant à la cave, où il y avait des cellules. J'ai eu juste le temps de voir un visage tuméfié et couvert de sang, des vêtements en lambeaux. Barbie l'a attaché et précipité dans la cave du haut d'une échelle avec l'intention déclarée qu'il en meure. Je n'oublierai jamais ce jour... » Jusqu'à présent, il était plus souvent admis que Jean MOULIN dit MAX, président du Conseil national de la résistance (C.N.R.), était mort durant son transfert en train en Allemagne le 8 juillet 1943, après avoir été torturé par la Gestapo. Ce qui justifierait que ses proches aient pu récupérer ses cendres à la Gare de l'Est. Arrêté à son tour le 19 décembre 1943, il sera envoyé à Lyon où, accusé d'espionnage, FUCHS sera torturé puis condamné à mort. Sa peine sera cependant commuée en prison à perpétuité et il finira à Dora où il aura à creuser des galeries destinées à abriter les fusées V1 et V2 qui devaient servir à HITLER à la fin du conflit. Transféré à Bergen-Belsen, il sera libéré le 25 avril 1945 par les Anglais. 

    En 1973, lors d'un entretien (voir ci-dessous) avec le journaliste Jean-Pierre GORETTA. Gottlieb FUCHS explique comment, au service des Allemands, il avait mené double jeu et comment sa position lui auira permis d'épargner des vies et d'aider la Résistance française. Il n'en reste pas moins que certaines de ses affirmations restent sujettes à caution, ce qui lui vaudra d'être critiqué par un journaliste suisse en 1966. Et c'est peut-être ce qui l'amènera à publier son ouvrage chez l'éditeur Albin Michel en 1973.

     

    Yahoo!

    votre commentaire
  • Michel Fourniret, l'autre routard du crime !

    Michel Fourniret, l'autre routard du crime !

    Né le 4 avril 1942 à Sedan dans un milieu ouvrier aux côtés d'un père alcoolique, milieu où il a passé son enfance, un ne sait que très peu de choses sur Michel FOURNIRET. Apparemment victime de la haine et d'humiliations maternelles répétées, on sait juste qu'il prenait déjà plaisir, gamin, à massacrer des petits animaux sans défense. On dira aussi que sa mère se serait servi de lui comme objet sexuel. C'est en 1987 qu'il commettra son premier meurtre, tuant après l'avoir violée la petite Isabelle LAVILLE, une adolescente de 17 ans. Celui que l'on surnommait "L'ogre des Ardennes" après qu'il se soit longtemps présenté comme étant un forestier, a tué principalement en France et en Belgique en observant longtemps le secret sur ses coupables agissements, voire en niant son implication. L'homme malin comme un singe n'était de surcroît pas le premier imbécile venu et dans avoir appris à l'école, il avait acquis un certain nombre de connaissances qui l'auront aidé dans ses petites manipulations. Témoin la disparition de la petite Estelle MOUZIN disparue le 9 janvier 2003 que l'on recherchera désespérément à l'appui de multiples photos d'elle et qu'il reconnaîtra, longtemps après, avoir séquestrée, violée et tuée (mars 2020). La fillette de huit ans avait été enlevée à Guermantes en Seine-et-Marne, alors qu'elle revenait de l'école et qu'elle se dirigeait vers le domicile de sa mère, ses parents étant en instance de divorce. Approché quelques mois seulement après l'enlèvement et au moment où il avait été arrêté en Belgique, FOURNIRET niera pendant dix-sept ans être impliqué dans cette disparition en s'appuyant sur un alibi discutable qui lui avait été fourni par sa compagne Monique OLIVIER.

    Michel Fourniret, l'autre routard du crime !Une fois mis en examen, ce seront près d'une trentaine de disparitions qui lui seront imputées nécessitant la réouverture de dossiers que l'on avait clos trop vite. Ainsi en sera t-il de la disparition de Lydie LOGE, une jeune femme de 29 ans, tuée le 18 décembre 1993 dont le corps n'a jamais été retrouvé. Une information judiciaire a été ouverte récemment pour séquestration suivie de mort après les gardes à vue la semaine dernière du tueur en série et de son ex-femme Monique OLIVIER (photo ci-contre) dans le cadre d'une disparition survenue en 1993 dans l'Orne, selon le parquet de Caen. Elle a depuis été elle-même condamnée à vingt-huit années de détention pour complicité dans la plupart des assassinats perpétrés par son conjoint. Sur le point de sortir de prison, elle avouera en 2020 que celui-ci avait bien séquestré, violé et étranglé la petite Estelle MOUZIN. Des fouilles seront entreprises en novembre 2020 dans le parc d'un château que FOURNIRET avait occupé à Donchery dans les Ardennes, mais sans que l'on retrouve le corps de la fillette. Ces fouilles se poursuivaient encore dernièrement. Le prédateur atteint de la maladie d'Alzheimer et déjà hospitalisé pour des problèmes cardiaques n'avait pu assister à ces recherches qui avaient été diligentées avec deux pelleteuses. Déjà condamné en 2008 à Charleville-Mézières pour le meurtre de sept jeunes femmes, le couple diabolique avait depuis comparu en mai 2018 devant les Assises pour l'assassinat de Farida HAMMICHE l'épouse d'un ancien codétenu Jean-Pierre HELLEGOUARCH soupçonné d'appartenir au gang des Postiches et perpétré en 1988. Un homme auquel ils avaient dérobé un butin provenant de vols commis dans la Région Parisienne et composé de lingots et de pièces d'or ensevelis dans un cimetière. Mais combien de femmes ou de jeunes filles ont-elles été ainsi tuées par cet olibrius ? Probablement quelques-unes qui incitent aujourd'hui les enquêteurs à reprendre bien des investigations. Comme pour un autre affreux, le dénommé Nordahl LELANDAIS !

    Un téléfilm réalisé par Yves RENIER vient d'être diffusé par TF1 qui aura donné lieu à de vives contestations, certains considérant que cette diffusion ne servait que FOURNIRET lui-même et non la mémoire des innocentes victimes. Son fils Sélim protestera également à l'annonce de cette diffusion. « Pourquoi accorder autant de visibilité à ce détraqué ? dira t-il. C’est tout ce qu’il souhaite. S’inspirer d’une telle cruauté, c’est une honte franchement »… Rappelons que c'est à l'âge de 14 ans qu'il avait appris, devant son téléviseur, que son père était un tueur en série et que sa mère Monique OLIVIER avait été sa complice. Encore petit, il avait lui-même servi d’appât pour le rapt de l’une des jeunes filles. « C’est dur à vivre... On se sent coupable. Je sais que je n’ai rien à voir là-dedans, mais ça a été dur. Me dire que c’est à cause de moi que cette fille a été tuée... Rien qu’à l’idée de savoir que TF1, la première chaîne d’Europe, soit capable de hisser deux violeurs d’enfants au rang d’icône, j’en ai la nausée », dira t-il dans un communiqué.

    L'autre routard du crime qui avait hospitalisé dernièrement à La Salpêtrière est décédé voici quelques jours le 10 mai.   

    Yahoo!

    votre commentaire
  • Hélie de Saint-Marc... Explications

    Hélie de Saint-Marc... ExplicationsNé le 11 février 1922, Hélie de SAINT-MARC est probablement un homme qui aura tout connu. Des geôles nazies de Buchenwald puis Langenstein-Zwieberge à une reconnaissance tardive de son mérite de militaire. Mais plus qu'un héros ordinaire, il aura surtout été un passeur d'étincelle. L'ancien officier, honoré dernièrement par le maire de Béziers Robert MENARD, était même devenu une référence morale et historique au moment de sa disparition en 2013 et bien plus qu'un écrivain à succès. Alors qu'il avait participé en avril 1961 à un putsch en Algérie après avoir eu le sentiment que le pouvoir gaulliste l'avait trompé ! Quel destin que celui de ce soldat devenu successivement l'homme de l'humiliation face à l'occupation nazie, puis celui de l'engagement avant de devenir à près de quarante ans celui de la proscription pour avoir dénoncé la politique algérienne de son président avant d'être finalement réhabilité. Il se devait de dire au terme d'une carrière de combattant bien remplie pourquoi il avait pris certaines positions, au risque de devoir répondre de sanctions que l'on finira par lever progressivement puisque, déchu de ses décorations et droits civiques en avril 1961, il sera ensuite réhabilité.

    Longtemps Hélie de SAINT-MARC restera silencieux, muré dans ses souffrances, acceptant son manteau de paria, jusqu'à ce que l'amitié quasi paternelle portée à son neveu, l'éditeur Laurent BECCARIA, le pousse à accepter de témoigner et à livrer dans plusieurs ouvrages ce qu'avaient été ses engagements. Sorti de prison à Noël 1966 après avoir été gracié par le général de GAULLE, et alors qu'il vivait paisiblement à Lyon après une reconversion opérée à l'âge de 44 ans, il était alors devenu en quelques livres l'icône d'un pays en mal de références. Déjà dirions nous alors que nous étions encore loin de vivre un saccage comme celui dont nous souffrons actuellement. Les Champs de braises, l'un de ses premiers ouvrages sera couronné en 1996 par le prix Femina essai et lui vaudra de bénéficier d'échanges que son statut de paria n'aurait pas permis. Les engagements qu'il évoque dans ses ouvrages, il y en a eu quelques-uns. De la Résistance à l'Indochine pour s'achever en Algérie, une Algérie brûlante du sang de ceux qui avaient cru pouvoir conserver à la France ce département algérois qui n'aspirait qu'à son indépendance.

    Hélie de Saint-Marc... ExplicationsHélie de SAINT-MARC n'a que 18 ans en 1940 lorsque la défaite française le pousse à s'engager dans la Résistance. Il n'avait pas été un élève brillant à l'école mais élevé au sein d'un milieu catholique issu de la petite noblesse du Sud-Ouest où l'on avait un certain sens des valeurs, il a vu tout cela comme une obligation et la possibilité de donner une suite à son goût pour l'aventure. Il recherchera ensuite dans la mouvance militaire la fraternité qu'il avait connue dans cette Résistance puis à Buchenwald avec ce Letton à qui il devait d'être encore en vie. A l'hôpital américain de Magdebourg en mai 1945, il ne faisait plus que 35 kg et il ne savait même plus qui il était ! En 1946, après avoir été déporté par les nazis et retrouvé la santé, il choisira de donner une suite à ses envies et à son combat de résistant. L'école militaire de Saint-Cyr en fera un officier et le poussera à intégrer la Légion Etrangère. Il venait de débarquer d’une France rationnée, frigorifiée, privée de tout, corsetée par la CGT et le Parti communiste, verrouillée par une administration tatillonne. Comme ses camarades, l’officier s’était d'abord engagé totalement en Indochine au service des populations placées sous sa protection. On a dit qu'il s'était pris d'amour pour ce peuple mélancolique et réservé, romantique et cruel. C'est indéniablement cette mission qui lui a donné des raisons intenses de servir, de vivre, voire d'y mourir car, en partant, il vivra un véritable déchirement pour avoir dû abandonner ceux auxquels il avait promis tant de choses. L’« Indo » nourrira son formidable humanisme et on a dit qu'elle aura été la matrice de sa rébellion en Algérie. « Pour bien commander des hommes, il faut les aimer !... se justifiera t-il en partant à la tête de son régiment de légionnaires. Le choc que j’ai ressenti en découvrant, en quelques jours, le delta du Mékong fut à la hauteur de ce mal-être. Nous avions jeté l’ancre dans les eaux vertes de la baie d’Along. J’étais accroché à la rambarde, sur le pont, ébloui par tant de beauté. Des écailles quittèrent mes yeux. Deux ans après avoir attendu la mort dans une baraque de planches envahie par la vermine en Allemagne, j’étais projeté dans un monde féerique. Si l’on m’avait proposé de rester au Vietnam jusqu’à la fin de mes jours, j’aurais répondu oui », avouera t-il au soir de sa vie.

    Hélie de Saint-Marc... Explications

    Mais, comment un homme comme Hélie de SAINT-MARC qui avait jusqu'alors tout donné pour défendre son pays est-il soudain devenu un rebelle au printemps de cette année 1961 ? C'est même assez curieux car si l'homme était de droite, il n'était pourtant pas classé dans les réactionnaires ! Il répondra qu'après avoir oeuvré pour faire régner l'ordre dans cette Algérie où il fallait parfois répondre aux bombes par la torture, ce qu'il réprouvait, il n'avait pas saisi pour quelle raison le Chef de l'Etat français avait soudain choisi de renoncer à cette Algérie française, revenant sur son engagement de 1958. Une Algérie encore française où se déroulaient à la fois une guerre d'amour et une guerre de haine. Le commandant SAINT-MARC a évoqué son ralliement aux putschistes : « Je ne renie pas ce choix douloureux d'avril 1961. Le mensonge est un poison mortel. J'ai accepté de tout perdre et j'ai tout perdu » lâchera t-il sans s'étendre davantage. Nous pensions à toutes ces promesses solennelles faites sur cette terre d’Afrique. Nous pensions à tous ces hommes, à toutes ces femmes, à tous ces jeunes qui avaient choisi la France à cause de nous et qui, à cause de nous, risquaient chaque jour, à chaque instant, une mort affreuse. Nous pensions à ces inscriptions qui recouvraient les murs de tous ces villages et mechtas d’Algérie : l’Armée nous protégera, l’armée restera. Nous pensions à notre honneur perdu ». En avril 1961, alors qu'il était à la tête du 1er régiment étranger de parachutistes (REP), cet officier de la Légion participera en effet à un putsch des généraux SALAN, CHALLE, ZELLER et JOUHAUD qui souhaitaient conserver une Algérie française. Aussitôt arrêté, son régiment dissous, le commandant Hélie de SAINT-MARC sera condamné à dix ans de réclusion criminelle et emprisonné, ce qui lui évitera néanmoins d'avoir à participer aux actions terroristes de l'OAS que SALAN avait cru devoir imposer pour protester contre le changement de cap présidentiel. Ce qu'il aurait eu du mal à supporter lui dont la dose d'humanité était telle qu'il avait déjà eu du mal à admettre la torture. D'ailleurs à propos de torture, il reviendra sur les justificatifs d'AUSSARESSES qui avaient un temps fait grand bruit. « Aussaresses a toujours été un marginal et un mégalo. Mais il y a des choses qu'il ne fallait pas dire. Sur le fond, il n'existe pas de guerre propre. La guerre est toujours une tragédie, mais une tragédie fascinante, parce que c'est la grande heure de vérité. L'homme y apparaît tout nu : le courage, la peur, la lâcheté. La guerre est bien sûr un mal pour ceux qui la subissent, mais également pour ceux qui la font ». Mais après son arrestation et son procès de juin 1961, il aura le sentiment de se retrouver seul face à un destin fracassé.

    Hélie de Saint-Marc... ExplicationsEn novembre 2011, après une carrière littéraire bien remplie, Hélie de SAINT-MARC sera fait grand-croix de la Légion d'honneur par le président de la République. Dans la cour des Invalides, par une matinée glaciale de fin d'automne, le vieil homme déjà malade recevra debout cette récompense des mains de Nicolas SARKOZY et d'une voix éteinte il regrettera presque ce qu'on lui avait imposé ce matin-là : « La Légion d'honneur, on me l'a donnée, on me l'a reprise, on me l'a rendue… ». C'est semble-t-il la personnalité de l'homme qui a entraîné le processus de réhabilitation ordonné par le Président GISCARD d'ESTAING dans les années soixante-dix. Et aussi, qu'on le veuille ou non, la disparition du général de GAULLE qui n'aurait sûrement pas admis que l'on revienne sur une condamnation qui avait privé de SAINT-MARC de ses droits civiques et de ses distinctions ! Pour certains gaullistes, Hélie de SAINT-MARC sentait encore le soufre quarante ans plus tard et depuis ce mois d'avril 1961 qui l'avait vu rejoindre le camp de quatre généraux putschistes. 

    Conscient qu'on lui demandait soudain de trahir des populations auxquelles il avait promis assistance, CHALLE avait choisi. Hélie de SAINT-MARC allait-il être de ceux qui seraient avec lui ? La réponse du commandant SAINT-MARC ne se fera pas attendre lui qui était pénétré du sentiment que l'on ne pouvait mentir à un soldat ! Estimait-il par ailleurs que l'Algérie une fois indépendante serait en danger et qu'il importait de continuer à la protéger ? Les propos de Marion MARECHAL, la petite-fille de Jean-Marie LE PEN qui avait d'ailleurs servi sous les ordres de Hélie de SAINT-MARC, propos tenus sur la gestion de la crise algérienne n'ont pas manqué d'interpeller à cet égard pas mal de monde depuis et pour cause ! D'autant qu'ils justifient les choix de Charles de GAULLE quant à son renoncement de faire de l'Algérie une Algérie Française et qu'elle concède que le Général avait vu, avant les partisans de l’Algérie française, ce qu’il adviendrait si l’Algérie restait un département français. Rappelons-nous de ce qu'avait dit le général : « Essayez d'intégrer de l'huile et du vinaigre, avait-il dit un jour. Agitez la bouteille. Au bout d'un moment, ils se sépareront de nouveau. Les Arabes sont des Arabes, les Français sont des Français. Vous croyez que le corps français peut absorber dix millions de musulmans, qui demain seront vingt millions et après-demain quarante ? Si nous faisons l'intégration, si tous les Arabes et Berbères d'Algérie étaient considérés comme Français, comment les empêcherait-on de venir s'installer en métropole, alors que le niveau de vie y est tellement plus élevé ? Mon village ne s'appellerait plus Colombey-les-Deux-Eglises, mais Colombey-les-Deux-Mosquées ! » Et d’ajouter : « Avez-vous songé que les Arabes se multiplieront par cinq, puis par dix, pendant que la population française restera presque stationnaire ? Il y aurait deux cents, puis quatre cents députés arabes à Paris ? Vous voyez un président arabe à l'Elysée ? Une prédiction sur laquelle on ne peut que méditer aujourd'hui face à un phénomène qui est en train de nous dépasser !

    Mais, quel que soit l'avis que l'on peut émettre à propos des courbes migratoires, ce qui est néanmoins certain, c'est qu'Hélie de SAIN-MARC était effectivement un homme d'honneur !

    Yahoo!

    votre commentaire
  • Le sinistre camp des Milles

    Le camp des Milles, un austère bâtiment de briques rouges hérissé de deux cheminées, à l'origine une tuilerie située au cœur de la campagne près d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) va devenir un camp de transit et d’internement, puis de déportation de septembre 1939 à décembre 1942. Ouvert  par le gouvernement DALADIER au début de la guerre, en septembre 1939, le camp des Milles a d’abord servi de lieu d’internement pour les ressortissants du Reich, considérés comme des « sujets ennemis », qui étaient notamment d’authentiques antifascistes qui avaient fui le nazisme sévissant dans leur pays d’origine pour venir se réfugier en France. Considérés paradoxalement et tragiquement comme des "sujets ennemis", les internés étaient victimes d'un mélange de xénophobie, d'absurdité et de désordre administratifs ambiants et vivaient dans des conditions d'une précarité extrême. En juin 1940 après la défaite française et la signature de l'armistice, se situera un épisode qui a été popularisé par le "Train des Milles", un film de Sébastien GRALL. À partir de juillet, sous le régime de Vichy, le camp se trouvera rapidement surpeuplé comptant jusqu'à 3 500 internés. Au cours de cette période seront transférés aux Milles des étrangers anciens des Brigades internationales d'Espagne ainsi que des Juifs expulsés du Palatinat, du Wurtemberg et du pays de Bade. En novembre 1940, le camp, passé sous l'autorité du Ministère de l'Intérieur, deviendra le seul camp de transit en France pour une émigration Outre-Mer, transit régulier ou illégal avec l'aide de particuliers, d'organisations ou de filières locales et internationales.

    A partir d'août et septembre 1942 seront internés ceux que l'on dirigera ensuite vers Drancy ou Rivesaltes en vue d'une déportation vers Auschwitz de plus de 2 000 Juifs, hommes, femmes et enfants. Vichy acceptera ainsi de livrer 10 000 Juifs de la zone dite "libre" à l'Allemagne. Au début du mois de juillet 1942, Laval proposera même d'inclure les enfants âgés de moins de seize ans dans les déportations. S'y succéderont près de 10 000 internés originaires de 38 pays, parmi lesquels de nombreux artistes et intellectuels. Le 3 août, le camp sera bouclé. Femmes et enfants juifs de la région seront orientés vers les Milles pour rejoindre les autres internés avant d'être à leur tour déportés. Comme l'a montré un reportage effectué, certaines femmes refusant d'être déportées se jetteront du deuxième étage. Les Juifs réfugiés politiques ou étrangers ayant servi dans l'armée française ne seront pas davantage épargnés. Et une centaine d'enfants sont ainsi déportés à partir de l'âge d'un an. Au total, cinq convois seront constitués. En réaction, des hommes et femmes courageux aideront les internés et les déportés. Ces événements surviendront avant même l'occupation allemande de la zone Sud de novembre 1942. Après le mois de septembre 1942, le camp, demeurant un centre de transit, vivotera et ses derniers occupants, très peu nombreux, quitteront ses murs de briques en décembre 1942. Manfred KATZ qui avait été interné au camp des Milles et qui parviendra à être libéré d'un train se souviendra de cette épreuve. « On avait tellement peur que, quand on a commencé à embarquer les gens aux Milles, des gens, des femmes surtout se sont jetés du deuxième étage du bâtiment par terre, préférant mourir plutôt que d'être embarqués dans les wagons. (…) Imaginer ce qu'il allait se passer, c'était une vue de l'esprit. Ça ne nous a même pas touché. Ça n'allait pas être joyeux ce qui nous attendait… Mais qu'on allait nous exterminer en masse, c'était une chose qu'on ne pouvait pas imaginer ».

    Le sinistre camp des MillesEn 1946 et jusqu'en 1981, le site retrouvera ensuite une activité industrielle avant de devenir en septembre 2012 un site mémorial. Malgré les travaux des historiens entrepris et consacré au seul camp français d’internement encore intact, l'ensemble a été remarquablement pensé, non comme un simple lieu de transmission du passé mais aussi comme un centre d’enseignement pédagogique pour lutter contre le racisme, la xénophobie et l’antisémitisme. Les vastes espaces du site-musée dépeints par le média La Croix, rappellent les événements qui ont conduit à l’accession au pouvoir d’Adolf HITLER, puis à la guerre et aux massacres de la « solution finale. » Au rez-de-chaussée du bâtiment, s’alignent les fours où les ouvriers faisaient en leur temps cuire briques et tuiles. « C’est des chambres à gaz ? », interroge un garçon un peu inquiet. Avec pédagogie, Matthieu explique que les lieux, s’ils ont été « un des rouages de la machine de mort nazie », n’ont pas servi à l’extermination des prisonniers, mais à leur internement avant leur déportation. Les collégiens s’étonnent de voir qu’un de ces fours voûtés, baptisé Die Katakombe, était devenu un cabaret sous l’impulsion des nombreux artistes qui, comme Max ERNST, ont séjourné entre ces murs. Au second étage, sous la charpente de béton armé, l’émotion saisit les visiteurs. Dans ces dortoirs, on étouffe en été et on gèle en hiver. D’une fenêtre, élèves et accompagnateurs ont une vue plongeante sur un wagon de bois noir. « On entassait les gens à quatre-vingts là-dedans, souligne Matthieu GAY. Le wagon pouvait rester quarante-huit heures, bondé, avant de partir pour Auschwitz. Alors, de l’endroit où vous vous trouvez, on entendait leurs cris… » Le médiateur rappelle les tentatives de suicide par défenestration, notamment d’une mère et de ses deux enfants, « appelés » pour le prochain convoi. « C’est horrible… », souffle une jeune fille, ébranlée. « Cette visite, elle prend aux tripes », lâche Obaïda BENSALEM qui est professeur d’éthique musulmane au collège Avicenne. « Elle s’inscrit dans un certain nombre de projets et d’initiatives interreligieuses que nous menons à l’année. Leur but est d’abord pédagogique : il s’agit de favoriser l’ouverture d’esprit des élèves et leur enrichissement culturel », explique l’enseignant. 

     

    Yahoo!

    votre commentaire