• Heinz Barth, l'un des Waffen SS tueurs d'Oradour-sur-Glane...

    Il avait fait ses premières armes en Biélorussie avant de gagner Montauban où son régiment de Waffen SS avait trouvé à être cantonné. Avant de gagner Tulle et... Oradour-sur-Glane où, avec son détachement, il se livrera à une tuerie, assassinant 642 villageois ! Divisée en trois détachements, celui-ci devait rejoindre la Normandie et les Allemands comptaient beaucoup sur la puissance de feu de ce corps d’élite pour combattre les Alliés. Chef de section de la 3e compagnie du 1er bataillon du régiment blindé « Der Führer », au sein de la division « Das Reich » commandée par le général Heinz LAMMERDING, il avait d'ailleurs prévenu ses hommes dès leur arrivée à Oradour en leur indiquant qu'il allait y avoir beaucoup de sang. « Le chef de la compagnie m'avait donné l'ordre de tuer les citoyens français dans la grange et à l'intérieur, les hommes étaient très énervés. Alors j'ai ordonné: "Feu!" et tous ont tiré. Moi-même, j'en ai tué 12 à 15. Les gens que nous avions arrêtés ont été tués en moins d'une minute ». Les hommes seront mitraillés dans des granges brûlées ensuite à l'aide de lance-flammes ; les femmes et les enfants enfermés dans l’église seront également brûlés. Il n’y aura que six survivants dont une femme, une mère de famille qui racontera comment elle avait vu ses enfants mourir sous ses yeux. Un général allemand conscient de la gravité de ce qui aurait pu leur être reproché avait prévu dès le lendemain de ne faire circuler qu'une seule version de ce qui s'était passé et qui avait provoqué la mort des 642 villageois. Les femmes et les enfants avaient été rassemblés dans l'église pour leur sécurité, mais des terroristes y avaient placé des explosifs et un dépôt de ceux-ci ayant pris feu pendant les combats a entraîné un embrasement général. Une version à laquelle personne ne croira jamais.

    Dès l'âge de 12 ans, en 1932 il s'était vu attribuer au terme de son séjour au sein des Jeunesses Hitlériennes une médaille d'or dont il est facile de deviner quelle aura pu être l'influence chez un jeune soldat prêt à commettre les atrocités les plus condamnables au sein de son détachement de "Totenkopf". Outre Oradour, Heinz BARTH avait également participé au massacre de Lidice, en 1942 en Tchécoslovaquie, où une centaine d'hommes et adolescents avaient été exécutés ainsi qu'à quelques autres tueries.

    Heinz Barth, l'un des Waffen SS tueurs d'Oradour-sur-Glane...

    Absent du procès de Bordeaux de Janvier 1953 où avaient été jugés la plupart de ses camarades de combat et treize Alsaciens incorporés de force chez les Waffen SS, Heinz BARTH sera condamné à mort en 1953, par contumace. Une polémique nationale s’était d'ailleurs engagée à l'issue du procès, les Limousins réclamant la condamnation des assassins d’Oradour, face à des Alsaciens qui ne voulaient pas voir leurs compatriotes jugés au même titre que les soldats allemands. BARTH, pour ce qui le concerne, vivra longtemps caché sous une fausse identité en RDA jusqu'à ce qu'il soit démasqué, puis condamné en 1983 à la prison à vie pour crimes de guerre. Il sera le seul (ci-contre) à être condamné en Allemagne de l'Est pour les crimes commis en France, avant d'être remis en liberté en 1997 pour raisons médicales. Bien que souffrant de diabète, sa libération avait soulevé un véritable tollé ! Rappelons qu'il avait obtenu en 1991, après la réunification allemande, le versement d'une pension de victime de guerre pour avoir perdu une partie de sa jambe gauche sur le front de Normandie, un traitement dont bénéficieront d'autres anciens nazis et qui, une fois connu, suscitera une vive controverse. Son décès à Berlin en août 2007, dix ans plus tard, aurait pu sans doute apporter une sérénité à Oradour-sur-Glane, déclarera le maire du village, l'un des plus anciens Raymond FRUGIER, tout en regrettant qu'il ait fini sa vie en homme libre. « Ce qui me frappe le plus, dira de son côté Robert HEBRAS, l'un des rescapés de la tuerie, c’est de voir tout le tapage médiatique sur cet homme aujourd’hui. C’est lui rendre bien trop d’honneur. Lorsqu’un survivant du massacre disparaît, on ne dit rien, et aucun hommage ne lui est rendu. Et ça, c’est beaucoup plus choquant ». On ne saura jamais pourquoi ces tueurs SS avaient choisi Oradour dira un autre rescapé. S'étaient-ils trompés de village ? Il est vrai qu'Oradour–sur-Vayres, une commune pas très éloignée, était réputée pour son réseau de résistants.

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  •  Lucien Doussot, l'autre sbire nazi de la bande à Barbie

    Né le 2 octobre 1913 à Combertault (Côte-d’Or) de père inconnu, c'était l'un des meilleurs agents lyonnais de Klaus BARBIE ! Condamné en 1935, par le Tribunal Correctionnel de Toulon, à quatre mois de prison, puis en 1939 par le Tribunal Correctionnel de Dijon, à deux ans de prison, et dix ans d'interdiction de séjour pour vols et proxénétisme, reconnaissons que DOUSSOT avait le profil rêvé pour faire un bon nazi ! Patron d'un bar à Saint-Jean-des-Vignes situé dans le Jura près de la ligne de démarcation, il s’enrichira d'abord grassement sur le dos de celles et ceux qui voulaient passer en zone libre en qualité de passeur et l'homme était également connu pour être un gros joueur de poker où il gagnait pas mal d’argent. L'argent, toujours l'argent. Passé au service de l'Allemagne nazie, il fera vite ses preuves au sein de la section IV de la bande du "Boucher de Lyon" et il sera donc amené à participer à l'arrestation de Jean MOULIN après avoir opéré à Paris et enlevé Charles DELESTRAINT avec MOOG et SAUMANDE. Il se pourrait même que ce soit DOUSSOT qui ait tiré sur René HARDY sans le blesser le 21 juin 1943 lors de la tentative de ce dernier de leur fausser compagnie en sortant de la maison du docteur DUGOUJON à Caluire. DOUSSOT niera par la suite être entré à la Gestapo avant juillet 1943, sans doute pour tenter d'alléger les éléments à charge qui l'incriminaient, mais ce sera un mensonge. DOUSSOT se distinguera même lors de la capture de Bernard MOREY, le célèbre charcutier de Cuiseaux qui appartenait au mouvement Combat d'Henri FRENAY et qu'il ne ménagera guère lors des interrogatoires.

    Une résistante du nom de Simone CLAIRET raconte ce qu'elle sait de DOUSSOT. Alors qu’il venait d’assister à son mariage, il aura été capable de dénoncer un ami pour faire son entrée « officielle » à la Gestapo et régler les dettes de jeu qu'il avait contractées. DOUSSOT était à même de pouvoir changer de camp assez facilement en prévenant même des résistants pour sauver sa peau. Capable de torturer, il l'était aussi pour dénoncer l’agent O’SHAUGHNESSY alors qu’elle aurait pu s’en tirer, ou pour mentir en disant qu’il avait fourni au réseau Dupleix des documents volés chez Gras. Il était enfin capable de piller la maison d’un résistant arrêté. Il participera d'ailleurs à toutes les opérations conduites par Robert MOOG, qu’il secondait et qu’il remplacera même à la tête de l’équipe française vers le mois de septembre ou d'octobre 1943. Certains prétendront après la guerre que Lucien DOUSSOT, que l'on surnommait "Lucien la Gestapo" ou "André", était un agent double.

    Lucien Doussot, l'autre sbire nazi de la bande à Klaus Barbie

    Le 26 mai 1944, des bombardiers américains largueront plus de 200 tonnes de bombes sur la ville de Lyon et l’École de service de santé militaire qui abritait la Gestapo avenue Berthelot sera touchée de plein fouet contraignant celle-ci à déménager place Bellecour. C'est à l'occasion de ce bombardement et du déménagement qui suivra que disparaîtront deux valises de documents, un vol dont sera soupçonné DOUSSOT lequel, sentant le vent tourner, avait dû vouloir assurer ses arrières. On dit qu'il se serait rapproché du maquis de Cluny grâce à une caution du SOE britannique. Ces documents volés à la Gestapo seront remis à GIRIN, un résistant du réseau Dupleix, et certains de ceux qui étaient encore en danger à l'été 1944 pourront échapper à l’arrestation. Alors que des dizaines de témoins se relayaient à la barre en 1949 pour réclamer justice, certains annonçant même qu’ils feraient la peau à Lucien DOUSSOT s’il en réchappait une fois de plus, ce dernier sera gracié par le Président AURIOL après avoir été condamné à mort. Alors qu'il avait participé à l'arrestation de ses compagnons de lutte le 10 mai 1944. Le Garde des Sceaux, ministre de la Justice estimera « regrettable » dans une lettre au procureur général de la Cour d’appel de Lyon que DOUSSOT n’ait pas été jugé également au moment de son procès, pour ces trois meurtres « alors qu’il était militaire ». DOUSSOT sera gracié par le président AURIOL alors qu’il était impliqué entre 1943 et 1944 dans 366 arrestations, 313 déportations et vingt exécutions. Alors que ce soit pour trois meurtres (ou plus ?), un viol, (ou plus ?) est-ce que cela aurait changé la donne ? Il sera à nouveau impliqué dans un meurtre qui lui vaudra dix années d'emprisonnement quelque temps plus tard. Il serait mort, nous a-t-on dit, en 1963 et son décès constaté le 13 septembre 1963 à l'hôpital de Chartres. Il habitait alors à Rosny-sous-Bois (département de la Seine, à l'époque) et était divorcé de Jeanne Georgette PERRIN. Il venait de se remarier à Sadia Henriette GHARBI.  

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  • Joseph Kramer, la bête de Bergen-Belsen

    Joseph Kramer, la bête de Bergen-BelsenJoseph KRAMER, commandant de plusieurs camps de concentration dont celui d'Auschwitz, a fini sa triste carrière à Bergen-Belsen, un endroit où lui est resté un surnom, celui de "La bête de Belsen". Sans doute parce que ce nazi était considéré comme l'un des nazis les plus sadiques et les plus cruels présents dans le camp. Les rares déportés qui en réchapperont se souviendront de ces appels interminables effectués au petit matin, même par temps glacial. Sans doute la fréquentation à Auschwitz d'un autre célèbre pervers du nom de MENGELE (à gauche sur la photo ci-contre) l'aura-t-elle incité à progresser dans le registre.         « J’étais un nazi fanatique, dira-t-il au moment de son procès, et je n’ai fait que ce que je pensais être juste. Ce qui s’est passé devait arriver. Je voulais seulement que Bergen Belsen soit un camp modèle, propre et ordonné, avec beaucoup de fleurs. Je ne voyais pas les détenus comme des gens, et je n’ai jamais fait ce qui était interdit par les règles SS, servant l’Organisation avec un profond sens du devoir ».  

    Devenu nazi en décembre 1931, Joseph KRAMER rejoindra les rangs des SS l'année d'après. Dès 1934, il sera affecté à Dachau, l'un des premiers camps du régime nazi avant d'être ensuite muté à Sachsenhausen puis Mathausen. En 1940, il deviendra l'adjoint de Rudolf HOSS à Auschwitz où il héritera de la responsabilité des chambres à gaz. Affecté ensuite au camp de Natzweiller-Strutthof à la suite, semble-t-il, d'une sanction, il héritera en décembre 1944 d'un camp surpeuplé situé à 50 km au nord de Hanovre où des travaux seront nécessaires pour le transformer en un camp concentrationnaire qu'il scindera en camp des hommes et camp des femmes. Bergen-Belsen était un endroit où les prisonniers déportés étaient atteints de typhoïde, dysenterie, tuberculose, de phtisie galopante et par le typhus. Il n’y avait plus d’eau et pas de nourriture et la mortalité y était très forte, le petit crématoire ne suffisant pas à brûler tous les morts. Des milliers de cadavres s’entasseront à même le sol et dans les baraques et on assistera même à des actes de cannibalisme. Faut-il le repréciser, c'est à Bergen-Belsen que les soeurs FRANK seront déportées en fin de vie et qu'elles y mourront de typhus, juste quelques jours avant qu'en avril 1945 le camp soit libéré par les troupes britanniques. À la différence d’Auschwitz-Birkenau et de quelques autres camps de mise à mort, les déportés de Bergen-Belsen ne mouraient pas systématiquement dans des chambres à gaz, mais de la négligence systématique, de l’arbitraire et des violences qui leur étaient prodiguées par des SS. Juste avant la reddition du territoire du camp de concentration aux forces britanniques, les SS réussiront à détruire tous les registres du camp, histoire d'ajouter à la confusion qui y régnait et, probablement afin de protéger leurs arrières. 

    Reconnu coupable de la mort de plusieurs déportés, il sera condamné à mort et exécuté par pendaison à la Prison de Hamelin le 13 décembre 1945. Face au tribunal de Lunebourg chargé de le juger en septembre 1945, il fera preuve d'un cynisme effroyable, racontant notamment dans quelles circonstances il avait traîné dans les chambres à gaz de Natzweiller, près de Strasbourg, quatre-vingt-six victimes hurlantes et gesticulantes, qui seront destinées à composer les "collections de cadavres du professor-doktor August HIRT", directeur de l'institut anatomique de l'université du Reich à Strasbourg. Certaines de ses victimes qui ont pu échapper à l'enfer s'en souviennent encore comme cette dame ci-dessous que l'on a déportée à l'âge de neuf ans ! 

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  • Harry Stengritt, le "proxo" de Lydie la sulfureuse

    Avec sa gueule d'acteur de cinéma, "le beau Harry" STANKRET dit STENGRITT comme le surnommait la sulfureuse Lydie BASTIEN aura lui aussi joué un rôle dans l'arrestation de Jean MOULIN, ne serait-ce qu'en tant que collaborateur de Klaus BARBIE et pour avoir partagé la couche de l'ancienne prostituée de luxe qu'était "la fiancée" du renégat René HARDY dont il avait fait un agent qu'il rétribuait en bijoux. C'est d'ailleurs sur son ordre que celle-ci aurait séduit le responsable cheminot pour que les nazis puissent arrêter les principaux résistants. Il faut bien reconnaître que les deux crapules avaient tout pour s'entendre ! Lui âgé de 31 ans, elle de 20, ils avaient tous les deux un goût certain pour les parties fines ! STENGRITT avait perdu sa mère à la naissance et Lydie BASTIEN exécrait la sienne et ils avaient tous les deux une revanche à prendre sur l'existence ! D'abord dessinateur dans le textile et la confection, il était ensuite entré dans une banque avant de devenir soldat.

    Avant d'être nommé à Lyon, au sortir d'une école de police Harry STENGRITT faisait partie d'une force de 250 officiers et sous-officiers SD envoyés à Paris avec les troupes occupantes de la Wehrmacht et déguisées en Geheimefeldpolizei (GFP ou Police militaire). Leur tâche était de recueillir des données de renseignement sans attirer l'attention sur leurs actions secrètes. D'abord affecté à Maisons-Laffitte puis en novembre 1942 à Alençon, il le sera ensuite à Lyon en janvier 1943. STENGRITT n'avait pourtant au départ rien d'une grande pointure du renseignement. On ne l'employait qu'à la gestion des fiches signalétiques des agents français. Il était rarement vu en uniforme, et travaillait dans l'une des quelque 60 pièces de l'hôtel Terminus, que les SS avaient réquisitionné à leur arrivée dans la capitale rhodanienne en novembre 1942. Au début de juin 1943, ces locaux ne suffisant plus, ils déménageront à l'Ecole de Santé Militaire au 14 avenue Berthelot. C'est sans doute là qu'il rencontrera la sémillante Lydie BASTIEN qui travaillait déjà pour les nazis et que les deux seront amenés très vite à coucher ensemble car le nazi plaisait beaucoup à la demoiselle de petite vertu.

    A Caluire, où il s'était rendu avec Klaus BARBIE pour procéder à l'arrestation de Jean MOULIN dit MAX, c'est lui qui sera chargé de convoyer le traître René HARDY en lui passant à défaut de menottes un chaînon qui permettra au Résistant cheminot de prendre facilement la poudre d'escampette. Conduit avec tous ceux qui avaient été arrêtés dans les voitures qui les attendaient, HARDY portera brutalement un coup à Harry STENGRITT parvenant à se dégager du chaînon qui enserrait ses mains et, prenant ses jambes à son cou, il trouvera le moyen d'échapper aux gestapistes de BARBIE revenus de leur surprise qui, à l'image de son convoyeur, tenteront de faire feu sans évidemment l'atteindre.

    Harry STENGRITT sera capturé en novembre 1944, près de Metz, par les forces américaines, et après un passage à Paris emmené dans une cage de prisonniers de guerre vers Oberürsal. Interrogé le 2 août 1948 à Stuttgart sur les conditions de l'évasion rocambolesque de René HARDY le 21 juin 1943, STENGRITT sera à nouveau entendu à Paris le 7 décembre suivant et il déclarera que l'évasion du Résistant accusé ne s'était faite qu'avec la complicité de Klaus BARBIE. Présenté comme témoin à charge au second procès contre HARDY, son témoignage contribuera à l'acquittement, car il expliquera que la police française lui a presque dicté son premier témoignage. STENGRITT et HARDY s'étaient en effet concertés avant le procès et le nazi aurait accepté de livrer un faux témoignage contre une promesse d'aide si HARDY était acquitté. C'est le célèbre avocat Jean-Louis TIXIER-VIGNANCOURT, l'ami de Jean-Marie LE PEN qui défendra STENGRITT en 1954. Jugé pour crimes de guerre devant le tribunal militaire de Lyon, il sera déclaré coupable et condamné à mort sans que l'on tienne compte de "ses indications de 1948". Il sera cependant gracié et sa peinte de prison réduite à 15 ans d'emprisonnement, dont dix qu'il purgera.

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