• On ne peut oublier qu'Adolf EICHMANN s'est appuyé sur une équipe de nazis dévoués du Bureau principal de la sécurité du Reich (RSHA), dirigé par Reinhard HEYDRICH, pour exécuter les directives monstrueuses de Heinrich HIMMLER voire de Ernst KALTENBRUNNER ou Heinrich MULLER. Mais d'autres assassins, éclipsés par EICHMANN lui-même, se sont illustrés dans le traitement de ces directives et notamment Theodor DANNECKER, Dieter WISLICENY, Franz NOVAK, Rolf GUNTHER et Alois BRUNNER.

    Fils d'un homme d'affaires et né à Tübingen en Mars 1913. Après avoir fréquenté une école de commerce, DANNECKER travaillera dans le secteur du textile avant de devenir membre du Parti nazi en 1932 puis de la SS. et un de ses premiers « emplois » sera une affectation au camp de concentration de Columbia Haus à Berlin. En 1934 il appartenait à la SS-Verfügungstruppe, une unité spéciale paramilitaire de la SS, et un an plus tard en 1935, il deviendra membre du Sicherheitsdienst (SD), le service d'espionnage et de contre-espionnage des nazis que dirigeait Reinhard HEYDRICH. En mars 1937 DANNECKER obtiendra une promotion au Service en charge des Juifs au quartier général du SD. Après l' Anschluss, et l'annexion de l'Autriche par Hitler en 1938, DANNECKER suivra EICHMANN à Vienne. Là, il aidera son patron travaillant à l'émigration obligatoire des Juifs autrichiens. L'expérience acquise par DANNECKER qui forçait les gens à quitter leurs foyers, leurs richesses et leur pays a apporté avec elle un type d'« expertise » inhumaine qu'EICHMANN utilisera à des fins bien pires pendant la Seconde Guerre mondiale. C'est aussi DANNECKER qui sera l'auteur d'un rapport en juillet 1941 qui démontre s'il en était besoin quelle aura été l'implication du gouvernement de Vichy et de sa police dans les rafles de Juifs menées en France. Theodor DANNECKER était le chef des Affaires Juives qui aura veillé en France de septembre 1940 à août 1942 à la déportation et à l'extermination des populations juives avant d'aller exercer ailleurs ses talents discutables d'adjoint d'Adolf EICHMANN. C'est notamment lui qui ordonnera et supervisera les opérations de la rafle du Vel d'Hiv de juillet 1942 à Paris qui verra plus de 13 000 Juifs être déportés vers Auschwitz où ils seront assassinés. De 1942 à 1945, DANNECKER aura organisé sans relâche et vicieusement les rafles, la séquestration et le transport de centaines de milliers de Juifs vers leur mort dans les centres d'extermination nazis. En tant que «spécialiste de la déportation», il a gagné et conservé la confiance d'EICHMANN. Mais, jugé encombrant et trop zélé par certains de ses supérieurs dont Helmut KNOCHEN, Theodor DANNECKER sera rappelé à Berlin en août 1942 et on lui trouvera une autre affectation en Bulgarie puis en Italie et Hongrie.

    DANNECKER capturé par les Américains, savait ce qui l'attendait. Le procès des criminels de guerre étant déjà en cours à Nuremberg, il choisira de tromper sans attendre davantage le bourreau en se pendant le 10 décembre 1945 dans sa cellule de Bad Tölz en Bavière. Le fait de ne pas avoir été traduit en justice signifie aussi que son bilan en tant que meurtrier génocidaire nazi sera tombé dans l'obscurité car son nom n'est devenu connu que par certains des experts de l'Holocauste.

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  • 30 avril 1945... Dans le secret du Führerbunker d'Adolf Hitler

    30 avril 1945... Dans le secret du Führerbunker d'Adolf Hitler

    Depuis le 23 avril 1945, Adolf HITLER n'est obsédé que par une seule idée, celle d'en finir, non sans avoir livré une dernière bataille grâce à cette 12ème armée que dirige le général WENCK et avoir fait appel à des gamins pour résister aux soldats russes ! Après tout, il a échappé jusqu'ici à vingt-deux attentats et la Providence est toujours venue à son secours ! Aux portes d'un Berlin assiégé par l'Armée rouge depuis le début du mois, il veut encore croire que ses derniers fidèles parviendront à désenclaver ce qu'il reste des dignitaires nazis qui se sont réfugiés avec lui depuis le mois de février dans un bunker enseveli douze mètres sous l'ancienne Chancellerie. La veille, 22 avril, deux jours après son cinquante-sixième anniversaire, il a pris la décision de rester jusqu'au bout dans ce refuge où l'on manque à peu près de tout. D'air potable comme de confort, la plupart des composantes du bunker n'ayant pu être achevées car si un bunker existait depuis 1938 sous l'ancienne Chancellerie du Reich, celui qu'on a appelé du nom de Führerbunker n'avait été conçu qu'en 1943 aux premières heures d'une guerre totale succédant aux premières défaites nazies devant Stalingrad. C'est le 22 avril également qu'il est sorti pour la dernière fois à l'air libre afin de présider à une remise de décorations distinguant la vaillance de jeunes adolescents. Chacun s'était rendu compte ce jour-là que "le fiancé de l'Allemagne" avait perdu beaucoup d'entrain et qu'il n'était plus que l'ombre de ce qu'il était encore trois ans auparavant ! Plus personne ne le reverra dehors après coup.

    30 avril 1945... Dans le secret du Führerbunker d'Adolf HitlerLe 25 novembre 1945, un dimanche, après que certains d'entre eux eurent été affectés à des missions, cinq Français parviendront à pénétrer dans ce qu'il restait des ruines de la nouvelle Chancellerie du Reich bâtie en 1938 (plan d'une maquette reconstituée de l'ensemble en tête d'article). Le but qu'ils se sont fixés est de pouvoir accéder à ce Führerbunker enterré sous terre afin de voir s'il n'y subsisterait pas quelque document utile qui expliquerait ce qui a pu se passer le 30 avril 1945, juste avant qu'Adolf HITLER ne se suicide en compagnie de celle qu'il venait d'épouser, sa maîtresse Eva BRAUN. Une fenêtre en mauvais état donnant sur la Vossstraße (figurant en rouge sur le plan) va le leur permettre. Mais les cinq Français sont encore loin de se douter de ce qu'ils vont découvrir une fois passé une lourde porte condamnant un escalier de vingt-six marches ! Le capitaine Michel LEROY qui encadre le groupe consignera dans quelques feuillets retrouvés en 2016 après sa mort (documents ci-dessus) ce qu'il avait pu voir dans cet endroit où subsistaient encore des relents d'humidité et une forte odeur de brûlé.

    1945... Dans le secret du Führerbunker d'Adolf Hitler, version 1On sait aujourd'hui que ce Führerbunker qu'ils viennent de trouver avait été conçu sous une nappe phréatique et qu'ils vont y découvrir ce qu'il reste des différentes pièces dans lesquelles s'étaient abrités les derniers dignitaires nazis : BORMANN, GOEBBELS et son épouse la perverse Magda avec leurs six enfants arrivés le 22, et quelques cadres militaires ainsi que le téléphoniste, une secrétaire et une cuisinière. Mais ce qui va attirer leur attention ce sont, avec un dessin d'enfant, des documents éparpillés restés à même le sol au milieu des débris et qui vont pouvoir témoigner de ce qui a pu se tramer lors des derniers jours des nazis dans ce bunker. Et notamment la copie d'un message d'Hermann GOERING expédié de Bavière le 23 avril à 15h10 qui fera bondir de colère Adolf HITLER. Un dernier complot de BORMANN sans doute savamment préparé provoquera effectivement un accès de fureur du dictateur nazi et sonnera la fin des espérances politiques de GOERING qui avait proposé de le remplacer si...

    Les documents retrouvés seront expertisés par Xavier AIOLFI, un homme qui s'était spécialisé dans l'expertise d'archives allemandes. Elle authentifiera ceux-ci et notamment ceux portant la signature d'Adolf HITLER, de BORMANN et de GOERING. A noter que cette version n'est pas la seule puisque la chaîne Youtube a évoqué autour de spécialistes comme KERSAUDY une découverte de documents secrets analogues attribuée à un certain commandant Raymond ROSE, découverte qui serait également intervenue quelques mois après la fin de la guerre. Ce qui tend à démontrer une fois de plus que ce qu'affirment les historiens peut être parfois sujet à caution !  

     

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  •  Erich Klausener, l'autre politique assassiné de la Nuit des Longs Couteaux

    30 Juin 1934... La Nuit des Longs Couteaux ! Les nazis n'ont pas seulement attenté à la vie d'Ernst ROHM mais également à un certain nombre de ceux qui les dérangeaient. Erich KLAUSENER, l'un des leaders du parti du centre, le Centrum, en fera partie. Sur ordre de Reinhard HEYDRICH il sera abattu dans son bureau du Ministère des Transports à Berlin d'une balle dans la nuque par Kurt GILDISCH, un officier SS. Une exécution que l'on tentera de maquiller en suicide. Opposé à Adolf HITLER, il venait de critiquer le 24 précédent lors d'un rassemblement catholique la politique raciale des nazis devant un peu plus de soixante mille Allemands alors qu'il faisait encore partie de la coalition gouvernementale au pouvoir depuis la fin janvier 1933. La presse officielle rapportant que KLAUSENER s'était suicidé au cours des événements du 30 juin, se heurtera à un rejet clair de la population catholique et provoquera des déclarations critiques de dignitaires de l'église. Au nom de la veuve Hedwig KLAUSENER, deux avocats intenteront même une action en dommages-intérêts contre le Reich allemand et la Prusse avant de devoir payer leur courage par plusieurs semaines de détention à la Gestapo. Cet acte ne restera pas impuni puisque l'assassin du responsable politique, l'ancien SS-Sturmbahnführer Kurt GILDISCH sera arrêté à Berlin en 1949 et condamné à 15 ans de prison par le jury du tribunal régional de Berlin en 1951. 

    Erich Klausener, l'autre politique assassiné de la Nuit des Longs Couteaux

    Né à Düsseldorf en 1885, officier d'ordonnance pendant la première guerre mondiale, issu de la haute bourgeoisie rhénane KLAUSENER avait très vite gravi les échelons politiques après être devenu avocat et avoir étudié le Droit. Spécialisé dans les affaires sociales, ce haut fonctionnaire ministériel en poste au Ministère de l'Intérieur était devenu un proche du vice-président von PAPEN. Mais GOERING qui se méfiait de lui, lui avait confié un poste de directeur au Ministère des Transports en le rétrogradant déjà à des fonctions subalternes pour s'être opposé à certaines directives nazies. Il semble que ce soit surtout son influence au sein du ministère que l'on ait voulu sanctionner. Ce leader catholique du début du XXe siècle occupait il est vrai une place particulière dans le cœur et l'esprit des catholiques de Berlin. Il restera comme la première victime catholique du pouvoir nazi et le pays lui rendra hommage en éditant un timbre poste à son effigie.

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  • Henri Frenay, l'opposant à Jean Moulin

    Il aura été l'un des opposants déclarés à Jean MOULIN mais sans que jamais sa responsabilité dans l'arrestation de l'ancien préfet à Caluire soit démontrée. Pourtant, Henri FRENAY dit CHARVET, le créateur avec Berty ALBRECHT de la mouvance résistante Combat, dont l'anti bolchévisme est bien connu, était persuadé que Jean MOULIN était un communiste et qu'il se devait d'empêcher que l'élan patriotique dont il était l'un des acteurs majeurs soit confisqué au profit de Londres et du général de GAULLE. Mais, entre les mots et les actes... 

    Henri Frenay, l'opposant à Jean Moulin

    Cela étant, rien ne prédestinait au départ le jeune Henri à endosser les habits du héros de la Résistance intérieure qu'il deviendra. « J'appartenais sans le savoir à cette droite française, traditionaliste, pauvre, patriote et paternaliste. » dira un peu plus tard ce fils d’officier « tombé au champ d’honneur » lors de la Première Guerre mondiale au moment de présenter son mouvement et l'action qu'il avait pu mener à sa tête. Issu d'une famille d'officiers de droite, alors que sa propre mère deviendra par la suite pétainiste menaçant même de le dénoncer, c'est sans doute sa rencontre avec Berty ALBRECHT en 1934, une femme de douze ans son aînée dont il fera sa maîtresse, qui en fera ce qu'il est devenu. Fait prisonnier par les Allemands dans les Vosges, l'ancien Saint-Cyrien et officier qu'il était ne pouvait qu'être sensibilisé en 1939 par tout ce qui singularisait déjà le nazisme, surtout après avoir consacré du temps avant guerre à pressentir ce qu'il représentait pour un peuple assoiffé de vengeance. Ceci grâce à des contacts avec des gens qui avaient déjà eu avant guerre à supporter les affres de camps de concentration et grâce aussi à sa lecture dès 1934 de Mein Kampf. Un intérêt qui le verra compléter son savoir par des cours suivis à Strasbourg au Centre des Hautes études germaniques.

    Il n'en fallait pas davantage pour que, dès l'été 1940, après avoir réussi à s'évader, il crée progressivement un mouvement décidé à s'opposer à un tel ennemi. Muté au 2ème bureau de l'état-major de ce qui restait de l'armée sous PETAIN, il demandera en mars 1941 à être relevé de ses fonctions déçu par ce qu'il voyait autour de lui. Pour lui, résister est alors devenu un devoir. C'est à l'été de la même année qu'il rencontrera l'ancien préfet Jean MOULIN pour la première fois, celui-ci cherchant à inventorier les besoins des mouvements de résistance intérieure. Les deux hommes se verront fréquemment jusqu'en 1943. Bien que les autorités de collaboration lui aient proposé parallèlement de se rallier avec son mouvement aux services secrets français, FRENAY refusera en se mettant en danger. C'est ce qui le verra recherché par la police de Vichy dès l'été 1942. C'est d'ailleurs le lien qu'il avait conservé avec certains de ceux qui collaboraient avec l'ennemi qui le rendra suspect aux yeux de Londres et quand il s'agira de fédérer les mouvements de résistants, de GAULLE lui préférera Jean MOULIN puis Charles DELESTRAINT qui sera nommé chef de l'Armée secrète alors qu'il se serait très bien vu occuper un tel poste. Mais son différent avec le chef de la France Libre s'aplanira au terme de plusieurs rencontres qui verront les deux officiers trouver dans leur action bien des points d'accord.

    Le premier entretien qu'aura Henri FRENAY avec Jean MOULIN à Marseille à l'été 1941 a très vite mis en lumière ce qui opposait le responsable du mouvement Combat à l'ancien préfet. A un point tel qu'il lui faudra trouver rapidement de quoi financer les actions de guérilla qu'il menait en s'adressant notamment aux Américains par le truchement du Général GIRAUD qui bénéficiait d'une cote de faveur chez le Président ROOSEVELT à l'inverse de de GAULLE que la Maison Blanche considérait être un dictateur. Jean MOULIN voulait séparer fondamentalement le combat politique de la résistance militaire, et il rappelait que c’était au gouvernement exilé à Londres sous l'autorité du Général de GAULLE puis à Alger d’assumer la fonction politique, alors qu'Henri FRENAY, affirmant l’échec du régime des partis de la IIIe république, demandait que la résistance s’affirme comme seul mouvement politique autonome et qu'elle crée de nouvelles institutions. Jean MOULIN arrêté par les nazis, FRENAY commencera à douter tout en poursuivant sa pression. Lors de l'implication dans l'arrestation de René HARDY qu'il considérait être un ami, ses soupçons iront plutôt se porter sur Lydie BASTIEN. Après la guerre, au moment des procès intentés à HARDY, il dira même à un média que Lydie avait été le mauvais ange de René, qu'elle ne l'avait jamais aimé et qu'elle l'avait conduit à l'abîme. Ce que bien des faits semblent confirmer malgré la relaxe dont HARDY aura bénéficié à deux reprises. Dans un commentaire qu'il fera à propos de "la fiancée" du cheminot dans un ouvrage paru chez Robert Laffont en 1973 (La nuit finira), il ne manquera pas d'égratigner l'intéressée en évoquant "une femme inquiétante. Elle est trop belle ajoutera-t-il. Grande, mince, toute en jambes, sa démarche est nonchalante et sûrement étudiée. Sa mise est élégante, un peu tapageuse. De ses yeux immenses pleins de langueur, elle fixe les hommes avec une insistance doucement provocante. Un type de femme qu'un metteur en scène rêverait de rencontrer pour en faire l'héroïne d'un film d'espionnage." Il aurait été difficile d'être plus direct quant à la donzelle ! 

    Devenu un temps commissaire puis ministre des anciens combattants, prisonniers et déportés dans le gouvernement provisoire du Général de GAULLE constitué dès novembre 1943 à Alger puis plus largement à l'automne 1944, Henri FRENAY a conservé une dent contre ce Maréchal PETAIN qu'il aurait, lui, été plutôt partisan de dégrader avec tout ce qui avait fait sa splendeur militaire plutôt que de l'enfermer fans cette forteresse à l'Ile d'Yeu. Ce qui se défend quand on mesure le mal qu'il aura fait à la nation française en profitant de sa notoriété militaire de la Grande Guerre. Au micro de Jacques CHANCEL et dans le cadre d'une Radioscopie, il reviendra en 1973 sur ce que pouvaient être durant les années de guerre la lâcheté et le goût du pouvoir. Henri FRENAY décédera le 6 août 1988 à Porto Vecchio en Corse et le film ci-dessous rend hommage à son groupe Combat et à tous les résistants de la première heure qui se seront parfois battus jusqu'au péril de leur vie.

          

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