• 21 juin 1943... L'arrestation de Caluire

    Soixante-dix-huit ans après les faits, l'Histoire n'a pas oublié Caluire ni ce triste 21 juin 1943 à quelques jours près. Parce que cette journée aura été marquée par le sceau de l'infâmie et par l'arrestation de l'un des représentants de la Résistance : Jean MOULIN. Simone BERTHET (en tête d'article) qui verra la scène se dérouler sous ses yeux s'en souviendra longtemps, elle qui était en poste à la mairie de la localité lyonnaise au moment de cette tragédie qui coûtera la vie à ce Max que tous les nazis recherchaient depuis des mois et des mois, et particulièrement leur chef, un certain Klaus BARBIE.

    L'étau s'était resserré peu de temps après l'arrestation à Paris le 9 juin 1943 du Général DELESTRAINT, qui était le chef de l'Armée Secrète voulue par le général de GAULLE. Cette organisation était un maillon indispensable en vue de l'organisation d'opérations armées clandestines. Il devint donc indispensable que Jean MOULIN réunisse au plus vite l’état-major de cette Armée Secrète pour lui désigner sans attendre un successeur, et plus qu'un successeur un homme qui jouirait de la reconnaissance de l'ensemble de la Résistance française, ce qui n'était visiblement pas le cas de l'ancien préfet d'Eure-et-Loir. Il est d'ailleurs probable que si MOULIN n'avait pas eu à gérer autant d'oppositions, jamais il n'aurait jamais été trahi comme il l'a été en juin 1943. Et pas seulement par le seul René HARDY même en admettant que celui-ci ait pu être floué par la maîtresse du nazi STENGRITT dont le cheminot était tombé amoureux, la dénommée Lydie BASTIEN ! André LASSAGNE, engagé au sein du mouvement Libération Sud, avait été chargé de trouver un lieu dans la région lyonnaise et ce sera son ami, le docteur Frédéric DUGOUJON qui acceptera de lui prêter la maison qu'il occupait à Caluire et où il avait aussi son cabinet médical pour que puisse se tenir dès 14 heures 30 cette réunion. Idéalement située hors de Lyon elle se trouve sur la discrète place Castellane au centre du bourg et personne n'aurait pu imaginer ce 21 juin 1943 que l'on y vivrait ce qui s'est passé.

    En cette matinée du lundi 21 juin 1943. Jean MOULIN, alias "Max", quitte la petite chambre qu'il occupe sous une fausse identité, au 2 de la place Raspail présumant que cette journée sera longue et ­mouvementée. D'autant que le 27 mai précédent, il a présidé à Paris une réunion fondatrice, celle du Conseil national de la Résistance (CNR). Le CNR rassemblait alors tous les groupes armés, toutes les sensibilités politiques et syndicales, en vue de préparer la France d'après guerre, sous l'autorité du général de GAULLE. Mais, derrière une unité de façade, les rivalités et les jalousies perdurent en ce début d'été. Seulement trois des responsables convoqués par MOULIN connaissent l'adresse du rendez-vous de Caluire, une mesure prise à titre de précaution. Deux événements imprévus vont modifier le scénario initial et mener à l'arrestation de Jean MOULIN.

    21 juin 1943... L'arrestation de Caluire

    A 13 h 40, André LASSAGNE attend au départ du funiculaire qui mène au sommet de la colline de la Croix-Rousse, en direction de Caluire. Il a rendez-vous avec Henri AUBRY du groupe Combat qu'il doit conduire à la réunion. Mais là, surprise, AUBRY n'arrive pas seul. Il est accompagné d'un autre cadre de son mouvement : René HARDY (photo ci-contre), le chef du réseau de sabotage Fer, qu'il a fait venir pour que les intérêts de Combat soient mieux pris en compte lors de la réunion en l'absence de Guillain de BENOUVILLE parti sur Toulouse se marier. HARDY n'a pas été invité par Jean MOULIN et sa présence est contraire aux règles élémentaires de sécurité et de cloisonnement des informations qui ont été décidées par toutes les parties. Elle est d'autant plus contraire qu'AUBRY n'a pas cru utile de prévenir à l'avance Jean MOULIN alors que les deux hommes s'étaient vus le matin même du 21 juin. S'il l'avait fait, il est probable que l'ancien préfet aurait pris la précaution de déplacer la date de la réunion. D'ailleurs, HARDY alias "Didot" semble particulièrement nerveux. Les trois hommes se présentent chez DUGOUJON vers 14 h 25 et ils sont conduits au premier étage. Cependant, aucun d'entre eux n'a, semble-t-il, remarqué qu'une jeune femme, arborant un corsage rouge, les suit à distance depuis le départ du funiculaire. Son nom : Edmée DELETTRAZ. Edmée est agent de liaison au sein d'un service de renseignement britannique actif en France occupée et elle a été arrêtée par la Gestapo le 16 avril précédent alors qu'elle était en mission à Lyon. Agent double depuis, elle a été totalement dépassée par les événements car il avait été prévu qu'elle indique à Klaus BARBIE où devait avoir lieu la réunion des Résistants. Ce qu'elle fera en leur indiquant tout d'abord un mauvais itinéraire et en tentant de prévenir les Résistants français sans avoir pu y parvenir.  

    Arrivés par la "ficelle" à la station Croix-Rousse, Jean MOULIN et Raymond AUBRAC constatent effectivement que le colonel SCHWARTZFELD n'est pas à l'heure. Il finira par arriver avec une demi-heure de retard et les trois n'arriveront à Caluire qu'à 15 heures au lieu de 14 heures 30. Ce qui changera tout car si les nazis étaient arrivés à l'heure au rendez-vous, avec son retard MOULIN n'aurait pas été arrêté. Au vu des événements les accusations se porteront rapidement sur celui qui n'aurait pas dû assister à cette réunion. D'autant que ce jour là le dénommé HARDY réussira à s'enfuir ayant été bizarrement mal menotté. On le lui reprochera du reste au cours des deux procès qui lui seront intentés en 1947 et 1950. Les interrogatoires musclés commencent. Les coups pleuvent, la Gestapo veut savoir qui elle a finalement attrapé et faire le tri entre patients et résistants. Les Allemands savent que Max est là, mais qui est-il ? Klaus BARBIE va livrer toute sa sauvagerie pour le découvrir. Lucie AUBRAC devait dîner avec son mari et MOULIN, ils ne la retrouveront jamais. Emprisonné et torturé à Lyon par BARBIE et ses sbires, Jean MOULIN ne flanchera jamais, gardant le silence et se refusant à trahir ses compagnons de combat. Il tentera même de se suicider en se jetant dans les escaliers. Rossé et torturé, il mourra sur le chemin de la déportation le 8 juillet d'après. Pour François-Yves GUILLIN, le secrétaire de DELESTRAINT, Jean MOULIN a été "livré" par René HARDY, un agent double qui travaillait pour les Allemands et personne n'a agi pour sauver l'ancien préfet. Ce que confirment les affirmations d'un collabo du nom de MULTON qui avait rejoint le camp de BARBIE. La Résistance intérieure, décapitée et déstabilisée mettra plusieurs mois à se réorganiser.

    Dans un ouvrage publié chez Fayard sur la fin de sa vie, René HARDY jouera aux pleureuses estimant qu'il avait été diffamé et accusé par nombre de ceux avec lesquels il avait résisté face aux nazis. Ils seront du reste quelques-uns à prendre la plume pour revenir sur ce qui s'était passé le 21 juin 1943 à Caluire, avec des opinions souvent très tranchées. Klaus BARBIE lui-même, de sa prison, tentera de jeter le discrédit sur Raymond AUBRAC mais ce qui est certain c'est que le "Boucher de Lyon" était resté un fin manipulateur sur la triste fin de son existence de tortionnaire. Le reportage ci-dessous revenant sur sa traque et son "arrestation" en Bolivie le démontre.

     

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  • Franchet d'Espérey, le maréchal...

    Louis FRANCHET d'ESPEREY avait été élevé à la dignité de Maréchal en 1921 à un moment où à la sortie d'un conflit on souhaitait sans doute reconnaître quel avait été le mérite de tout un encadrement militaire. Il se dit aussi que l'armistice signé à Salonique le 29 septembre 1918 ouvrait de vastes perspectives et qu'il aurait pu inciter le haut commandement allemand à demander lui-même l'armistice sur tous les fronts. Et celui-ci n’aurait pas permis à FRANCHET d'ESPEREY d'exploiter autant qu'il l'aurait désiré sa victoire sur les troupes germano-bulgares, son commandement général sur les armées alliées se trouvant vidé de son sens concret par l’indépendance des troupes anglaises en Turquie.

    Lorsque a éclaté la Première Guerre mondiale, ce fils d’officier de cavalerie des chasseurs d’Afrique s’était déjà illustré à la tête de la 1re armée, lors de la bataille des frontières, à Charleroi, en Belgique, puis à Guise, sur l’Oise, en menant une contre-attaque victorieuse contre les troupes allemandes. Puis, le 3 septembre 1914, alors qu'il avait été appelé par JOFFRE au commandement de la 5ème armée, il jouera un rôle déterminant dans la victoire de la Marne devenant chef des armées de l’Est en 1916 puis des armées du Nord en 1917. Fils d’un officier de cavalerie des chasseurs d’Afrique, FRANCHET d'ESPEREY était sorti sous-lieutenant d’infanterie de Saint-Cyr en 1876 avant d’intégrer l’École supérieure de la Guerre en 1881 et il avait donc toutes les chances d'effectuer une belle carrière militaire.

    Celui qui était devenu sur la fin un "Maréchal sans peur et sans reproches" sera élu à l’Académie française le 15 novembre 1934 à un moment où handicapé à la suite d'un accident, il s'était rapproché du maréchal PETAIN et d'une extrême-droite devenue assez belliqueuse. Mais il n'assistera pas à la débandade d'une France devenue celle de la collaboration avec un ennemi qu'il avait combattu et il finira par s'éteindre en 1942.

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  • Les nazis se dopaient-ils ?

    Ce Führer mâtiné de diable qui n'aimait que les loups et le feu, avait-il créé une armée invincible, capable de réaliser l'impossible ? Ou bien avait-il fait administrer à ses troupes un dopant pour qu'elles résistent mieux à leurs adversaires ? De l'avis de beaucoup de ceux qui se sont interrogés au début du conflit, le mythe naissant de la race aryenne n'expliquait pas tout.

    Les chercheurs des cellules de renseignements britanniques en seront d'autant plus convaincus qu'ils retrouveront dans le kit de survie d'un pilote nazi abattu en plein vol durant l'été 1940 des comprimés enveloppés dans un papier doré et accompagnés d'une notice préconisant un usage limité quotidiennement à deux gélules. L'analyse opérée révélera que ces gélules contenaient un composé chimique encore inconnu des Britanniques : la méthamphétamine. Une substance renforçant la confiance en soi, mais provoquant aussi, parallèlement, une accélération du pouls, de la respiration et un accroissement de la pression sanguine. Les sensations de faim et de fatigue s’estompant, il était clair que celui qui ingérait un tel médicament disposait là d'un stimulant capable d'entraîner après son absorption un sentiment d'invulnérabilité, et aussi l'envie de prendre davantage de risques. En restant aussi insensible à la douleur, et en présence d'un sentiment d'euphorie, tout en éprouvant une extrême nervosité justifiant que certains de ceux qui en ingéraient régulièrement, aient pu commettre autant d'excès, manquant parfois d'empathie face à leurs adversaires. D'après le Der Spiegel, un soldat expliquera qu'une seule pilule l'aidait à rester aussi attentif qu'avec plusieurs litres de café, et qu'après une ingestion, toute son anxiété semblait s'évanouir. Les résultats des différentes guerre-éclair menées tant en Pologne en septembre 1939 qu'en France en mai et juin 1940 n'étaient donc pas seulement affaire de stratégie mais dus à l'emploi d'une drogue stimulante. Une drogue dont la Wehrmacht achètera 35 millions de doses en 1940.

    Les nazis se dopaient-ils ?

    La machine de guerre nazie était donc sous l'emprise d'un stimulant propre à démultiplier certaines capacités. Pour un médecin militaire « L’idée était de transformer de simples soldats, marins et aviateurs, en pantins capables de performances surhumaines. » Pourtant, ce produit, la firme pharmaceutique TEMMLER WERKE l'avait très vite commercialisé en Allemagne, considérant que "cette pilule du bonheur" était censée améliorer le quotidien des Allemands et on la trouvait même dans le commerce sous le nom de Pervitine dès 1938 et donc bien avant que les armées ne s'en servent sur le front. Et tout le monde pouvait en acheter sous différentes formes et sans ordonnance : en cachet, en poudre, mais aussi noyée dans du chocolat. Pas encore considérée comme une drogue mais plutôt comme un énergisant, chacun en prenait, autant la mère de famille fatiguée par ses gamins, que l’ouvrier ou le poète. HITLER lui-même deviendra vite accro à cette méthamphétamine que lui administrera son médecin personnel, le docteur Theodor MORELL à partir de la fin de l'année 1942. Créant un sentiment de persécution, et favorisant les états de paranoïa, il est tout aussi probable que l'absorption de cette drogue ait pu avoir un effet négatif sur certaines des réactions du dictateur et qu'elle l'ai incité à éprouver de la méfiance envers tout le monde et même envers ses proches.  

    Les troupes nazies se dopaient-elles ?

    Après avoir été testée durant la conquête de la Pologne entreprise dès le début septembre 1939, et forte de son succès populaire (ci-contre) la Pervitine le sera à nouveau lors du franchissement des Ardennes en mai 1940. Ne fallait-il pas que les troupes marchent durant quatre journées effectuant plus d'une centaine de kilomètres avant d'arriver sur Sedan ? 30 millions de doses de Pervitine seront également mises à la disposition des troupes dès l'hiver russe 1941/42 provoquant parallèlement à un premier sentiment de bien-être de terribles effets secondaires. En plus des vertiges, de la transpiration, des hallucinations et des symptômes de dépression, certains soldats mourront de crise cardiaque, tandis que d'autres se tireront dessus en état de transe. On a dit que les soldats ne ressentaient plus les effets du froid et que certains gelaient sur place. A tel point que l'ancien chef de la santé du Reich, Leonardo CONTI, sera contraint d'intervenir et de mettre en garde contre les dangers de la Pervitine. Quiconque pense éliminer la fatigue avec de la Pervitine peut être certain, dira t-il, que son effet boostant cessera un jour brusquement. En 1944, la drogue des soldats prendra néanmoins une autre ampleur parce qu'il fallait trouver quelque chose d'encore plus puissant, la Pervitine étant jugée insuffisante, et on créera donc la D-IX. Une médication constituée de 5 mg de cocaïne, 3 mg de pervitine et 5 mg d'Eukodal, un antidouleur à base de morphine. Et pour tester l’efficacité de ce cocktail de cheval, des essais seront effectués dans un camp de concentration de Sachsenhausen où l'on fera porter aux prisonniers des sacs de 20 KG sur 90 km sans s’arrêter et à une allure plutôt vive. La Pervitine sera encore commercialisée après guerre pendant vingt-cinq ans avant d'être assimilée à un stupéfiant et donc à un usage proscrit.

    Quelques extraits d'un reportage particulièrement édifiants.

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  • Pierre Poujade... Quand il fédérait les commerçants et artisans

    Marqué par les qualités d'un véritable tribun comme l'avait été Jacques DORIOT, Pierre POUJADE était lui aussi un orateur exceptionnel qui disposait d'un bagout extraordinaire. Avant d'entrer dans la Résistance en 1943, après avoir abandonné son envie de devenir architecte, il avait d'ailleurs milité un  temps au Parti Populaire Français, ce qui l'avait ensuite mené dans les rangs de la collaboration. De ce DORIOT qui avait été un ancien communiste, POUJADE tenait effectivement un certain style, parlant volontiers en chemise et sans cravate, les deux mains agrippées à la tribune, comme pour mieux convaincre ceux auxquels il s'adressait.

    Né en 1920 dans le Lot au sein d'une famille de sept enfants, contraint de mettre un terme à ses études au collège Saint-Eugène d'Aurillac au décès de son père en 1936, il exercera divers métiers avant que survienne la guerre et qu'il devienne chef d'un groupe au sein des Compagnons de France, une structure qui était au départ d'obédience pétainiste. Un engagement qui le verra curieusement bifurquer pour devenir ensuite résistant, mais sans que ses concepts vichystes ne changent. D'abord représentant en livres religieux, il réalisera le rêve de beaucoup de gens appartenant aux classes moyennes qui rêvaient de se mettre à leur compte. Il trouvera d'ailleurs très vite à exploiter une librairie-papeterie devenant même conseiller municipal à Saint-Céré où il avait grandi. Seulement, la situation de pénurie de la guerre et de l'après-guerre, qui avait maintenu la prospérité des petits producteurs et commerçants, disparaissant avec les premiers effets de la croissance économique, de nombreuses petites entreprises commerciales, artisanales, et bientôt agricoles, se trouveront face à des difficultés grandissantes. Une époque qui sera celle des rancoeurs !

    Pierre Poujade... Quand il fédérait les commerçants et artisans

    En juillet 1953, Pierre POUJADE, s'engagera donc dans une lutte défendant les "petits" contre un Etat devenu un Etat vampire qui spoliait les plus faibles. en prenant la tête d’un groupe d'une vingtaine de commerçants et en expulsant manu militari des fonctionnaires venus procéder à un contrôle fiscal chez l'un de ceux-ci. Il contribuera à la création d'un mouvement politique ancré à l’extrême-droite – Jean-Marie LE PEN y fera même ses classes de député en 1956 avant de se brouiller avec lui six mois plus tard –. Le seul objectif poursuivi était de faire valoir les intérêts des artisans et des commerçants. Le mouvement connaîtra d’importants succès électoraux jusqu’en 1958. A partir d'une première opération d'envergure organisée à Saint-Céré suivront dans d'autres départements une soixantaine de manifestations identiques rassemblant des commerçants inquiétés. En homme prêt à s'investir et à défendre la liberté d'entreprendre, Pierre POUJADE arrivera vite à incarner le ras-le-bol de toute une corporation. Certaines de ses thèses ayant été jugées extrémistes, l'homme se défendra d'être raciste, se définissant surtout comme un patriote. c'est, paradoxalement, une amnistie fiscale décrétée par Antoine PINAY en 1952 qui avait provoqué cette levée de boucliers des petits commerçants. Désoeuvrés, les polyvalents, comme on les appelait alors, concentreront leur zèle sur des proies comme les petits commerces qui étaient alors confrontés à l'éclosion des premiers drugstores et autres Prisunic.

    En 1956, lors d'élections législatives, s'appuyant sur une communication de proximité semble-t-il assez efficace qu'illustre l'affiche ci-contre, son mouvement parviendra à obtenir les suffrages de 2,5 millions d'électeurs. On peut même dire que son mouvement violemment antiparlementaire aura fait trembler la IVème République. Le 12 janvier 1956, c'est aux cris de « Sortez les sortants », que 52 députés poujadistes feront leur entrée à l'Assemblée. Volontiers démagogues, les engagements de Pierre POUJADE, parfois teintés d'antisémitisme, lui vaudront de s'opposer vivement à Pierre MENDES-FRANCE. Partisan d'une Algérie française, le discours de son mouvement s'étant radicalisé au nom d'un corporatisme réactionnaire, sa haine des « métèques » et des juifs s'y retrouvera de plus en plus fréquemment. En 1958, lors de l'arrivée à la Présidence de Charles de GAULLE, le Poujadisme s'éteindra malgré les mandats confiés à Pierre POUJADE. Comme le dira un média le Poujadisme sera finalement l'histoire pleine de saveur d'un fort en gueule dans lequel bien des Français s'étaient reconnus.

     

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