• Le massacre d'Oradour et la responsabilité alsacienneLe 12 janvier 1953 s'est tenu à Bordeaux un procès qui aura été un véritable simulacre de justice mais dont on ne parle plus aujourd'hui. Parce qu'on y avait jugé effectivement parmi les coupables des jeunes adultes alsaciens dont le seul tort aura été d'avoir été embrigadés de force dans les rangs de la Waffen SS Das Reich durant la guerre alors qu'ils étaient encore mineurs. Des Waffen SS alsaciens si jeunes qui seront considérés comme les auteurs de l'un des plus effroyables massacres qu'aura connu notre pays, celui d'Oradour-sur-Glane en Limousin puisque 642 morts y périront en effet dont on ne parviendra à identifier que 52 des corps ! Si certains de ceux qui s'étaient rendus coupables en juin 1944 d'avoir massacré toute la population du village devaient comparaître devant un tribunal militaire et se devaient d'être un jour jugés, il est indéniable que l'on aurait dû faire un distinguo entre les jeunes recrues alsaciennes embrigadées de force et les autres condamnés allemands qui, du reste, ne seront pas tous sur le banc des accusés. Notamment LAMMERDING l'un des responsables toujours vivants au moment du procès dont la présence aurait dû être requise et qu'on refusera d'extrader alors qu'au lendemain de la guerre, il vivait libre en Allemagne. On évoquera pour ce procès une salle inappropriée pour que se tiennent des débats dont on craignait aussi qu'ils mettent aux prises, d'un côté les victimes ou leurs ayants-droit et de l'autre ceux qui ne s'estimaient pas être coupables. Ce procès de Bordeaux restera donc dans les annales judiciaires comme celui d'une épouvantable cacophonie et il illustre aussi une volonté politique, celle de trop vite oublier alors que certains crimes sont imprescriptibles !

    De ce procès de 14 Alsaciens dont 13 avaient été engagés de force et de 7 Allemands, il ne reste aujourd'hui que le souvenir d'une parodie de justice. Une parodie attachée aussi à une maladresse parlementaire puisque le vote d'une loi d'amnistie survenue peu de temps avant la fin du procès permettra aux condamnés alsaciens de rentrer chez eux sans être inquiétés davantage. Alors que pour nombre d'observateurs, il aurait mieux valu qu'on la remplace par une loi de grâce, plus juste. Mais, allez comprendre !

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  • Dans la Ruhr, au début de l'année 1945, ne subsisteront que peu de troupes aguerries en dehors de miliciens, de vétérans et de jeunes inexpérimentés souvent exaltés. Après le débarquement allié de juin 1944 suivront pour les armées allemandes dix semaines d'une débâcle à l'ouest. Une débâcle sur laquelle des officiers de la Wehrmacht emprisonnés près de Londres reviendront dans le reportage qui suit. Certains d'entre eux étaient convaincus que se rendre les aurait immanquablement condamnés à la mort pour avoir cautionné, sinon exécuté, des programmes d'élimination de populations civiles entières et de Juifs. Mais cette poursuite des hostilités aura un prix puisque 1,2 million de soldats allemands perdront la vie durant les quatre derniers mois de guerre.

    Le désastre de la fin de guerre de la WehrmachtLes dernières velléités de la Wehrmacht montrent souvent une volonté claire d'épargner aux populations civiles un désastre prévisible depuis la fin 1944. En ordonnant même, comme à Aix-la-Chapelle, l'exécution de pillards pris pour s'être livrés à des vols ! Mais la ville s'effondrera vite. Le reportage qui suit met également l'accent sur la véritable débandade qui a succédé à l'invincibilité des premières années où les troupes avançaient à la conquête d'espaces qui leur étaient promis sans jamais se poser la moindre question ! Considéré comme le meilleur tacticien de la Wehrmacht, et plutôt que de se rendre, le Maréchal MODEL (en médaillon ci-contre) qui était encore colonel avant le début des hostilités de 1939, préférera se suicider le 21 avril 1945, conscient qu'il avait été dupé par les agissements d'irresponsables à la tête du Troisième Reich. Mais il est admis que les Soviétiques le recherchaient pour avoir participé en tant que responsable à la mort de plus de 500.000 des leurs dans des camps.

     

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  • Horst Wessel, le martyr naziFils d'un pasteur franc-maçon ancien aumônier de l'état-major du maréchal Paul von HINDENBURG, le Berlinois Horst Ludwig WESSEL n'aspirait qu'à une seule chose à sa majorité : quitter une atmosphère familiale qui ne lui convenait plus pour découvrir autre chose. Après avoir fréquenté le lycée de Königstadt où il côtoiera Raimund le magistrat et journaliste plus connu sous le nom de Sebastian HAFFNER, il rejoindra l'université berlinoise Frédéric Guillaume. Bagarreur et aimant faire la fête, c'est lors d'une sortie dans une taverne enfumée que WESSEL croisera la route de Joseph GOEBBELS, le propagandiste nazi, qui s'était juré de prendre aux communistes les voix dont le NSDAP avait besoin à Berlin. Alors qu'il avait été membre en 1922, à 15 ans, de la Bismark Jugend, le mouvement de jeunesse du parti national allemand, un parti conservateur et monarchiste, le jeune ouvrier employé à la construction du métro de Berlin, qui s'était soudain rallié aux thèses de l'extrême-droite s'est trouvé alors fasciné par les discours du propagandiste nazi, l'existence de WESSEL prenant dès lors une certaine consistance au sein des S.A où, après avoir rejoint le NSDAP, il se verra confier en qualité de sous-lieutenant la direction de la division 5 grâce à l'ardeur de celle-ci à combattre les communistes berlinois, et grâce aussi à un certain talent d'orateur. Au point même de créer en 1927 un hymne à la gloire des nazis.

    Sa liaison avec Erna JAENICKE, une prostituée, ancienne petite amie d'un dénommé Albrecht HOHLER, qui avait été son souteneur, un homme lié aux communistes, lui sera fatale puisque le 14 janvier 1930 celui-ci, venu se venger avec quelques autres, lui logera une balle en plein visage. Sans que l'on sache si ce meurtre était lié à un contrôle des activités interlopes berlinoises ou à une divergence d'ordre politique, GOEBBELS, le gauleiter de Berlin soucieux d'exploiter au mieux cette rivalité entre bandes troubles lui rendra un premier hommage dans l'Angriff, le média du NSDAP. Le chant écrit quelques mois plus tôt par WESSEL deviendra dès lors célèbre chez les nazis. Foudroyé par une septicémie après être longtemps resté aux portes de la mort, WESSEL mourra le 23 février et il sera inhumé quelques jours plus tard, le 1er mars, sans que les siens puissent assister à ses obsèques, tant les autorités craignaient qu'elles soient l'objet d'un déferlement de protestation politique. D'autant que la mère du "héros nazi" avait fait quelques difficultés lors de la préparation de ces obsèques. Avant que le corbillard puisse franchir le portail du cimetière, les communistes tenteront d'intervenir obligeant même la police à intervenir. Les funérailles seront donc transformées en une gigantesque opération de propagande. 

    Horst Wessel, l'exalté martyr naziSi les circonstances de ce crime sont restées confuses, les aspects privés et la prostitution se mêlant aux aspects politiques, GOEBBELS en habile manipulateur, en profitera pour prononcer un éloge funèbre resté célèbre par sa dramaturgie à la fin duquel il lancera un tonitruant appel "Horst WESSEL ?" auquel des centaines de voix répondront "Présent". Présenté comme un héros populaire victime de la lâcheté des communistes - et non de certains maquereaux -, si Horst WESSEL est devenu après mars 1930 le plus grand martyr du mouvement national-socialiste, le mérite en revient à Joseph GOEBBELS qui en fit l'un des chefs d'oeuvre de sa propagande. Il semble qu'il était décidé à profiter de ce meurtre pour dénoncer un complot fomenté par tous les ennemis du Reich. Pourtant, lors d'un ouvrage consacré à cet épisode (ci-contre), l'auteur, Daniel SIEMENS s'est demandé si au moment de ce règlement de comptes, WESSEL ne s'apprêtait pas à quitter les nazis pour redémarrer une autre existence.

    Pendant toute l'hégémonie nazie, le Horst-Wessel-Lied (ci-dessous) dont on a de plus en plus de mal à retrouver une trace en ces temps troubles, et pour cause, sera après le Deutschland über alles le second hymne national allemand et il retentira lors de toutes les cérémonies officielles nazies. Et même dernièrement par erreur lors d'une compétition de canoë kayak sans que l'on ait su s'il y avait eu la moindre intention de nuire. Il n'en reste pas moins que la figure de WESSEL semble continuer à hanter l'Allemagne puisqu'en 2005 sa tombe berlinoise a été à nouveau vandalisée.

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  • Le complot des généraux de la Wehrmacht. Ils témoignent Guidé par une idéologie aux portes de la démence, Adolf HITLER n'avait que faire des opinions de ses généraux d'armée. Et les sous-officiers ou ceux qui, en majorité, auraient pu s'opposer à ses visées hégémoniques et à cette conquête d'espace vital qu'il s'était fixé, sont restés obéissants et peu disposés à contester quoi que ce soit. En haut lieu, il faudra attendre l'automne 1941 et les premiers revers de l'hiver 1941/42 à l'est pour qu'on assiste à une réelle prise de conscience de certains officiers de la Wehrmacht qui ne souhaitaient plus être associés à l'élimination de certaines populations et de Juifs ! Avec, pour certains autres, comme le général von TRESKOW (ci-contre) l'émergence d'une envie, celle que l'on se débarrasse d'Adolf HITLER lui-même et de ses envies de continuer à envoyer inutilement des hommes à la mort. 

    Certains hauts responsables  de l'armée, emprisonnés en Angleterre près de Londres à partir de l'été 1942 reviendront, sans se douter que leurs propos étaient enregistrés à leur insu par les services secrets anglais du MI 19, sur ce qui avait nécessité de leur part d'opter parfois pour des positions extrêmement limites au plan de la déontologie.

    Le film qui suit évoque quelles auront été ces confessions.

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