• Bertie Albrecht, une grande résistante

    A lire les nombreuses plaques des quelques emplacements qui lui ont été dédiés, on devine que Berty ALBRECHT aura été un personnage illustre. Ne serait-ce que parce qu'elle est considérée aujourd'hui encore comme l'une des résistantes françaises les plus reconnues avec cinq autres femmes ! On a dit d'elle que tout destinait cette petite femme au regard d’un bleu inoubliable à remplir jusqu’au bout son rôle unique de mère de famille bourgeoise. Tout sauf son tempérament radical, incontrôlable, anticonformiste. 

    Berty Albrecht, une grande résistanteD'origine Suisse, c'est à Marseille, au sein de la haute bourgeoisie protestante locale, que la jeune Berthe Pauline Mariette WILD née le 15 février 1893 a fait ses premiers pas, choisissant de devenir infirmière en 1911 (ci-contre). Berty, fille unique du couple, réfutera très jeune son milieu et s’engagera aux côtés de ceux qui mèneront des luttes sociales. A Marseille, confrontée aux gueules cassées, elle jouera un rôle important durant le conflit en tant qu’infirmière de la Croix-Rouge dans des hôpitaux militaires. Devenue l'épouse d'un financier néerlandais devenu brooker à la Bourse de Londres, Frédéric ALBRECHT dont elle aura deux enfants, elle en viendra très vite à se passionner pour la cause des femmes. Elle militera aussi contre le fascisme de façon très active, mais aussi pour la contraception et l’avortement dès 1927. L'avortement, elle y consacrera une revue diffusée uniquement sur abonnement : Le problème sexuel, compte tenu des interdits existants en la matière. Liée un temps à Victor BASCH, professeur à la Sorbonne à Paris et Président de la Ligue des Droits de l'Homme, c'est un peu plus tard, en 1934 que sa route croisera celle d'Henri FRENAY avec lequel elle créera en 1940 le mouvement de Résistance Combat. Pour Berty, FRENAY, de douze ans plus jeune qu’elle, sera l’amour de sa vie. C'est aujourd'hui démontré, elle influera ses choix car tout opposait le jeune capitaine à Berty. Militante connue avant la guerre par ses luttes, devenue commissaire au chômage de la Ville de Lyon, elle va très vite être surveillée de près par la police française puis par les services allemands. Après avoir été arrêtée, et refusant de quitter la France pour l'Angleterre après s'être évadée, Berty ALBRECHT entrera dans la clandestinité. Emprisonnée à nouveau à la prison lyonnaise St Joseph, puis à l'Hôpital psychiatrique du Vinatier où elle avait été internée après s'être fait passer pour folle, elle réussira à s’évader le 23 décembre 1942, mais les nazis finiront par avoir sa peau quelques mois plus tard fin mai 1943. Il est probable pour l'avoir croisé au sein du mouvement Combat, que Berty paiera de sa vie sa rencontre avec Jean MULTON devenu nazi après avoir infiltré la Résistance. Elle sera arrêtée à Mâcon le 28 mai 1943 par la Gestapo qui s’était invitée à un faux rendez-vous à l’hôtel de Bourgogne.

    En mai 1945, son corps sera retrouvé dans le jardin-potager de la prison de Fresnes où elle aura été détenue après avoir été torturée au Fort de Montluc à Lyon et où elle se suicidera le 31 mai 1943 pour éviter de parler. En novembre 1945, elle sera inhumée avec Renée LEVY dans la crypte du Mont-Valérien, parce qu'elle représentait les femmes au Mémorial de la France combattante. Elle avait été élevée au titre de Compagnon de la Libération par le décret du 26 août 1943. Sa fille Mireille ALBRECHT, admirative des combats de sa mère, lui consacrera un ouvrage publié en 2001 dont le titre veut tout dire : "Vivre au lieu d'exister". Mireille était désireuse d'élucider le mystère de la disparition de sa mère et durant vingt-cinq ans, elle enquêtera, des archives de Fresnes aux couloirs de l’Élysée, réussissant enfin à retrouver la trace d'Edmée DELETRAZ, la personne qui l’avait dénoncée en 1943 aux nazis, manipulée semble-t-il par Klaus BARBIE.

     

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  • Laure Diebold

    Laure DIEBOLD, benjamine des six femmes Compagnon de la Libération, aura aussi été la plus décorée, au titre de la guerre 1939–45. C’est elle qui fut la plus proche du pouvoir, puisqu’elle a travaillé pour Jean MOULIN, représentant du général de GAULLE en France, mais, et c'est ce qui pourrait être paradoxal, c'est que cette femme qui fut une sorte de secrétaire administrative de la Résistance est aujourd'hui quasiment oubliée voire méconnue ! Un oubli qu'a tenté de contrarier Anne-Marie WIMMER pour que celle-ci obtienne enfin en 2015 une sorte de reconnaissance même tardive à l'occasion de la célébration officielle du centenaire de sa naissance. Une plaque sera donc apposée sur la maison qui l'a vue naître cent ans plus tôt et un timbre postal à son effigie verra le jour en octobre 2015.

    Laure Diebold

    Née à Erstein le 10 janvier 1915 d'un père ébéniste et d'une mère restauratrice, Laure MUTSCHLER a 25 ans quand en 1940, alors qu'elle est secrétaire d'un industriel après l'avoir été chez BAUMGARTNER, elle aide des personnes à quitter l’Alsace annexée en traversant les Vosges. Elle en hébergera même chez son fiancé Eugène DIEBOLD qu'elle épousera en janvier 1942. Repérée, elle fuit son Alsace fin 1941 et rejoint Lyon, devenant à partir de 1942 la secrétaire de Jean MOULIN aux côtés de Daniel CORDIER puis celle de ses successeurs, sous le pseudonyme de MADO. Jeune mariée, elle fera partie à partir de mai 1942 du réseau de renseignements "Mithridate", où, en qualité d'agent de liaison et d'évasion, catégorie P1, elle recueillera des informations qu'elle codera et fera passer sous forme de courrier à Londres. Secrétaire de Jean MOULIN, le secrétariat de la Délégation générale fonctionnera uniquement avec elle, Daniel CORDIER, et Hugues LIMONTI. Le 24 septembre 1943, alors qu'elle travaillait à Paris depuis quelques mois et qu'elle était en charge de l'implantation d'un noyau de résistance dans la capitale, elle est arrêtée et torturée, puis emprisonnée à Fresnes, mais sans qu'elle parle. Il est vraisemblable que les nazis aient pu se procurer après l'arrestation de Charles DELESTRAINT des fichiers et des listes de noms qui auront permis son arrestation. Déportée à Ravensbrück, gravement malade et promise au four crématoire, elle sera sauvée par un médecin tchèque du laboratoire du camp qui escamotera sa fiche à deux reprises. Elle sera libérée par les Américains en avril 1945, menant ensuite une carrière de secrétaire et de bibliothécaire. Alsacienne d’un courage et d’un dévouement admirables, on sait aujourd'hui qu'elle n'aura jamais cessé dans des conditions matériellement difficiles, de travailler jour et nuit avec un acharnement et un esprit de sacrifice exemplaires.

    Laure DieboldElle mourra prématurément en septembre 1965 à l'âge de 50 ans, marquée et usée par les sévices et un typhus contracté en déportation. Elle aura droit rien que pour cela au titre ‘‘Mort pour la France’’ inscrit sur sa tombe à Sainte-Marie-aux-Mines mais sans que l'on aille chercher beaucoup plus loin quelle avait pu être sa destinée. Alors qu'on la pensait disparue en Allemagne, elle sera faite avec cinq autres femmes Compagnon de la Libération par le général de GAULLE avant d'être ensuite distinguée de la Légion d'Honneur. Dans le dernier livre qu'elle a écrit, sa biographe Anne-Marie WIMMER a tenté de répondre aux nombreuses questions que l'on pourrait être tenté de se poser encore sur cette Alsacienne. Comment par exemple s'était-elle retrouvée à Lyon, où elle devint la secrétaire de Jean MOULIN ? Et par quelle grâce a-t-elle trouvé la force de résister à l’internement à Fresnes et à la torture de la Gestapo, voire à un périple cauchemardesque qui l'aura menée de la prison à des camps de concentration ? Pourquoi enfin, la guerre finie, est-elle retombée aussi vite dans l’oubli ?

    Laure DIEBOLD est inhumée dans le Haut-Rhin, à Sainte-Marie-aux-Mines. Un extrait vidéo qu'elle partage avec Berty ALBRECHT lui est consacré ci-dessous.

     

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  • Henri Fertet, le lycéen et résistant abattu par les nazisCe 26 septembre-là de l'année 1943, c'était un dimanche comme les autres. Un dimanche où, pourtant, l'espoir revenait progressivement. Surtout depuis que l'on savait qu'un prochain débarquement était en préparation qui sonnerait la fin du diktat nazi. Hélas, ce dimanche sera aussi le dernier vécu par le jeune Henri FERTET (ci-contre) qui venait d'être arrêté et condamné à mort.

    Henri FERTET, né le 27 octobre 1926 à Seloncourt, dans le Doubs, était un jeune résistant français. Fils d'un instituteur, cet adolescent passionné d'histoire et d'archéologie avait été baptisé à Verdun le 15 mai 1927. Engagé dans la Résistance au sein d'une mouvance FTP et auteur de plusieurs faits d'arme, dénoncé, il sera arrêté puis fusillé le dimanche 26 septembre 1943 à Besançon. Quelque temps auparavant, après avoir aidé un prisonnier polonais, il avait attaqué un commissaire des douanes allemand et il l'avait mortellement blessé. Il sera promu Compagnon de la Libération et fait chevalier de la Légion d'Honneur à titre posthume. De lui, il reste ce témoignage émouvant destiné aux siens qu'il rédigera avant d'être fusillé par les nazis avec quinze de ses camarades. Une lettre qui montre quel était le prix qu'il donnait à son engagement et quel était son amour pour cette France libre qu'il a si bien servie.

    Chers parents,

    Ma lettre va vous causer une grande peine, mais je vous ai vus si pleins de courage que, je n’en doute pas, vous voudrez bien encore le garder, ne serait-ce que par amour pour moi.

    Vous ne pouvez savoir ce que moralement j’ai souffert dans ma cellule, [ce] que j’ai souffert de ne plus vous voir, de ne plus sentir sur moi votre tendre sollicitude que de loin. Pendant ces quatre-vingt-sept jours de cellule, votre amour m’a manqué plus que vos colis et, souvent, je vous ai demandé de me pardonner le mal que je vous ai fait, tout le mal que je vous ai fait. Vous ne pouvez douter de ce que je vous aime aujourd’hui, car avant, je vous aimais par routine plutôt mais, maintenant, je comprends tout ce que vous avez fait pour moi. Je crois être arrivé à l’amour filial véritable, au vrai amour filial. Peut-être, après la guerre, un camarade parlera-t-il de moi, de cet amour que je lui ai communiqué ; j’espère qu’il ne faillira point à cette mission désormais sacrée. Remerciez toutes les personnes qui se sont intéressées à moi, et particulièrement mes plus proches parents et amis, dites-leur toute ma confiance en la France éternelle. Embrassez très fort mes grands-parents, mes oncles, mes tantes et cousins, Henriette. Dites à M. le Curé que je pense aussi particulièrement à lui et aux siens. Je remercie Monseigneur du grand honneur qu’il m’a fait, honneur dont, je crois, je me suis montré digne. Je salue aussi en tombant mes camarades du lycée. À ce propos, Hennemay me doit un paquet de cigarettes, Jacquin, mon livre sur les hommes préhistoriques. Rendez le “Comte de Monte-Cristo” à Emeurgeon, 3, chemin Français, derrière la gare. Donnez à Maurice Andrey de La Maltournée, 40 grammes de tabac que je lui dois. Je lègue ma petite bibliothèque à Pierre, mes livres de classe à mon cher Papa, mes collections à ma chère maman, mais qu’elle se méfie de la hache préhistorique et du fourreau d’épée gaulois.

    Je meurs pour ma patrie, je veux une France libre et des Français heureux, non pas une France orgueilleuse et première nation du monde, mais une France travailleuse, laborieuse et honnête. Que les Français soient heureux, voilà l’essentiel. Dans la vie, il faut savoir cueillir le bonheur. Pour moi, ne vous faites pas de soucis, je garde mon courage et ma belle humeur jusqu’au bout et je chanterai “Sambre et Meuse” parce que c’est toi, ma chère petite maman, qui me l’a appris. Avec Pierre, soyez sévères et tendres. Vérifiez son travail et forcez-le à travailler. N’admettez pas de négligence. Il doit se montrer digne de moi. Sur les “trois petits nègres”, il en reste un. Il doit réussir.

    Les soldats viennent me chercher. Je hâte le pas. Mon écriture est peut-être tremblée, mais c’est parce que j’ai un petit crayon. Je n’ai pas peur de la mort, j’ai la conscience tellement tranquille. Papa, je t’en supplie, prie, songe que si je meurs, c’est pour mon bien. Quelle mort sera plus honorable pour moi ? Je meurs volontairement pour ma Patrie. Nous nous retrouverons bientôt tous les quatre au ciel. Qu’est-ce que cent ans ? Maman rappelle-toi : “Et ces vengeurs auront de nouveaux défenseurs Qui, après leur mort, auront des successeurs.” Adieu, la mort m’appelle, je ne veux ni bandeau, ni être attaché. Je vous embrasse tous. C’est dur quand même de mourir. Mille baisers. Vive la France. Un condamné à mort de 16 ans.

    H. Fertet.

    Excusez les fautes d’orthographe, pas le temps de relire.

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  • Le scandale des maisons de retraite

    Le scandale des maisons de retraite

    Saviez-vous qu'un tiers des résidents EHPAD souffraient aujourd'hui de carences alimentaires ? Et que ces institutions de fin de vie sont souvent bien plus des mouroirs que de véritables résidences de retraite. Un numéro de "Pièces à conviction" diffusé voici quelques mois sur France-Télévision, bien avant que survienne la COVID-19 était consacré aux maisons de retraite et au scandale de la fin de vie car il s'agit bien d'un scandale. Malgré l'opposition de leurs groupes et parce que pour ceux-ci ces reportages ne faisaient pas partie de leur stratégie de communication ! Et pour cause d'autant que cette réalité insupportable concerne ceux d'entre nous qui, devenus aujourd'hui dépendants, ne sont plus en mesure de rester seuls à leur domicile. Or ce n'est plus un secret pour personne, les maisons de retraite restent plus rentables que les hypermarchés, à tel point que l'on hésite même plus au sein de certains groupes à faire appel à de la publicité pour continuer à croître. C'est notamment le cas du groupe KORIAN, le leader européen du domaine, créé en 2003 qui gère près de 300 EHPAD en France et quelques unités à l'étranger et que dirige une certaine Sophie BOISSARD (ci-contre avant sa récente décrépitude), une "première de cordée" une femme qui a une calculatrice à la place du coeur et qui n'était visiblement pas faite pour accueillir des gens souvent aux portes de la mort. Présenté comme un intervenant créant de bonnes conditions de vie, d'épanouissement et de convivialité pour ses résidents, son groupe est aujourd'hui sur le devant de la scène. A plus forte raison depuis l'émergence d'un virus qui aura quelque peu perturbé le bel ordonnancement de l'ensemble, lequel au début de l'année s'en mettait encore plein les poches. Consciente qu'une page était peut-être en train de se tourner, la directrice générale de l'exploitation, vient même de céder 11.340 de ses titres sur le marché boursier le 28 août dernier, sans doute de crainte de ne pouvoir les négocier à un cours qui ne cesse de s'effriter car en Bourse, les analystes sont devenus plus que partagés sur l'action Korian.

    Le scandale des maisons de retraite et autres EPHADAvec des bénéfices qui étaient jusqu'alors en hausse d'un exercice sur l'autre, et pas seulement chez KORIAN, alors que dans certaines résidences (photo ci-contre), les résidents sont contraints de rester dans leurs excréments sept heures durant parce que le changement répétitif des couches revient trop cher à la résidence qui les héberge et qu'il manque du personnel ! Ne parlons pas des coûts de revient des bouches à nourrir voisins de 4 à 4,50 € par jour ! Pas sûr que dans certains "Restos du Cœur" la bouffe soit aussi mauvaise ! Des données qui feraient frémir et qui amèneraient à se demander où est passée la dignité humaine ? Une dignité qui vient de franchir une étape de plus depuis le mois de mars dernier avec tous ces morts dénombrés dans certaines EHPAD de notre pays, puisqu'on y aura laissé mourir des résidents sans leur apporter des soins, refusant même parfois de les transférer vers des hôpitaux pour y être placés en réanimation faute de place ? Une enquête de France-Inter réalisée en avril dernier a fait effectivement ressortir de graves dysfonctionnements dans la gestion de la COVID-19 au sein de la Résidence Bel Air de Clamart située en région parisienne. A Belfort, l'équipe de direction d'un EHPAD a été écartée par une décision du département et de l’Agence Régionale de Santé (ARS) à la suite de dysfonctionnements graves ayant conduit à la mort de 17 résidents et à, au moins, autant de contaminés. A Mougins, près de Cannes, ce seront 29 résidents qui ont trouvé la mort. Au total, à la fin du mois d'avril, 606 personnes seront décédées de la COVID-19 justifiant depuis mai quatre dépôts de plaintes pour mise en danger de la vie d'autrui. Mais après le nouvel appel à l'aide émanant d'un EHPAD situé dans l'Aveyron, connaîtra-t-on un jour la vérité ? Depuis le début d'une crise sanitaire impitoyable, il faut savoir que le danger continue de planer sur les quelques 700 000 résidents des différents types d’établissements privés ou publics accueillant des personnes âgées. Et il aura fallu attendre le 2 avril, soit près de deux mois après le début de cette crise, et trois semaines de confinement, pour que le directeur général de la santé Jérôme SALOMON communique enfin les premiers chiffres des victimes en EHPAD. C’est seulement en réponse à une alerte des professionnels de santé que le ministre de la Santé annoncera enfin le 21 mars qu’il allait répondre à leur demande en équipement portant sur la fourniture de 500 000 masques chirurgicaux par jour, à destination de près de 400 000 soignants et non-soignants, afin que les 700 000 résidents soient pris en charge. Jusque là, pour gérer la pénurie de masques, la priorité avait été donnée aux hôpitaux qui accueillaient les malades de la COVID-19. 

    Comme dans beaucoup d'autres domaines, la rentabilité des investissements prime hélas aujourd'hui sur le bien-être de ceux qui n'ont souvent plus que leurs yeux pour pleurer. Car, s'il est admis que le coût du séjour d'un résident facturé soit de 3.600 € par mois et que, si l'Etat prend en charge 1.600 € de ce coût, il n'en reste pas moins que les 2.000 € subsistants sont très nettement supérieurs au niveau moyen (1.288 €) des pensions de retraites versées à la plupart des personnes résidentes. Pire encore ! Entre 2.000 et 5.000 € de prestation d'hébergement facturée, on arrive trop souvent, même dans la fourchette haut de gamme, à une dépense loin de correspondre à un hébergement de qualité, mais plutôt à une fin de vie dans un mouroir labellisé. Un mouroir sponsorisé par des grossium surtout intéressés par l'argent de ceux qui, dépendants et désespérés, n'ont trouvé que ce moyen pour être pris en charge. Quand on devine qu'un tel coût d'hébergement constitue une lourde charge pour ceux qui ne disposent que d'une petite pension de retraite insuffisante voire d'une épargne ou d'un bien immobilier, c'est encore plus insupportable. Beaucoup ne sont donc pas en mesure de supporter un tel coût d'hébergement et pour régler le coût de celui-ci, certains résidents ont été amenés afin de pouvoir répondre aux exigences de ces mouroirs à brader l'ensemble de leurs biens en aliénant parfois les économies de toute une vie de labeur dont ils destinaient une partie à leurs descendants. Parce que si la famille les a quelquefois oubliés, eux, ils ne l'oublieront jamais ! 

    Alors quoi ? Que faudrait-il trouver comme solution à un tel problème ? La mort et une euthanasie programmée comme dans le film "Soleil Vert" des années soixante-dix où l'on voyait le vieux Sol (Edward G ROBINSON) être transformé en galette recyclée au sein d'un "Foyer" pour vieux ayant renoncé à se battre. Une solution qui aurait l'avantage de convenir à l'ami des MACRON, un certain Larry FINK, le président de la société BLACK ROCK qui est ouvertement pour une réduction des populations âgées. Comme l'avait été un certain Adolf HITLER ! Cela fait frémir à la seule idée de penser qu'après une vie entière de labeur, la seule solution serait de crever pour ne pas rester à la charge de la collectivité ! Pourtant, combien sont ceux qui ne disposent plus d'attaches familiales ni de biens et qui ne pourront donc jamais prétendre trouver un hébergement de qualité correcte et non une place dans un "pourrissoir" où l'on manque de tout. Aussi bien d'une nourriture convenable que de soins !

    Louis PETRIAC

    Le scandale des maisons de retraite et autres EHPAD

    Comble du scandale, on arrive même dans certaines unités à l'adoption de mesures censées motiver davantage le personnel encadrant employé dans de telles structures ! Avec, par exemple, ces primes de remplissage versées aux responsables d'établissement pour qu'ils oublient, un instant, qu'il sont eux aussi des êtres humains. Même si le but auquel sont sensibles les directions de leurs groupes reste celui de veiller à ce que l'établissement dont ils ont la charge compte toujours plus de résidents que ce qui avait été prévu au départ afin de procurer encore plus d'argent à leurs actionnaires ! En privilégiant les nombreux coups de canif au contrat qui font que pour bénéficier de ces primes, on hésite plus à aller au-delà des seuils d'occupation légaux prévus ! Voire même à prévoir des prestations d'accueil à la journée pour combler d'aise les actionnaires de ces monstres d'inhumanité que sont devenues ces résidences de retraite ! Dans un ouvrage : Le scandale des Ehpad, Hella KHERIEF, une aide-soignante qui vient d'être licenciée pour avoir témoigné de ce qu'elle vivait, raconte : J’ai le souvenir encore prégnant de l’odeur de “pisse” mélangée à celle des produits ménagers, qui émane des chambres jusque dans le couloir dès qu’on arrive et qui retourne les boyaux, ça c’est horrible. Pour moi ça reste l’odeur d’un mouroir. […]

    Louis PETRIAC

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