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La Milice collaborationniste de Joseph Darnand
Désireux en décembre 1942 de mettre en place en France une force de police chargée du maintien de l'ordre, il s'agissait pour Adolf HITLER, après le débarquement allié en Afrique du Nord, de faire un peu plus pression sur LAVAL qu'il avait pressé PETAIN de rappeler au gouvernement après le limogeage du maire d'Aubervilliers, cela au terme d'une impopularité déjà manifeste en 1941.
C'est curieusement avec un homme qui s'était illustré contre les Allemands durant la Première Guerre Mondiale obtenant même sept citations pour son héroïsme, un certain Joseph DARNAND (ci-contre), que se créera le 30 janvier 1943 une Milice chargée de guerroyer contre les Résistants, les réfractaires au STO et les Juifs et ceux qui, de plus en plus nombreux, s'opposaient aux thèses collaborationnistes du Maréchal PETAIN. Un maréchal qu'il avait servi à la fin de la dernière guerre et qui lui avait remis la médaille militaire en juillet 1918. Il changera d'avis à son propos à la fin de l'été 1944 quand celui-ci dira qu'avec ses miliciens, il serait considéré comme une tache dans l'histoire de France. Ancien combattant d'origine modeste et fils d'un cheminot, devenu l'un des partisans de l'ancien communiste désavoué par STALINE, Jacques DORIOT, si DARNAND était germanophobe après avoir été approché par des mouvements de résistants dès son évasion réussie en juillet 1940, il n'en était pas moins profondément anti communiste et ancré contre un développement du bolchevisme. Il était aussi devenu antisémite et revenu à Paris en 1942 il s'appropriera un logement confortable situé dans le 16e arrondissement et dans un immeuble appartenant à la famille juive SCHWOB d’HERICOURT, dont les occupants légitimes, y compris leurs petits-enfants, seront dès lors contraints de se cacher pour échapper à la déportation. Comme quelques autres, il avait été cagoulard et donc sensible à tout ce que vénérait ce qui était alors considéré comme l'extrême-droite française. Paradoxalement, parce qu'il rageait contre le manque de moyens dont disposaient ses miliciens, il ira même jusqu'à envisager un changement d'alliance en tentant une démarche auprès des Gaullistes à Londres qui n'aboutira pas, et pour cause ! Même si les résistants comptaient plusieurs des leurs parmi eux comme de BENOUVILLE. Il finira d'ailleurs par rejoindre avec certains de ses cadres, les rangs des Waffen SS à l'été 1943 jurant même fidélité à Adolf HITLER. Un comble au regard de ce qu'il avait été quelques années plus tôt lorsqu'on en avait fait le "premier soldat de France", qu'il avait été décoré de la Légion d'Honneur, et qu'il s'était évadé en 1940 pour rejoindre Nice !
Devenu Secrétaire d'Etat à l'intérieur le 14 juin 1944, il sera arrêté le 25 juin 1945 en Italie après avoir tenté de combattre dans les rangs de la Division SS Charlemagne. Emprisonné à Fresnes et à l'issue d'un très court procès le 3 octobre, il sera fusillé le 10 suivant au fort de Châtillon à Fontenay-sous-Bois, ce qui ne sera que justice tant l'homme était devenu écoeurant par un comportement frisant l'obsession. Pour avoir entretenu des intelligences avec l'Allemagne, recruté pour son compte, entrepris de démoraliser la nation et s'être rendu coupable de vols qualifiés. Joseph DARNAND sera condamné à la peine de mort, à la dégradation nationale, à la confiscation de ses biens et à la radiation de la Légion d'honneur et de la médaille militaire. Avant de tomber sous les balles, DARNAND entonnera son chant de milicien : « À genoux, nous fîmes le serment, de mourir en chantant, s'il le faut, pour la France nouvelle » Il restera à jamais d'un des personnages les plus noirs de l’Histoire de l’Occupation et de la Collaboration française avec les nazis.
Le film réalisé pour la série "Les brûlures de l'Histoire" revient ci-dessous sur cette milice et sa création ainsi que sur le personnage controversé qu'était Joseph DARNAND.
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