• Heinrich Hoffmann, entremetteur et photographe nazi

    Heinrich Hoffmann, le photographe nazi attitré

    C'est en 1906 qu'Heinrich HOFFMANN avait choisi de s'installer à Munich avant de décider de devenir photographe de presse. Un an plus tard, après avoir ouvert son propre atelier commencera une carrière qui le verra se spécialiser dans les photos de presse et les portraits. Le 2 août 1914, devenu correspondant de guerre, HOFFMANN, qui avait tenu à photographier l'enthousiasme général de la place de l'Odéon à Munich peu après le déclenchement de la grande guerre, ne se doutait pas que sur cette photo en noir et blanc apparaissait un certain Adolf HITLER. Une photo qui fera le tour du monde une quinzaine d'années plus tard. Après la guerre, il se liera d'amitié avec Dietrich ECKART, l'éditeur du Völkischer Beobachter et finira par devenir membre du NSDAP, prenant en charge la revue antisémite publiée auparavant par ECKART et par photographier les dignitaires du parti en photo comme Hermann GOERING, Gregor STRASSER, Heinrich HIMMLER et Rudolf HESS. Avant qu'arrive chez lui un certain Adolf HITLER qui s'était extasié à la vue de l'arrière-train d'Eva BRAUN perchée sur un escabeau, commis de boutique et "nunuche de service". Un tendron de 17 ans qui sera vite invitée aux entretiens d'un photographe entremetteur et du dictateur, un certain Monsieur WOLFF auquel il aimait présenter des gamines pas toujours pubères, au point de susciter une liaison après le suicide de Geli RAUBAL à l'automne 1931 entre ce loup qui adorait plus que de raison les "jeunes filles malléables comme de la cire" et cette apprentie photographe à laquelle les historiens doivent aujourd'hui quantité de prises très intimes du tortionnaire qui aura mis le monde à genoux douze années durant.

    Heinrich Hoffmann, le photographe nazi entremetteurHeinrich HOFFMANN participera dès 1923 en tant que reporter au putsch manqué d'Hitler à Munich et il deviendra très vite l'un des interlocuteurs favoris des nazis devenus ensuite de très gros consommateurs d'image. Plus encore après l'arrivée de GOEBBELS à la propagande, à la fin des années vingt. Le travail d'HOFFMANN visait principalement à glorifier HITLER et à le représenter aussi avantageusement que possible et le photographe munichois fera tout pour faire de nombreuses photos importantes. Même dès son procès de 1924 qu'il couvrira en réalisant des poses qui resteront des monuments. HOFFMANN ira même jusqu'à prendre en photo quelques années plus tard une fillette juive (photo ci-contre) qui, en 1931 et sans que l'on connaisse ses origines, avait été invitée à Berchtesgaden. Bernhardine NIENAU, la fillette en question, avait alors sept ans. La photo avait été prise à un moment où la propagande nazie cherchait à présenter HITLER au monde entier comme un dirigeant ami et non comme le psychopathe assoiffé de sang qu'il allait devenir. La fillette mourra de la polio à l’hôpital Schwabing de Munich, le 5 octobre 1943, douze ans plus tard, elle n'avait que 17 ans. En 1936, HOFFMANN était devenu un photographe de cour chargé de la propagande, et un homme d’affaires indépendant, portraitiste qui affichait déjà une certaine prospérité. Un homme qui était bien entendu invité régulièrement au Berghof pour y couvrir le moindre événement et qui sera du voyage du dictateur à Paris où il le photographiera devant la Tour Eiffel en compagnie notamment du sculpteur BRECKER et de Albert SPEER son architecte préféré. Il ira jusqu'à posséder la plus grande agence de presse en Allemagne et il y emploiera jusqu'à trois cents personnes. 

    Heinrich Hoffmann, le photographe nazi entremetteurL’importance que le caporal autrichien attachait aux effets gestuels et aux expressions du visage apparaît dans la série de clichés réalisée en 1925 par Heinrich HOFFMANN qui deviendra vite un ami personnel du Führer. Un article l'évoque. Ces instantanés d'HITLER, pris debout devant l’objectif, et mimant le discours imaginaire d'un homme adoptant tour à tour une pose combative, impérative, ironique et visionnaire, en s'aidant d'un gramophone qui, derrière lui, diffusait le discours correspondant interpellent. Ses gesticulations – bras levés, poings serrés, index tendu… – de même que les mimiques exaltées de son visage, aussi. Pour Henrich HOFFMANN, trouver un tel comédien pour illustrer son book, c'était du pain béni ! L’historien Alain SAYAG proposait dernièrement lors d'une exposition à Montpellier, qui aura fait grincer quelques dents, de replacer ces images dans leur contexte historique et de les décoder en précisant qu'HOFFMANN avait été un mauvais technicien, qu'il n’avait pas de style et qu'il ne maîtrisait pas le langage visuel de la modernité, mais qu'il intériorisait tellement de codes imposés par le dictateur, qu’il avait fini par faire un travail remarquable en magnifiant son sujet. Devenu l'un des hommes les plus riches de l'Allemagne nazie grâce à ses posters, affiches, cartes postales, timbres et livres illustrés, mais aussi par de nombreuses intrigues, et particulièrement des vols d'objets d'art... considéré comme un nazi, HOFFMANN qui était le beau-père du dignitaire Baldur von SCHIRACH, sera condamné après la guerre à dix ans de prison par un tribunal bavarois. Relâché en 1950, il récupérera 20% de ses biens, ce qui était déjà considérable pour le vieil homme qu'il était devenu. L'entremetteur nazi mourra en 1957.

    En dehors du reportage Youtube non traduit qui suit, rien ne subsiste de ce nazi qui avait participé à la construction de ce Monsieur WOLFF qui fréquentait sa boutique de photographe à Munich !

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