• Lucien Doussot, l'autre sbire nazi de la bande à Klaus Barbie

     Lucien Doussot, l'autre sbire nazi de la bande à Barbie

    Né le 2 octobre 1913 à Combertault (Côte-d’Or) de père inconnu, c'était l'un des meilleurs agents lyonnais de Klaus BARBIE ! Condamné en 1935, par le Tribunal Correctionnel de Toulon, à quatre mois de prison, puis en 1939 par le Tribunal Correctionnel de Dijon, à deux ans de prison, et dix ans d'interdiction de séjour pour vols et proxénétisme, reconnaissons que DOUSSOT avait le profil rêvé pour faire un bon nazi ! Patron d'un bar à Saint-Jean-des-Vignes situé dans le Jura près de la ligne de démarcation, il s’enrichira d'abord grassement sur le dos de celles et ceux qui voulaient passer en zone libre en qualité de passeur et l'homme était également connu pour être un gros joueur de poker où il gagnait pas mal d’argent. L'argent, toujours l'argent. Passé au service de l'Allemagne nazie, il fera vite ses preuves au sein de la section IV de la bande du "Boucher de Lyon" et il sera donc amené à participer à l'arrestation de Jean MOULIN après avoir opéré à Paris et enlevé Charles DELESTRAINT avec MOOG et SAUMANDE. Il se pourrait même que ce soit DOUSSOT qui ait tiré sur René HARDY sans le blesser le 21 juin 1943 lors de la tentative de ce dernier de leur fausser compagnie en sortant de la maison du docteur DUGOUJON à Caluire. DOUSSOT niera par la suite être entré à la Gestapo avant juillet 1943, sans doute pour tenter d'alléger les éléments à charge qui l'incriminaient, mais ce sera un mensonge. DOUSSOT se distinguera même lors de la capture de Bernard MOREY, le célèbre charcutier de Cuiseaux qui appartenait au mouvement Combat d'Henri FRENAY et qu'il ne ménagera guère lors des interrogatoires.

    Une résistante du nom de Simone CLAIRET raconte ce qu'elle sait de DOUSSOT. Alors qu’il venait d’assister à son mariage, il aura été capable de dénoncer un ami pour faire son entrée « officielle » à la Gestapo et régler les dettes de jeu qu'il avait contractées. DOUSSOT était à même de pouvoir changer de camp assez facilement en prévenant même des résistants pour sauver sa peau. Capable de torturer, il l'était aussi pour dénoncer l’agent O’SHAUGHNESSY alors qu’elle aurait pu s’en tirer, ou pour mentir en disant qu’il avait fourni au réseau Dupleix des documents volés chez Gras. Il était enfin capable de piller la maison d’un résistant arrêté. Il participera d'ailleurs à toutes les opérations conduites par Robert MOOG, qu’il secondait et qu’il remplacera même à la tête de l’équipe française vers le mois de septembre ou d'octobre 1943. Certains prétendront après la guerre que Lucien DOUSSOT, que l'on surnommait "Lucien la Gestapo" ou "André", était un agent double.

    Lucien Doussot, l'autre sbire nazi de la bande à Klaus Barbie

    Le 26 mai 1944, des bombardiers américains largueront plus de 200 tonnes de bombes sur la ville de Lyon et l’École de service de santé militaire qui abritait la Gestapo avenue Berthelot sera touchée de plein fouet contraignant celle-ci à déménager place Bellecour. C'est à l'occasion de ce bombardement et du déménagement qui suivra que disparaîtront deux valises de documents, un vol dont sera soupçonné DOUSSOT lequel, sentant le vent tourner, avait dû vouloir assurer ses arrières. On dit qu'il se serait rapproché du maquis de Cluny grâce à une caution du SOE britannique. Ces documents volés à la Gestapo seront remis à GIRIN, un résistant du réseau Dupleix, et certains de ceux qui étaient encore en danger à l'été 1944 pourront échapper à l’arrestation. Alors que des dizaines de témoins se relayaient à la barre en 1949 pour réclamer justice, certains annonçant même qu’ils feraient la peau à Lucien DOUSSOT s’il en réchappait une fois de plus, ce dernier sera gracié par le Président AURIOL après avoir été condamné à mort. Alors qu'il avait participé à l'arrestation de ses compagnons de lutte le 10 mai 1944. Le Garde des Sceaux, ministre de la Justice estimera « regrettable » dans une lettre au procureur général de la Cour d’appel de Lyon que DOUSSOT n’ait pas été jugé également au moment de son procès, pour ces trois meurtres « alors qu’il était militaire ». DOUSSOT sera gracié par le président AURIOL alors qu’il était impliqué entre 1943 et 1944 dans 366 arrestations, 313 déportations et vingt exécutions. Alors que ce soit pour trois meurtres (ou plus ?), un viol, (ou plus ?) est-ce que cela aurait changé la donne ? Il sera à nouveau impliqué dans un meurtre qui lui vaudra dix années d'emprisonnement quelque temps plus tard. Il serait mort, nous a-t-on dit, en 1963 et son décès constaté le 13 septembre 1963 à l'hôpital de Chartres. Il habitait alors à Rosny-sous-Bois (département de la Seine, à l'époque) et était divorcé de Jeanne Georgette PERRIN. Il venait de se remarier à Sadia Henriette GHARBI.  

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