-
Qui étaient ces collaborateurs de Gauche qui avaient pactisé avec les nazis ?
Entre 1936 et 1939, une grande quantité de représentants de la Gauche s'entre-déchiraient avant que la collaboration de certains d'entre eux avec les nazis ne leur permette, après juin 1940, de participer ensemble à un gouvernement, favorisant de ce fait quelques clivages. Autour de gens comme Marcel DEAT (ci-contre), l'ancien communiste Jacques DORIOT, de l'ancien maire de Bordeaux Adrien MARQUET ou de l'ancien patron de presse véreux Jean LUCHAIRE (en tête d'article), fondateur du journal Les Nouveaux Temps et ami du nazi Otto ABETZ, qui, pourtant, au début des années trente était considéré comme l'héritier du pacifiste Aristide BRIAND. On y retrouvera également des hommes comme Charles SPINASSE ou René BLIN, l'ancien n° 2 de la CGT qui deviendra un temps le ministre du Travail des Pétainistes et quelques autres comme l'écrivain et journaliste Marc OGIER devenu subitement un nazi enragé après un court voyage en Allemagne qu'avait précédé une lecture de La Gerbe des Forces d'Alphonse de CHATEAUBRIANT. On y trouvera aussi des gens comme l'ancien enseignant Georges ALBERTINI. Il apparaît que si certains de ces hommes de gauche sont devenus des collaborationnistes par volonté de rester des pacifistes et qui, au départ, étaient prêts à dénoncer le péril nazi, d'autres, en revanche, sont devenus des Vychistes uniquement par souci de s'élever dans les méandres du pouvoir. Comme DEAT et DORIOT ou comme LAVAL qui avait déjà goûté aux responsabilités ministérielles dans les années trente, avant le Front Populaire. Après l'arrivée au pouvoir d'HITLER, il était hors de question pour cette gauche attachée à un certain pacifisme qu'elle fasse de la peine aux nouveaux maîtres de l'Allemagne et donc à Adolf HITLER. Ce que démontrent la plupart des articles de presse publiés en France où il était hors de question, par exemple, de s'en prendre au réarmement allemand. Certes, on était navré de ce qui arrivait aux Juifs mais il n'était pas envisageable d'un autre côté que l'on s'oppose à ce que les nazis développaient. Malgré des prétentions sans cesse grandissantes du nouvel homme fort de l'Allemagne, cette gauche signera les accords de Munich aux côtés des Anglais se promettant néanmoins que ce seraient les dernières concessions qui seraient faites. On sait ce qu'il adviendra par la suite.
Marcel DEAT ancien combattant de la grande guerre de la SFIO, qui avait participé à cette gauche pacifiste du début des années trente, rompra très vite tout lien avec Léon BLUM et bien avant l'arrivée du Front Populaire de 1936, prônant l'émergence d'un courant néo-socialiste dont les mots d'ordre étaient Ordre, Autorité et Nation et luttant contre le bolchévisme et le capitalisme, un mot d'ordre qu'il partagera avec le futur maire de Bordeaux, Adrien MARQUET. Ce qui donne une idée du parcours qui aura été celui de cet homme, tout comme l'est celui de l'ancien communiste Jacques DORIOT, responsable des Jeunesses communistes, qui mangeait pourtant dans la main de LENINE au début des années vingt avant de prendre ses distances avec STALINE et d'être exclu en 1934 du Parti Communiste Français. Les deux hommes ne cacheront pas longtemps leurs appétits lorgnant sur Vichy et une prise de pouvoir qui leur aurait convenu.
Les choses se termineront mal pour Jean LUCHAIRE qui sera fusillé en 1946 au Fort de Chatillon. D'autres s'en tireront mieux comme Charles SPINASSE qui ne sera que révoqué de la SFIO un parti auquel il appartenait ne jouera plus qu'un rôle mineur. DEAT parviendra à s'enfuir en Italie où il trouvera refuse dans un couvent mais sous un nom d'emprunt. Georges ALBERTINI écopera de cinq années de travaux forcés. Marc OGIER deviendra un auteur à succès sous un nom également d'emprunt avant, un jour, de dévoiler sa véritable identité. Jacques DORIOT trouvera la mort en Allemagne en 1945.
Tags : nazi, ancien, gauche, annees, debut
-
Commentaires