• Les tondues de 1944

    Les tondues de 1944

    Les tondues de 1944Il fallait qu'elles paient toutes ces femmes ! Pour avoir couché avec un Allemand ou pour être tombées amoureuses de l'un d'entre eux ! Voire pour avoir été suspectées d'avoir dénoncé des compatriotes ! Elles seront même les premières à subir un châtiment à la fin de l'été 1944, dès les premières villes libérées de l'oppression nazie. Comme si toute une population avait souhaité se venger de tous les mauvais traitements subis durant quatre longues années. Ce sera le cas de certaines d'entre elles qui s'étaient retrouvées dans le besoin et qui n'avaient pas su rester insensibles devant un bel uniforme, d'autres ayant été tondues pour avoir collaboré ouvertement avec l'ennemi ou avoir livré certains des leurs. Mais quelles qu'aient pu être leurs responsabilités ou le degré de leur complicité, elles subiront toutes ces tontes effectuées en présence de nombreux témoins et aussi sous les quolibets humiliants de la foule ! En étant même parfois recouvertes d'inscriptions injurieuses et promenées dans une charrette pour qu'elles soient davantage encore humiliées par une population vengeresse ! Inutile de dire qu'on avait voulu donner un certain aspect théâtral à ces cérémonies et qu'il s'est bien agi là d’une véritable mise en scène, qui n’est pas sans évoquer les théâtres de foire ou les manifestations officielles. On estime que de 20 000 à 40 000 femmes accusées à tort ou à raison de collaboration avec l’occupant allemand auraient été tondues en France entre le milieu de l’année 1944 et la fin de 1945. Toutes ces tontes se dérouleront, autant dans les grandes villes qui ont toutes eu « leurs tondues », qu'en zone rurale. En Charente Inférieure, ce sont les gamins d'un petit village qui à l'exemple de leurs aînés joueront au maquis... Armés de sabres de bois ils s'empareront du verger, pénètreront dans un poulailler et libèreront les lapins... Puis tondront trois petites filles.

    L'une de celles qui a dû affronter ces manifestations de haine et de vindicte populaire, une employée d'hôtel, se souvient encore de ce qu'a pu être cette humiliation. « J'avais rien fait contre ma patrie, proteste-t-elle toujours. J'avais seulement rencontré Siegfried ! » Un officier qu'elle épousera enceinte après la guerre et dont elle finira par divorcer quelques années plus tard.

    La fin du reportage réalisé ci-dessous qui évoque "Simone, la tondue de Chartres" revient sur ces punitions souvent administrées maladroitement. Des images terribles qui montrent qu'il s'est agi plus d'humilier que de sanctionner celles qui avaient commis un acte de chair jugé impardonnable. Comme dira l'un des témoins survivants, on les a traitées de tout lors de ces tontes, d'être des putes, des salopes, des femmes sur lesquelles on jetait des détritus ou des fruits pourris ! Parfois même sans avoir de réelle preuve de leur complicité !

    Yahoo!

    Tags Tags : , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :