Des images épouvantables comme celle publiée ci-dessus ou quelques autres comme celle de ces bambins affamés et aux portes de mort (photo de gauche) qui évoquent ce qu'aura été ce ghetto de Varsovie, images qui font toujours autant froid dans le dos ! Au point que l'on pourrait se demander ce qui animait ces monstres qu'étaient les nazis pour se livrer à de tels crimes ! Ce ghetto, un quartier fermé créé en octobre 1940 au centre même de Varsovie pour y enfermer des Juifs comptera à un moment donné jusqu'à 380 000 personnes. La Pologne envahie par les nazis dès le 3 septembre 1939 après un déluge de feu venu du ciel, la capitale Varsovie tombera le 29 suivant après un sévère bombardement. Et pourtant ce quartier juif avant de devenir cet endroit sinistre, un véritable mouroir pour ceux qui y étaient restés sans vouloir le fuir, était encore avant-guerre un endroit où il faisait bon vivre, un quartier animé où l'on aimait se retrouver. Personne n'aurait jamais imaginé avant le début du conflit et ce triste mois de septembre 1939 que le ghetto de Varsovie deviendrait rapidement le plus grand ghetto d'Europe qu'il sera ensuite impossible de quitter. 

Dès l'hiver 1939–1940, les nazis commenceront à persécuter les Juifs et ceux qui vivaient à Varsovie, soit 29% de la population de la capitale polonaise, en leur imposant l'obligation de porter un brassard blanc avec une étoile de David bleue. Très vite, il leur sera donné l'ordre de prendre toutes leurs dispositions pour s'installer dans un quartier situé au centre de la capitale polonaise où avait été créé un quartier juif, un ghetto. Une zone fermée le 16 novembre 1940 pour endiguer un début d'épidémie, par un mur d'enceinte s'étendant sur dix-huit kilomètres de longueur et d'une hauteur de trois mètres où 40 % de la population de la ville devra s'entasser dans des conditions insalubres. On choisira chez les nazis s'affamer progressivement ceux qui y avaient été enfermés. L'activité économique du ghetto réduite au minimum sera évidemment interdite, la contrebande de nourriture étant l'activité la plus répandue ; elle donnera lieu au creusement de tunnels permettant à des enfants de conserver un lien avec l'extérieur. Ceux qui prenaient part à ce type d'activités illégales ou qui possédaient encore des biens seront souvent en mesure de survivre plus longtemps dans le ghetto. Le plus curieux c'est que malgré les menaces proférées, la vie ait pu longtemps se poursuivre dans de telles conditions avec des gens qui se mariaient, travaillaient, discutaient dans les cafés, et étudiaient même en secret, les écoles étant interdites, qui allaient au théâtre, au cabaret, au concert quand on en trouvait qui avaient choisi de résister à ce climat de puanteur et de privation de nourriture ordonné par des monstres…

Pourtant, très vite, les occupants de l'endroit comprendront que les nazis n'avaient d'autre objectif que celui de se constituer avec ce ghetto une réserve humaine dont ils se serviraient en déportant progressivement vers les camps de Treblinka ou Sobibor ceux qui avaient eu la malchance de tomber dans leurs filets et de n'avoir pas pu gagner d'autres pays. Ce sera le cas à partir de juillet 1942 qui verra commencer les déportations. Alors qu'entre novembre 1940 et juillet 1942 environ 80 000 personnes y étaient déjà mortes souvent affamées ou malades sans déportation ni fusillade. Le 19 avril 1943, estimant qu'ils étaient de toute façon condamnés au pire et à la mort, ceux qui avaient été enfermés dans le ghetto décideront de se soulever convaincus qu'entre déshonneur et le risque de mourir, mieux valait périr en gardant son honneur et en s'opposant aux déportations. Sans doute parce que l'insurrection était considérée comme un acte de dignité, sans espoir de victoire. Bien qu'équipés de chars et de lance-flammes et la lutte étant inégale, les nazis rencontreront une vive résistance en voulant pénétrer dans le ghetto pour y opérer une nouvelle rafle sous le commandement d'un certain Jürgen STROOP (photo ci-dessus). 400 des insurgés conduits par Dawid MORYC APFELBAUM et Paweł FRENKEL et environ 500 combattants d'une organisation juive de combat mettront tout en oeuvre pour s'opposer le plus longtemps possible à leurs tortionnaires nazis. Devant l'ampleur de la résistance, STROOP décidera, au bout de quelques jours, d'incendier le ghetto, immeuble par immeuble, d'envoyer du gaz dans les souterrains, de détruire les bunkers, et de bombarder le ghetto à l'arme lourde. Durant l'affrontement, près de 6 000 Juifs seront brûlés mais les Juifs tueront près d'une centaine de nazis. Au total 13 000 de ces résistants seront abattus, brûlés ou gazés durant cette opération et les autres déportés.