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Adrien Marquet, l'opportuniste bordelais
Né dans un milieu modeste en 1884, Adrien MARQUET a été le premier Socialiste à être maire de Bordeaux. Considéré au départ comme un possible agitateur compte tenu de ses amitiés syndicalistes de gauche, il étonnera rapidement nombre de ses détracteurs pour une attitude qui sied davantage à un notable de province. Ce qui lui vaudra d'être considéré par le pouvoir en place (avec le Président Lebrun à gauche) comme un homme d'avenir susceptible d'engager dans sa propre région de grands projets. Une fois élu à la mairie, ses concepts de rigueur l'amèneront même à être admiratif de régimes comme ceux de MUSSOLINI en Italie ou d'HITLER en Allemagne et il ne tardera pas à donner à son action locale d'autres prolongements que ceux que l'on attendait d'un homme comme lui. Au point qu'il s'éloignera assez vite du courant socialiste et d'alliés comme Léon BLUM, créant au passage sa propre mouvance où prévaudra une devise qu'il fera sienne : ordre, autorité, nation. Ambitieux et avide de pouvoir devenir un jour ministre, il rejoindra dès 1934 l'équipe gouvernementale de Gaston DOUMERGUE au sein de laquelle il nouera des relations avec des gens comme Pierre LAVAL et le maréchal PETAIN.
A Bordeaux dont il était toujours le maire, pendant que d'autres prendront le chemin de l'étranger pour résister à la vague nazie comme de GAULLE ou MENDES-FRANCE, Adrien MARQUET choisira, lui, dès le 17 juin 1940 de rallier ceux qui ont déjà dans l'idée de collaborer avec l'occupant. Sans se douter que l'on souhaitait surtout se servir de lui et de ce qu'il représentait, il acceptera de devenir le premier ministre de l'Intérieur du Gouvernement PETAIN. Sans pour autant s'écarter de ce pouvoir collaborationniste lorsqu'il sera écarté de la nouvelle équipe gouvernementale, ce qui ne manquera pas de lui être reproché au moment de devoir rendre des comptes à la Justice de son pays. Sa ville de Bordeaux qui était peuplée d'une population juive conséquente ne pourra donc compter sur les relations de son maire pour échapper au sinistre projet nazi de déportation ni à un dénommé Maurice PAPON.
MARQUET, comme le montre le reportage de Sénat.fr de l'avis de ceux qui l'auront côtoyé, était un homme énigmatique, renfermé sur lui-même que les circonstances ne favoriseront pas dès lors que l'heure sera venue pour PETAIN de libérer le pouvoir. On aurait dit qu'il était peu disposé à échapper à ce qui l'attendait. Le 29 août 1944, Bordeaux libéré du joug nazi, il sera arrêté et conduit au Fort du Hâ avant d'être conduit à Fresnes dans l'attente de son procès devant la Haute Cour de Justice. Condamné trois ans plus tard, il s'en tirera cependant avec une peine légère au vu de son implication dans la collaboration. Son capital personnel ne sera qu'à peine entamé et après avoir été inéligible une dizaine d'années, il sera à nouveau en mesure de faire son retour politique et de se présenter aux suffrages de ses électeurs bordelais lors des législatives de 1956. Mais, une crise cardiaque lors d'un meeting en 1955 l'empêchera de briguer de nouveaux mandats.
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