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Von Alvensleben, le tortionnaire nazi devenu paysan
Sans que son nom revienne lorsqu'on évoque les nazis les plus en vue, Ludolf-Hermann von ALVENSLEBEN n'en reste pas moins l'auteur de crimes contre l'humanité qui auraient pu lui valoir de goûter aux joies de la potence à Nuremberg en 1946 si on avait pu l'empêcher de bénéficier lui aussi du soutien de l'Eglise catholique. Tout comme cela avait été le cas pour Josef MENGELE, Adolf EICHMANN, Aloïs BRUNNER ou Erich PRIBKE. Et notamment du soutien d'un évêque du nom d'Aloïs HUDAL (ci-contre) qui lui procurera les faux papiers dont il avait besoin pour quitter l'Europe et partir pour l'Amérique du Sud. Fervent admirateur d'Adolf HITLER, cet évêque né en Autriche qui avait défendu jusqu'au bout une synthèse entre catholicisme et national-socialisme et qui avait accusé les Juifs de vouloir dominer le monde ne pouvait qu'aider les nazis dans le besoin et il y en aura quelques-uns après mai 1945. Il est vrai que ce religieux s'était convertit aux valeurs du national-socialisme qu'il estimait parfaitement compatibles avec le christianisme. Au point en 1937 de publier un ouvrage sur le sujet dont il avait adressé un exemplaire au Führer, avec cette dédicace d'homme convaincu : "Au Siegfried de la grandeur allemande". Il avait d'ailleurs déjà approuvé publiquement les lois raciales de Nuremberg, dès leur promulgation en 1935.
Fils du général Ludolf von ALVENSLEBEN et issu d'une famille aristocrate prussienne, ce nazi aidé par l'évêque avait intégré dès 1911t le 10e régiment de hussards dès 1911. Il tentera d'assassiner ou de faire assassiner par ses sbires plus de quatre mille Polonais dans la région de Dantzig. Devenu l'un des patrons de la police en Ukraine aux côtés d'Heinrich HIMMLER, on lui confiera ensuite la région de Dresde sans que l'on sache s'il avait assisté en février 1945 au bombardement allié qui détruira une grande partie de la ville. Arrêté en avril 1945 par les Alliés, il parviendra à s'évader du camp d'internement de Neuengamme fin 1945. Devenu agriculteur après une sévère métamorphose (ci-contre), méconnaissable, il coulera pendant quelques mois des jours tranquilles sous le nom de Frederich NEUMANN, mais sa nouvelle apparence ne parviendra pas à lui éviter un nouvel interrogatoire au mois d'août 1946. Lors de celui-ci il aura du mal à cacher ses origines aristocratiques et à jouer les paysans. Découvert, il n'aura d'autre solution que celle d'envisager un long périple et de gagner le sud Tyrol où, classé comme apatride, il sera en mesure de préparer sa fuite sous un nouveau nom, celui de Kremhart TEODORO. Poursuivi par les tribunaux de Munich qui avaient lancé un mandat d'arrêt contre lui en 1970, il ne sera pas extradé par le pays qui l'avait accueilli, Juan PERON lui ayant permis d'être naturalisé argentin. Après s'être reconverti dans l'élevage de poisson, il décédera le 17 mars 1970 à Santa Rosa de Calamuchita (Argentine).
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