L'amiral Philippe de GAULLE (ci-dessus), fils du général tant regretté vient de décéder le 13 mars à 102 ans, mais que sait-on exactement à propos de ce grand homme ?

Né le 28 décembre 1920, il avait achevé sa carrière militaire en 1982 aux rang et appellation d'amiral, devenant ensuite sénateur de Paris jusqu'en 2004. Contrairement aux idées souvent répandues, Philippe de GAULLE n'a jamais été résistant, même après avoir rejoint son père en Angleterre dès 1940. C'est son oncle Jules Richard, décédé en 1933, qui l'aurait incité à devenir marin alors que son père le général voulait en faire un diplomate. Investi très jeune du sens du devoir, en juin 1940, le même jour que celui de l'appel de son père, il avait quitté Brest à bord d'un cargo avec sa mère et ses deux sœurs dans l'espoir d'y retrouver celui-ci dont il avait perdu la trace. D'après CHODRON de COURCEL, l'aide de camp du général, s'il a été le premier Compagnon de la Libération de son père, il n'aura cette distinction qu'en 2021, longtemps après et seulement lors de la disparition d'Hubert GERMAIN. De toutes les batailles, il participera à la libération de la France à partir de juin 1944 avant, ensuite, de rejoindre les unités du général LECLERC et de participer à la libération de Strasbourg. C'est lui qui sera envoyé en août 1944 depuis la gare Montparnasse pour porter l'ordre de reddition aux Allemands retranchés dans les locaux de l'Assemblée Nationale. Il effectuera ensuite de 1946 à 1948 et de 1952 à 1954 deux campagnes en Indochine dans l'aviation embarquée, avec appontages sur porte-avions, de jour comme de nuit, et cela durant deux ans et demi avant de participer à maints autres combats. Brillant, il enseignera à l’École supérieure de guerre navale (1958-1959, 1962-1967, 1968-1982), au Centre des hautes études militaires (1969-1982), a l’Institut des hautes études de Défense nationale (1969-1982) et au Collège de défense de l'OTAN (1962-1967). 

Lui qui aurait pu être un artiste et qui sera l'auteur de plusieurs oeuvres picturales sera également à l'origine de la calligraphie de nos anciens billets de banque. Philippe de GAULLE est l'auteur de Mémoires accessoires (2001) et d'un ouvrage en deux tomes intitulé De Gaulle, mon père (2003 et 2004), publiés sous la forme d'entretiens avec l'écrivain Michel TAURIAC. Cet ouvrage reste une source d'informations de première main sur le Général, dans sa vie privée comme dans sa vie politique où l'amiral relate les entretiens qu'il a eus avec son père tout au long de sa vie, tant sur les actions que celui-ci a menées que sur les raisons de ses prises de décision. Il refusera néanmoins d'ouvrir les archives de son père et de leur donner la suite que beaucoup attendaient. Après l'hommage qui lui sera rendu aux Invalides, il a été inhumé à Colombey-les-deux-Eglises.

« La mort de Philippe de Gaulle, mon père, n’est pas quelque chose de triste. C’est une invitation à poursuivre, à continuer à se battre pour que, même si ça peut paraître pompeux, pour que vive la France, notre beau et cher pays », dira Yves de GAULLE lors de l'hommage aux Invalides devant une poignée de journalistes. Yves, l’un des quatre fils de l’amiral, et petit-fils du Général. a accompli lui aussi une belle carrière dans la marine nationale.