• Paul Touvier, l'antisémite non repenti

    Paul Touvier, l'antisémite non repenti

    Paul Touvier, l'antisémite non repentiIl aurait dû être exécuté après avoir été condamné par contumace en 1947. Ayant réussi à s'évader des locaux où il était entendu à Paris, rue des Saussaies, bénéficiant indiscutablement de complicités et parvenant à s'évaporer, puis après avoir été gracié par le Président POMPIDOU en novembre 1971, il faudra donc que les victimes ou leurs enfants attendent encore un gros quart de siècle avant que ce personnage horrible soit enfin condamné pour ses crimes contre l'humanité, un délit devenu imprescriptible ! Pourtant, Paul TOUVIER était encore au moment de son arrestation l'un des pires criminels que la France ait connus. Quelqu'un qui, en Rhône-Alpes, aura été avec l'assassin de Jean MOULIN, le nazi Klaus BARBIE, le responsable de maintes arrestations et déportations de Juifs dont celle de l'exécution de ces sept Juifs à Rieux-le-Pape. Une affaire dont il se défendra en avançant le fait qu'il lui avait fallu cent otages et qu'il avait donc réussi à en sauver 93 ! Ben voyons donc ! Un fanatique qui s'était juré d'éliminer des ennemis comme les Juifs ou les communistes, voire tous les résistants à un régime de Vichy qu'il représentait et il n'éprouvera jamais aucun regret d'avoir commis autant d'abominations. Même sur la fin avant qu'on l'expédie derrière les barreaux. Gangster fasciste et antisémite, il apparaît que l'homme était aussi, et surtout, un manipulateur obsédé par l'argent.

    Ancien cheminot, cet homme un peu falot dirigera très vite dès son entrée dans la Milice de DARNAND le 2ème service d'une institution similaire à la Gestapo. En Rhône-Alpes, une région où il tentera longtemps de se cacher après ses agissements, aidé par l'Eglise et ses satellites, il pensait même pouvoir obtenir après une grâce présidentielle le droit de pouvoir disposer d'un confortable héritage familial. Cela ne sera pas le cas. Retrouvé par un journaliste de l'Express, DEROGY, il sera même contraint de quitter avec précipitation sa demeure de Chambéry qui sera incendiée. En mars 1988, c'est un magistrat sensible au dossier qui finira par confier à un colonel de gendarmerie, Jean-Louis RECORDON la tâche de retrouver le fuyard. En s'appuyant cette fois-ci sur le fait que l'homme avait à répondre de crimes contre l'humanité et non à la sanction de délits éteints par le prescription. Mais, personne ne savait alors à quoi pouvait ressembler l'homme dont on savait qu'il avait un certain talent d'acteur pour se grimer (photo en tête d'article). Notamment après avoir répondu à un interview et avoir tenté de se disculper. Ce qu'on savait en revanche, c'est que l'homme avait trouvé refuge au sein de congrégations religieuses coupables sous d'autres cieux d'avoir déjà aidé des criminels nazis comme EICHMANN et MENGELE à fuir et à échapper à une arrestation.

    Paul Touvier, l'antisémite non repenti

    Pour la première fois, la Police puis surtout la Gendarmerie seront amenées à fouiller un couvent et à placer sur écoute un certain nombre d'institutions religieuses parmi lesquelles les Traditionalistes de Monseigneur LEFEBVRE. Ce qui amènera les gendarmes pilotés par le colonel Jean-Louis RECORDON à approcher d'anciens Waffen SS. Perturbées par le Canard Enchaîné qui avait découvert de son côté quelque chose, des investigations permettront enfin d'inculper le fugitif à Nice en mai 1989 et, en avril 1994, de le condamner à une peine d'emprisonnement à perpétuité. Après toutefois un épisode qui ne grandira pas la Justice car TOUVIER sera relaxé en 1992 avant que le jugement soit cassé. On a dit que les jurés n'avaient accordé à TOUVIER que le regard que l'on porte aux petites frappes. Malgré l'existence d'amitiés honorables et la présence d'un Jacques BREL qui l'aurait défendu une trentaine d'années plus tôt, sans que l'on sache s'il avait réellement été informé de ce qu'on reprochait à son protégé. Il sera donc le premier Français à être condamné pour crimes contre l'humanité. Paul TOUVIER mourra d'un cancer de la prostate généralisé à la Prison de Fresnes le 17 juillet 1996, à l'âge de 81 ans, après le rejet de son pourvoi en cassation et d'un nouveau recours en grâce auprès du président de la République.

    Le reportage qui suit donne une idée de ce qu'il aura fallu faire pour mettre la main sur cette fripouille dont un journaliste du magazine l'Express était parvenu en 1972 à retrouver la trace à Chambéry. 

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