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Olivier de Pierrebourg, l'intrépide
Comme hélas quelques autres, Olivier HARTY de PIERREBOURG fait partie de ces hommes dont on ne parle pas assez. Né le 10 juillet 1908 à Vauxbuin dans l'Aisne, il avait choisi le journalisme après des études de lettres à la Sorbonne. Devenu rédacteur à l'agence Havas au service étranger, il sera également secrétaire d'André PHILIP, le député SFIO du Rhône. Mobilisé en 1939 dans la cavalerie et promu aspirant en mai 1940, il sera démobilisé en septembre et démissionnant de l'Agence Havas il refusera tout contact avec Vichy.
Résistant de la première heure aux côtés d'André PHILIP, il trouvera, dès novembre 1940, un passage clandestin sur la ligne de démarcation qui lui servira pendant toute la durée de l'occupation. Il pourra de la sorte faire passer en zone nord les premiers journaux clandestins et assurer le passage de personnalités de la Résistance et d'agents de liaison. Il sauvera également de nombreux réfugiés politiques en faisant passer à Londres puis à Alger des renseignements importants. Il ouvrera parallèlement à ces activités de Résistant une entreprise de tissu à Lyon, rue de Constantine qui deviendra rapidement un centre de rencontre pour la Résistance. Il participera en outre avec des catholiques comme le père CHAILLET, à la fondation en mai 1941 du comité de secours oecuménique "l'Amitié Chrétienne" qui avait pour but principal de soustraire aux recherches de la police allemande et de celle de Vichy les réfugiés politiques et les Juifs. Il fera sortir des camps de nombreuses personnes qu'il installera dans des maisons d'accueil en zone sud. Grâce à son action, plusieurs centaines d'enfants juifs seront sauvés de la déportation vers la Pologne en 1942. Il hébergera également dans son appartement lyonnais des Juifs en transit auxquels il fournira des faux-papiers. Grâce à lui, André PHILIP entrera en contact avec Edouard HERRIOT alors que celui-ci était en résidence surveillée près de Lyon. Il organisera le passage de PHILIP en Angleterre en juillet 1942 et entrera ensuite au réseau de renseignement Phratrie de Jacques ROBERT (alias Denis) comme chargé de mission politique et de la section de contre-espionnage. Il y sera notamment chargé par les services de Londres de convaincre, d'assurer la sécurité et d'acheminer vers la Grande-Bretagne l'ambassadeur René MASSIGLI qui parviendra à Londres, à bord d'un Lysander, en janvier 1943.
Il sera ensuite nommé Commissaire aux Affaires étrangères par le général de GAULLE. Après l’occupation de la zone sud par les Allemands en novembre 1942, il fera passer lui-même de nombreuses personnes en Espagne et en Suisse et créera le premier réseau de la police à Lyon, point de départ du futur réseau Ajax d’Achille PERETTI. Fin 1942, il organisera également l’évasion du camp Saint-Sulpice-La-Pointe près de Toulouse de deux membres de Phratrie. Désigné pour rejoindre André Philip à Alger en mai 1943, il décidera de passer par l'Espagne avec son épouse. Arrêtés par la Gestapo le 10 août 1943, ils seront incarcérés à Argelès puis à Tarbes et enfin à Toulouse. Olivier de PIERREBOURG, sans son épouse, sera emmené à Compiègne. Lors de son transfert vers le camp de Buchenwald en Allemagne, le 17 septembre 1943, il organisera l'évasion de ses camarades de wagon et parviendra lui-même à sauter du train, juste avant l'entrée du convoi en Lorraine. Il se fracturera la jambe en se réceptionnant mal. Dès son rétablissement, il se remettra, à Paris, à la disposition du réseau Sosies de Pierre et Dominique PONCHARDIER. Au début de 1944 il tentera vainement d'organiser l'évasion de Pierre BROSSOLETTE de la prison de Rennes et prendra part en août 1944 à la libération de Paris. Après la guerre il sera quelque temps attaché au cabinet d'André PHILIP, ministre de l'Economie nationale puis reprendra ses fonctions au sein de son entreprise de tissus à Lyon. Député de la Creuse (1951-1973) et vice-président de la commission de la Défense Nationale (1959-1962), conseiller général de 1957 à 1970, il sera élu maire de Guéret en 1971.
Olivier HARTY de PIERREBOURG est décédé à Paris le 23 août 1973. Il a été inhumé au cimetière du Montparnasse à Paris.
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