• Léon Blum, l'un des hommes les plus insultés... avant Macron

    Léon Blum, l'un des hommes les plus insultés...

    Emmanuel MACRON restera t-il en tête de tous les sondages d'impopularité passé son règne de dix ans ? Une question que l'on peut se poser puisqu'il est un autre homme politique qui aura longtemps fait les faveurs des mécontents, Léon BLUM. Un homme qui sera même victime d'un attentat pas seulement dû à un jet de casseroles. Et quelqu'un qui, après avoir défendu le capitaine DREYFUS et unifié le Parti Socialiste en s'opposant à sa bolchévisation, puis pris la tête d'un Front Populaire avait fini par récolter contre lui une grande quantité d'oppositions de toute sorte. Antisémites, gens de droite, communistes... tous se montreront même unanimes pour réclamer sa peau.

    Léon Blum, l'un des hommes les plus insultés...Dans une biographie qu'il lui avait consacrée, l'écrivain et historien Jean LACOUTURE était revenu sur le parcours atypique de cet homme né le 9 avril 1872 à Paris rue Saint-Denis. Enfant de santé délicate, il semble qu'il avait trouvé avec ses études un palliatif. Lycées Charlemagne et Henri IV, Ecole Normale dès ses dix-huit ans, Sorbonne, le jeune BLUM (photo ci-contre) avait pour Jean LACOUTURE montré très vite un certain intérêt pour l'écriture. Devenu juriste et reçu au concours du Conseil d'Etat où il deviendra auditeur en 1895, il sera aussi de ceux qui combattront pour que le capitaine DREYFUS soit lavé de tous les soupçons qui avaient failli le terrasser, une affaire qui l'amènera tout naturellement à se mêler alors aux combats politiques. A partir de 1910, Léon Blum devenu maître des requêtes au Conseil d'État remplira avec éclat les fonctions de commissaire du gouvernement auprès de la section du contentieux participant à l'élaboration de la théorie dite de l'imprévision en matière de contrat administratif. Au moment de la déclaration de guerre, le parti socialiste est durement frappé par l'assassinat de JAURES. BLUM qui était son disciple et son véritable héritier spirituel deviendra ensuite le chef de cabinet du ministre socialiste Marcel SEMBAT et sera élu député de Paris en novembre 1919, devenant secrétaire du groupe parlementaire SFIO, restant longtemps député. Avec le cartel des gauches, il sera l'un des artisans de la victoire des socialistes aux élections de 1924 mais la SFIO ne participera pas au nouveau gouvernement qui sera du reste poussé vers la sortie deux ans plus tard. C'est un accord conclu avec le Parti Communiste qui en fera ensuite le leader d'un Front Populaire propulsé à la tête de l'Etat français en 1936, l'extrême-droite et les Cagoulards n'ayant pas réussi à profiter des événements de 1934 et de la révolte de février. Il sera néanmoins contraint de quitter le pouvoir en 1937 laissant les Radicaux seuls au pouvoir avec la Droite jusqu'à juin 1940. Une période où il devra s'opposer à un antisémitisme croissant qui le verra même victime d'une tentative d'assassinat organisé par le mouvement Action Française. Juif, il sera arrêté en septembre 1940 par l'Etat vichyste, jugé en 1942 à Riom et Pierre LAVAL auquel il s'était déjà opposé une douzaine d'années plus tôt le livrera aux nazis en 1943 qui le déporteront à Buchenwald d'où il parviendra à s'extirper sans trop de dommages. Le sort de son fils Robert, prisonnier en Allemagne et de son frère René, déporté à Auschwitz, l'inquièteront longtemps. 

    Appelé à diriger le gouvernement succédant à celui de de GAULLE en déc 1946, et cela après avoir néanmoins refusé de se représenter à la députation,  Léon BLUM remettra deux mois plus tard le 22 janvier 1947 la démission de son gouvernement au Président de la République élu, Vincent AURIOL. Sans doute les multiples difficultés rencontrées auront-elles eu raison de sa ténacité d'homme éprouvé par les  événements. Il se réinstallera alors dans sa maison de Jouy-en-Josas avant de disparaitre le 30 mars 1950 à 77 ans après un infarctus, non sans être resté jusqu'au bout à la tête du Populaire, le média qu'il avait créé et qu'il dirigeait depuis une trentaine d'années. C'est sa dernière épouse Jeanne REICHENBACH qui l'admirait depuis des années qui le soutiendra à un moment où il en avait le plus besoin. A la mort de sa deuxième épouse, en 1938, Léon BLUM s'était en effet rapproché de Jeanne, une jeune femme de 27 ans sa cadette, qui sera son soutien indéfectible durant ses années de détention, Jeanne parvenant à le rejoindre à Buchenwald et à l’épouser. 

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