• L'affaire de Bruay-en-Artois, l'autre fiasco judiciaire...

    L'affaire de Bruay-en-Artois et du notaire compromis...

    Une partie de ballon et ce 6 avril 1972 une découverte macabre faite par quelques gamins, celle du corps d'une adolescente assassinée qui vient d'être retrouvé dans un terrain vague de Bruay-en-Artois ! Son frère fera partie des jeunes gens. Encore un corps, serait-on tenté de dire après celui d'une autre gamine retrouvé dans une localité proche !

    En ce mois d'avril 1972, au début des vacances de Pâques, tous les médias ne parleront que de ça et une association, le comité Vérité-Justice, sera constituée en vue de rechercher la vérité soutenue par l'écrivain Jean-Paul SARTRE Dissimulé sous un pneu et très abîmé, ce corps porte les traces d'une strangulation et de griffures. L'adolescente n'a pas de papiers sur elle mais on va très vite être fixé aux cris que pousse un homme, Léon DEWEVRE, un mineur de la Fosse 6 de Bruay qui vient de reconnaître le corps de sa fille Brigitte ! Une fille de mineurs comme les autres, dira-t-on, et quelqu'un de tranquille qui, à 15 ans poursuivait sans histoire et sérieusement ses études et qui, la veille au soir, s'était rendue chez sa grand-mère chez laquelle elle dormait presque chaque soir. L'autopsie réalisée confirmera l'hypothèse avancée de la strangulation ayant entraîné la mort, mais elle précisera que la gamine a également été frappée après sa mort et à plusieurs reprises. Elle serait morte aux alentours de 20 heures la veille au soir. 

    L'affaire de Bruay-en-Artois et du notaire compromis...

    Cette affaire dont l'instruction a été confiée à un juge à l'accent méridional, le Juge Henri PASCAL (ci-contre), l'un des premiers adhérents du Syndicat de la Magistrature, va rapidement s'emballer au plan médiatique car elle porte en elle tous les ingrédients d'un fait divers mettant aux prises les classes laborieuses, celles des mineurs de Bruay avec, face à eux, la haute bourgeoise locale. D'autant qu'un notaire célibataire vivant encore chez sa mère à plus de trente-sept ans, et auquel on prête des fréquentations de prostituées, Maître Pierre LEROY (en tête d'article), un homme hautain que l'on dit cassant, est entendu par les enquêteurs. Il aurait en effet garé son véhicule vers les 20 heures, une Peugeot 504 blanche à proximité du terrain vague où le corps de Brigitte DEWEVRE a été retrouvé. Coupable d'avoir donné des éléments mensongers à cinq reprises au Juge PASCAL, le notaire sera inculpé le 13 avril, à peine huit jours après la découverte du corps ! Dans une énième version de la présence de cette voiture qui l'a trahi, il indiquera avoir eu un rendez-vous avec sa maîtresse, Monique BEGIN-MAYEUR, une bourgeoise en instance de divorce qui demeure dans une splendide maison à proximité du terrain vague, que l'on peut gagner en coupant à travers un petit bois, mais qu'il n'aurait pas voulu compromettre en livrant toute la vérité aux enquêteurs. Bien en chair, elle est pourtant loin de ressembler aux jeunes femmes que se plait à fréquenter d'ordinaire le notaire... C'est peut-être pour lui une deuxième mère et en plus c'est la fille du plus gros marchand de meubles de Bruay-en-Artois ! 

    Après une reconstitution qui ne permettra pas au Juge PASCAL d'étayer ses accusations, le couple LEROY-MAYEUR demeuré en prison dans un premier temps sera libéré quelques semaines plus tard. Et il faudra attendre le dessaisissement du Juge ainsi qu'une enquête confiée à un juge parisien, le Juge SABLAYROLLES pour qu'on arrive à soupçonner un adolescent, Jean-Pierre FLAHAUT qui reconnaîtra les faits avant, plus tard, de se rétracter en tenant des propos souvent incohérents. ll avait donné rendez-vous à la victime, a chahuté avec elle, et en la poussant il l'a fait tomber à la renverse. Blessée à la tête, Brigitte aurait fait de vifs reproches à Jean-Pierre et il l'aurait étranglée avant de traîner son corps à l'entrée du terrain vague voisin et de transporter le corps près de la propriété de Monique BEGHIN-MAYEUR. Il aura l'idée de maquiller son homicide en crime sadique en mutilant la victime. Il aurait récupéré les lunettes de Brigitte tombées au sol et les cachera au domicile de son frère. Les enquêteurs les retrouveront bien à son domicile, dissimulées dans la doublure d'un fauteuil. Elles avaient échappé à la police lors d'une perquisition ordonnée par le juge PASCAL. Mais ce Jean-Pierre n'a-t-il pas voulu jouer les matamores en s'accusant d'un crime qu'il n'a peut-être pas commis, se contentant seulement de tromper les enquêteurs avec une paire de lunettes retrouvée après coup. Jugé, il sera acquitté et libéré malgré ses "vrais faux aveux", et l'affaire sera prescrite en 2005 sans que l'on ait retrouvé de coupable. Comme de nombreuses autres affaires, le meurtre de la petite Brigitte ne sera donc jamais élucidé.

    Pour le Juge PASCAL qui a longtemps continué à s'intéresser à l'affaire à distance, les choses sérieuses n'ont jamais été faites. Il parle notamment de fibres retrouvées sur les talons des chaussures de la petit victime qui proviendraient d'un tapis et des tapis, il n'y en a pas à l'endroit où a été retrouvé le corps ! En 2017 et 2018, Daniel BOURDON un policier à la retraite natif de Bruay-en-Artois qui avait treize ans au moment des faits vient de publier deux ouvrages et il indique dans le dernier avoir identifié l'assassin qui ne serait donc pas Jean-Pierre FLAHAUT mais en raison de la prescription, il ne pourra pas être poursuivi. C'est la confidence de l'une de ses anciennes relations qui l'a incité à entreprendre sa contre-enquête et à livrer enfin la vérité sur une affaire qui reste bien embrouillée tant elle donne le sentiment d'avoir été au départ "contrôlée" par ceux qui auraient pu être compromis. L'endroit qui avait été très exposé plusieurs années au plan médiatique a choisi dernièrement de devenir Bruay-la-Bussière.

     

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  • Commentaires

    1
    juju
    Vendredi 6 Mai 2022 à 22:24

    Le facteur qui a fait l objet d une calomnie n a strictement rien a voir dans cette affaire. Il a ete informe de cette calomnie grace a un ancien collegue.Il n a jamais du repondre a la moindre question a qui que ce soit concernant le meurtre de Brigitte Dewevre

    2
    CATHERINE
    Mercredi 19 Octobre 2022 à 10:53

    Bonjour, je confirme le commentaire de juju. Pour avoir bien connu cette affaire le facteur incriminé n 'est concerné en rien dans celle ci. Il est en contact avec plusieurs anciens collégues qui ont permis qu'il en soit informé

    3
    Dupire Horace
    Jeudi 5 Octobre 2023 à 22:00

    Un aplomb phénoménal de l'ancien flic qui a oublié le serment qu'il a prêté avant de prendre ses fonctions. Aucune enquête de sa part contrairement à ses affirmations. Il a tout simplement retranscrit les propos d'une ex-épouse, sujette à des troubles psychiatriques, ex-épouse qui n'a même pas assisté aux funérailles de son fils, refusant de s'intéresser à la destination de l'urne funéraire malgré l'aide que voulait lui apporter son ex-époux . Sans l'éloignement du facteur qu'il incrimine et sans la prescription relative à cette affaire, cet ancien flic serait encore aujourd'hui un inconnu . Le fric reste sa seule motivation . Pour ceux qui seraient sceptiques quant à mes affirmations, je leur conseille de se reférer à son dernier recueil de mensonges intitulé  " L'acte final" .  Invraisemblable de ne pas  avoir relu les pages 53 et 57-58 , pages qui démontrent qu'il n'a jamais rencontré ce facteur.

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