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Josef Hartinger, le procureur têtu
En avril 1933, la situation des nazis n'était pas encore assise et si on avait ouvert à Dachau un premier camp de concentration, tout était encore soumis à contrôle. Enfin presque. L'ancienne usine de poudre à canon de cette ville d'artistes au nord de Munich a été transformée 15 jours après les élections en camp de concentration pour les milliers de prisonniers politiques de Bavière mais le camp ne ressemblait à aucun autre établissement pénitentiaire bavarois. Les gardes politiques SS, qui ont rapidement remplacé la police d'État bavaroise, se sont dès lors vengés régulièrement et brutalement de membres sélectionnés - généralement des juifs. Dans une interview du journaliste Timothy RYBACK réalisée après la sortie d'un ouvrage consacré aux premières victimes juives du camp de Dachau : Les quatre premières victimes, paru chez Equateurs (à voir ci-dessous), ce dernier revient sur la personnalité du substitut du Procureur Josef HARTINGER qui s'était livré à un premier contrôle à Dachau où le 13 avril de cette année 1933 on avait retrouvé quatre morts. Bizarrement des juifs ! Parmi ces quatre victimes Wilhelm ARON, un homme de 25 ans, jeune avocat, l'un des premiers battus et assassinés au camp de Dachau.
HARTINGER était un avocat doué et compétent. Il avait également fait preuve de courage pendant la Première Guerre mondiale et de pugnacité dans ses poursuites judiciaires. Malgré le danger pour sa personne et l'hésitation de ses supérieurs, il a fait preuve à la fois d'un professionnalisme exigeant et d'un courage moral dans sa défense contre les meurtriers de Dachau. Catholique, il avait une femme, était père d'un enfant de cinq ans et il avait de bonnes perspectives de carrière. Antifasciste, dès 1923 il avait manifesté pour protester contre la tentative de putsch d’HITLER. Au terme de ses études de droit, devenu juge, il poursuivra avec la même rigueur nazis et communistes coupables de violence. Et en 1933, lors de la mise au pas de la Bavière par les nazis, Joseph HARTINGER persiste à opposer le droit à la violence. Accompagné du Dr Moritz FLAMM, le médecin légiste régional responsable des autopsies lors des enquêtes criminelles, un fonctionnaire tout aussi inflexible, il cherchera à savoir.
Revenu à la vie civile, après avoir été emprisonné par les Américains sur le front ouest où il était parti combattre. Cet opposant de la première heure décédera en 1984.
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