• Guy Desnoyers, le monstrueux prélat d'Uruffe

     Guy Desnoyers, le monstrueux prélat d'Uruffe

    Guy Desnoyers, le monstrueux prélat d'Uruffe

    4 Déc 1956, il est deux heures du matin et Régine FAYS, une enfant de 19 ans de la petite bourgade d'Uruffe en Meurthe et Moselle est retrouvée morte assassinée, atrocement mutilée ! Pire cette gamine qui était enceinte de huit mois sera découverte avec l'enfant dont elle allait accoucher, celui-ci également affreusement mutilé. Sans pour autant que l'on sache qui pouvait être le père de ce bambin, tout était cependant prêt chez les FAYS pour accueillir cet enfant que Régine voulait garder et dont elle avait tenu jusqu'alors à ne rien dire. Sinon qu'elle avait répondu aux avances d'un garçon du village voisin. D'ailleurs qui aurait pu comprendre ce qui avait pu pousser Régine dans les bras de cet homme qu'était ce prêtre aux idées lubriques et auquel on ne refusait rien ? Un homme qui venait certes de créer une équipe de football et une troupe de théâtre dans une bourgade de quatre cents âmes où, en dehors des travaux aux champs, on ne s'amusait guère ! Il n'en n'avait pas fallu davantage pour que la jeune innocente s'éprenne de ce prêtre et qu'avec "Monsieur le Curé" on aille un peu plus loin jouant à des jeux défendus. Mais Guy DESNOYERS était-il prêt, lui, à devenir père et à contrevenir à son engagement de prêtre ? Et son avenir d'ecclésiastique ne risquait-il pas d'être compromis avec la venue au monde de cet enfant qu'il ne désirait pas ? Pas plus qu'il n'avait désiré d'autres enfants comme celui de cette autre femme Michèle qu'il s'arrangera pour qu'elle quitte la région en lui recommandant d'abandonner l'enfant qu'il lui avait fait. 

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    Mais qui était au juste cet homme ? Ce monstre qui après l'avoir abattue d'une balle tirée dans la nuque avait été jusqu'à pratiquer une césarienne sur la petite Régine morte (photo ci-contre) afin que l'on ne puisse pas reconnaître  l'enfant que cette jeune maman portait, comme étant le sien ? Lors de la reconstitution du crime DESNOYERS racontera comment il ait ouvert le ventre de la future maman avec une lame, comment il en avait extrait l'enfant, un enfant qui vivait déjà et comment, ensuite, il avait massacré celui-ci en lui tailladant même le visage ! Avant toutefois de le baptiser ! Impensable ! De l'avis de ceux qui avaient vu grandir cet homme attentif à la vie des gens, serviable et qui, plus jeune, avait été un bon petit n'en n'étaient pas revenus. Ainsi donc, son penchant pour les femmes qui aurait dû l'éloigner de la prêtrise venait d'en faire un monstre qui venait de commettre un véritable acte barbare. Aîné d'une famille paysanne propriétaire de 80 hectares de terres, et d'un milieu plutôt aisé et très pieux, qui aurait pu croire que cet homme promis très jeune à la prêtrise par sa grand-mère maternelle, personnalité dominante du clan était cet horrible criminel ? Sans doute le rayonnement et le prestige d'un curé de village aura t-il joué un rôle important dans le choix d'un garçon qui, très tôt, s'intéressait vivement aux femmes, et bien plus aux femmes qu'à la prêtrise et qui s'est trouvé embarqué dans une mission qui le dépassait. Au séminaire, on lui reprochera même de ne pas développer une fibre suffisamment religieuse !

    Guy Desnoyers, le monstrueux prélat d'UruffeEntendu par les enquêteurs pour posséder un revolver 6,35 comparable à celui utilisé pour tuer, Guy DENOYERS se réfugiera derrière le secret de la confession laissant entendre qu'il connaissait le meurtrier et qu'il l'avait entendu en confession mais qu'il lui était impossible de le livrer. Il sera néanmoins trahi par plusieurs intervenantes qui reconnaîtront avoir eu une liaison avec l'abbé, curé d'Uruffe. Sans que l'on sache ce qui avait pu amener ce coureur de jupons à accepter de devenir prêtre, ce qui est certain c'est que Guy DESNOYERS l'aura échappé belle en sauvant une tête qui, de l'avis de beaucoup, aurait dû tomber en des temps où la peine de mort était censée s'appliquer aux crimes commis avec préméditation ! Ce qui n'aurait été que justice face à une telle barbarie ! D'autant que la peine de mort avait été requise par le procureur au terme de mots forts car pour lui DESNOYERS était un rameau gangréné dont il convenait de débarrasser la société. Mais c'était sans compter sur le pouvoir de l'Eglise dans une France pourtant laïque qui subsistait encore depuis le début du siècle dernier. Il est vrai qu'à la fin des années cinquante, les affaires jetant un discrédit sur l'Eglise étaient assez rares et que l'on mettra tout en oeuvre dans un premier temps pour étouffer l'affaire. Pourquoi la peine de mort a-t-elle été épargnée au curé d'Uruffe ? Des pressions auraient-elles été exercées sur les jurés lors des délibérations ? Que nenni, mais plutôt des circonstances atténuantes plus surprenantes qu'atténuantes et sans que l'on sache lesquelles, circonstances atténuantes que l'on retiendra à la demande du Président de la Cour d'Assises. On dit que René COTY, le Président du Conseil, serait lui aussi intervenu, afin de préserver les nouvelles relations qui venaient d'être nouées avec le Vatican, le Nonce apostolique ayant trouvé de son côté qu'il aurait été regrettable qu'un curé soit décapité. Même pour sanctionner une telle barbarie ! Guy DESNOYERS sera donc condamné aux travaux forcés à perpétuité au pénitencier de Saint-Malo.

    Libéré en août 1978, DESNOYERS se retirera ensuite dans un monastère en Bretagne. On perdra sa trace jusqu'à son décès le 21 avril 2010. Il avait quatre-vingt-dix ans ! 

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