Un futur candidat à l'élection présidentielle française arrêté pour une affaire de mœurs le 14 mai 2011 à New-York... l'image sera relayée par tous les médias et personne n'oubliera jamais ! Mais comment aurait on pu imaginer que le président du Fonds Monétaire International qu'était alors Dominique STRAUSS-KAHN en ce début d'année 2011 à quelques mois des élections présidentielles ait pu s'empêtrer dans une telle affaire, même si chacun savait que l'homme était très porté sur le sexe et les conquêtes féminines et que son épouse Anne SINCLAIR ne lui suffisait pas. Blanchi par la justice américaine à l'automne de la même année, l'homme n'en restera pas là et deux autres affaires sortiront aussitôt dès son retour en France. Avec d'abord une dénommée Tristane BANON qui l'accusera de l'avoir violée puis ensuite avec une autre affaire de mœurs en lien avec des soirées que le bouillant présidentiable aurait commandées au Carlton de Lille. De l'avis de ceux qui l'ont côtoyé, et de ses premières maîtresses, sans doute ce libertin s'estimait-il au-dessus des lois en menant cette vie de débauché et que tout cela n'était pas illégal. Il l'avait d'ailleurs déjà montré aux Etats-Unis avant l'affaire Nafissatou DIALLO (ci-contre) puisqu'il avait été accusé de harcèlement sur une collègue du FMI, Piroska.

Mais ce qui pourrait étonner lorsqu'on prend connaissance de tous ces faits c'est la facilité avec laquelle DSK aura à chaque fois réussi à s'en tirer et à rebondir. Car enfin, être en mesure de vivre, et plus que correctement, d'activités de conseil après de tels démêlés suppose une certaine force. Une force qu'il déploiera une fois encore au moment du suicide de son associé en affaires, un dénommé Thierry LEYNE (ci-contre et en tête d'article) dont on retrouvera le corps le 23 octobre 2014 au bas de son immeuble de vingt-trois étages, pour repartir de l'avant. Après s'être associé avec lui quelques mois plus tôt et créé la LSK & PARTNERS, on sait aujourd'hui, notamment après l'édition d'un Complément d'enquête diffusé sur France-Télévision, que STRAUSS KAHN et LEYNE n'avaient jamais pu obtenir le statut de banque d'affaires pour leur entreprise. Sans doute parce qu'après deux contrôles et maintes autres démarches les gendarmes de la finance s'étaient rendus compte que la filiale luxembourgeoise perdait beaucoup d'argent, que les salaires des employés étaient payés avec retard et que, dans ces conditions... Or, les deux hommes s'étant promis de brasser des milliards avec leur LEYNE, STRAUSS KAHN & PARTNERS, et Thierry LEYNE, le bec dans l'eau, n'avait eu d'autre solution que celle de mettre fin à ses jours. Et cela bien que l'on ait appris que notre bouillant ministre avait donné sa démission trois jours avant ce suicide ! Avait-il fini par se rendre compte de ce qu'il n'avait pas voulu voir au départ ? Des fonds propres très faibles, des mouvements d'argent massifs entre les filiales de leur nouvelle banque, des émissions obligataires conduites à un rythme frénétique, des pertes colossales (19 millions d'euros) en comparaison des actifs déclarés (37 millions), on peut comprendre que le commissaire aux comptes ERNST & YOUNG ait rapidement démissionné et mis un terme à ses fonctions, alerté par des choses pas très claires. Et pour que LEYNE ait pu s'offrir ce magnifique appartement de 8 millions d'euros qu'il possédait à Tel-Aviv, c'est bien qu'il y avait eu quelques rentrées provenant probablement d'opérations de blanchiment d'argent. On notera au passage que Karen LEYNE, la première épouse de Thierry, s'était suicidée trois ans plus tôt en se jetant du dernier étage d'un parking proche du lac Léman, à l'époque où le couple vivait en Suisse sans qu'on connaisse les raisons de son geste de désespoir.

Il n'en reste pas moins que ce suicide de Thierry LEYNE fera beaucoup parler et que des questions tourneront en boucle, les hypothèses les plus folles circulant dans son ancienne équipe : « En Israël, c’est pas compliqué d’acheter un cadavre à la morgue », murmurera, d’une voix lugubre, un homme qui a longtemps travaillé avec LEYNE. Il ne plaisantait pas. La révélation lui serait apparue le jour des obsèques. Il portait le corps de Thierry et il l’avait trouvé « étrangement léger ». Sans doute s'était-il persuadé que « Thierry s’était fait la belle » pour échapper à ses créanciers. Étrangement, quelques avocats du dossier penseront comme lui et songeront même à demander une expertise ADN. D’autres seront persuadés que LEYNE « aurait été poussé dans le vide », sans expliquer les lettres laissées sur le bureau. Mais tous s’étonneront que la police israélienne n’ait mené aucune investigation.

Empêtré dans l’affaire de la faillite de la société qu’il avait créée avec son nouvel ami Thierry LEYNE, un homme d’affaires assez sulfureux qui mélangeait les comptes de la société avec un train de vie dispendieux, DSK plaidera l’incompétence et l’inconséquence. Il est vrai que le train de vie de l'ami Thierry était flamboyant et qu'il collectionnait les montres et les motos à grosses cylindrées, qu'il volait en jet privé entre Paris et Genève, et qu'il fréquentait un club de fumeurs de cigares. D'ailleurs, Thierry LEYNE avait une réputation de franc-tireur dans le monde de la finance, notamment pour avoir réussi un “gros coup” lors de la revente de sa société de courtage en ligne, Axfin, à la fin des années 90 qui lui avait permis d'encaisser au passage une très grosse plus-value. Pourtant, face à la juge Charlotte BILGER, l’ancien patron du FMI racontera qu’il ne savait rien de la société dont il était pourtant le président et que les signatures qui figuraient au bas de certains documents n'étaient pas les siennes. LSK & PARTNERS mis en faillite fin 2014, ce seront près de 100 millions d'euros qui se seront envolés, notre ancien ministre perdant pour sa part son apport de 1,4 million d'euros.

Mais que l'on ne s'inquiète pas, Dominique STRAUSS KAHN a, depuis, rebondi, une fois de plus grâce à son sens des affaires, bonnes ou mauvaises. Et grâce à son charme andalou qui plaisait tant à Anne SINCLAIR, il n'a jamais gagné autant d'argent depuis 2018 ! Comme quoi !