• Churchill, le vieux lion au coeur tendre

    Churchill, le vieux lion

    Winston CHURCHILL qui reste la personnalité préférée des Anglais est un géant de l'histoire qui aura marqué le XXème siècle d'une empreinte indélébile, ne serait-ce que par sa stature d'homme politique et la qualité du combat qu'il aura mené contre le dictateur Adolf HITLER. Car en 1940, il était le seul à avoir osé s'opposer aux nazis, alors qu'il était déjà âgé de soixante-cinq ans. Durant tout le conflit il aura mené la bataille en première ligne, ne cédant jamais au découragement et cachant parfois ses ressentis. Sans doute s'était-il convaincu d'être le dernier rempart et d'être le seul à pouvoir sauver le monde libre ! A son peuple il dira n'avoir rien d'autre à offrir que du sang, de la sueur et des larmes ! 

    Churchill, le vieux lionPourtant, né en 1874, le "petit bouledogue", son surnom d'enfant, a d'abord été un cancre et un élève dissipé aux bulletins scolaires épouvantables, un gamin méchant et bagarreur considéré par son père comme un raté auquel on ne pouvait avoir confiance, même s'il avait de grandes capacités. Un peu plus tard, Winston CHURCHILL reconnaîtra que les hommes célèbres sont souvent le produit d'enfances malheureuses. Son père occupé par sa carrière politique, et sa mère par ses mondanités, le jeune Winston souffrira de leur attitude et de cette isolation alors que le gamin nourrissait pourtant une profonde admiration pour ce père dont il ne cessera jamais de rechercher son attention. Placé en pensionnat, ses parents l'abandonneront à son triste sort. Plus tard, sa mère deviendra néanmoins le pygmalion du jeune Winston en lui faisant rencontrer des personnalités marquantes qui compteront. Son père en fera cependant un soldat et, devenu correspondant de guerre, il participera à maints conflits comme la guerre des Boers avant, à vingt-six ans, de devenir député. Convaincu d'avoir été un fils indigne, il mettra dès lors tout en œuvre pour devenir quelqu'un et il y parviendra devenant en 1900 celui dont toute l'Angleterre parlera, notamment après son comportement de véritable héros durant la guerre des Boers. Il était persuadé que le courage était chez un homme une vertu cardinale. En 1904, un premier coup d'éclat politique le verra quitter les Conservateurs au sein desquels il siégeait pour entrer dans l'opposition libérale. Souvent remarqué pour dire tout haut ce qu'il pensait des uns et des autres, il est vrai qu'il lui était arrivé de critiquer les positions de son parti et d'avoir du mal à se plier à sa discipline. Pour les Conservateurs, ce sera une trahison. Mais l'homme a du flair et ce ralliement lui vaudra, deux ans plus tard, d'entrer au Gouvernement et de devenir un peu plus tard Ministre de l'Intérieur des Libéraux à 36 ans. Libéral chez les Conservateurs, il sera paradoxalement une sorte de conservateur chez les Libéraux en prenant des décisions impopulaires comme celle de mater les mouvements sociaux. 

    Churchill, le vieux lionMinistre de la Marine, il sera partout, apprenant même à piloter un avion. Convaincu de la nécessité de préparer son pays à une guerre qui menaçait, il fera voter un budget considérable. Peu souvent auprès de Clémentine, celle qui a fini par devenir son épouse et qui lui donnera cinq enfants, il lui écrira avec ce sens de l'humour qui le caractérisait des lettres tendres, en lui suggérant par exemple d'embrasser "ses chatons" et en lui recommandant de n'être aimée que par lui. Il se définira d'ailleurs  en bon mari capable d'apporter le café à son épouse au lit où elle n'aura plus qu'à le moudre ! Mais il sera contraint de démissionner après l'un des plus gros revers britanniques : les Dardanelles où l'Angleterre perdra 100 000 hommes, alors qu'il était parti manœuvrer dans le détroit pour faire en sorte d'isoler l'Allemagne de ses alliés ottomans. Il vivra alors l'une des périodes les plus difficiles de son existence conscient que tout s'écroulait autour de lui. Dépressif, il se noiera dans l'alcool sans jamais avoir été ivre, avant de se ressaisir convaincu qu'il lui fallait expier ce qui avait été présenté comme une faute. Ce qu'il fera en Belgique. Réhabilité par ses pairs, on fera de nouveau appel à lui. Revenu dans le giron des Conservateurs en 1924, ceux-ci lui proposeront de devenir Chancelier de l'Echiquier. Une fonction où il ne brillera pas, reconnaissant lui-même avoir été un ministre en dessous de tout.

    Churchill, le vieux lion au coeur tendreDès l'arrivée d'HITLER au pouvoir, se défiant de l'homme dont il avait perçu la dangerosité, il sera l'un des seuls à rester vigilant, reprochant à Neville CHAMBERLAIN d'avoir signé à Munich un mauvais et déshonorant traité pour éviter la guerre, une guerre dont ils allaient néanmoins avoir à supporter les conséquences. Au point de devenir le leader dont les Britanniques avaient besoin face à une telle épreuve alors que quatre ans plus tôt on se défiait de lui. Rappelé le 10 mai 1940 comme Premier Ministre, il sera également en charge de l'amirauté ! Il n'aura qu'un seul leitmotiv durant tous ces mois de guerre contre les nazis : la victoire, la victoire à tout prix ! cachant parfois sa détresse. Il lui arrivera même de se dresser contre son propre cabinet qui était désireux de négocier avec HITLER. Déçu par PETAIN, il prendra en juillet 1940 la terrible décision de bombarder la flotte française à Mers-el-Kébir pour que les Allemands ne puissent s'en servir pour envahir l'Angleterre. C'était la décision qu'il fallait prendre, avouera-t-il, même si elle a été difficile à prendre. Il arrivera très vite à mettre tout le monde au travail en formidable organisateur. Ses divergences et ses affrontements avec de GAULLE resteront célèbres, mais l'homme de "la France Libre" pourra toujours compter sur le soutien du "Vieux Lion", bien plus encore que face au Président ROOSEVELT qui voyait en lui un dictateur. CHURCHILL sera accueilli par les Français avec chaleur en juin 1944 comme en témoigne la photo ci-dessus et il fera en sorte que ce soit de GAULLE qui participe à la Libération de Paris, craignant que les Américains fassent de la France une sorte de protectorat. 

    Après la guerre, dénonçant le premier le rideau de fer qui s'est abattu sur l'Europe en parlant des Soviétiques, il continuera à être une voix pesant sur la scène internationale. Ce sera lui qui, évoquant la nécessité d'aller vers des Etats-Unis d'Europe, et d'être taxé d'irréalisme dangereux, parlera d'un partenariat indispensable entre une France forte et une Allemagne forte. Cela a-t-il eu une incidence sur son retour aux affaires en Grande-Bretagne ? C'est probable et en 1951, à l'âge de 77 ans, il sera à nouveau appelé à la tête du pays après en avoir été chassé cinq ans plus tôt, ce qu'il avait eu du mal à admettre. Peintre à ses heures perdues, écrivain de talent durant toute son existence, son œuvre sera couronnée par un Prix Nobel de Littérature. Il mourra le 24 janvier 1965 à près de 91 ans et beaucoup seront ceux qui lui rendront hommage le jour de ses obsèques.   

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