• Autre affaire d'Etat... l'assassinat de Jean de Broglie

    Autre affaire d'Etat... l'assassinat de Jean de Broglie

    Autre affaire d'Etat... l'assassinat de Jean de BroglieC'était le premier des crimes d'Etat commis sous la Présidence GISCARD d'ESTAING ! S'il a précédé celui du ministre Robert BOULIN de la fin octobre 1979, celui de l'ancien député de l'Eure et ancien fondateur et trésorier du parti des Républicains Indépendants, commis devant le domicile de son conseiller fiscal, Pierre de VARGA, n'en reste pas moins tout aussi mystérieux. D'autant qu'il concerne un personnage qui, sans être très connu, et bien que Prince, n'en n'était pas moins député de l'Eure, ancien secrétaire d'Etat et surtout… cousin du Président et ami proche d'un certain… Michel PONIATOWSKI ! Ce qu'on a très peu dit au moment des faits c'est que Jean de BROGLIE s’apprêtait à rejoindre avec armes et bagages le Rassemblement pour la République, le nouveau parti créé par un jeune loup plein d’avenir, Jacques CHIRAC, ce qui déplaisait également et paradoxalement à certains amis de l'ancien Premier Ministre de GISCARD qui aspirait fin 1976 à devenir le maire de Paris. Autre précision, et non des moindres, le fait que les autorités policières aient été au courant qu’un assassinat visant ce brave homme était en préparation, et cela sans qu'elles soient intervenues d'une quelconque façon. Ah Ponia, Ponia ! Nous avons décidément eu des ministres d'intérieur pas très comme il faut ! 

    C'est un projectile de 9 mm tiré en pleine tête qui aura atteint Jean de BROGLIE ce 24 décembre 1976 devant son domicile du 2 de la rue des Dardanelles, une petite rue proche des grands boulevards dans le XVIIème parisien. Il semble même que l'ancien député ait échangé quelques mots avec son agresseur, un jeune homme brun du nom de Gérard FRECHE, avant que celui-ci ne l'abatte et qu'il prenne la fuite. Un assassinat qui sera revendiqué par un mystérieux groupe d’extrême droite, le groupe Charles-Martel, qui explique avoir « liquidé le prince de Broglie en tant que responsable de l’invasion de la France par les hordes africaines ». Ce qui est plus vraisemblable, c'est que ce meurtre ait pu cacher autre chose ! Quelque chose qu'on ne mettre pourtant que peu de temps avant de procéder aux premières arrestations. Comme si chez PONIA, on avait voulu se mettre rapidement à l'abri et montrer patte blanche ! Au point que le ministre de l'Intérieur tiendra rapidement une conférence de presse et qu'il violera le secret de l'instruction, accusant des hommes qui n'avaient pas encore été déférés devant le juge d'instruction. Plus rapide que ça, tu meurs, aurait pu dire le regretté COLUCHE lorsqu'il parlait des milieux autorisés qui s'autorisaient des trucs ! 

    On dit que l'ancien député qui avait participé en 1962 à la négociation des accords d'Evian qui avaient précédé l'indépendance de l'Algérie trempait dans des magouilles que ses amis Giscardiens ne voulaient plus couvrir. A plus forte raison s'il voulait les quitter ! Pas un des ministres du gouvernement BARRE n'assistera d'ailleurs aux obsèques de l'intéressé dans l'Eure ; seulement une poignée de fidèles ! L'homme, était-il devenu le "mouton noir" de la Giscardie ? On l'a prétendu au moment de l'affaire de prêt douteux qui aurait été conclu en vue de l'achat d'une célèbre rôtisserie, celle de La Reine Pédauque. Mais aussi un peu plus tard lorsqu'on a démêlé les liens qui avaient été ceux du Prince de BROGLIE avec la SODETEX, une société semble-t-il coupable de blanchissement d'argent sale et selon toute vraisemblance de financements de campagne et de partis politiques.

    Plus d'un demi siècle après la mort du député de l’Eure, les questions restent toujours sans réponse. On se demande quel objectif Michel PONIATOWSKI poursuivait-il en désignant, dès le 29 décembre 1976, les coupables de l’assassinat de son ancien collègue et cousin ? Interviewé récemment, il a été demandé à Pascale de VARGA, la fille de l'un des accusés, si elle pensait savoir aujourd’hui qui avait commandité l’assassinat de Jean de BROGLIE : "L’Etat à son plus haut niveau", a-t-elle répondu sans la moindre hésitation. Ce qu'elle n'a pas peur de dire ajoutant : "Qu’est-ce qu’ils vont me faire ? Ce serait même intéressant s’ils avaient la bêtise de m’ennuyer maintenant, parce qu’au moins, on saurait pourquoi". Ce qui est plus vrai c'est que l'affaire a surtout fait la lumière sur les relations inquiétantes entre des truands fichés au grand banditisme, les barbouzes proche de l 'organisation et des policiers de la IIeme section des renseignements généraux, la police politique française. 

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