La chaîne ARTE l'a rappelé en diffusant un film, il ne fait plus aucun doute aujourd'hui que les Jeux Olympiques organisés à Berlin en août 1936 auront été une grande mascarade et une organisation de main de maître due au propagandiste nazi Joseph GOEBBELS qu'un reportage réalisé sous le manteau un an plus tard relatera. Une mascarade qui était destinée à tromper le monde entier sur les intentions belliqueuses d'un Adolf HITLER qui n'avait même pas fait l'effort d'apparaître autrement à la tribune qu'en chef militaire. Déjà ! Certes, il y avait bien eu ce Mein Kampf que très peu avouaient avoir lu attentivement, mais... Le pire de tout c'est que cette gigantesque opération de propagande sera organisée avec le concours de vieillards dépassés comme le baron de COUBERTIN voire son successeur, le comte belge Henri de BAILLET-LATOUR présidant aux destinées d'un CIO sous emprise depuis 1933. Jamais, au cours des années ayant précédé cette fanfaronnade, le comte de BAILLET-LATOUR n'interviendra du reste avec force, se contentant à chacune des questions posées de réponses évasives d'HITLER. Il en sera de même d'Avery BRUNDAGE, le président du Comité Olympique américain. Antisémite chevronné, nazi convaincu et membre actif de deux associations ultra-racistes outre-Atlantique, America First et Sigma Alpha Epsilon Fraternity, relativement secrètes et toutes deux proches du tristement célèbre Ku Klux Klan, il convaincra les États-Unis d'Amérique, sous prétexte que "les Juifs étaient bien traités par le Reich", de ne pas boycotter ces Jeux de Berlin. Avec cet accueil du Führer par cette fillette (photo ci-dessus), on atteindra même le sommet de la farce le jour de l'ouverture des Jeux ! Ne fallait-il pas laisser supposer contrairement à ce que pensaient les esprits chagrins que le dictateur était attaché à la paix ? Egal à lui-même, de BAILLET-LATOUR déclarera avoir éprouvé une grande joie à la suite de ces merveilleux Jeux Olympiques et pour remercier le Führer, il ira jusqu'à proposer officiellement sa candidature au prix Nobel de la paix. Ce que la prestigieuse Académie d'Oslo refusera bien évidemment, et à juste raison !

Dès leur terme, réapparaîtront d'ailleurs tout ce que les nazis avaient pris le soin de cacher durant ces Jeux et, en premier lieu leurs vociférations antisémites et leurs panonceaux apposés sur les magasins juifs invitant leurs concitoyens à les boycotter. Pourtant, deux semaines avant le début de ces jeux, avait eu lieu à Berlin une rafle entreprise au sein de la communauté juive qu'il aurait été navrant de montrer. On sait ce qu'il adviendra ensuite : la Nuit de cristal de novembre 1938 en est l'une des plus cinglantes illustrations. Dans les esprits, l'Allemagne était déjà prête à entrer en guerre avec la terre entière, il ne lui manquait plus que l'occasion. Elle surviendra, une fois encore, au terme d'une habile manipulation destinée à endormir l'opinion avec un pseudo attentat réalisé à la fin du mois d'août 1939 par de faux Polonais dans une radio et un émetteur situés à Gleitwitz à la frontière silésienne.

L'extrait vidéo ci-dessous revient sur ce qu'auront été ces Jeux auxquels n'auraient pas dû assister la plupart des grandes nations. Un gigantesque traficotage auquel se sont livrés les nazis qui avaient besoin à l'été 1936 de passer pour ce qu'ils n'étaient plus depuis trois ans déjà et les premiers interdits !