• André Tulard, le fonctionnaire de la honte !

    André Tulard, le fonctionnaire de la honte !

    André Tulard, le fonctionnaire de la honte !

    André TULARD... Voici un nom qu'on aurait dû oublier mais dont on reparle hélas dans un ouvrage, celui d'Anne SINCLAIR : La rafle des notables, publié en 2020 chez Gallimard (document ci-contre). Ne serait-ce que pour rappeler que personne n'était à l'abri dans la France pétainiste de Vichy et encore moins les Juifs ! Même les plus nantis d'entre eux ! Dans cet ouvrage qu'elle voulait écrire pour honorer la mémoire de son grand-père paternel disparu trop vite après avoir survécu dans d'impitoyables conditions, Anne SINCLAIR revient sur un épisode méconnu, évoquant cette première rafle parisienne réalisée fin 1941 à Paris rue de Tocqueville et visant des Juifs dont la situation plus aisée aurait pu leur permettre d'échapper au pire mais qui ne voulaient pas quitter "leur France" !

    Le sinistre personnage qu'était cet André TULARD était administrateur civil et inspecteur de police, et il reste connu pour avoir créé le non moins fameux « fichier Tulard », qui recensait les Juifs sous Vichy. Il était alors directeur du service des étrangers et des affaires juives à la Préfecture de police de Paris et avait sous ses ordres une centaine d'autres collabos employés aux ordres. Précisons que sous la Troisième République, André TULARD, en parfait fonctionnaire zélé, avait déjà constitué un premier fichier pour la Préfecture de Police, pour recenser les communistes. Il en créera un autre, sous Vichy, listant cette fois-ci les Juifs. Ce « fichier Tulard » sera transmis à Théodor DANNECKER, le chef de la Gestapo à Paris. Ce fichier Tulard se subdivisait en fichier alphabétique, les Juifs de nationalité française et étrangère ayant respectivement des fiches de couleur différentes, et une annexe professionnelle par nationalité et par rue. Il était ensuite transmis à titre gracieux à la section IV J de la Gestapo, chargée du « problème juif ». Fort heureusement, ce fichage sera interrompu en août 1944 au moment de la débâcle nazie et de la libération de Paris. Utilisé après la guerre pour servir à établir les droits des déportés raciaux ou de leurs familles, le fichier fut conservé à la Préfecture de police jusqu'en 1948 par les soins du Bureau de liquidation des affaires juives, puis transféré au ministère des Anciens combattants et victimes de guerre. En 1983, le fichier sera identifié par un archiviste « missionnaire », puis microfilmé en 1990 pour le compte des Archives nationales sous le titre, pas très heureux, de Fichier de la population juive de la Préfecture de police de Paris. Reconnu par Serge KLARSFELD le 16 septembre 1991, le fichier original sera provisoirement transféré le 2 juin 1992 aux Archives nationales. Le 16 octobre 1996, le gouvernement JUPPE prendra la décision de l'installer au Mémorial du Martyr Juif Inconnu. Cependant, et selon d'autres sources, on a laissé entendre que des annexes de ce fichier Tulard auraient été détruites et que le fichier n'aurait pas eu de ressemblance avec celui découvert par Serge KLARSFELD. Ce dernier laissait entendre aussi en répondant au média Paris-Match que toutes les archives qui contenaient les rapports des collabos avaient elles été brûlées en 1948 par l’archiviste de la préfecture de police, savoir Hélène TULARD l’épouse du fonctionnaire qui avait supervisé “le fichier juif”.

    TULARD en bon pétainiste et fonctionnaire zélé avait été bien entendu présent à l'inauguration du camp de Drancy, étape ultime avant les camps de concentration. Il participera aussi à la logistique concernant l'attribution des étoiles jaunes avant d'être écarté. Jamais inquiété, Le pire de l'histoire, c'est que TULARD mourra paisiblement dans son lit le 3 février 1967, et qu'il avait conservé son titre de « chevalier de la Légion d'honneur » qui lui avait bizarrement été remis le 2 août 1950. Alors qu'il aurait dû être arrêté comme LAVAL et PETAIN et être sanctionné de douze balles dans la peau pour complicité de crimes contre l'humanité ! Mieux, le 1er octobre 1946, André TULARD avait été promu devenant chef du service du Contentieux, rattaché à la direction du Personnel, du Budget et du Matériel, avec le titre de sous-directeur. Entre autres tâches, il avait eu la mission de poursuivre l'instruction des pourvois en Conseil d'État formés par d'anciens fonctionnaires de la Préfecture à la suite des sanctions prononcées contre eux au titre de l'épuration administrative. En ces temps-là, déjà, on n'arrêtait pas le progrès !

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