• Lubin ex Wildenhagen, 31 janvier 1945... Les suicides de la peur

    Allemagne, 31 janvier 1945... Les suicides de Wildenhagen

    Allemagne, 31 janvier 1945... Les suicides de Wildenhagen« J'étais accrochée à une corde qui me coupait la gorge et je n'arrivais pas à m'agenouiller comme ma mère me le demandait, non, je n'y arrivais pas. Dès que je manquais d'air, que ma vue se troublait et que la tête me tournait, je me relevais et je me mettais à respirer...» Adelheid NAGEL (ci-contre), l'une des survivantes de cette horrible journée de janvier 1945 raconte comment elle a soudain découvert que sa mère s'était donnée la mort dans ce grenier où ils avaient tous décidé de se pendre pour éviter de tomber vivants entre les mains des soldats russes. Des soldats que l'on présentait comme d'horribles cerbères assoiffés de sang qui tuaient ceux qu'ils capturaient ! Le reportage consacré à cette horrible tragédie la montre venue de Frankfurt-sur-Oder pour retrouver en songe ceux qui vivaient avec elle dans le village (en photo ci-dessus) et le cadre de son enfance avec toujours les mêmes obsessions en elle. « Je rêve encore qu'il y a la guerre et que quelqu'un veut m'attraper…» dira-t-elle. Une tuerie restée comme la conséquence d'une manipulation nazie particulièrement sournoise. « On savait que les Russes allaient arriver ! » confiera-t-elle lors du tournage du film d'ARTE, alors qu'elle avait choisi de retrouver le village de son enfance, peut-être pour exorciser ce qu'il restait de ce terrible hiver 1944/1945. Soucieux de se servir d'eux comme des boucliers humains, les nazis avaient effectivement propagé par la voix et depuis déjà plusieurs mois des messages alarmistes.

    Wildenhagen, 31 janvier 1945... Les suicides de la propagandeUne ancienne ferme restée debout à Lubin, un petit village aujourd'hui devenu polonais qui a donc changé de nom et qui est situé dans le Brandenbourg oriental, témoigne encore de ce qui s'est passé ce 31 janvier 1945 à Wildenhagen. Les hommes partis à la guerre, cette petite localité peuplée de femmes, d'enfants et de vieillards s'est sentie abandonnée et cette peur de devoir soudain se trouver confrontés à une Armée rouge présentée comme violente a joué et toute la population a eu peur d'avoir à contenir les abus de brutes venues de l'est et au visage grimaçant, présentées comme des sous-hommes habités par des pulsions animales. A tel point que des voitures et des charrettes chargées de matelas et d'ustensiles divers avaient déjà été préparées pour fuir. Avant que surgisse une autre idée, horrible celle-là, celle d'une pendaison organisée car, si certains voulaient fuir, d'autres ne le souhaitaient pas ! Des images comme celle ci-dessus extraite du reportage qui sont terribles !

    Un film poignant de Carmen ECKARDT, que la chaîne Arte a diffusé en 2001.

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  • Commentaires

    1
    Samedi 10 Novembre 2018 à 06:54
    document touchant sur les faits, est-il disponible dans la version polonaise?
    J'aimerais partager une vidéo sur votre site Web sur facebook https://web.facebook.com/LubinGminaTorzym/, afin de partager cette histoire avec un habitant de wildenchagen <LUBINA>, selon laquelle la mémoire dure le plus longtemps, salutations p.Nagel
      • Samedi 10 Novembre 2018 à 08:53

        Bonjour,

        C'est la chaîne de télévision franco-allemande Arte qui avait réalisé ce documentaire voici déjà quelques années. Je ne suis pas sûr qu'il existe de version polonaise de ce document. La vidéo que vous me proposez est-elle en français car 99% de mes abonnés ne comprennent que notre langue ?

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