-
1934... La conspiration de l'extrême-droite française
En 1933, l'Europe n'est pas encore sortie de la crise de 1929 et, en Allemagne, les nazis d'Adolf HITLER ont réussi à prendre le pouvoir au début de l'année, imitant les "chemises noires" de Bénito MUSSOLINI en Italie. En France, les compromissions de ceux qui gouvernent commencent à lasser et l'affaire Stavisky survient à un moment critique. D'autant qu'en 1934 les salaires ont diminué d'un tiers en trois ans et qu'une frange de plus en plus inquiétante d'extrémistes de droite sont désormais prêts à prendre le pouvoir. Un pouvoir mal en point dans un pays qui va être livré un temps à une véritable anarchie après la démission du chef du gouvernement Camille CHAUTEMPS.
Ces extrémistes de droite auxquels Léon BLUM et un large front d'élus de gauche sont décidés à s'opposer n'ont pas accepté l'échec des Croix de Feu du colonel de la ROQUE et ils vont se regrouper au sein d'un nouveau parti, le Parti National Révolutionnaire. En faisant même appel à des hommes de main pour "liquider" ceux qui dérangent ou qui sont trop bavards. Ils ont pour nom Eugène DELONCLE, Jacques CORREZE, FILLIOL, le général DUSEIGNEUR, Jean MOREAU de la MEUSE, un ingénieur des Pétroles, et ils disposent d'un large courant de sympathies illustré par des hommes comme le maréchal PETAIN (déjà) ou un autre maréchal du nom de FRANCHET d'ESPEREY...
Le 9 février 1934, prélude à la formation d'un Front Populaire, une grande manifestation s'opposera à la menace de voir émerger ceux que l'on surnomme désormais du nom de Cagoulards et à la tête desquels se trouve désormais cet Eugène DELONCLE et des hommes qui brassent des affaires comme André BETTENCOURT et Eugène SCHUELLER. Ce dernier présidant aux destinées d'une société dont on parle de plus en plus : L'OREAL. Certains comités directeur des cagoulards se tiendront d'ailleurs au siège de L'Oréal, rue Royale. A noter que parmi ces cagoulards, on compte des cols blancs, des ingénieurs et des cadres de l'industrie. En novembre 1937, comptant sur l'appoint de 12 000 hommes de main et sur une possible entente avec des militaires français, ces Cagoulards iront même jusqu'à préparer un putsch pour prendre un pouvoir qui se refuse à eux, prétextant que la France est en danger et que les Communistes vont la renverser. L'affaire périclitera et un grand nombre de Cagoulards seront arrêtés qui devront donc attendre 1940 et la signature d'une improbable armistice avec les nazis d'Adolf HITLER pour être libérés et se regrouper autour de PETAIN et de LAVAL. Pour Eugene SCHUELLER déjà devenu en 1940 un membre influent du grand patronat et de la droite et dont la fille Liliane épousera André BETTENCOURT dans les années cinquante, les données étaient claires. « Je sais bien, disait-il, que nous n’avons pas la chance des nazis. Arrivant au pouvoir en 1933, ils avaient le temps. Ils ont pu mettre deux ans, trois ans à s’organiser. Nous n’avons pas les cadres que les Allemands avaient à cette époque. Nous n’avons pas la foi du national-socialisme. Nous n’avons pas le dynamisme d’un Hitler poussant tout le monde ». Durant cette période de collaboration, Eugene SCHUELLER gagnera beaucoup d'argent puisqu'il quadruplera le chiffre d'affaires de sa société. C'est la défaire des nazis à Stalingrad qui amènera SCHUELLER et BETTENCOURT à couvrir leurs arrières et à se rapprocher de gens qui seront plus en cour à la Libération comme un certain François MITTERRAND ou un certain de BENOUVILLE qui trustera des fonctions de député avec des fonctions dans la presse.
Après la guerre, confirmant ces orientations, Eugène SCHUELLER protègera dans L'Oréal de nombreux collabos, dont deux spoliateurs des biens juifs et francs-maçons. Jacques CORREZE, à qui on a reproché d'avoir persécuté des juifs, sera condamné à 10 ans de travaux forcés avant de trouver un emploi à la tête de la filiale US de L'Oréal et le milicien Jean FILLIOL rejoint par Henri DELONCLE occuperont des postes au sein de l'Oréal Espagne, afin qu'ils échappent à la Libération à la peine de mort qui les attendait !
Tags : 1937, droite, pouvoir, hommes, n’avons
-
Commentaires