• 18 juin... Charles de Gaulle, l'amoureux de la France

    Charles de Gaulle, l'amoureux de la France

    Charles de Gaulle, l'amoureux de la FranceLe 9 Novembre 1970 à La Boisserie, voici cinquante ans, alors qu'il venait d'étaler quelques cartes devant lui pour une réussite et qu'il s'apprêtait à souper à Colombey-les-deux-Eglises, le général dira avoir mal au dos avant, soudain, de s'affaisser terrassé par un AVC. Charles de GAULLE allait avoir 80 ans quelques jours plus tard...

    Ce que l'on peut en dire aujourd'hui, au moment où l'on évoque sa personnalité, c'est que nombreux sont ceux qui seront passés à côté de lui sans réellement avoir conscience de ce qu'était l'homme, et de ce qu'était celui qui aura tout de même réussi à faire de la France le pays dans lequel nous avons longtemps pu vivre sans subir d'agression extérieure réelle en dehors des quelques actions menées par l'OAS au moment de l'accession de l'Algérie à l'indépendance. Un pays qui a bien changé depuis et qui ne manquerait pas de le faire frémir s'il voyait ce qui s'y passe aujourd'hui. Ce n'est donc pas sans raison si, cinquante ans après sa disparition, les témoignages affluent pour rendre hommage à ce qu'il reste de "l'homme du 18 Juin" et à ce qu'il était aussi au sein d'une mouvance familiale où chacun respectait l'autre, son épouse Yvonne la première, qui se plaisait à rester dans l'ombre, à l'inverse d'une Claude POMPIDOU ou d'une Danièle MITTERRAND voire d'une Carla BRUNI. L'éclat et le secret, la série biographique diffusée sur France 2 redonne à cet égard l'importance qu'occupait à ses yeux cette femme Yvonne, la petite femme chérie du grand homme (ci-dessus) et sa fille Anne, atteinte de trisomie 21 qui s'éteindra prématurément à l'âge de vingt ans, même si l'ancien chef d'Etat avait souhaité de son vivant garder secrète la vie qu'il menait avec les siens hors des sphères du pouvoir. A la mort d'Anne, Charles de GAULLE aura ces mots qui donnent une idée du combat qu'il avait dû mener pour qu'Anne trouve sa place au sein de leur monde d'apparences : « Maintenant, elle est comme les autres » dira t-il alors qu'Anne était morte dans ses bras d'une broncho-pneumonie qui avait fini par la terrasser. On a dit fort justement à son propos que face à ses convictions de leader politique il avait répondu présent en endossant le rôle du personnage qui ne subit pas l’Histoire mais qui la construit, ce qui a pu se vérifier. Même s'il a finalement été rattrapé par la modernité, lui qui avait été l'apôtre de la guerre de mouvement, au point de devenir sur la fin et aux yeux de la jeunesse le symbole de l'immobilisme. Pour les concepteurs de cette série télévisée le défi était double, car dans le titre, L'Éclat et le Secret, figurent à la fois l'homme privé et l'homme public. Or, sur l'homme privé, nous ne savons toujours que peu de choses si ce n'est ce qu'on aura finalement appris de la bouche de son fils, l'amiral Philippe de GAULLE. Il aura donc fallu "inventer" et pour que cela soit crédible, adosser ce qu'on savait à des apparitions publiques, celles pour lesquelles il existait des documents fidèles, eux, à l'original.

    Charles de Gaulle, l'amoureux de la France

    Né à Lille un 22 novembre, en 1890, au sein d'une fratrie de 5 enfants dans une famille profondément pieuse de juristes parisiens originaire de Champagne, le petit Charles a effectué une partie de ses études primaires à l'école des Frères des écoles chrétiennes de la paroisse Saint-Thomas-d'Aquin. L'interdiction des congrégations religieuses en France le verra achever ses études secondaires chez les jésuites du Sacré-Coeur, en Belgique. Admis à l'École militaire de Saint-Cyr à 18 ans en 1908, après avoir suivi une année de préparation au collège Stanislas, il sortira treizième de sa promotion sur les 211 qu'elle comptait et rejoindra en 1912 le 33e régiment d'infanterie à Arras sous les ordres d'un certain... Philippe PETAIN. Un colonel PETAIN qui appréciera vite ce jeune homme ombrageux, brillant, cultivé, taciturne et sûr de lui qui passait souvent pour être arrogant tout en étant un habile conférencier. Dès le début du conflit, le jeune lieutenant Charles de GAULLE démontrera néanmoins un grand sens du devoir tout en s'appuyant sur un réel courage physique. En mars 1916, il sera même porté disparu, mort au champ d'honneur après avoir été transpercé d'un coup de baïonnette. Mais mort il ne l'était pas, il avait seulement été fait prisonnier par l'ennemi. Souvent capturé, il s'évadera à deux reprises. Après s'être marié en 1921 avec la jeune Yvonne VENDROUX dont il s'était profondément épris, il rejoindra l'école de Saint-Cyr pour enseigner, mais ses théories qui mettaient l'accent sur le mouvement et le rôle des blindés susciteront très vite l'hostilité de ses supérieurs. Pénétré de ce dont il avait été le témoin en 1914-18 c'est pourtant lui qui avait raison quand il estimait que la ligne Maginot ne protégeait que faiblement nos frontières avec l'Allemagne. Lorsque les combats débuterpnt réellement en mai 1940 et en pleine débâcle, le colonel de GAULLE nommé à la tête d'une division cuirassée se distinguera en menant le 17 mai une contre-attaque efficace à Montcornet dans l'Aisne. Il fallait réussir à ralentir l'avance des armées allemandes et il y parviendra avant que, faute de carburant, il doive renoncer. Ce qui en fera néanmoins, et très vite, un homme sur lequel on choisira de s'appuyer et qui lui vaudra d'être nommé général. Paul REYNAUD, qui est alors président du Conseil, lui confiera du reste un poste au ministère de la Défense et en fera un sous-secrétaire d'Etat à la guerre avec mission d'organiser la résistance de l'armée française. Jusqu'à ce que se produise un diktat, celui d'un PETAIN devenu vice-Président du Conseil qui brûlait déjà depuis le 10 juin de demander l'armistice aux nazis et à HITLER. Une éventualité que ne pouvait accepter Charles de GAULLE qui, après avoir proposé un plan de repli des armées françaises en Bretagne refusé par les instances gouvernementales et appuyé un plan d'entente avec les Britanniques, choisira aussitôt de quitter Bordeaux, de s'expatrier en Angleterre et d'y demander l'asile à un Winston CHURCHILL qu'il avait rencontré quelques jours plus tôt convaincu que la France était en train de perdre la guerre. De son côté CHURCHILL éprouvera les mêmes difficultés à faire admettre à son propre gouvernement cette entente avec de GAULLE, avant cependant de tous les convaincre que ce dernier était l'homme du destin. 

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    Le 16 juin, il a donc fallu à Charles de GAULLE prendre la décision la plus difficile à prendre de sa vie et d'accepter de devenir un homme seul, un déserteur, après avoir consacré toute sa vie au domaine militaire. Il sera d'ailleurs aussitôt condamné à mort par le gouvernement de Vichy. Pourtant déserteur, l'était-il réellement ? Et n'était-il pas tout simplement un homme qui, refusant la défaite, s'engageait dans un combat important pour défendre le pays qu'il aimait plus que tout. Son appel du 18 du même mois, repensé à plusieurs reprises, reste même un modèle du genre : « Le Gouvernement français a demandé à l'ennemi à quelles conditions honorables un cessez-le-feu était possible. Il a déclaré que, si ces conditions étaient contraires à l'honneur, la dignité et l'indépendance de la France, la lutte devait continuer. Les chefs qui, depuis de nombreuses années, sont à la tête des armées françaises, ont formé un gouvernement. Ce gouvernement, alléguant la défaite de nos armées, s'est mis en rapport avec l'ennemi pour cesser le combat. Certes, nous avons été, nous sommes, submergés par la force mécanique, terrestre et aérienne, de l'ennemi. Infiniment plus que leur nombre, ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui nous font reculer. Ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui ont surpris nos chefs au point de les amener là où ils en sont aujourd'hui. Mais le dernier mot est-il dit ? L'espérance doit-elle disparaître ? La défaite est-elle définitive ? Non ! Croyez-moi, moi qui vous parle en connaissance de cause et vous dis que rien n'est perdu pour la France ! Les mêmes moyens qui nous ont vaincus peuvent faire venir un jour la victoire, car la France n'est pas seule ! Elle n'est pas seule ! Elle a un vaste Empire derrière elle. Elle peut faire bloc avec l'Empire britannique qui tient la mer et continuer la lutte. Elle peut, comme l'Angleterre, utiliser sans limites l'immense industrie des Etats-Unis. Cette guerre n'est pas limitée au territoire malheureux de notre pays. Cette guerre n'est pas tranchée par la bataille de France. Cette guerre est une guerre mondiale. Toutes les fautes, tous les retards, toutes les souffrances, n'empêchent pas qu'il y a, dans l'univers, tous les moyens nécessaires pour écraser un jour nos ennemis. Foudroyés aujourd'hui par la force mécanique, nous pourrons vaincre dans l'avenir par une force mécanique supérieure. Le destin du monde est là.
    Moi, Général de Gaulle, actuellement à Londres, j'invite les officiers et les soldats français qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s'y trouver, avec leurs armes ou sans leurs armes, j'invite les ingénieurs et les ouvriers spécialistes des industries d'armement qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s'y trouver, à se mettre en rapport avec moi. Quoi qu'il arrive, la flamme de la résistance française ne doit pas s'éteindre et ne s'éteindra pas. Demain, comme aujourd'hui, je parlerai à la Radio de Londres ».

    Charles de Gaulle, l'amoureux de la FranceC'est en refusant la fatalité, que le Général s'imposera quelques années plus tard face à CHURCHILL et à EISENHOWER et qu'il pourra changer la face du monde et de la France car, que se serait-il passé si, en juin 1944, les dollars avaient supplanté le Franc Français et si les Etats-Unis de ROOSEVELT avaient annexé la France après l'avoir libérée du joug nazi à l'issue d'un débarquement resté dans toutes les mémoires ? Acclamé par une foule en liesse le 25 août 1944 à Paris après avoir reçu le soutien du général EISENHOWER autorisant la division du général LECLERC à entrer la première dans Paris, de GAULLE prononcera un discours resté depuis dans toutes les mémoires où sera évoqué un Paris martyrisé, outragé mais libéré. Devenu le leader incontournable du pays, il le restera jusqu'en janvier 1946 où, lassé par le comportement de partis il estimera que sa tâche était arrivée à son terme. Attaché à doter la France d'un véritable appareil d'état il entreprendra dès lors une croisade pour faire en sorte qu'elle puisse se doter d'une constitution propre à éviter que se répète ce qui avait conduit le pays à capituler en juin 1940. Mais son projet de RPF (Rassemblement pour la France) ne séduira pas et il lui faudra attendre les événements d'Algérie pour que l'on fasse à nouveau appel à lui et qu'il soit investi des pleins pouvoirs. Le 1er juin 1958, intervenant à l'Assemblée nationale, il obtiendra après un discours d'investiture 329 voix pour et il constituera son cabinet après consultation des chefs historiques des partis politiques. Il sera ainsi le dernier Président de Conseil de la IVè République, un système qu'il souhaitera très vite abolir. L'ancien chef de la France libre était il est vrai hostile à cette IVe République qu'il avait quittée en janvier 1946 et qui ne permettait pas, pour reprendre sa propre expression, aux gouvernements de gouverner tant ils étaient dominés, grinçait-il, par des petits partis qui cuisaient leur petite soupe au petit coin de leur feu. La composition de son premier gouvernement rassurera l’opinion et la classe politique puisqu'il comportait 23 ministres, dont 15 parlementaires et 7 hauts fonctionnaires. Peut-être aussi parce que les principales forces politiques de l’Assemblée, à l’exception du Parti communiste, y étaient représentées. Le général de GAULLE proposera rapidement une Vème République avec élection au suffrage universel d'un président dans le cadre d'une constitution qu'il proposera dès le 4 septembre et soumise à référendum le 28 du même mois. Pour certains de ses opposants, ce retour au pouvoir sera longtemps considéré comme un modèle de stratégie. Il attendra néanmoins le 8 janvier 1959, une fois son programme accepté, pour emménager à l'Elysée avec son épouse Yvonne. 

    Charles de Gaulle, l'amoureux de la FranceLe général de GAULLE mènera à son terme la décolonisation française entendant mener une politique de grandeur, autour d'une restauration de la puissance de son pays et affirmant son indépendance vis-à-vis des Etats-Unis. On peut aujourd'hui se demander si cette décolonisation n'a pas été le fruit d'une situation dont il avait été le témoin en France, et trop longtemps occupée par les nazis. La France quittera l’OTAN et il fera en sorte de développer la recherche lui permettant de se doter de l’arme nucléaire. Ce qui ne se fera pas sans quelques levées de boucliers, notamment après son arrivée à la tête du pouvoir en 1958. Devant les inquiétudes que soulevait son retour, il entreprendra de rassurer lors d'une conférence de presse restée aujourd'hui en mémoire de quelques-uns des documents conservés. On l'entend encore dire aux nombreux journalistes présents ce jour-là : « Est-ce que j'ai jamais attenté aux libertés publiques fondamentales ? Je les ai rétablies. Et y ai-je jamais attenté une seconde ? Pourquoi voulez-vous qu'à 67 ans, je commence une carrière de dictateur ? » lancera t-il au moment de son investiture. À la fin des années 1960, son absence de modernisme lui vaudra d'être raillé pour son côté hiératique, solennel, autoritaire, alors que la gauche le détestait et notamment François MITTERRAND. Ses conférences de presse resteront un modèle du genre, surtout comparées à celles que l'on nous impose aujourd'hui et qui sont d'une mièvrerie consternante ! Les événements de mai 1968 révèleront cependant l’incapacité du régime gaulliste à répondre aux aspirations des générations nées au cours des Trente glorieuses. L’autorité de de Gaulle sera même remise en cause en mai 1968 après des grèves ponctuées de manifestations et d'émeutes qui paralyseront le pays pendant un peu plus d'un mois (mai-juin). Le 29 Mai, en pleine agitation sociale et estudiantine, le général de GAULLE faisant annuler le Conseil des ministres quittera Paris en hélicoptère en fin de matinée dans le plus grand secret. Officiellement parti pour Colombey-les-Deux-Eglises où il aurait dû arriver vers 13h15, le chef de l’État ne réapparaîtra que quelques heures plus tard, ce qui ne manquera pas de provoquer un certain émoi. Avant que le 30 mai il prenne la décision de dissoudre l'Assemblée nationale et de maintenir au pouvoir son premier ministre. Malgré une Assemblée nationale encore plus favorable au pouvoir gaulliste après des événements qui l'avaient fortement ébranlé, il semble que le général de GAULLE avait besoin d'en passer par un nouveau référendum de légitimation qui, tout comme en 1958, lui aurait permis d'achever son septennat jusqu'en 1972 avec un mandat clair du peuple. Annoncé d'ailleurs dès le 24 mai 1968 dans l'espoir de calmer la révolte étudiante et ouvrière et plusieurs fois reporté, le référendum d'avril 1969 tendant à faire approuver la fusion du Sénat et du Conseil économique et social, et d'autre part la reconnaissance des régions comme collectivités territoriales verra le "NON" l'emporter avec 52,41% des suffrages. Cette réforme proposée curieusement par référendum entendait plus précisément renforcer la composition du Sénat, tout en diminuant son pouvoir législatif au profit d'une fonction consultative, sans aucun pouvoir de blocage. Les analystes s'accordent à considérer qu'au-delà même d'un refus des réformes proposées, c'est le départ du général qu'avaient souhaité les partisans du non parmi lesquels figurait un certain Valéry GISCARD d'ESTAING. 

    Le chef de la France Libre de 1944 dirigeait le pays depuis un peu plus de dix ans, seulement mai 1968 l’avait sérieusement ébranlé et il avait même été sur le point de renoncer au pouvoir en partant voir son fidèle MASSU le 29 mai 1968. Malgré un raz-de-marée encourageant et une très forte majorité de parlementaires, aurait-il fallu renoncer à ce référendum pour se maintenir, ou partir ? Il avait 78 ans, et des ruptures d’anévrisme avaient déjà emporté son père et un de ses frères. A ses proches, qui voulaient encore y croire, de GAULLE répétait : « Nous serons battus ». Les fidèles continueront quelque temps de s’interroger sur les raisons qui ont poussé l’homme du 18 juin à vouloir, à tout prix, lier son sort à ce texte ingrat, obscur et sans importance alors qu'une majorité écrasante venait de lui être donnée au Parlement. Jean-Marcel JEANNENEY est de ceux-là. A près de 99 ans, celui qui était alors chargé de la réforme des régions et du Sénat en éprouvait toujours des regrets : « Je lui avais dit qu’il ne fallait pas qu’il s’engage trop sur cette affaire. Il m’a répondu : Je ne vais tout de même pas vous laisser vous battre tout seul ! Si les Français me désavouent, avait-il ajouté, c’est qu’ils ne sont pas d’accord avec ma politique.»   

    Charles de Gaulle, l'amoureux de la FranceL'ancien président Charles de GAULLE décédera d'une rupture d'anévrisme le 9 novembre 1970. Il avait 79 ans. « C'était un être unique, sans successeur ni prédécesseur », a dit dernièrement son fils Philippe, l'amiral de GAULLE. Dans cette phrase, il y a toute l'admiration du résistant qu'il aura lui aussi été mais aussi tout l'amour d'un fils pour ce père entré dans l'histoire mais resté accessible. « Il aimait bien les plaisanteries, raconte t-il. Par exemple, alors qu'il visitait l'usine Citroën, quand on lui annonce qu'on va offrir une DS à chacun de ses ministres, il n'hésite pas à répondre : "Donnez-leur plutôt des idées ! ». Ce dont on ne se souviendra peut-être pas, c'est que l'ID était alors une version simplifiée de la DS. Le Président aimait le cinéma, les comiques d'avant guerre et les grands acteurs comme FERNANDEL, Louis de FUNES, Michèle MORGAN qu'il trouvait fort jolie, avec beaucoup d'allure, jouant bien. À l'Élysée, il regardait aussi la télévision. Selon la légende, on prétendait que Noëlle NOBLECOURT, une animatrice, avait été mise à la porte parce qu'Yvonne de GAULLE avait trouvé peu convenable qu'elle montre ses genoux, ce qui est faux pour le fils du général.

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