• Walter Rauff, le nazi qui avait fui

     Walter Rauff

    Chargé de mettre les SS et son service de sécurité, le Sicherheitsdienst, sur le pied de guerre, RAUFF était un proche de Reinhard HEYDRICH dont il était l'assistant depuis 1938. Concepteur des fameux camions à gaz qui constitueront les premiers moyens mobiles utilisés pour des assassinats de masse, ce sinistre individu aurait pourtant mérité, comme quelques autres fuyards, de terminer son existence à la potence à Nuremberg. Ne serait-ce que parce qu'on lui attribue la mort de près de 100 000 êtres !

    RAUFF supervisera en effet la modification de dizaines de camions, avec l'aide d'un constructeur de châssis berlinois, pour détourner leurs gaz d'échappement dans des chambres étanches situées à l'arrière des véhicules. Les victimes seront ensuite asphyxiées à cause du monoxyde de carbone s'accumulant dans le compartiment du camion pendant que le véhicule se dirigeait vers un lieu de sépulture. Les camions pouvaient transporter entre 25 et 60 personnes à la fois. Ce dignitaire SS qui avait participé à l’invasion de la Pologne, avait été chargé d’exterminer les juifs d’Afrique du Nord. RAUFF sera effectivement impliqué dans la persécution des Juifs en Tunisie qui était contrôlée par la France à Vichy en 1942 et 1943. En 1943, il sera envoyé à Milan où il prendra en charge toutes les opérations de la Gestapo et du SD dans tout le nord-ouest de l' Italie. Fait prisonnier par les Alliés en 1945 il parviendra à s'échapper d'un camp d'internement américain à Rimini en 1946 sans avoir été jugé et à s'enfuir grâce aux bons offices de l'évêque nazi autrichien Aloïs HUDAL. En se cachant dès son évasion et travaillant comme jardinier puis comme professeur de langues, il échappera longtemps aux recherches entreprises par ceux qui traquaient les nazis en fuite. Avant de s'embarquer pour l'Équateur en décembre 1949, RAUFF aurait même travaillé pendant un certain temps pour les services secrets israéliens avant la formation du Mossad où l'on employait d'anciens nazis pour l'observation et la pénétration dans les pays arabes. Quand le ridicule ne tue pas... D'autant qu'à la fin des années 1970 et dans les années 1980, il était sans doute le fugitif nazi le plus recherché encore en vie. La dernière demande d'extradition de RAUFF vers l'Allemagne de l'Ouest sera présentée par la célèbre chasseuse nazie Beate KLARSFELD en 1983, mais elle sera rejetée par le régime de PINOCHET, qui alléguera que l'intéressé avait été un citoyen chilien pacifique pendant plus de vingt ans et que l'affaire avait été classée depuis la décision de la Cour suprême Chilienne en 1963.

    Walter Rauff, le nazi en fuiteIl est effectivement établi qu'après s'être installé au Chili en 1958, RAUFF travaillera comme directeur d'une conserverie de crabe royal à Punta Arenas, l'une des villes les plus méridionales du monde. Il était également marchand à Quito, en Équateur. Mieux, on apprendra qu'il avait été recruté à la même époque par les services secrets allemands du B.N.D au moment de la lutte contre le communisme, la fin justifiant alors tous les moyens. Ainsi, en échange de 2 000 marks mensuels (une coquette somme pour l’époque), Walter RAUFF alias Enrico GOMEZ sera chargé de surveiller la région et plus particulièrement les faits et gestes du leader de la révolution cubaine, Fidel CASTRO. Le B.N.D mettra fin à cette collaboration en 1962 et RAUFF continuera à jouir tranquillement d'une existence sans problème jusqu'à son décès en 1984. Sous la dictature militaire d'Augusto PINOCHET, il semblerait que RAUFF ait également servi comme conseiller de la police secrète chilienne, la DINA. De nature cynique et autoritaire, mais rusé et sournois plutôt qu'intelligent, il considérait l'ensemble de ses activités passées comme une évidence.    

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