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Susan Travers, l'amoureuse du général
Née en Angleterre au sein d'une famille très comme il faut, l'intrépide Susan TRAVERS fille d'un militaire aura été l'exemple même de la réussite des femmes durant une guerre meurtrière, celle qui aura opposé les Alliés aux nazis entre 1939 et 1945, alors que leur place n'était pas au coeur des combats ! Mais cette ravissante anglaise qui reste assez méconnue se sera également illustrée par sa love story avec le général Marie-Pierre KOENIG qui n'était pas le dernier à être sensible au charme féminin.
Entre juin 1941 et 1942, ils vivront tous les deux une passion à peine interrompue par les horreurs de la guerre. Il l'avait chargée de le piloter au volant d'une vieille Humber 38 avant qu'ils échangent tous les deux un peu plus que des conseils militaires. Une passion sur laquelle revient la Miss, le surnom de Susan dans un livre publié en décembre 2001 chez Plon : Tant que dure le jour sans rien occulter de ce que furent ses tourments de femme amoureuse. Dès la fin de la guerre, « les ciseaux des censeurs » se mettront en action pour faire disparaître toute trace, ou presque, de cette fougueuse Anglaise. Bien que meurtrie, elle reconnaîtra plus tard avoir attendu la disparition des principaux protagonistes pour livrer enfin ses souvenirs. En 2010, lors de son discours de réception à l’Académie française au fauteuil de Pierre MESSMER souvent évoqué par Susan, et qui fut lui aussi membre de 13e DB de la Légion, Simone VEIL ne manquera pas de saluer la mémoire et le courage de l’adjudante-chef TRAVERS. Réparant des années d’omission. Dans son livre (ci-contre), malgré les années passées, Susan reviendra avec tendresse sur cet amour de quelques mois vécu aux côtés du général. Cette nuit-là, y écrira t-elle, on coucha ensemble pour la première fois. Tout d'abord il me fit l'amour avec douceur, s'excusant presque. Conscient de mes réticences, comprenant ma nervosité, il me consultait de temps à autre du regard pour s'assurer que tout allait bien. En réalité, je me sentais dans un état de grande vulnérabilité émotionnelle. Mais je ravalai mes larmes, me laissai aller à ses caresses et m'autorisai enfin à me détendre. Beaucoup plus tard dans la nuit, on s'endormit dans les bras l'un de l'autre, son corps lourd et rassurant contre le mien. A l'aube, je le sentis bouger. Il embrassa doucement mon épaule nue, glissa hors du lit, s'habilla et, sans un mot, se glissa hors de ma chambre. Je restai là, les yeux fixés sur le plafond, retenant mes larmes.
Susan qui avait répondu à l'appel du général de GAULLE après avoir été d'abord infirmière découvrira en Afrique du Nord et à Bir Hakeim la brutalité des champs de bataille et elle sera la première femme à avoir intégré la Légion Etrangère. Elle assistera un homme qui, colonel en juin 1941, deviendra général de brigade en juillet avant de finir une carrière émérite au poste de maréchal de France en 1951. Mais les deux amants se perdront de vue et ce diable de général tombera vite amoureux d'une autre femme, la Suissesse Monique BIERENS. L'homme qui n'avait rien d'un tombeur était connu pour son caractère bien trempé, sa rigueur et sa loyauté et aussi pour son intégrité. Né à Caen en 1898 dans une famille alsacienne Marie-Pierre KOENIG aimait à se faire appeler Pierre. Après des études au lycée Malherbe, il s'était engagé dans le 39ème régiment d'infanterie de Caen et avait rejoint le front dans les Flandres au mois de mai 1918, juste avant la fin de la guerre. Il aura néanmoins le temps d'être décoré de la médaille militaire et s'engagera au lendemain de l'armistice dans l'armée qui occupait la Rhénanie dans le cadre de l'application du Traité de Versailles. La suite sera brillante surtout en Afrique Occidentale où il avait été missionné par de GAULLE au début du conflit avec les nazis. Pendant seize jours, aux côtés de la jolie Susan, ses légionnaires tiendront tête à l'Afrika Korps du général ROMMEL, repoussant de nombreuses attaques. Nommé ensuite général en chef des Forces Françaises de l'Intérieur (FFI) en 1944, il débarquera dans sa Normandie natale le 14 juin et prendra le poste de gouverneur de Paris au mois d'août suivant. Ministre de Pierre MENDES-FRANCE et d'Edgar FAURE, il décédera en 1970, non sans avoir épinglé une distinction sur la poitrine de celle qui avait gardé de lui un tendre et vibrant souvenir.
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