• Stefan Zweig... Révolté par le sort fait aux juifs, il se suicidera

    Stefan Zweig, révolté par le sort fait aux juifs, il se suicidera

    Réfugié au Brésil avec sa seconde épouse Elisabeth, l'écrivain et dramaturge juif autrichien Stefan ZWEIG (photo tirée d'un film qui lui a été consacré) se suicidera avec elle à Rio-de-Janeiro le 22 février 1942. Pacifiste convaincu, il aura le témoin de la fin d'un monde et il espérait qu'après sa mort, une nouvelle Europe libre et unie verrait le jour. Né le 28 novembre 1881 à Vienne en Autriche-Hongrie dans une famille juive, Stefan ZWEIG représentait l’élite viennoise de la fin du XIXe siècle. Son père, Moritz était un riche fabricant de textiles et sa mère, Ida appartenait à une longue lignée de banquiers. Il suivra des études au Maximilan Gymnasium, l'un des meilleurs établissements viennois et c'est là qu'il découvrira les écrits poétiques de RILKE pour lequel il ressentait un véritable coup de foudre. Stefan ZWEIG voyagera beaucoup, parcourant toute l'Europe, se liant d'amitié avec de nombreux écrivains, parcourant l'Inde, les Etats-Unis, le Canada et l'Amérique du Sud. Ces périples à l'étranger lui feront découvrir de nombreux auteurs et rendront plus forte encore sa passion pour les lettres françaises qu'il fera ensuite connaître à l'extérieur. Ayant pris très vite conscience du danger que représentait Adolf HITLER, l'écrivain avait choisi très vite de s'exiler. Il se rendra dans un premier temps en Angleterre, vivant d’abord à Londres, puis à partir de 1939 à Bath avant de gagner le Brésil. inquiet sur l'avenir de l'Autriche et devant la montée du nazisme, il choisira de rester en Angleterre et obtiendra en 1940 la citoyenneté britannique. Selon certains observateurs, c'est à la suite des coupures de gaz décidées à Vienne pour empêcher ses coreligionnaires de se suicider qui sera la goutte d'eau faisant déborder le vase. Avant de se donner la mort, il laissera cependant une lettre dans laquelle il livrera ses états d'âme.

    « Avant de quitter la vie de ma propre volonté et avec ma lucidité, j’éprouve le besoin de remplir un dernier devoir : adresser de profonds remerciements au Brésil, ce merveilleux pays qui m’a procuré, ainsi qu’à mon travail, un repos si amical et si hospitalier. De jour en jour, j’ai appris à l’aimer davantage et nulle part ailleurs je n’aurais préféré édifier une nouvelle existence, maintenant que le monde de mon langage a disparu pour moi et que ma patrie spirituelle, l’Europe, s’est détruite elle-même. Mais à soixante ans passés il faudrait avoir des forces particulières pour recommencer sa vie de fond en comble. Et les miennes sont épuisées par les longues années d’errance. Aussi, je pense qu’il vaut mieux mettre fin à temps, et la tête haute, à une existence où le travail intellectuel a toujours  été la joie la plus pure et la liberté individuelle le bien suprême de ce monde.          

    Je salue tous mes amis. Puissent-ils voir encore l’aurore après la longue nuit ! Moi je suis trop impatient, je pars avant eux. »

    Lettre d'une inconnue et 24 heures dans la vie d'une femme restent encore aujourd'hui parmi les oeuvres majeures de cet écrivain.

     

    Yahoo!

  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :