• Mathilde Carré, dite la chatte...

    Mathilde Carré, dite la chatte...

    Pour le MI5 c'était quelqu'un de fondamentalement vicieuse, fielleuse et amorale. Mais de son parcours d'espionne, il ne reste rien ou pas grand-chose de Mathilde CARRE sinon cette interprétation de la splendide Françoise ARNOUL (ci-dessus) dans les deux films qui s'inspirent plus d'un personnage pourtant loin d'avoir une telle plastique que des propres aventures de Mathilde. La chatte puis La Chatte sort ses griffes d'Henri DECOIN furent cependant deux réussites cinématographiques.

    Mathilde Carré, dite la chatte...Mathilde CARRE (ci-contre), née Mathilde Lucie BELARD le 30 juin 1908 au Creusot dans la Loire, qu'on avait surnommée la Chatte, a été une espionne pendant la Seconde Guerre mondiale. On dira d'elle qu'elle aura été la "Mata Hari de cette seconde guerre, sans doute à cause de son implication. Il est vrai que responsable de nombreuses arrestations par trahison, elle aura été un agent triple. Agée de 32 ans au début de la guerre, Mathilde écumait les bars et s'ennuyait. Elle qui était infirmière dans le nord de la France avait dû se résoudre à suivre le mouvement d'exode de milliers de compatriotes vers le sud afin de fuir l'arrivée des tanks allemands. Ce soir-là, au café "La Frégate", au milieu des soldats et des réfugiés sirotant leur bière, elle attirera le regard d'un capitaine d’aviation polonais. C'est ce Polonais de rencontre qui lui proposera de mettre sur pied un réseau d'espionnage avec les relations qu'il s'était faites parmi les alliés. C'est à Vichy, alors que Mathilde fréquentait les bars des hôtels de luxe non sans se servir de ses atouts félins, que des journalistes américains la surnommeront La Chatte. Peut-être parce qu'il lui arrivait de se lover sur des banquettes en cuir en y laissant la marque de ses ongles.

    En novembre 1941 avec son Polonais, Mathilde et beaucoup d'autres seront arrêtés et brutalement interrogés. Mathilde craquera et acceptera dès lors de devenir un agent double pour le compte de l'Abwehr. Enfermée à la prison de la Santé puis interrogée par le sergent allemand Hugo BLEICHER, on lui présentera un ultimatum : Celui de travailler ensemble avec eux et de rester libre, soit d'être exécutée immédiatement et sans procès. Agent retourné, elle choisira de dénoncer ses anciens camarades participant ensuite à l'intoxication de l'I.S. britannique, notamment à propos de l'évasion de Brest de croiseurs allemands. Hugo BLEICHER, devenu son amant, l'accompagnera dès lors de loin aux rendez-vous qu'elle organisera dans les cafés avec ses anciens amis de l'Interallié, afin de pouvoir procéder à leur interpellation. Une petite fiche cartonnée piquée de taches, sera découverte par les agents français en Allemagne, à la fin de 1945, dans les archives secrètes de la section III F de l'Abwehr Paris, chargée du contre-espionnage, ce qui la trahira. En 1949, Mathilde CARRE sera condamnée à mort pour intelligence avec l'ennemi mais sa peine sera commuée un peu plus tard en vingt années de prison. 

    Il reste de nombreuses zones d'ombre autour de cette espionne responsable directement ou pas, de la mort ou de la déportation de dizaines de résistants... Ce qu'on peut dire c'est qu'elle n'aura été, ni une héroïne, ni une traîtresse ! Juste une personne broyée par un système qu'elle ne connaissait pas. Elle vivra cependant 98 ans décédant en 2006.

     

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