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Léon Degrelle, le nazi belge
Né à Bouillon en Belgique, ce fils de brasseur et de député, ancien Jésuite, qui se plaisait à rappeler qu'il était chrétien jusqu'à la moelle des os, aurait pu être un héros. Il choisira finalement de suivre les nazis, trahissant non seulement sa foi et ses idéaux de jeunesse mais aussi sa patrie, une patrie qu'il avait prévu de leur livrer s'il était arrivé au pouvoir. Militant d'action catholique, et créateur en 1936 d'un mouvement rexiste d'extrême-droite assez populaire, c'est sa lutte contre une décomposition des moeurs qui en avait fait progressivement ce qu'il est devenu. Pourtant, Léon DEGRELLE reste aujourd'hui encore un homme que l'on a longtemps eu du mal à situer. Du moins avant qu'il ne choisisse lui aussi ouvertement le chemin de la collaboration avec HITLER. Car à trente ans, encore à la recherche d'une cause, cet activiste religieux contestataire, volontiers provocateur, était en passe avec son mouvement rexiste de devenir une étoile montante de la politique belge. Et malgré l'interdit qui finira par peser sur la plupart de ses initiatives et opinions extrémistes, il conservera jusqu'à la débâcle et la fin de ses espérances politiques, bien des partisans qui lui permettront d'échapper à un destin funeste en se réfugiant en Espagne. Sans néanmoins que s'efface avec le temps des appréciations portées sur un personnage sulfureux, opportuniste, grandiloquent, mégalomane, ambitieux et un tantinet bluffeur.
Une chose est certaine, dira de lui un évêque dans une lettre adressée au primat de Belgique, c’est qu’il a une ambition politique immense et qu’il rêve de gouverner son pays, comme il dit. Impulsif comme il l’est, dans un moment de trouble social, il est capable des pires imprudences ». Et imprudent, DEGRELLE le sera vite, d'autant qu'il aime bien parader et exagérer la portée de chacune de ses actions. Notamment lorsqu'il déclarera à une tribune vouloir régner par la terreur. En mai 1936, son mouvement rexiste parviendra néanmoins à obtenir 11,5% des voix. Emprisonné après avoir été arrêté, ce fasciste catholique profitera de la guerre pour se rapprocher un peu plus des nazis une fois libéré dont il admirait l'organisation. N'était-il pas allé jusqu'à s'inventer un emblème proche du swastika (repris ci-contre) et un service d'ordre politique susceptible de pouvoir le protéger comme les S.A l'avaient fait en Allemagne pour leur Führer avant son accession à la Chancellerie. Dès sa sortie de prison en juillet 1940 il redéfinira également ses priorités devenant à la fois antisémite et anti communiste. Sans doute avec le souci d'être repéré plus facilement par HITLER et de gagner la place qu'il convoitait sur l'échiquier politique. Manquant d'expérience militaire et toujours aussi soucieux de se faire repérer par les nazis, il intègrera une légion belge de combattants partis livrer bataille aux communistes aux côtés des troupes allemandes sur le front de l'est. Il s'y distinguera et sera récompensé d'une croix de guerre de deuxième classe avant de devenir officier et même lieutenant en 1942. Après être devenu un nazi à part entière et avoir intégré le régiment Waffen SS Wallonie dès l'été 1943 grâce à ses premiers états de service convaincants, et alors que la formation de ses hommes laissait à désirer, ils seront engagés en janvier 1944 dans la bataille de Tcherkassy où DEGRELLE parviendra à désenclaver des unités allemandes prises en étau par l'Armée rouge. Il sera même décoré à Berlin par Adolf HITLER en personne (à droite ci-dessus) et chaleureusement complimenté par le dictateur allemand qui, selon lui, lui aurait confié qu'il aurait aimé avoir un fils comme lui ! Ce qui sera par la suite démenti, même s'il avait été reçu comme un fils et qu'on avait déformé ses propos. Cette distinction lui vaudra d'être enfin acclamé dans son propre pays par ses nombreux admirateurs avant que le ciel s'obscurcisse. Car, après le débarquement allié de Normandie et l'avancée des troupes alliées jusqu'en Belgique, les rexistes seront traqués et pourchassés. Son frère pharmacien Edouard tué par les résistants, il n'aura d'autre solution que celle de s'exiler dès le début 1945 après avoir réquisitionné un bombardier et être parti en Espagne.
Condamné à mort par contumace en décembre 1944, Léon DEGRELLE deviendra en Espagne un négationniste de tout premier plan puisqu'il niera l'holocauste et l'emploi à des fins d'extermination du Xyclon B. Après avoir réussi à créer une entreprise de travaux publics, s'être remarié et avoir acquis la nationalité espagnole, il décédera en 1994 à Malaga à l'âge de 87 ans. Non sans avoir publié une série d'ouvrages où le beau parleur qu'il était resté s'inventera une vie de haut dignitaire qui aurait rencontré les plus grands.
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