• Henri Lafont, le gangster nazi de la rue Lauriston

    Henri Lafont, le gangster nazi

    Conditions de vie précaires, enfance malheureuse, petite délinquance, ce gamin né dans le 13è arr. de Paris avait tout ce qu'il fallait pour devenir très vite un caïd comme on en voit au cinéma ! Gérant d'un garage Simca à la Porte des Lilas, cet ancien détenu régulièrement compromis dans maints et maints trafics n'attendait qu'une occasion pour "monter" une affaire un peu plus juteuse à la hauteur de son savoir-faire. Et l'affaire plus juteuse, alors qu'il était une fois de plus en cavale et qu'il est parvenu à s'échapper de prison en compagnie d'agents ennemis appartenant à la cinquième colonne, ce seront les Allemands qui la lui proposeront dans un Paris occupé où, en juin 1940, la pègre avait choisi son camp.

    Henri Lafont, le gangster nazi de la rue LauristonEn devenant chef de la Gestapo française (la Carlingue) Henri CHAMBERLIN dit Henri LAFONT formera avec l'ancien commissaire BONY l'un des agents les plus craints de la police allemande. Pour étoffer ses équipes de tortionnaires, il fera même libérer dès juillet 1940 des malfrats emprisonnés à Fresnes qui seront très vite enrôlés dans son équipe. Qu'ils soient proxénètes, racketteurs, faussaires, cambrioleurs ou relégables, ils sauront tous gagner très vite l'estime des nazis et le milieu français vivra pendant quatre ans quelques-unes de ses plus belles années. Pour gagner la confiance des nazis, LAFONT réussira à mettre la main sur l'un de ceux qu'ils recherchaient activement, un certain LAMBRECHT, un Belge, qu'il leur livrera. Tous ces malfrats voleront et vivront la grande vie, acceptant au besoin, de se transformer en tortionnaires et en torturant dans leurs geôles de la rue Lauriston pour racketter encore plus facilement ceux qu'ils avaient pistés. Les pillages d'appartements deviendront l'une des spécialités de cette Gestapo française dirigée de main de maître par LAFONT et par un ancien commissaire de police révoqué, un ripoux du nom de BONY (ci-contre) qui avait tout de même été considéré, quelques années plus tôt au moment de l'affaire STAVISKY, comme le premier flic de France. Couverts par les nazis, les truands de la rue Lauriston bénéficieront de tous les passe-droits possibles et inimaginables, de véhicules d'intervention et d'armes. Dans l'ouvrage Ma guerre à moi que nous avons publié, Robert SUDEY évoque les actions de la brigade composée en majorité de nord-africains qu'Henri LAFONT supervisait et qui se rendra responsable de nombreux massacres à Tulle, Brantôme et en juin 1944 à Mussidan en Dordogne où l'on dénombrera 52 tués.

    BONY et LAFONT seront fusillés en décembre 1944 après un procès trop vite bouclé de l'avis de certains observateurs. Comme si on avait craint que les deux gangsters ne balancent un certain nombre d'opportunistes soudain devenus à la fin du conflit d'émérites résistants. Le film ci-dessous revient sur ce dossier et sur les nombreuses exactions commises par cette "Carlingue" de la rue Lauriston.

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