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Né le 23 décembre 1910 dans une famille modeste de Jerxheim, en Allemagne, Kurt MEYER avait adhéré au parti nazi le 1er septembre 1930 avant de devenir très vite sous-lieutenant au sein de Leibstandarte SS Adolf Hitler. Pologne, Pays-Bas, France, Kurt MEYER sera de tous les combats. Devenu commandant il remportera des combats importants lors de nouvelles opérations menées cette fois en Grèce au printemps 1941. C'est en Grèce, à la tête de son détachement de reconnaissance aguerri, que MEYER se forgera sa réputation de combattant légendaire. Chef de combat de premier ordre, son sang-froid inné au combat, tempéré par un sens tactique aigu et une habileté militaire, ne passeront pas inaperçus. Lors de invasion de l'Union soviétique à l'été 1941, à la tête de son unité, Kurt Meyer véritable fer de lance de sa division en Ukraine s‘emparera de Rostov. En 1943, après le désastre de Stalingrad, il prendra Kharkov. On lui confiera ensuite une unité de Waffen SS Hitlerjügend pour gagner la Normandie où il recevra l'ordre de rejoindre la région de Caen pour lutter contre les forces anglo-canadiennes qui menaçaient de prendre la ville.
L'audace téméraire, la cruauté et le patriotisme inébranlable de Kurt MEYER seulement âgé de 33 ans, incarnait avec lui l'esprit de ses jeunes soldats, qui le surnommaient « Panzermeyer ». Pour eux, c'était vaincre ou mourir et MEYER lui-même ne croyait probablement pas qu'il survivrait à la guerre. Prêts à tout, avec les siens, ils exécuteront même leurs prisonniers canadiens. Depuis son baptême du feu les 7 et 8 juin 1944, le 25ème régiment de la 12ème division blindée SS s'était bien battue, malgré la suprématie aérienne des Alliés et les bombardements dévastateurs de l'artillerie et de la marine. Bien que la Hitlerjugend ait subi de lourdes pertes, elle avait encore beaucoup de marge de manœuvre et les secours arrivaient les uns après les autres. Plusieurs unités blindées d'élite du Reich seront effectivement mobilisées pour défendre Caen et notamment leur nouveau quartier général, une ancienne abbaye située à trois kilomètres de la grande ville normande. Il faudra que les Alliés attendent le 9 juillet pour prendre l'abbaye d'Ardennes et y chasser les rescapés de l'unité de Waffen SS du colonel Kurt MEYER. Malgré les ordres d'HITLER de tenir à tout prix, MEYER sera contraint de se retirer de Caen et de tenir de nouvelles positions au sud de la ville. Malgré des difficultés écrasantes, la division continuera à se battre avec un fanatisme suicidaire.
Kurt MEYER sera fait prisonnier un peu plus tard et condamné à mort pour ses crimes de guerre. On a parlé de 156 prisonniers qui auraient été tués. Le colonel Kurt MEYER demeure d'ailleurs une figure controversée de l'histoire militaire canadienne. Étant donné le manque de preuves que le colonel SS ait pu directement ordonner les meurtres, la peine de mort était injustifiable pour son avocat. Il y a cependant une différence entre des actes de violence isolés sur un champ de bataille et la froide exécution calculée d’un grand nombre de prisonniers. Les premiers sont regrettables, mais justifiables, et peuvent mener à des poursuites judiciaires. Mais le deuxième est incontestablement un crime de guerre. En tant que commandant des troupes de la Waffen-SS en Normandie, il a certes combattu les Canadiens jusqu'au 0 juillet 1944 suivant le débarquement allié et son régiment aurait ordonné le massacre de prisonniers de guerre. Un tribunal militaire canadien à Aurich, en Allemagne du nord occupée, l'a donc jugé et condamné pour ces crimes de guerre, avant que sa peine après réflexion soit commuée en détention. Il sera donc emprisonné au Nouveau-Brunswick en Allemagne de l'Ouest jusqu'à sa libération en 1954. Après avoir écrit ses mémoires intitulés Grenadier, qui ont été publiés en 1957 et réédités à plusieurs reprises, sa santé s'est rapidement détériorée vers la fin des années 1950, en grande partie à cause des plus des trente blessures qu'il avait reçues pendant la guerre. Il décédera en 1961.
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L'homme est désormais connu d'un grand nombre d'amateurs de faits divers, ne serait-ce que pour son regard fixe sans vie et le tic de sa bouche qui le voit aspirer ses lèvres du dessus, comme pour mieux les dissimuler. Un tic qui est devenu très tendance aujourd'hui puisque même notre président (photo ci-dessous) s'y est mis !
C'est visiblement la disparition de sa mère en 1984 et leur relation fusionnelle qui aura fait de Francis HEAULME ce qu'il est ensuite devenu et qui aura entraîné l'homme dans une spirale faite de beuveries et hélas aussi pour ses quelques rencontres, de meurtres. Enfant, précisons qu'il recevait des corrections de son père qui lui étaient administrées avec un nerf de bœuf avant d'être enfermé à la cave privé de nourriture. Privé du soutien affectif de sa mère, il tentera après coup assez souvent de se suicider. A 27 ans, atteint d'une maladie génétique rare, la maladie de Klinefelter, caractérisée par un retard pubertaire, des testicules plus petites que la normale, un manque de tonus musculaire et une fatigue permanente, des difficultés aussi d'atteindre une certaine maturité psychologique, HEAULME choisira de prendre la route sans s'attacher à un endroit précis. De l'avis de ceux qui l'ont examiné, ce "routard du crime" avait lors de ses premiers méfaits une certaine propension à entraîner ses camarades de beuverie et d'en faire des partenaires de crime. Le pire de l'histoire jusqu'à ce que l'ancien gendarme ABGRALL (ci-dessus) le perçoive mieux, c'est qu'il sera hospitalisé plus d'une centaine de fois sans que l'on dénote une quelconque dangerosité. Seulement, faire parler HEAULME demandera à ceux qui l'interrogeront de bien savoir trier, l'homme se plaisant à mélanger les éléments d'une affaire avec ceux d'une autre. Quand il n'avouera pas avoir été seulement spectateur en tenant des propos confus et contradictoires. Il est vrai que comme il est dans l'incapacité de violer, il a souvent délégué la tâche à ceux qui l'accompagnaient, éprouvant du plaisir à distance.
Lyonnelle GINESTE n'avait que 17 ans. Elle sera sa première victime et il ne pourra plus s'arrêter de tuer, tuant sans distinction aussi bien des jeunes filles que des femme plus âgées ou des hommes voire ce petit garçon si l'on pense au jeune Belge Jorris. Annick MAURICE sera la deuxième. La première enquête en Moselle durera dix ans avant, qu'enfin, en 1994 l'un des enquêteurs face le rapprochement avec un autre homicide commis en Bretagne. Treize ans après la jeune Lyonnelle, il faudra trois auditions avant que Francis HEAULME reconnaisse son implication dans le forfait, accusant d'abord son complice de sortie et de beuverie d'être l'auteur de celui-ci.
Sa dernière défenseure, Liliane GLOCK révélait à Christophe HONDELATTE que sa préoccupation première était d'humaniser l'image de Francis HEAULME. Disons qu'après tous ces forfaits, elle risque d'avoir du travail face à un tel phénomène, l'homme n'affichant aucune émotion. Ce qu'ont démontré les dix crimes pour lesquels il a déjà été condamné et dont la liste est loin d'être arrêtée. Avec un regard fixe sans vie, il donne même le sentiment d'être un être sur lequel les condamnations pleuvront et cela sans qu'il réagisse d'aucune façon, insensible à ce qu'il traverse ou risque encore de traverser après qu'il a été condamné pour le meurtre des deux enfants à Montigny-les-Metz (ci-contre) qui avait failli engloutir le pauvre Patrick DILS dont on avait failli trancher la tête quelques années plus tôt. Un cheminement que l'enquête de Crimes a essayé de démystifier dans un extrait vidéo qui suit le premier ci-dessous.
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Le Reichsführer SS Heinrich HIMMLER ayant indiqué pouvoir recruter des hommes de sang nordique pour tous les régiments d'active de la SS et cela au sein de tous les peuples de race germanique, c'est en février 1941, juste avant le lancement du plan Barbarossa de juin et après l'envahissement de l'Europe du Nord par les troupes nazies que le gouvernement finlandais avait autorisé le général SS Gottlob BERGER (en photo ci-contre) à recruter des volontaires locaux. Ils ne seront cependant que quelques centaines à profiter de cette offre et à intégrer la division Viking des Waffen SS. Mais qui était-il donc au juste ce général SS Gottlob BERGER ?
Né à Gerstetten dans le Wurtemberg le 16 juillet 1896, cet ancien instituteur fils des propriétaires d'une scierie, était l'un des huit enfants d'une famille aisée s'était porté volontaire pour le service militaire au début de la Première Guerre mondiale. Au retour du front, sa haine de la jeune république allemande et des « criminels de Novembre » ne le laissant pas tranquille, il rejoindra le NSDAP en 1922 et fondera une « Association de défense Ulm-Terre ». Il rejoindra la SA dès 1930 et deviendra en 1931 le chef de la SA Tempête 10 de Tübingen. Agissant de manière agressive, il était établi que les hommes de BERGER perturbaient les événements des organisations de gauche et organisaient des marches publicitaires. Après le 30 janvier 1933 et la prise de pouvoir d'HITLER, la SA sera recrutée comme force de police auxiliaire, donnant à BERGER des pouvoirs d'État élargis à certaines parties du Wurtemberg. Après s'être retiré un temps de ses fonctions au sein de la S.A, commencera ensuite pour lui une troisième carrière, cette fois en tant que fidèle collaborateur de Heinrich HIMMLER qui semblait l'avoir remarqué depuis quelque temps déjà et qui avait besoin de s'entourer de nouveaux talents.
Il n'était déjà plus de première jeunesse lorsque la guerre a commencé mais, à 44 ans il y avait l'expérience et aussi, cette complicité et son amitié croissante avec Heinrich HIMMLER, un criminel à peine moins âgé que lui. C'est sous l'impulsion de cet homme qu'était Gottlob BERGER promu lieutenant au cours de la Première Guerre mondiale et chargé du bureau principal de la SS de 1940 à 1945 que les Waffen SS ont poursuivi leur expansion après l'ouverture de bureaux de recrutement dans le Reich entier. Le nouveau complice d'HIMMLER recrutera également des volontaires flamands pour la guerre au sein d'une légion flammande de la Waffen-SS, ainsi que des volontaires qu'il fera recruter pour la Croix-Rouge allemande. En février 1943, toujours aussi vaillant à 57 ans, il sera encore à l'origine de l'incorporation des jeunes de la classe 26 au sein d'une division SS composée de membres des Jeunesses Hitlériennes créant ainsi une Panzerdivision Hitlerjügend. Sans compter sur le recrutement de volontaires venus de pays latins comme l'Espagne, l'Italie et la France. La France qui verra la constitution d'une brigade Frankreich constituée d'anciens miliciens. HIMMLER et BERGER ne s'arrêteront pas en si bon chemin et ils chercheront également à recruter des Allemands qui vivaient en Europe centrale dans les Balkans et aux quatre coins de la planète. L'occupation d'une partie de territoires à l'est augmentera considérablement ce vivier avec des recrues provenant d'Ukraine, de Biélorussie ou des pays baltes. Mais, Malgré l'importance de son rôle de recruteur et le fait qu'il ait été un athlète hors pair, BERGER surnommé Le duc de Souabe à cause de son entêtement, ne sera jamais apprécié par les autres généraux de la Waffen-SS. Bien qu'il ait été un nazi pur et dur, BERGER avouait cependant un dégoût profond pour la Gestapo, les camps de la mort, et le racisme. Et il n' y avait rien de commun pour lui entre les Waffen S.S qui, selon lui, étaient de vrais soldats et les bourreaux S.S qu'il interdisait à ses hommes de fréquenter. On peut supposer que cette attitude jouera en 1951 pour la mansuétude dont il a bénéficié lors du procès suivant celui de Nuremberg. Un rôle qui ne l'empêchait pas d'être profondément antisémite et qui le verra pourtant déclarer que : « Les Juifs sont des êtres humains de seconde catégorie ou de troisième ordre. La question de savoir s'il est juste ou injuste de les liquider ne fait absolument pas débat. Ils doivent, d'une manière ou d'une autre, disparaître de la surface de la Terre. »
Le 8 mai 1945, Gottlob BERGER sera capturé par un commando français puis interné à Londres, Nuremberg et Dachau. Reconnu coupable du meurtre de prisonniers alliés, il sera condamné à 25 ans de prison en 1951, réduits à 10 ans et il sera libéré la même année après avoir purgé un court enfermement. La société Bosch et son représentant qui était un ami de son père lui trouvera un emploi de responsable du bâtiment et des machines au Stuttgarter Zeitung et, en 1953, il sera employé dans une usine de tringles à rideaux à Musberg près de Böblingen. Après avoir travaillé au sein de la rédaction du journal d'extrême droite Nation Europa Coberg et la retraite venue, il décédera en 1975.
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L'Allemagne aurait-elle été trahie de l'intérieur et notamment, ce que l'on sait moins, par le Prince Max de BADE, le chancelier allemand, ancien responsable de la Croix Rouge, qui est à l'origine de l'abdication de Guillaume II le 9 novembre 1918 ? laquelle sera à l'origine de la demande d'armistice du 11 novembre ? La question a longtemps été posée trouvant même des réponses qui satisfaisaient les nazis et Adolf HITLER le premier, et puisqu'après tout il fallait un coupable, ce ne pouvait être que les Juifs et personne d'autre... Ce qui est certain, c'est qu'il y avait eu à l'automne 1918 une véritable conjonction d'événements défavorables pour le Kaiser Guillaume II de Prusse, et ils l'auront incité à abdiquer et à demander soudain l'armistice. Non sans qu'il ait été pressé de le faire dès le 9 par toute une quantité de responsables militaires comme von HINDENBURG et LUDENDORFF qui avaient jusque-là fort bien mené les troupes allemandes mais qui n'étaient plus suivis par leurs hommes. Mais quels étaient dans le détail ces événements qui auraient incité ces responsables militaires à suggérer à l'empereur Guillaume II d'abdiquer afin surtout de préserver sa vie car celle-ci était alors en danger ? Comme l'avait été celle de son cousin le Tsar Nicolas en Russie, quelques mois plus tôt.
En premier lieu une mutinerie de la marine allemande à Kiel qui avait semble-t-il provoqué un embrasement dans tout le pays puisqu'on affirmait que des ouvriers occupaient déjà les grandes villes décidés à en découdre. La mutinerie qui avait débuté à Kiel le 29 octobre avait fait rapidement tache d’huile, s’étendant aux autres ports de la Baltique puis affectant les villes de Munich, Berlin, et Metz alors sous domination allemande. Il est vrai qu'un blocus maritime britannique affamait déjà la population allemande depuis le début de l'année 1916, que les produits alimentaires étaient rationnés, et que la ration journalière était inférieure à 1 000 calories. Il n'en fallait donc pas davantage pour que le pays à bout de privations s'embrase et qu'il se révolte. En 1917 une terrible famine fera plusieurs centaines de milliers de victimes. Sur le plan militaire, après l'offensive franco-britannique d'août 1918 et l'entrée en guerre de l'armée américaine qui venait de déclarer à son tour la guerre à l'Allemagne, l’affaire semblait entendue. Cependant, il faudra attendre fin septembre pour que le haut commandement allemand se résolve à envisager qu'un armistice voire une capitulation inconditionnelle sauverait l'Allemagne et leur kaiser du pire.
Ce qui est aujourd'hui établi, c'est que dès la fin août 1918 on avait déjà prêté à l'Allemagne le souhait de négocier une paix avec les Etats-Unis. Le chancelier von HERTLING âgé et malade venait de donner sa démission remplacé par le Prince Max de BADE et depuis le 8 août il était clair que l'Allemagne ne gagnerait pas la guerre parce que son armée était à bout de souffle et que le moral des troupes n'y était plus. Bulgarie, Autriche, Turquie... les défaites étaient de plus en plus nombreuses. A tel point que fin septembre, on hésitait pas à suggérer qu'il se produise une révolution et qu'on mette un terme au règne de l'empereur Guillaume II devenu un souverain incompris qui n'éprouvait de passion que pour ses costumes et un certain apparat. La déchéance de ce dernier devenait même la seule susceptible de sauver un pays qui n'y croyait plus et qui n'avait plus confiance en ceux qui le dirigeaient. Se sentant en danger mais sans vouloir réellement comprendre ce qui se passait dans son propre pays, l'empereur avait quitté Berlin et rejoint ses officiers à Spa en Belgique au mois de Mars précédent, une ville toujours occupée par ses troupes. Sans doute avait-il estimé que celles-ci parviendraient à mettre un terme à la rébellion qui s'étendait dans tout le pays et qu'il pourrait renverser une situation bien compromise. Cela ne sera pas le cas d'autant que le chancelier le Prince Max de BADE avait proclamé son abdication dès le 8 novembre sans même le consulter et proposé à une opposition socialiste de prendre la relève. Le socialiste SCHEIDEMANN lui succèdera et après trois journées d'échanges avec les alliés, l'armistice sera signé le 11 novembre. Guillaume II n'aura dès lors d'autre solution que celle de partir dès le 10 en exil aux Pays-Bas.
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