• Nancy Walke, la souris blanche...

    Nancy Walke, la souris blanche...

    Légion d’honneur, Croix de guerre 1939-1945, médaille de la Résistance, George Medal, médaille présidentielle de la liberté (États-Unis), Compagnon de l’Ordre d’Australie… En France, Nancy WAKE, la femme la plus décorée de la Seconde Guerre mondiale, reste pourtant souvent méconnue de la plupart. Et pourtant ses exploits sont dignes d’un film hollywoodien ! Qu'on en juge ! Elle réussira en effet à s’enfuir à ski, semant en voiture l’avion qui la mitraillait, sautera d’un train en marche, parcourant en trois jours 200 km à vélo ou encore tuant un soldat allemand à mains nues… Ses exploits audacieux ont sauvé la vie de centaines de personnes au sein des forces alliées et aidé incontestablement à mettre fin à l'occupation nazie en France.

    L’Australienne Nancy Grace Augusta WAKE, née en 1912 en Nouvelle-Zélande dans une famille de six enfants avant de grandir en Australie, est encore considérée comme une dure et une aventurière. Mais elle a développé très jeune le goût de l’aventure. Il semble aussi qu'elle ait eu de qui tenir puisque sa mère, Ella ROSIEUR, avait des ancêtres huguenots et maori, et que son père, Charles Augustus WAKE, était un journaliste d’origine anglaise. Ce dernier ayant quitté le domicile conjugal, elle vivra avec les siens dans une misère noire et elle finira par se rebeller contre sa mère qui voulait l’encadrer avec des règles religieuses trop strictes. A 16 ans, elle fuguera devenant d'abord infirmière tout en ambitionnant de devenir journaliste. En 1931, à Londres où elle était partie, elle s’y initiera, devenant ensuite correspondante du Chicago Tribune à Paris. En 1933, elle interviewera même Adolf HITLER à Vienne en Autriche où elle assistera à des attaques antisémites qui étaient alors quasi-quotidiennes et qui feront d'elle une fervente anti nazie. Après avoir photographié des juifs enchaînés à une roue et fouettés par des soldats, ses clichés lui seront évidemment confisqués. C'est en 1936 qu'elle rencontrera son futur mari, Henri FIOCCA, un riche industriel français fils d'armateur, qu'elle épousera en 1939, deux ans après que les tourtereaux se soient rencontrés. 
     
    Quand l’Allemagne envahira la France en 1940, après leur démobilisation, le couple s’engagera dans la Résistance et Nancy militera en s'engageant au sein du groupe Pat O'LEARY. L'un des siens Ian GARROW arrêté en 1941 la verra participer à son évasion avec succès du camp de Mauzac en Dordogne. Il lui arrivera d'utiliser la fortune de son mari pour payer des pots de vin exorbitants à des gardiens de prison et faire libérer des prisonniers. Elle cachera même quelque temps des soldats alliés dans une maison sûre qu’elle avait achetée et elle les aidera à fuir via les Pyrénées. Trois ans durant, elle aidera des juifs à fuir et des soldats britanniques à regagner leur île, via l’Espagne. La Gestapo sera amenée à la rechercher sans cependant connaître quelle était son identité exacte. Précisons qu'elle avait réussi pour tromper les nazis à se procurer des faux papiers établis au nom de Lucienne CARLIER (document ci-contre). Devant sa capacité à leur échapper, ils la surnommeront « la souris blanche ». Sa tête sera même mise à prix pour 5 millions de francs. Finalement identifiée, elle tentera de s’enfuir. Arrêtée, torturée durant quatre jours puis libérée sans avoir été réellement identifiée comme étant la fameuse Nancy WAKE recherchée, elle réussira à gagner l’Angleterre en 1943. Recrutée par les services secrets britanniques, elle sera formée par le Special Operations Executive à l’espionnage de CHURCHILL et au sabotage et, au printemps 1944, elle sera parachutée en France, dans l’Allier près de Montluçon. Sa mission était de contribuer à renforcer le maquis auvergnat en lui fournissant des armes, ainsi qu’en recrutant et en formant des résistants. Pour récupérer les équipements parachutés la nuit, le groupe de Nancy WAKE recevra ses instructions par radio de Londres. Lorsque les codes secrets seront détruits lors d’un raid, l’intrépide jeune femme effectuera un très long périple périple à vélo en terrain hostile et montagneux pour en récupérer de nouveaux. Ses camarades n’espéraient plus la revoir vivante lorsqu’elle les rejoindra enfin, mais à bout de forces elle s'effondrera en pleurs. Par la suite, elle participera à l'attaque de la Gestapo à Montluçon, tuant elle-même une sentinelle ennemie.
     
     
    Nancy Wake, la souris blanche...Le secteur de la jeune femme causant d’énormes soucis aux Allemands, ils décideront d’en finir une fois pour toutes avec le maquis où elle se trouvait sur le plateau de Chaudes-Aigues. Les SS et la Wehrmacht entoureront tout le plateau avec 22 000 hommes, incluant forces aériennes et artillerie lourde. Lors de combats acharnés, les maquisards perdront une centaine de personnes, mais 1 400 Allemands seront tués. Et une fois de plus, WAKE leur filera entre les doigts. C'était un saboteur et une espionne magnifiquement efficace, dira d'elle le Premier ministre australien Julia GILLARD. Elle gagnait le respect de ses troupes, non seulement avec ses exploits guerriers, mais aussi en fumant des cigares et en buvant, saoulant certains d’entre eux. Et ceux qui rechignaient à leur devoir d’aller chercher de l’eau étaient « motivés » par un seau qu'elle vidait sur leur tête.
     
    Ayant perdu son premier mari mort en déportation, elle épousera le pilote britannique John FORWARD en 1957. Revenue habiter en Australie où elle était née, elle n'y restera que très peu de temps déplorant d'y être restée méconnue. Nancy WAKE décédera quelques jours avant son 99ème anniversaire à Kingston Upon en Angleterre où elle était revenue vivre. Elle avait émis le souhait avant de mourir que ses cendres soient dispersées au-dessus de Montluçon, en France, où elle avait combattu en 1944. Elle laissera un ouvrage : La Gestapo m’appelait la souris blanche - Une Australienne au secours de la France, traduit et adapté de l’anglais par Anne et Alain MALRAUX, avec une postface de Catherine McLEAN, qui sera publié aux éditions du Félin, à Paris, en 2001.
     
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  • Otto Remer

    Né en 1912, Otto Ernst REMER s’était enrôlé dans l’armée allemande en 1930. Durant la Seconde Guerre mondiale, il a servi en tant qu’officier du front en Pologne, dans les Balkans et dans la campagne entreprise contre l’Union Soviétique. Blessé à huit reprises, son courage et ses capacités lui ont valu entre autres la croix allemande d’or et la croix de fer. Peu après, il a reçu le commandement du régiment de garde de la « Gross Deutschland » à Berlin.

    Lors de la tentative de putsch du comte Klaus von STAUFFENBERG du 20 juillet 1944 à la Tanière du Loup qui avait vainement tenté de mettre un terme à la dictature d'Adolf HITLER, le commandant Otto REMER a joué un rôle clé dans l'échec du putsch. En effet, alors qu'il avait sous ses ordres le bataillon de la garde à Berlin, qu'il était chargé de la protection des bâtiments officiels et du Gouvernement du Reich, et qu'il s'apprêtait à arrêter Joseph GOEBBELS, une communication avec Adolf HITLER, qu'il avait cru mort, lui permettra de se rendre compte de sa méprise et de ce qu'on lui avait aussitôt demandé. Puisque l’armée avait pris le pouvoir, n'appartenait-il pas à son régiment de la garde de mobiliser tous les hommes capables de contre-attaquer et de boucler le quartier gouvernemental en faisant en sorte que personne, pas même un général ou un ministre, ne puissent entrer ou sortir ?... L'ordre lui ayant été donné d'écraser aussitôt la tentative, il relâchera GOEBBELS et agira au grand soulagement du dictateur qui en fera après coup un colonel acquis aux théories nazies les plus virulentes, lui qui n'avait été jusqu'ici qu'un sans grade au sein de la Wehrmacht. Un grade qu'il aura l'occasion d'étrenner sans attendre dans les Ardennes à la fin 1944. Après avoir servi à Bastogne, il sera promu général de brigade le 30 janvier 1945 en remerciement des services rendus au Troisième Reich.

    Devenu au fil du temps un nazi convaincu, REMER affirmera même au début des années 1970 n'avoir aucun remord d'avoir fait échouer le complot de juillet 1944. Arrêté par les alliés et prisonnier de guerre jusqu'en 1947, il deviendra l'un des plus précieux et plus discrets agents du service de renseignement fédéral après la guerre. Il fera aussi état d'opinions d'extrême-droite qui feront de lui un activiste, notamment après la création d'un Parti Socialiste du Reich de tendance néo-nazie qui sera aussitôt interdit. Poursuivi par la justice allemande et le procureur Fritz BAUER pour avoir adopté des positions négationnistes niant la plupart des faits reprochés au Troisième Reich, et pour avoir tenu des propos diffamatoires à l'égard des généraux que REMER avait fait arrêter en juillet 1944. BAUER le dénoncera et sauvera la mémoire de von STAUFFENBERG en démontrant que le geste de l'opposant à HITLER était un acte patriotique, dans la mesure où le régime nazi était un État de non-droit et qu'il poursuivait une politique criminelle. L'ancien général de brigade sera condamné à plusieurs reprises et en dernier lieu à 22 mois de prison en octobre 1992 pour incitation à la haine raciale et pour avoir écrit et publié une série d'articles affirmant que l'Holocauste était un mythe. Ses positions lui vaudront dès sa première condamnation en 1952 de devoir s'exiler à l'étranger où il conseillera des puissances étrangères notamment arabes comme l'Egypte de Gamal Abdel NASSER dans les années soixante. Après avoir travaillé avec le FLN algérien durant sa guerre contre la France puis avec Fidel CASTRO.

    Ayant pu passer ses dernières années dans une villa de 300.000 €, l'un des généraux les plus fidèles d'Adolf HITLER est décédé le 4 octobre 1997 à Marbella en Espagne. Il était âgé de 84 ans.

     

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  • Tous nos souhaits pour la nouvelle année !

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  •  Marie-Elisabeth Cons-Boutboul, une autre grosse menteuse

    Marie-Elisabeth Cons-Boutboul, l'autre grosse menteuseL'affaire avait défrayé la chronique à la fin des années 1980 et pour cause ! Un avocat, Jacques PERROT, devenu célèbre par les liens d'amitié qu'il entretenait depuis le lycée avec un très jeune Premier Ministre, Laurent FABIUS et une épouse dont il était en train de divorcer, la célèbre jockey et pétulante Darie BOUTBOUL, une femme un peu arrogante mais qui savait attirer les regards. L’idylle entre Jacques, un homme qui aimait les femmes et les champs de courses où il lui était arrivé de monter, et Darie s'était formée à Deauville à l’été 1981. Avaient suivi un mariage célébré avec fastes en avril 82 puis la naissance de leur fils Adrien au mois de novembre. Mais la brunette était aussi, de l'avis des amis de son cher et tendre, d'une jalousie quasi hystérique et donc capable du pire aux côtés d'une mère qui lui avait appris à mentir... Darie ne supportant pas les infidélités et les scènes de couple fréquentes et violentes, des éclats resteront longtemps en mémoire de ceux qui les invitaient ensemble à dîner. Un média dira même d'elle que ses impertinences d'enfant gâtée en avaient fait une régulière de l'émission de RTL Les grosses têtes et qu'elle aimait qu'on la voiePendant les débats du procès aux Assises, parlant de ce mari assassiné, Darie décrira d'ailleurs une relation passionnée qui fera dire à Yvonne PERROT, la mère de Jacques, qu'un jour elle aurait pu tuer son fils. Caroline CASADESUS avec laquelle le jeune avocat s'était lié, avait abondé en ce sens, en soulignant que « Jacques avait peur des réactions de violence de Darie, et très peur de sa folie, mais une folie au sens banal, au sens de imprévisible, impulsive ». L'année 1985 sera le début de la très classique guerre des divorcés avec une Darie empêchant son époux de voir son fils et refusant toute conciliation. Jacques aurait voulu obtenir un droit de visite permanent mais son ex-épouse était inflexible. Sur qui aurait-il pu alors s'appuyer ? Certainement pas sur sa belle-mère qui passait sur tous les caprices de sa fille ! D'autant que celle-ci venait de le faire filer par une agence de détectives, pour le surprendre en flagrant délit d'adultère en vue de ce qui promettait être un véritable règlement de comptes. Tout dans cette affaire était donc dès le départ de nature à retenir l'attention, tout ! Celle qui sera assez vite inculpée avec son visage d'honnête femme à la ville, dissimulant celui d'une avocate véreuse radiée du barreau, et la présence d'une Darie BOUTBOUL, une femme jockey mythomane capricieuse qui s'était inventée des diplômes qu'elle n'avait pas, et enfin la notoriété de la victime, Jacques PERROT, le mari de Darie, un avocat parisien très en vue qui semblait avoir découvert une version pas très catholique des activités de sa belle-maman dont il aurait pu se servir.

    Marie-Elisabeth Cons-Boutboul, la mythomane aux lourds secrets

    Longtemps l'affaire occupera les devants du Fait divers, et encore un peu plus après la divulgation d'éléments au lendemain de l'assassinat de Jacques PERROT survenu le 27 décembre 1985, voici très exactement trente-cinq ans. Alors qu'il sortait de son appartement du 29 avenue George-Mandel sur le coup de 20h20, trois coups de feu résonneront dans la cage d’escalier feutrée de cet immeuble cossu du 16e arrondissement et l'auteur du forfait parviendra à s'enfuir sans que l'on puisse distinguer quoi que ce soit. Tout semblait ce jour-là s'apparenter à un crime parfait : l'un des pneus de la voiture de la victime avait été crevé et l'antivol de sa moto bloqué, comme si le ou les tueurs n'avaient voulu lui laisser aucune chance, dans l'hypothèse où le jeune avocat aurait échappé aux premières balles. Deux impressions domineront assez rapidement. La première, celle que Jacques PERROT serait mort pour avoir tenté d'obtenir la garde de son fils Adrien qui venait d'être confiée à sa mère. La seconde, parce qu'il avait voulu se montrer un peu trop curieux et enquêté sur sa belle-famille, mettant au jour un secret d’Etat attaché à une congrégation religieuse impliquant dans ce qui aurait pu être un énorme scandale, sa belle-mère, Elisabeth CONS-BOUTBOUL (ci-contre). Sans oublier cette histoire de beau-père, dentiste de son état, que l'on disait mort mais que l'avocat avait cependant découvert bien vivant et qu'il avait rencontré avant d'être assassiné afin d'y voir un peu plus clair dans les affaires de cette belle-mère aux secrets inquiétants. Une sombre histoire de famille qui avait fini par rendre Jacques PERROT perplexe, et à le faire douter de tout et en premier lieu de sa belle-mère. Une femme, ancienne avocate, qui avait été radiée du barreau quatre ans auparavant sans qu'il en connaisse les vraies raisons. 

    Marie-Elisabeth Cons-Boutboul, la mythomane aux lourds secrets

    Très vite apparaîtra à la une un visage, celui justement de cette mère de la jeune divorcée, une ancienne avocate du nom de Marie-Elisabeth CONS-BOUTBOUL, un personnage énigmatique. Quelqu'un qui, à cette époque, prenait ses rendez-vous chez le coiffeur sous un faux nom et qui s'inventait une nouvelle vie partout où elle allait. Une femme qui s'inventait aussi des parents comme ce frère qu'elle n'aura jamais et qui était pourtant susceptible d'être hospitalisé pour un infarctus ! Elle ira jusqu'à s'inventer une hérédité, en se prétendant apparentée au duc de NorfolkEt elle affirmera que son mari Robert BOUTBOUL avait disparu sans reconnaître qu'ils n'avaient jamais vécu ensemble. Socialement, elle avait donc fait disparaître ce dentiste de mari qui ne s'était jamais occupé de sa fille Darie et qui n'avait jamais versé la moindre pension alimentaire, s'installant progressivement dans son rôle de veuve. Jusqu'à ce qu'il soit décidé que celui-ci devait réapparaître, officiellement du moins car Darie et son fils voyaient régulièrement Robert BOUTBOUL. Avec le meurtre de son gendre, une occasion lui sera donnée de monter un véritable spectacle auquel elle fera participer sa fille Darie. Et devant les caméras de télévision, la petite famille jouera une composition qui reste difficile à démêler, l'énigmatique avocate faisant au passage une déclaration aussi énigmatique que prémonitoire quant à ce que son gendre avait découvert à propos de ce qu'elle gérait en qualité d'avocate : « Si Jacques m’avait parlé de ce dossier, je lui aurais dit : vous touchez à de la dynamite, n'y touchez pas ». Alors qu'elle devait rencontrer son ancien gendre et dîner avec lui le 27 décembre 1985 au soir, sans doute pour régler quelque affaire autour du divorce de sa fille, elle se décommandera et niera devant les enquêteurs avoir eu en projet cette rencontre avec la victime. Certes, le divorce de ce dernier et la garde d'Adrien, l'enfant qu'il avait eu avec la fille d'Elisabeth CONS-BOUTBOUL posaient problème mais sans qu'on imagine que la belle-mère ait pu vouloir faire assassiner son ex-gendre. Car c'est bien de cela dont il s'agira très vite. Du moins jusqu'à ce qu'arrivent aux oreilles des enquêteurs d'autres points tout aussi mystérieux. Comme ce dossier de l'Ordre des Missions Catholiques Etrangères, qui l'avait mandatée pour régler un contentieux. Dix ans de prétendues procédures et dix millions de francs d’honoraires qui lui seront réglés par des bons pères, rubis sur ongle en Suisse, avant que ceux-ci découvrent l’escroquerie. Elle fabriquera consciencieusement de faux actes de procédure pour justifier les paiements de ses honoraires. Une malversation à l'origine de sa radiation du barreau qui lui permettra néanmoins de mener grand train de vie ne déclarant que peu de ressources au fisc. Lorsqu'un inspecteur des impôts décidera, en 1982, de s'intéresser à ses comptes, elle lui annoncera qu'elle était alors atteinte de trois cancers, ce qui stoppera net l'enquête. Il semble que Jacques PERROT ait voulu en savoir davantage sur ce dossier des Missions Catholiques Etrangères et qu'il était donc devenu quelqu'un de dangereux pour elle ou... pour un tiers non identifié. Bien qu'elle ait également prétendu au terme d'un autre mensonge avoir détourné des sommes pour le compte du Vatican, Marie-Elisabeth CONS-BOUTBOUL prétendra s’abriter derrière "l’intérêt supérieur de l’Eglise" pour ne pas dire ce qu'elle savait d'un dossier où règnerait l'ombre de la loge P2 et de comptes occultes ouverts au profit du Vatican. Un lourd secret sur fond d’intrigues financières vaticanes qui serait donc la vraie raison de la mort de Jacques PERROT, bien que rien n'ait été trouvé allant dans ce sens. Ce qui est certain, c'est que Jacques PERROT comptait se servir de ce dossier en béton, comme il l'avait confié à plusieurs de ses amis, pour obtenir la garde de son fils. « C'est une femme prête à tout et à faire n'importe quoi pour ramasser de l'argent », dira à son propos le policier et inspecteur Christian PELEGRIN.

    Cet assassinat diablement bien orchestré mettra cependant les enquêteurs du commissaire FLAESCH sur la piste d'un certain Bruno DASSAC, un petit représentant de commerce en lingerie le jour, qui frayait la nuit avec le milieu de la côte normande. L'homme était connu pour être un joueur impénitent qui disposait de moyens pour assouvir sa passion du jeu. Seulement, en mai 1988, cinq mois après le forfait, son corps sera repêché dans le port du Havre, une balle de 357 Magnum dans la nuque. Ce qui démontre qu'il y aurait eu plusieurs protagonistes aux ordres de la mère de la célèbre jockey et que l'on craignait que ce dernier ne se mette à parler. Pour les enquêteurs, un lien existait entre DASSAC et la mère de Darie BOUTBOUL. Il sera démontré que deux versements d'environ 40.000 euros, réalisés dans les mois qui ont suivi le meurtre de Jacques PERROT, avaient été faits vers un compte que DASSAC détenait en Suisse qui provenaient d'un autre compte ouvert en Suisse au nom de Madame CONS-BOUTBOUL. Il sera également démontré que pour échapper à d'éventuelles écoutes téléphoniques, l'accorte vieille dame donnait ses instructions à DASSAC en téléphonant de l'arrière boutique d'une charcuterie du 16ème où elle avait l'habitude du faire ses achats. Longtemps après les faits, personne n'est encore parvenu à démystifier l'accusée qui se sera toujours efforcée de cacher la vérité aux yeux du monde et même de ses proches. Car cette fille de clerc de notaire qui avait voulu un temps devenir magistrate avant de se contenter d'être seulement avocate, est toujours apparue comme une mystificatrice de premier ordre. Elle reconnaîtra cependant lors de son procès qu'il lui était arrivée de broder un peu certains faits, mais juste pour s'amuser. Le problème c'est que cette envie de broder l'amènera à tremper dans des affaires qui n'ont toujours pas été éclaircies, comme sa participation à la défense des intérêts des Missions Catholiques Etrangères, une congrégation catholique qui avait fait appel à elle pour défendre ses intérêts face à des organismes africains.

    Ecrouée pour complicité d'assassinat dès octobre 1989, Marie-Elisabeth CONS-BOUTBOUL sera condamnée le 24 mars 1994 à quinze années de réclusion pour avoir commandité le meurtre de son gendre sans néanmoins que l'on ait pu trouver qui avait été abattu l'avocat ni l'arme ayant servi au forfait. Elle sera cependant libérée le 28 décembre 1998 après neuf années de détention pour des raisons de santé et pour bonne conduite. Née en 1924, elle avait certes 74 ans ! Elisabeth CONS avait promis qu'à sa libération elle ferait elle-même une contre-enquête sans doute pour démontrer qu'elle n'était pour rien dans le meurtre de son ex-gendre, mais elle ne la fera sans doute jamais. Elle vit aujourd'hui en Seine-et-Marne auprès de sa fille, qui s'est remariée et qui a eu un deuxième enfant.

     

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